29 mai 2009
Ub Iwerks
o
Ub Iwerks est né le 24 mars 1901 à Kansas City, Missouri. Fils unique d'immigrés allemands et néerlandais, Ubbe Ert Iwwerks fut élevé dans la pauvreté. Sa mère, Laura May Wagner, avait 26 ans à sa naissance. Son père Eert Ubbe Iwwerks, inventeur amateur, avait 57 ans. Les inventions de systèmes phonographiques et d'enregistrement de son père marquèrent sans doute le jeune Ub. Eert introduisit son fils au monde fascinant du cinéma. Durant son adolescence, Ub était alors fasciné par l'idée d'animer une image fixe. L'animation n'en était qu'à ses balbutiements mais Ub trouvait déjà ce nouveau média passionnant. Mais un évènement marquant survint au jeune Ub alors âgé de 14 ans. En rentrant un jour chez lui il réalisa que son père était parti. Il devint soudain le seul gagne-pain pour sa mère. Jamais plus il ne parla de son père ou le revit. Ub dut alors quitter l'école pour faire de petits boulots. Il se forgea sa propre éducation en lisant des livres après le travail. Pour échapper à l'ennui, le dessin et l'illustration s'avérèrent de parfaits exutoires. A 18 ans, Ub entra en première année à l'institut des beaux-arts de Kansas City. Il réalisa alors que gagner sa croûte ne lui suffisait pas, il voulait faire un travail qui lui plaisait. L'Art serait le moyen d'y arriver.
La maison de son enfance à Kansas City Ub au studio Pesman-Ruben Walt Disney au studio Pesman-Ruben
Son premier travail en tant qu'artiste fut un poste d'illustrateur au studio d'art publicitaire Pesman-Ruben. Louis Pesman, le patron, réalisa rapidement que Ub possédait un talent unique en dessin, un talent inégalé. Un mois après l'arrivée de Ub, un autre jeune homme fut engagé. Son nom était Walter Elias Disney. Rapidement Ub et Walt devinrent amis. Ils avaient en commun leur passé de lutte pour la vie familiale et un manque de soutien autour d'eux lorsqu'il s'agissait de poursuivre une carrière dans l'Art. Leur passion sans retenue pour le dessin les rapprocha. Les deux jeunes gens de 18 ans décidèrent de monter leur propre firme. Ils créèrent ensemble les bureaux Iwwerks-Disney Commercial Artists. Ce fut un premier pas dans la réalité. Cette aventure ne dura qu'un mois mais permis aux deux jeunes hommes de se forger une première expérience intéressante.
De nouveaux au chômage, il repérèrent rapidement une annonce dans le journal de Kansas City pour des artistes recherchés pour une compagnie de publicité locale. Ils sautèrent sur l'opportunité. A la Kansas City Slide Company, Ub et Walt furent amenés à jeter un œil en coulisses sur la production de films d'animation. Cette technique fut une révélation pour Walt, et une redécouverte pour Ub. Intrigués par ce média en pleine évolution, Walt convainquit son chef de lui prêter une caméra pour que lui et Ub puissent créer un court métrage publicitaire comique pour le cinéma local, le Newman Theatre. Bientôt il fut engagé pour une série intitulée Newman Laugh-O-Grams, des dessins animés basés sur des contes et réinterprétés à l'âge du jazz. Au sein de leur nouvelle entreprise, Laugh-O-Grahms, Incorporated, Walt embaucha de nombreux amis artiste ainsi que Ub qui était le principal animateur.
la Kansas Slide Company Ub Iwerks et Walt Disney (1923) Les bureaux des Laugh-O-Grahms
Ses talents furent vite remarqué par Disney et il devint très vite l'employé le plus important de la compagnie. Le succès fut au rendez-vous mais de courte durée. En effet, Walt se rendit très vite compte que son client faisait faillite et qu'il n'avait aucunement l'intention de lui régler ses films. Après avoir sauvé l'entreprise grâce à leurs fonts personnels, une nouvelle série fut crée, ALice in Wonderland. La technique que Ub et Walt créèrent pour les Alice Comedies était fortement basé sur l'expérimentation et l'improvisation. Mais la capacité croissante de Ub à voir les choses en termes techniques fit que ce dessins animé fut leur meilleure réalisation jusqu'alors. Mais malgré la qualité de ces cartoons, l'argent vint encore à manquer au bout de quelques mois. Ub, cherchant un emploi fixe repartit travailler quelques temps pour son ancien employeur où il devint très vite responsable du département artistique. Pendant ce temps Walt était parti rejoindre son frère Roy en Californie où ils créèrent les Disney Brothers Studio en octobre 1923. Mais la qualité des cartoons avaient diminué depuis le départ de Ub et Walt lui demanda de revenir. Voici un extrait de la lettre qu'il lui envoya : "Cher ami Ub. Ta Place est ici. Ici, tu pourras travailler et t'amuser comme un fou. Je ne plaisante pas. Ne réfléchis pas plus longtemps. Souviens-toi du vieil Horace Greeley : "A l'Ouest, jeune homme, à l'Ouest!" Pour rien au monde je ne reviendrais à Kansas City, je t'assure! Vive Hollywood." Ub mit alors ses doutes de côté et rejoignit Walt en Californie au mois de juillet 1924.
Dès son arrivée au DisneyBrothers Studio, Ub devint l'animateur principal et le membre de l'équipe le mieux payé. Il put y développer son style qui ne se basait ni sur des feuilles de modèles, ni sur des repères. La structure allait faire place à un élan fluide et personnel, guidé par l'émotion. Personne ne lui arrivait à la cheville au studio, que ce soit au niveau artistique ou technique. Il avait également une productivité impressionnante et pouvait réaliser deux à trois fois plus de dessins par jour qu'un autre animateur.
Image d'intro des Laugh-O-Grams Deux personnages des Alice Comedies animés par Ub Iwerks
A la fin de l'année 1926, Charles Mintz pris en charge la distribution des cartoons Disney chez Universal et demanda à Walt et Ub de créer un nouveau personnage de cartoons. Oswald the Lucky Rabbit vit ainsi le jour. Un an plus tard, Walt perdit les droits de son personnage ainsi que toute son équipe d'artistes, débauchés par Universal, hormis Ub Iwerks. C'est avec ce dernier qu'il créa en une nuit le personnage de cartoon le plus populaire du monde : Mickey Mouse. Voici un extrait d'une interview de Ub Iwerks datant de 1956 parlant de cette naissance : "Walt revint découragé de Hollywood - après son entretien avec Charles Mintz à New-York -. Nous passâmes en revue les possibilités d'un nouveau personnage. Nous esquissâmes des chats, des chiens, mais il y avait déjà trop de chats. Je feuilletai des tonnes de magazines, comme Life ou Judge. En tombant sur des bandes dessinées, nous eûmes l'idée d'une souris. Elles étaient encore rares à l'époque".
Cette fameuse souris devint très vite un immense succès et Ub ne regretta pas d'être resté auprès de son fidèle ami. Mais derrière la façade naissait de nouvelles tensions. Avec la demande du public et une équipe en constante expansion, Walt se mit à se mêler de la direction artistique de la compagnie d'une manière inattendue pour Ub. Ce dernier avait toujours l'habitude de montrer son travail terminé à Walt. Mais depuis peu, Walt mettait son nez dans ses affaires et réécrivait toute les feuilles d'exposition de Ub, changeant ainsi le timing des animations de Ub à sa convenance. Le timing est quelque chose de sacré pour un animateur et Ub n'apprécia guère ces modifications trop régulières. De plus la popularité de Walt allait grandissante avec celle de Mickey Mouse, tandis que lui restait dans l'ombre.
Animation de Mickey Mouse pour Steamboat Willie dessinée par Ub Iwerks(1928)
En 1930, Pat Powers, le nouveau distributeur pour le son des studios Disney se rapprocha de Ub pour lui proposer de créer son propre studio d'animation. Selon lui, Ub était la clé du succès des studios Disney. L'offre était tentante mais l'idée de quitter Walt était difficile. Les tentions entre Walt et Ub devinrent insupportable et Ub finit par accepter l'offre de Pat Powers. Walt fut dévasté lorsque Ub quitta la compagnie car il était un animateur accompli. Il était vraiment le père de touts les animateurs des studios Disney. Mais en dépis de touts ces différents, Walt et Ub gardèrent un respect mutuel.
Ub ouvrit alors des bureaux à Hollywood où il créa une nouvelle série de cartoons pour MGM, Flip the Frog. Avec de nombreux artistes venus de New York, Ub commença à enseigner ses techniques d'animation. De nombreux grands animateurs en devenir passèrent par son studio, dont Chuck Jones, l'un des créateurs des Looney Toons. A 31 ans, avec sa femme Mildred, son premier fils Don et une nouvelle maison, Ub avait un grand succès. Mais la prospérité de son studio ne dura qu'un temps. En 1934, un nouveau code éthique réduisit la liberté des cinéastes afin de ne diffuser dans leur film que les valeurs supportées par le gouvernement. Le public suivit et ne voulait plus voir de cartoons loufoques ou quelques peu osés. C'est ainsi que tout les gags s'adressant aux adultes furent boudés, les cartoons étaient désormais fait pour les enfants. Les cartoons du studios de Ub Iwerks étaient également le reflet d'une société en crise (la grande dépression battait son plein) et les gens ne voulaient plus payer pour voir la réalité mais bien pour s'évader. Ses cartoons ne gagnèrent ainsi jamais l'affection du public, contrairement aux dessins animés Disney. Le contrat de la MGM prit fin en 1934 et la société de Ub se retrouvait alors seul pour distribuer ses films. Les profits chutèrent ainsi que le nombre d'entrées. Bientôt Ub fut forcé de voir la réalité en face, il ferma son studio en 1938. Par la même occasion cette fermeture mit fin à sa carrière d'animateur.
Flip the Frog Les studios de Ub Iwerks à Hollywood Ub Iwerks vers 1935
Ses intérêts se portèrent alors sur autre chose, Ub désirait se consacrer aux aspects techniques du cinéma. Durant les dernières années, il développa quelques outils fort utile pour ses cartoons, comme un prototype de caméra multiplane qu'il employa dans certain Comicolors, sa dernière série en date. Il fut aussi le créateur de la première caméra 3D. En 1940, lorsqu'un ami apprit qu'Ub était disponible, il suggéra à Walt de demander à Ub de revenir au studio. Ce qu'il fit sur le champs! Mais beaucoup de choses avaient changé en 10 ans, Ub n'était plus associé dans la société comme par le passé. Mais il sentit qu'une nouvelle opportunité idéale de collaboration avec Walt se présentait. A cette époque le studio étaient entièrement dévoué à l'effort de guerre, la première production auquel participa Ub fut Victory Through Air Power. Le coût de productions des films se voyait fortement réduit au début des années 40, la survie du studio dépandant de la création de nouvelles technologies permettant de minimiser les coût d'animation. Une fois de plus, Walt compta sur Ub, qui se vouait désormais à sa passion.
Pendant plus de 20 ans, Ub Iwerks travailla sur de nombreux projets des studios Disney et permit à la compagnie de faire des bons technologies incroyables. On lui doit notamment le développement de l'intégration de personnages animés dans un environnement réel (Les Trois Caballeros), l'arrivée du procédé Xerox en 1960 qui permettait de passer directement du dessins animé au crayon à la couleur (Les 101 Dalmatiens) ou bien encore du développement du processus de cache mobile, ancêtre de nos caches numériques actuels (Mary Poppins) qui lui valut un Oscar en 1965. Il participa aussi à l'élaboration de presque toute les attractions de Disneyland. C'est aussi à lui que l'on doit la technique de split screen continu, technique utilisée pour faire apparaître un acteur deux fois dans le même plan.
De gauche à droite : Ub et Walt aux studios Disney (1942) - Ub et Walt (1965) - Ub Iwerks vers 1970
Par la suite, Alfred Hitchcock le contacta pour travailler sur son film Les Oiseaux, où il travailla sur l'intégration des volatiles à l'écran, ce qui lui valut une nomination aux Oscars. Ub Iwerks fut fortement marqué par la mort de Walt Disney en 1966, mais continua tout de même à pousser la branche toujours plus loin. Durant toute sa vie, il sembla toujours vouloir rattraper l'idée du lendemain. Une crise cardiaque stoppa sa course en juillet 1971. Je laisse les mots de la fin à John Lasseter :
"Ub contribua à ce que cette forme d'Art que nous aimons tant, l'animation, grandisse du stade de curiosité qu'on trouve aux fêtes foraines à la forme d'Art que nous connaissons. Il posa vraiment les bases de la plupart du travail que nous faisons aujourd'hui. Et pour cela je lui dis un grand merci."
o
Filmographie :
- Cinderella (1923) (animateur)
- Alice's Wonderland (1922) (animateur)
- Alice's Day at Sea (1924) (animateur)
- Alice the Peacemaker (1924) (animateur)
- Alice Gets in Dutch (1924) (animateur)
- Alice Hunting in Africa (1924) (animateur)
- Alice and the Three Bears (1924) (animateur)
- Alice the Piper (1924) (animateur)
- Alice cans the Cannibals (1925) (animateur)
- Alice the Toreador (1925) (animateur)
- Alice Gest Stung (1925) (animateur)
- Alice solves the Puzzle (1925) (animateur)
- Alice's Egg Plant (1925) (animateur)
- Alice loses Out (1925) (animateur)
- Alice is Stage Struck (1925) (animateur)
- Alice wins the Derby (1925) (animateur)
- Alice picks the Champ (1925) (animateur)
- Alice's Tin Pony (1925) (animateur)
- Alice chops the Suey (1925) (animateur)
- Alice the Jail Bird (1925) (animateur)
- Alice plays Cupid (1925) (animateur)
- Alice Rattled by Rats (1925) (animateur)
- Alice in the Jungle (1925) (animateur)
- Alice on the Farm (1926) (animateur)
- Alice's Balloon Race (1926) (animateur)
- Alice's Little Parade (1926) (animateur)
- Alice Mysterious Mystery (1926 (animateur)
- Alice's Orphan (1926) (animateur)
- Alice charms the Fish (1926) (animateur)
- Alice's Monkey Business (1926) (animateur)
- Alice in the Wooly West (1926) (animateur)
- Alice the Fire Fighter (1926) (animateur)
- Alice cuts in the Ice (1926) (animateur)
- Alice helps the Romance (1926) (animateur)
- Alice's Spanish Guitar (1926) (animateur)
- Alice's Brown Derby (1926) (animateur)
- Alice the Lumberjack (1926) (animateur)
- Alice the Golf Bug (1927) (animateur)
- Alice foils the Pirates (1927) (animateur)
- Alice at the Carnival (1927) (animateur)
- Alice at the Rodeo (1927) (animateur)
- Alice the Collegiate (1927) (animateur)
- Alice in the Alps (1927) (animateur)
- Alice's Auto Race (1927) (animateur)
- Alice's Circus Daze (1927) (animateur)
- Alice's Three Bad Eggs (1927) (animateur)
- Alice's Knaughty Knight (1927) (animateur)
- Alice's Picnic (1927) (animateur)
- Alice's Channel Swim (1927) (animateur)
- Alice in the Klondike (1927) (animateur)
- Alice's Medicine Show (1927) (animateur)
- Alice the Whaler (1927) (animateur)
- Alice the Beach Nut (1927) (animateur)
- Alice in the Big League (1927) (animateur)
- All Wet (1927) (animateur)
- Africa Before Dark (1928) (animateur)
- Plane Crazy (1928) (animateur et réalisateur)
- Steamboat Willie (1928) (animateur)
- The Gallopin' Gaucho (1928) (animateur)
- The Barn Dance (1929) (animateur)
- Wild Waves (1929) (animateur)
- The Skeleton Dance (1929) (animateur)
- Le Dragon Récalcitrant (1941) (réalisateur de la séquence animée)
- Les Trois Caballeros (1944) (effets spéciaux séquences live)
- La Boîte à Musique (1946) (effets spéciaux)
- Mélodie du Sud (1946) (effets spéciaux)
- Coquin de Printemps (1947) (effets spéciaux)
- Mélodie Cocktail (1948) (effets spéciaux)
- Danny le Petit Mouton Noir (1949) (effets spéciaux)
- Le Crapaud et le Maître d'Ecole (1949) (effets spéciaux)
- Cendrillon (effets spéciaux)
- Beaver Valley (1950) (effets spéciaux)
- One Hour in Wonderland (TV) (1950) (effets spéciaux)
- Alice au Pays des Merveilles (1951) (effets spéciaux)
- Nature's Half Acre (1951) (effets spéciaux)
- The Olympic Elk (1952) (effets spéciaux)
- Water Birds (1952) (effets spéciaux)
- Bear Country (1953) (effets spéciaux)
- Peter Pan (1953) (processus)
22 mai 2009
Fantasia 2000 : Pomp and Circumstance
POMP AND CIRCUMSTANCE
Septième séquence de Fantasia 2000, Pomp and Circumstance, composé par Sir Edward Edgar entre 1901 et 1907, remet Donald Duck sous les projecteurs après plusieurs années d'absence. En effet le petit canard n'était pas réapparu à l'écran depuis le moyen métrage Le Prince et le Pauvre, diffusé avant Les Aventures de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous sorti en 1990.
Plusieurs idées furent développées pour mettre Donald en scène, dont une avec un Donald-Icare sur La Chevauchée des Valkyries (un des morceaux prévu pour la suite avortée de Fantasia dans les années 40). Mais cela ne fonctionnait pas et tout fut repris à zéro. La Chevauchée des Valkyries fut remplacée par Pomp and Circumstance et Donald fut transposé au XVIème siècle où il était entouré de princes et de princesses. L'équipe alla ainsi très loin dans les recherches avant de trouver la bonne histoire. Depuis longtemps déjà il avait été évoqué de faire une histoire sur l'arche de Noé. Cette idée vint de Francis Glebas, le réalisateur de la séquence. Il s'est dit qu'il serait amusant si les animaux refusait de monter dans l'arche. Au départ ce devait être une colombe qui jouait le rôle de l'assistant de Noé. Cette dernière ressemblait beaucoup à notre cher canard, hormis qu'elle ne souhaitait pas retrouver sa bien aimée mais seulement se reposer dans son hamac. Ce n'est que plus tard qu'il fut décidé de la remplacer par Donald.
C'est Peter Schickele qui s'occupa de l'arrangement du morceau. On lui doit notamment la musique de la série TV Sesame Street ou bien encore la B.O. d'une demi douzaine de films : The Crazy-Quilt (1966), Funnyman (1967), Silent Running (1972), Oh! Calcutta! (1972) et Abduction of Figaro (1984). Pour la séquence, il fut décidé de n'utiliser que les marches 1,2,3 et 4, le tout dans l'ordre chronologique pour donner un sentiment de progression, de mouvement, avec des moments forts et de la diversité.
Au niveau graphique, il fut décidé de rendre les animaux de l'arche semi réalistes. Il fallait en effet qu'il s'allient parfaitement avec le monde qui les entoure mais aussi avec le design de Donald Duck, bien plus loufoque. On retrouve d'ailleurs de nombreuses références au canard dans la séquence : les flaques sont en forme de canard, ainsi que l'arrière de l'arche, la maison de Donald est la caricature d'un œuf posé sur un nid.
Pomp and Circumstance est au final un bien bel hommage au canard le plus célèbre du monde, sorte de réponse à L'Apprenti Sorcier dans lequel son confrère Mickey Mouse avait la vedette.
Recherches de Francis Glebas :
18 mai 2009
Avant-première de Là-Haut à Cannes
(Critique rédigée en mai 2009) Me voilà revenu du Festival de Cannes les yeux remplis d'étoiles ! J'ai put en effet assister à la projection de Up (Là-Haut), le Pixar cru 2009, projeté mercredi soir en ouverture du festival. J'ai également eu la chance de rencontrer Pete Docter, le réalisateur du film, complètement par hasard en le croisant sur la Croisette! Ce dernier m'a fait un superbe autographe sur mon dossier de presse en dessinant la tête de Carl Fredericksen, merci Pete ! Voici donc un article spécial sur mes impressions ainsi qu'une galerie d'images prises par votre serviteur à Cannes.
Il est 22h50 ce mercredi 13 mai 2009. Je me rend un peu en vitesse au Palais des Festivals avec mes amis du forum Disney Central Plaza, Grandmath, Kinoo et Dash. En effet nous venons tout juste de récupérer nos places auprès d'un contact travaillant chez Disney et présent à Cannes pour aller voir Up à la dernière projection de la journée ! Nous sommes en sueur après avoir couru, mais heureux de réaliser un rêve : monter les marches du Palais des Festivals, qui plus est pour voir un film Disney/Pixar en ouverture et en 3D relief. Après quelques photos pour immortaliser ce moment inoubliable, nous entrons dans le Palais, non sans une certaine impatience. L'intérieur de la salle des Frères Lumière n'est pas aussi belle que je l'imaginais (les côtés de la salles sont faits d'échafaudages noirs) mais qu'importe, nous sommes là pour voir le film, le reste n'est pas important. Il est 23h, tout le monde met ses lunettes spéciales, les rideaux de la scène s'ouvrent sur le logo Walt Disney Pictures, puis un tout nouveau logo Pixar apparaît, spécialement retouché pour les films en 3D. La salle applaudit copieusement avant que le film ne débute. Moteur, action...
Après quelques rires, la salle se tait bien vite au vu des cinq premières minutes du film très émouvantes, certainement l'une des plus belles scènes d'introduction d'un Pixar. Tout est dit, Up sent déjà le chef-d'œuvre à plein nez! La suite s'avère plus légère avec de nombreux gags, mais l'émotion nous attend toujours au détour d'une scène. C'est sur ce point que Up fait très fort, il allie parfaitement tout les style abordés. On passe ainsi de manière très naturelle à une histoire d'amour, un drame, une comédie et enfin un film d'aventure. L'histoire de Carl Fredericksen nous touche en plein cœur, le film se détache alors fortement des anciennes production du studio en rendant ce récit très humain, voire réaliste. Le thème de la mort est par exemple abordé pour la première fois dans un Pixar, et bien sur avec une grande subtilité, sans jamais tomber dans la niaiserie. L'humour y est également très fin, loin des gags lourds de la concurrence. Techniquement on ne peut pas dire que Up soir révolutionnaire, Pixar ayant atteint un tel niveau de perfection dans son art. Au final la technique, aussi belle soit-elle n'est là que pour accompagner le récit. Il en est de même pour la 3D relief qui se fait discrète la plupart du temps, à part dans quelques scènes mémorables comme le décollage de la maison.
Les différents personnages de Up sont tous plus charismatiques les uns que les autres. Contrairement à ce que laissait penser la bande-annonce, Carl Fredericksen est bien plus complexe qu'il n'y paraît. A la fois nostalgique, grincheux et tendre, il se reconnaît en Russell, le jeune scout venu frapper à sa porte pour gagner son dernier badge. Leur relation évoluera tout au long du film et reste d'un naturel assez fascinant pour un film d'animation. Charles Muntz, le méchant est quant à lui assez classique mais très efficace. Mon coup de cœur reste Dug et Kevin, les deux acolytes de nos héros. Dug est un chien un peu simple mais très gentil toujours prêt à servir son maître du mieux qu'il peut. Le fait de lui avoir donner la parole par le biais de son collier était une excellente idée, cela le rend vraiment attendrissant. Kevin est un oiseau de quatre mètres de haut que Russell a rencontré au milieu de la jungle. Il s'avère très affectueux et drôle, il sera d'ailleurs d'une grande aide pour nos deux héros. Graphiquement ces deux personnages sont les plus réussis du film, le pelage de dug ou les plumes de Kevin sont tout bonnement sublimes, idem pour leur animation. Ma seule déception du film reste l'aspect de la meute de chiens, collègues de Dug qui sert Charles Muntz. Leur animation paraît bien moins naturelle et leur design peu recherché.
Du côté de la musique, Michael Giacchino fait encore des merveilles. Déjà auteur des musiques de The Incredibles et Ratatouille, il signe une nouvelle grande composition avec Up. Le thème principal du film est très joli, rappelant parfois celui de Ratatouille, avec ses violons très présents. Les autres morceaux sont tout aussi réussis, que ce soit pour les scènes d'action ou d'émotion.
C'est sans grande surprise que je vous annonce que Up est un nouveau chef-d'œuvre des studios Pixar. Je ne sais pas encore où le classer parmi les autres films du studio (il faudrait que je le revois encore pour me faire une idée fixe) mais en tout cas le film est une réussite totale et a d'ailleurs fait grande sensation à Cannes. Les premières critiques sont des plus élogieuses et promettent un avenir radieux en salle pour Carl et sa bande. Vivement le 29 juillet !
09 mai 2009
Mulan
o
Hans Bacher fait parti de mes artistes Disney favoris de ces dernières années. Son travail sur La Belle et la Bête, Aladdin, Le Roi Lion et surtout son sauvetage artistique de Mulan est tout bonnement fabuleux! Retrouvez ci-dessous quelques une de ses recherches graphiques pour Mulan, accompagnées d'autre superbes esquisses pour le film de son collègue et ami Alex Nino. Merci à Hans Bacher de m'avoir autorisé à publier ces magnifiques dessins!
o
o
Recherches d'Alex Nino :
04 mai 2009
Bernard et Bianca au Pays des Kangourous
29ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, The Rescuers Down Under (Bernard et Bianca au Pays des Kangourous) est une première dans l'histoire des studios. En effet, il s'agit de la toute première suite réalisée par les Walt Disney Animation Studios. Seul deux films d'animation Disney ont eu droit à cet honneur : Les Trois Caballeros (suite indirecte de Saludos Amigos) et Fantasia 2000, suite du Fantasia de 1940. Autre fait intéressant, c'est également le premier film à utiliser l'ordinateur comme jamais auparavant, faisant entrer pour de bon le monde de l'animation dans l'ère du numérique.
Grâce au nouveau procédé CAPS (Computer Animation Production System), chaque dessin d'animation du film fut encré et coloré sur ordinateur, mettant ainsi définitivement de côté le procédé long et coûteux de l'encrage et du gouachage des cellos à la main. Le CAPS avait déjà été utilisé pour trois plans de La Petite Sirène (le plan d'introduction du navire, la descente de l'escalier dans le château et l'arc-en-ciel à la fin du film). Le reste avait été peint à la main. Bernard et Bianca au Pays des Kangourous est donc le premier film à avoir été colorisé avec le procédé CAPS dans son intégralité. L'autre intérêt de cette technique était d'avoir une palette de couleurs encore plus large (plusieurs millions de teintes différentes), de créer des ombrages transparents ou bien encore d'effectuer des mélanges de couleurs sophistiqués.
Mais l'utilisation de l'ordinateur ne s'arrête pas là ! Ce nouveau film met également la caméra multiplan à la retraite, la remplaçant par un effet de profondeur de champs identique mais désormais effectué sur ordinateur. Pour se faire chaque partie d'un arrière plan est scanné puis superposé numériquement. Au final l'effet est encore plus saisissant et a nécessité bien moins de temps et d'argent. La 3-D fut également utilisée pour de nombreux plans du film, encore plus que dans Oliver & Compagnie. On la retrouve en introduction avec un magnifique plan nous transportant dans un champs de fleurs, dans le véhicule de McLeach ou bien encore dans la scène du survol de Sidney. Étrangement, toute ces innovations technologiques révolutionnaires passèrent complètement inaperçus à l'époque de la sortie du film, Disney ayant préféré baser sa campagne marketing sur d'autres éléments moins abstraits pour le public. Il faudra attendre la sortie de La Belle et la Bête l'année suivante pour que ces nouveautés soient enfin remarqués.
Bernard et Bianca au Pays des Kangourous sorti le 16 novembre 1990 sur les écrans américains. Malgré des critique positives, une qualité technique indéniable et une histoire riche en rebondissements, le film ne rencontra pas le succès escompté... Avec seulement 25 millions de dollars de recettes, il arrive en bas de tableau du box office des Disney des années 90. Malgré cela un troisième opus des aventures des deux petites souris fut mis en chantier au milieu des années 90, projet vite avorté après la mort d'Eva Gabor (la voix originale de Bianca) en 1995. Mais qui sait, avec le retour de la 2-D chez Disney, peut-être verront nous un jour prochain une nouvelle aventure de nos deux souris préférées !
Storyboards de Glen Keane :
Recherches graphiques de Glen Keane :