09 février 2009
Fantasia 2000 : La Cinquième Symphonie
LA CINQUIEME SYMPHONIE
La Cinquième Symphonie de Ludwig van Beethoven fut choisi pour la première séquence de Fantasia 2000. Ce fut le morceau sur lequel les artistes des studios Disney ont eu le plus de difficultés à trouver une idée de scénario. Il y eu quatre ou cinq histoires différentes mais, pour une raison ou une autre aucune ne fonctionnait correctement. Jusqu'à ce que Pixote Hunt arrive avec une idée géniale pour cette partition. L'artiste nous parle de sa vision du morceau : Pour moi cette séquence de la Cinquième Symphonie est un conflit entre deux types de formes : les gentilles formes multicolores et les méchantes formes sombres. Pour mettre fin à ce conflit, on utilise les quatre notes célèbre de la Cinquième Symphonie. Ce n'est pas une musique que l'on écoute en restant passif. On est réveillé, quelque chose va se produire, on le sent et on l'attend.
Suite aux difficultés à mettre en route cette séquence, La Cinquième Symphonie fut le tout dernier morceau de Fantasia 2000 à être réalisé. Il ne restait plus beaucoup de temps pour finir le film, il était donc indispensable de trouver une technique simple et rapide pour terminer la séquence au plus vite. Pixote Hunt a toujours adoré le pastel, il décida donc d'utiliser cette technique pour sa séquence, il voulait que cela ressemble à un dessin au pastel animé. Avec le pastel on peut obtenir tout une gamme d'effets : un dessin lisse comme de la soie avec un degradé de couleurs comme en peinture, ou des textures crayeuses et grumeleuses. Les deux effets étaient parfaits pour La Cinquième Symphonie, tantôt violente, tantôt douce.
Les formes choisies étaient des sortes de papillons pour le bien et des chauves-souris pour le mal. L'équipe a alors étudié ces deux espèces en allant observer des papillons au zoo de San Diego et en étudiant des films de chauves-souris volant au ralenti. Le rendu final des formes ne devaient pas être trop reconnaissables, le tout devait rester assez abstrait.
Pour tourner cette séquence, des problèmes épineux durent être résolu. Pour filmer des dessins avec une caméra il faut pauser une plaque sur chacun d'entre eux. Mais la technique du pastel ne le permettait pas : si on met un verre ou une plaque sur un dessin au pastel, le dessin reste collé au verre quand on le retire. Il fut donc décidé d'utiliser un logiciel informatique afin de scanner chaque dessin pour pouvoir les manipuler sur ordinateur en toute sécurité. Chaque couche des différents plans a ainsi été scanné séparement. C'est là que réside le grand intérêt de travailler sur ordinateur : aucun pastel n'en touche un autre, qu'il soit au-dessus ou en-dessous. Donc quoi qu'il arrive, malgré sa fragilité, le pastel restera parfait.
Pour les fonds, les artistes utilisèrent uniquement de la couleur, le noir était proscrit. Pour avoir un large éventail de couleurs, l'équipe est allé dans un magasin de bricolage pour acheter de la peinture domestique. Au départ plus de 130 couleurs différentes avaient été choisies, ils n'en retiendront que quinze.
Malgré sa durée minime (deux minutes trente), La Cinquième Symphonie en impose, et dix ans après la sortie du film, reste toujours aussi spectaculaire. Retrouvez ci-dessous les recherches aux pastels de cette séquence :