Tron
Depuis leur création, les studios Disney ont toujours été pionniers dans de nombreux domaines, que ce soit avec le premier cartoon sonore, l'apparition de la couleur, le premier long métrage d'animation ou bien encore le son stéréophonique. Ce n'est donc pas un hasard si le premier film comportant des images de synthèses est une production Disney ! TRON n'est pour autant pas à proprement parlé un projet Disney, les studios ayant juste servi de producteur et de distributeur. C'est Steven Lisberger, le réalisateur du film, qui en a eu l'idée. Cela faisait déjà un moment que les studios Disney avaient pour projet de développer la technologie 3D pour le cinéma, TRON fut donc une excellente occasion de s'y essayer.
Le plus difficile dans TRON fut de combiner scène réelles et animation par ordinateur, chose qui n'avait jamais été tenté auparavant. Les acteurs étaient alors filmés sur fond noir, avec des vêtements noirs afin de pouvoir plus facilement les intégrer aux images de synthèses. Mais technologie oblige, tout ne pouvait pas encore être réalisé en numérique. Certain décors étaient donc de simples peintures. Il fallait alors combiner trois technique différentes : le réel, la 3D et la peinture, un gros défi pour l'équipe des effets spéciaux!
Etant donné le temps qu'il fallait pour générer des images par ordinateur, trois studios différents ont travaillé sur les effets spéciaux de TRON : Magi (la course de moto, les reconnaisseurs et les tanks), Triple I (le vaisseau de Sark, le voilier solaire et le MCP) et Abel (séquences de transition). Il fallut donc faire bien attention que le style des différents studios se marie bien, ce qui fut plus facile que prévu. En effet tous avaient en commun l'utilisation de la 3D et un nombre restreint de textures, les possibilités n'étant pas encore infinies, le style des différents éléments 3D restait assez proche.
Autre défi du film, la grosse majorité des techniciens travaillant sur ordinateur n'avaient jamais participé à la production d'un film, ils avaient une approche de l'image bien différente. Voici ce que dit Bill Kroyer (superviseur des effets spéciaux numériques) à ce sujet : Il a fallut beaucoup discuter avec les boîtes informatiques. Nous, nous savions seulement ce que nous voulions obtenir. En parlant avec eux nous avons compris que nous pouvions développer des programmes qui répondraient à nos besoins créatifs afin d'obtenir un film réussi. Par exemple, nous voulions des espaces immenses. L'arène des motos devait faire des kilomètres de long. Mais un ordinateur ne crée que des images nettes. Donc, un objet se trouvant à un kilomètre est aussi net qu'un autre se trouvant à un mètre. Et ça, ça fait faux. Il nous fallait recréer la sensation visuelle de distance. Au cinéma il suffit de faire le flou et de ternir les couleurs. On a trouvé une technique simple, qui est devenu courante : le "depth cloying". C'est un algorithme qui fait varier la lumière de chaque point en fonction de son éloignement par rapport à la caméra. Les points éloignés deviennent ainsi plus flous. On obtient ça naturellement au cinéma, pour une image de synthèse il faut l'ajouter. Cette interaction constante entre nos exigences visuelles et leurs possibilités technologiques a crée TRON.
TRON est sorti dans les salles américaines le 9 juillet 1982 et fut un demi-échec. Il rapporta 33 millions de dollars alors qu'il en avait coûté 17 millions. Malgré ses prouesses technologiques, l'histoire du TRON n'a pas réussi à attirer les foules. Aujourd'hui TRON est surtout considéré comme un film historique, le tout premier à avoir exploité l'imagerie numérique au cinéma. C'est également grâce à ce film que John Lasseter a décidé de continuer sa carrière artistique dans l'animation assistée par ordinateur. Sans TRON nous n'aurions surement jamais eu Toy Story! Les progrès dans cette technologie ont été considérables en 25 ans mais personne n'a oublié que sans ce film pionnier, les effets spéciaux ne seraient peut-être pas ce qu'ils sont aujourd'hui.
Retrouvez ci-dessous une première galerie de recherches centrée sur les environnements numériques :