The Art of Disney

Bonjour et bienvenue à tous sur The Art of Disney Animation, le blog entièrement dédié aux recherches artistiques des films d'animation Disney ! Créer un long métrage d'animation c'est tout un art! Dessins d'études, peintures, sculptures, story boards, re

31 octobre 2009

L'Étrange Noël de Monsieur Jack

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The_Nightmare_Before_Christmas_poster_02The Nightmare Before Christmas (L'Étrange Noël de Monsieur Jack) est un film d'animation en image par image sorti originellement sous le label Touchstone en 1993. Réalisé par Henry Selick, le film est inspiré d'un poème de Tim Burton qui est également le scénariste, le directeur artistique et le producteur du long métrage. Disney est depuis toujours réputé pour ses films d'animation en 2-D, mais L'Étrange Noël de Monsieur Jack n'est pas pour autant leur première expérience dans le stop motion. En 1959 déjà, sortait la première production Disney en stop motion, Noah's Arch, un court métrage expérimental réalisé par Bill Justice qui, comme son nom l'indique, nous contait l'histoire de l'arche de Noé à la sauce 50's. Vingt-trois ans plus tard, Tim Burton, alors animateur aux Walt Disney Animation Studios, réalisait Vincent, un court métrage qui nous faisait entrer dans l'imagination d'un jeune garçon fan des films d'épouvante de Vincent Price.

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     Tim Burton et ses créatures               Tim Burton et Henry Selick                        Tim Burton et Danny Elfman

La création de L'Étrange Noël de Monsieur Jack remonte au début des années 80, lorsque Tim Burton travaillait encore pour Disney. A cette époque il écrit une parodie du poème de Clement Clark Moore, The Night Before Christmas, parodié en The Nightmare Before Christmas. Sorte de résumé du futur long métrage, on y découvrait trois personnages du film, Jack, Zéro et le Père Noël. Le poème était accompagné de quelques croquis de l'artiste, dont le graphisme sera repris à la lettre quelques années plus tard. Cantonné au poste d'animateur et de designer de personnage, Tim Burton ne cachait pas à cette époque aux pontes de Disney son envie de se mettre à la réalisation, son poème serait ainsi parfait pour un nouveau long métrage. Mais, ne voulant pas prendre de risques, le studio répondit par la négative. Néanmoins, l'artiste se consola en  ayant l'autorisation de  réaliser un court métrage d'animation en image par image, Vincent. Après l'échec cuisant de Taram et le Chaudron Magique au box office, Tim Burton décida de quitter les studios Disney, alors trop préoccupé par la rentabilité en oubliant la créativité. Mais il garda tout de même de côté son idée de film d'animation, restant persuadé du fort potentiel de son histoire. En quelques années il devient alors un incontournable d'Hollywood en enchaînant les chefs-d'œuvre (Beetlejuice, Batman, Edward aux Mains d'Argent, Batman, le Défi), ce qui lui permit de proposer aux différents studios hollywoodiens son idée de film d'animation. Mais malgré sa réputation, tous les studios lui claquèrent la porte au nez... Et c'est avec une grande surprise que Disney accepta finalement de financer son projet!

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     Deane Taylor, directeur artistique - Un des 19 plateaux de tournage du film - Premier dessin de Jack par Tim Burton

Étrangement ce ne sera pas Tim Burton qui réalisera le long métrage mais Henry Selick, un grand spécialiste du stop motion.  En effet Burton a jugé bon de déléguer cette tâche à un initié, pour ainsi mieux se concentrer sur le script du film. Henry Selick est surtout connu aujourd'hui pour son magnifique travail sur le film Coraline sorti en 2009. L'Étrange Noël de Monsieur Jack, était à l'époque son premier long métrage, l'homme s'étant auparavant fait les dents sur deux courts métrages, Seepage et Slow Bob in the Lower Dimensions (qui était en fait le pilote d'une série télé qui ne verra jamais le jour).
Le "tournage" du film s'étala sur deux ans
. L'animation image par image est un procédé capricieux et encore plus compliqué que l'animation 2-D traditionnelle, chaque plan demandait des jours de tournage. Pour simplifier la tâche titanesque qui les attendait, une caméra spéciale fut inventé et expérimenté sur le film. Il s'agissait en fait de la première caméra entièrement dirigée par ordinateur. Cette caméra ultra moderne dénommée motion control camera permettait en fait de réaliser de longs plans avec une caméra toujours en mouvement. L'effet était saisissant de réalisme, d'une grande fluidité et faisait presque penser que les plans étaient tourné en temps réel!
La direction artistique du film fut confié à Deane Taylor. Son rôle était principalement d'étendre l'univers graphique de Tim Burton, qui s'était déjà occupé du design des personnages principaux et de l'ambiance générale du film. Le style graphique du film  était coupé en trois parties : Halloween Town (très gothique et au fond très "burtonien"), Christmas Town (très coloré et tout en rondeur, proche du style de Disney) et enfin le monde réel (couleurs délavées, perspective isométrique, régularité).

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L'Étrange Noël de Monsieur Jack est sorti dans les salles américaines le 29 octobre 1993 et ne marcha pas aussi bien que l'on pourrait le penser aujourd'hui! Avec seulement 50 millions de dollars de recette, le film de Tim Burton, malgré des critiques très favorables, ne passionna pas le public... L'univers si particulier de l'auteur allié à l'animation image par image (alors pratiquement inexploitée au cinéma à l'époque) en serait la cause. Pourtant avec le temps et les nombreuses rediffusions TV et sorties vidéo, L'Étrange Noël de Monsieur Jack finit par devenir un véritable succès populaire, jusqu'à être réapproprié par une bonne partie du publique adolescent devenu plus friand d'univers gothiques exubérants qu'à l'époque de la sortie du film. Jack Skellington devint ainsi une icône, jusqu'à devenir l'emblême d'Halloween dans les parcs Disney du monde entier. Le film eu en outre les honneurs d'une seconde sortie au cinéma en octobre 2006 (sous le label Walt Disney Pictures) en 3-D relief.

  

Recherches personnages :

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Recherches graphiques :

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29 octobre 2009

Blanche Neige et les Sept Nains

 

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Le Blu-ray est une merveilleuse invention. Grâce à sa qualité vidéo de 1920x1080p nous pouvons enfin admirer nos films d'animation favoris dans des conditions optimales. Tout devient claire, aucun détail de l'image ne peut plus vous échapper, les contours des personnages sont nets, les couleurs chatoyantes et les décors sublimés. Cela faisait un moment que je cherchais une solution pour faire des captures d'écran de Blu-ray, j'enrageais de ne pouvoir vous faire partager les nombreuses  galeries de recherches graphiques en HD présentes sur les Blu-ray de Blanche Neige et le Sept Nains, Pinocchio ou La Belle et au Bois Dormant. Je n'ai malheureusement pas encore trouvé la solution pour les galeries (si vous en avez une je suis preneur!), mais par contre j'ai réussi à capturer des images du film en full HD! Cela m'a permis de reconstituer des décors à partir de plusieurs images d'une même scène. Permettez moi donc de vous présenter mes premiers essais en vous dévoilant quelques décors tirés de Blanche Neige et les Sept Nains. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez sur la page facebook du blog!

 

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27 octobre 2009

Bill Peet

 

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Bill Peet est né à Grandview dans l'Indiana, le 29 jenvier 1915. D'une famille pauvre, il grandit à Indianapolis. Il commence très tôt à écrire des histoires en les illustrant, sans imaginer un jour vivre de cette passion. Pendant sa scolarité, il remporte un concours offrant une bourse d'étude au John Heron Art Institute d'Indianapolis. Sa vie bascule le premier jour de classe lorsqu'il fait la connaissance de Margaret Brunst, qu'il épouse quatre ans plus tard. A sa sortie de l'école en 1936, Peet débute sa carrière professionnelle en dessinant des cartes de vœux pour une entreprise située dans l'Ohio.

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               Dumbo (1941)                                           Mélodie du Sud (1946)                                 Cendrillon (1950)

Un jour, il découvre une brochure publicitaire incitant les jeunes artistes à rejoindre les studios Disney. Il propose sa candidature et reçoit une réponse favorable. Il se rend immédiatement à Los Angeles et se présente au studio d'Hyperion Avenue le 9 septembre 1937. Après un mois d'essai sous la direction de George Drake, il est engagé comme intervalliste sur les courts métrages de Mickey Mouse et Donald Duck, puis participe à quelques scènes de Blanche Neige et les Sept Nains.
En parallèle à son travail d'intervalliste, qui, comme d'autres artistes des studios, ne le passionne pas, il propose quelques idées de personnages pour le projet de Pinocchio (des monstres pour la séquence abandonnée de Bogyland). Un matin, il trouve sur son bureau une enveloppe contenant 25 dollars et l'informant de sa nouvelle affectation au département scénario.

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       Peter Pan (1953)                    La Belle au Bois Dormant (1959)             Bill Peet vers 1964

Il fait son apprentissage pendant deux ans sur Pinocchio (il n'est pas crédité au générique), puis élabore le storyboard de La Symphonie Pastorale de Fantasia. C'est lors de la préparation de Dumbo que Walt Disney réalise que Bill Peet est un conteur hors norme. Il fait équipe avec Dick Huemer et Joe Grant, et se concentre plus particulièrement sur les séquences mettant en scène Dumbo bébé.
En 1941, Bill Peet participe à la grande grève des studios. Furieux, Walt Disney le rétrograde alors en tant que simple dessinateur de storyboard sous la direction de T. Hee pour le projet de Peter Pan. Mais Peet est l'un des premiers artistes à revenir aux studios avant la fin de la grève et Disney lui pardonne rapidement. Il devient alors le pilier du département storyboard et le scénariste préféré de Walt Disney, avec qui il partage le même don pour scénariser une histoire. Il dessine le storyboard de séquences entières pour Victory Through Air Power, Les Trois Caballeros, Mélodie du Sud, Cendrillon, Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan, La Belle et le Clochard, La Belle au Bois Dormant et Le Livre de la Jungle.

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Merlin l'Enchanteur (1963)

Au début des années 1960, il dessine seul le storyboard complet de Les 101 Dalmatiens et Merlin l'Enchanteur, il en écrit l'adaptation, crée les principaux personnages et supervise l'enregistrement des voix des comédiens.
Bill Peet œuvra également aussi sur de nombreux courts métrages, comme Tigger Trouble de Jack Kinney (1945), Susie, the Little Blue Coupe de Clyde Geronimi (1952) ou bien encore Ben and Me d'Hamilton Luske (1953).
En 1959, il illustre son premier livre pour enfants Hubert's Hare-Raising Adventure. Il quitte les studios Disney en 1964, et se consacre pleinement à sa carrière d'auteur et illustrateur de livres pour enfants.
En 1989, il raconte sa vie et son expérience de dessinateur dans son autobiographie illustrée : Bill Peet, An Autobiography, publiée aux éditions Houghton Mifflin Company. En 1996, Bill Peet obtient le titre de Disney Legend pour ses trente années au services des Walt Disney Animation Studios. Il nous quittera quelques années plus tard, le 11 mai 2002.

 

Filmographie :

- Blanche Neige et les Sept Nains (1937) (intervalliste)
- Pinocchio (1940) (scénariste)
- Fantasia (1940) (storyboard)
- Dumbo (1941) (scénariste et storyboard)
- Les Trois Caballeros (1945) (scénariste)
- Tiger Trouble (1945) (scénariste)
- African Diary (1945) (scénariste)
- A Knight for a Day (1946) (scénariste)
- Mélodie du Sud (1946) (scénariste et storyboard)
- Mickey et le Haricot Magique (1947) (scénariste)
- Danny et le Petit Mouton Noir (1949) (scénariste)
- Cendrillon (1950) (scénariste et storyboard)
- Wonder Dog (1950) (scénariste)
- Alice au Pays des Merveilles (1951) (scénariste et storyboard)
- Lambert et le Lion Bêlant (1952) (scénariste)
- Susie, le Petit Coupé Bleu (1952) (histoire originale, adaptation et storyboard)
- La Petite Maison (1952) (adptation de l'histoire)
- Peter Pan (1953) (scénario et storyboard)
- Franklin et Moi (1953) (scénariste)
- La Belle et le Clochard (1955) (scénariste)
- The Truth About Mother Goose (1957) (scénariste)
- La Belle au Bois Dormant (1959) (scénariste)
- Goliath II (1960) (scénariste)
- Les 101 Dalmatiens (1961) (scénariste et storyboard)
- Merlin l'Enchanteur (1963) (scénariste et storyboard)
- Le Livre de la Jungle (1967) (scénariste et storyboard)

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21 octobre 2009

La Reine des Neiges

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The Snow Queen (La Reine des Neiges) est un projet de longue date des studios Disney. Souvent abordé, jamais produits, ce film inspiré du conte du même nom écrit par Hans Christian Andersen semble aujourd'hui bien parti pour être enfin réalisé ! En effet le 20 octobre 2009 s'est déroulé une réunion aux Walt Disney Animation Studios en présence de plusieurs responsables et grands noms de la division animation, dont John Lasseter, John Musker et Ron Clements (préssentis pour réaliser le film). Il semblerait que tout le monde est en train de se mettre d'accord pour savoir qui fera quoi durant la production du long métrage. Il n'y a plus qu'à attendre l'annonce officielle de la part de Disney mais apparemment The Snow Queen serait belle et bien à nouveau sur les rails ! Maintenant on ne sait pas encore si le film sera réalisé en 2-D ou en 3-D, peut-être cela dépendra t'il du succès de La Princesse et la Grenouille...
Alors dans ces cas là, pourquoi me direz-vous, placer The Snow Queen dans la section des projets Disney avortés ? Et bien tout simplement parce que je ne vais pas vous parler pour le moment de la nouvelle version du film, mais de celle abandonnée en 2003. Cette version devait-être la première histoire de princesse depuis Aladdin sorti en 1992. Mais de nombreux problèmes sont venu mettre des bâtons dans les roues de la production... Tout d'abord Glen Keane, qui avait rejoint le projet après son travail d'animation sur La Planète aux Trésors, décida en 2002 de quitter l'équipe de production pour réaliser son propre film, Rapunzel (qui ne sortira finalement qu'en 2010, réalisé par Byron Howard et Nathan Greno, Glen ayant quitté la réalisation pour se concentrer uniquement sur l'animation du film). Quelques mois plus tard, les studios décidèrent d'abandonner le projet. La raison principale était qu'à cette époque, les Walt Disney Animation Studios souhaitaient arrêter la production de contes de fée pour se concentrer sur des histoires plus modernes. De plus, le département 2-D était de plus en plus menacé par la 3-D, et Disney ne voulait pas s'aventurer dans une longue production de film en 2-D. Bref, tout ces éléments réunis mirent le projet au placard !
En attendant des nouvelles du projet (annoncé officieusement pour 2013), je vous invite à découvrir ci-dessous quelques croquis du personnage de la reine par Harald Siepermann, ainsi qu'une planche de storyboards réalisés au début des années 2000. Il s'agit de dessins pour l'ancienne version du film, la reine de la nouvelle version devrait être totalement différente.

 

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14 octobre 2009

Le Joueur d'Echecs

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LE JOUEUR D'ÉCHECS (1997)

 

geris_game_02Durant la production de Toy Story, Pixar décida de maintenir sa division publicité ouverte (division chargée de produire des publicités en images de synthèse pour la télévision). Selon Ed Catmull il était préférable de garder cette division en activité jusqu'à la sortie de leur second film, permettant ainsi de régulières rentrées d'argent. C'est à cette époque que Jan Pinkava fut embauché par Pixar pour superviser cette division.
Pinkava était un grand admirateur des courts métrages du studio et c'est la raison principale qui l'avait poussé à postuler chez Pixar, son but était alors de réaliser un jour son propre court métrage. Presque aussitôt après son arrivée, il suggéra que la division publicité pourrait réaliser un court métrage au court des temps d'arrêt entre deux productions. Il lui faudra attendre jusque 1995, lorsque Ed Catmull et John Lasseter décidèrent de redynamiser la division court métrage du studio, pour voir son rêve se réaliser.
La reprise de production des courts métrages (arrêté en 1989 pour mettre en chantier
Toy Story) est plus un choix artistique qu'économique pour Pixar. En effet tout le monde au studio savait que la production de programmes courts n'était plus rentable. Avec la mise en chantier de leur deuxième long métrage (1001 Patte (a bug's life)) Pixar aurait très bien put s'en passer. Mais Ed Catmull insista sur l'importance de ces productions à petite échelle. Selon lui ces films permettaient au studio de rester connecté au reste du monde de l'animation. Pixar faisait désormais parti des grands de l'animation mondiale, et la production de courts permettait au studio de continuer à participer à de nombreux festivals d'animation (dont le célèbre festival d'Annecy), d'être reconnu par leurs paires autant que par le public. Au delà de cette noble cause, les court métrages permettraient aussi à Pixar de tester de nouvelles idées sans trop de risques, d'exercer de jeunes talents et de perfectionner les nouvelles technologies de l'animation.

Jan Pinkava fut alors choisi pour diriger le premier court métrage de seconde génération. Ed catmull  lui donna carte blanche pour le scénario, la seule contrainte était que le court devait mettre en scène un personnage humain. Pinkava fut déstabilisé par ce choix car en vérité il avait déjà étudié de nombreuses idées pour un court métrage, mais seulement une seule avec un être-humain!
En dépit de cette contrainte, Pinkava était certainement le mieux placé pour relever le défi de Catmull. Passionné d'animation depuis l'enfance, Pinkava avait gagné en 1979 le premier prix de la Young Film Maker's Competition, son travail fut ensuite diffusé dans l'émission pour enfants de la BBC, Screen Test. Mais Pinkava était également intéressé par les ordinateurs et la programmation. Il étudia ainsi l'informatique pour finalement obtenir un doctorat en robotique théorique. C'est grâce à ses connaissances artistiques et scientifique que Pinkava put par la suite réaliser avec brio Le Joueur d'Échecs.

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Pinkava décida que le personnage humain serait à l'opposé du bébé crée pour Tin Toy. Il fit ainsi d'un vieillard le héros de son court métrage. Il esquissa plusieurs scénarios : dans l'un deux, le vieil homme jouait avec l'ascenseur de son immeuble, dans un autre il était impliqué dans une bataille avec un canard gourmand qui souhaitait lui voler son déjeuner. Une autre idée était plus expérimental : un vieil homme qui jouait aux échecs contre lui-même...
Pinkava s'inspira de son grand-père qui jouait toujours à ce jeu de cette manière. Ce qui intéressa particulièrement le réalisateur fut l'idée du dédoublement de personnalité, et les conséquences qui en découlent. Pour le côté absurde de la situation il s'inspira de l'humour des Monty Python et de l'espièglerie cinématographique de Norman McLaren.

Le design du vieillard fut inspiré par le travail du cinéaste d'animation tchèque Jiří Trnka. Né en République Tchèque en 1963, Jan Pinkava connaissait bien le travail de l'artiste qui marqua plusieurs générations de jeunes tchèques avec ses films de marionnettes et ses illustrations de livres pour enfants. En tant que sculpteur accompli, Pinkava étudia également le travail d'artistes comme Rodin, Degas, Vigeland, ou bien encore Daumier, qui inspirèrent grandement son travail sur le personnage.

En ce qui concerne la technique, deux grosses innovations furent crée pour Le Joueur d'Échecs. La première concernait l'élasticité de la peau du vieillard. Pinkava souhaitait un rendu le plus réaliste possible pour son personnage, tout en gardant des traits caricaturaux. Le défi fut confié à Tony DeRose qui était décrit par Ed Catmull comme "le plus grand expert au monde en surface mathématiques." L'homme inventa alors un nouveau rendu de surface appelé "subdivision surfaces." La technologie de DeRose fut utilisé par le directeur technique Paul Aichele pour construire le modèle digital de la tête du vieillard, incluant une centaines de contrôles faciaux, permettant aux animateurs de créer des expressions faciales bien plus subtiles qu'auparavant. La technique fut également utilisé pour les mains et les vêtements du personnage. Cette dernière fut si intéressante qu'elle fut intégrée à la production de 1001 Patte (a bug's life) alors que le film était à la moitié de sa production !

La seconde grosse innovation technique crée pour Le Joueur d'Échecs concerne l'animation des vêtements. Il était impossible de demander à un animateur d'animer plis après plis les différents vêtements du vieillard, ce n'était même pas faisable pour une production à grande échelle alors encore moins pour un court métrage. Il fallait donc créer un simulateur pour un rendu réaliste du mouvement des vêtements. Le directeur technique Michael Kass passa alors plus d'une année à créer un simulateur pour que la veste de Geri se déplace comme un tissu réaliste. La tâche était ardu et l'équipe de développement eu affaire à de nombreux problèmes avec l'animation des vêtements du vieillard, mais ils finirent par aboutir à une animation très naturelle.

Le Joueur d'Échecs est sorti en 1997 et reçu d'excellentes critiques. Comme Tin Toy à son époque, Le Joueur d'Échecs gagna l'Oscar® du meilleur court métrage d'animation. Ce qui fit encore plus plaisir à l'équipe du film était de voir que le public s'intéressait d'avantage au caractère du personnage principal qu'aux techniques novatrices crée pour le film, tout comme ce fut le cas pour Luxo Jr. à sa sortie en 1986.
Brad Bird fut très impressionné par le court métrage, en particulier en voyant comment Pixar avait réussi à rendre un personnage humain très crédible et vivant en images de synthèse, tout en gardant un côté caricatural très poussé. C'est ce film qui le convint de s'intéresser de plus près à l'animation 3-D, ce qui l'amena quelques années plus tard à venir réaliser chez Pixar Les Indestructibles, le premier long métrage d'animation 3-D avec des humains comme personnages principaux. Mais ceci est une autre histoire...

 

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07 octobre 2009

Blanche Neige et les Sept Nains

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Blu_ray__dition_fran_aise_02Après huit ans d'absence, Blanche Neige et les Sept Nains est enfin de retour en vidéo et pour la première fois en Blu-ray Disc! Comme ce fut le cas pour la sortie vidéo de La Belle au Bois Dormant l'année dernière, vous aurez le choix entre une édition DVD collector (19,99€), un coffret DVD Prestige (29,99€) qui contient l'édition DVD plus un livre et une édition combinant Blu-ray et DVD (29,99€). A l'occasion de cette sortie évènement, je vous invite à découvrir ci-dessous une nouvelle galerie de recherches graphiques centrée sur les différents personnages du film. Enjoy!

 

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Blanche Neige :

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La Reine :

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La Sorcière :

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Le Prince :

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Les oiseaux :

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01 octobre 2009

Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit

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potc2_groupPoster_02Second volet de la saga Pirates des Caraïbes, Dead Man's Chest (Le Secret du Coffre Maudit) a été mis en chantier en 2003, juste après la sortie du premier film, en même temps que le troisième opus, At Worlds End (Jusqu'au Bout du Monde). Ces deux films qui forment en fait une seule et même histoire sont de nouveau produit par Jerry Bruckheimer et réalisé par Gore Verbinski. La collaboration entre le grand  producteur hollywoodien et Disney ne date pas d'hier, bon nombre de ses succès ont été réalisé en collaboration avec la compagnie aux grandes oreilles. Outre le premier volet de la saga Pirates des Caraïbes sorti en 2003 le producteur compte à son effectif pas moins de dix-sep films crées avec Disney : USS Alabama et Rock (sous le le label Hollywood Pictures), Les Ailes de l'Enfer, Ennemi d'État, Armageddon, Coyote Girls, 60 Secondes Chrono, Pearl Harbor, Bad Company, Le Roi Arthur et Déjà Vu  (sous le label Touchstone Pictures), Le Plus Beau des Combats, Benjamin Gates et le Trésor des Templiers, Benjamin Gates et le Livre des Secrets, Mission-G, Prince of Persia : Les Sables du Temps et L'Apprenti Sorcier (sous le label Walt Disney Pictures).

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Après le succès fulgurant du premier Pirates des Caraïbes, le défi était de taille pour réaliser une suite qui soit à la hauteur des attentes du public, surtout quand celle-ci est constitué de deux films qui sortiront à dix mois d'intervalle. La première difficulté de ce nouveau projet fut de transformer un histoire qui n'était pas censé avoir de suite en une trilogie, permettant d'approfondir les relations entre chaque personnage, ainsi que leur caractère et leur histoire. L'autre grosse difficulté était que les deux futurs films seraient réalisé l'un à la suite de l'autre. Les raisons de ce choix sont évidentes, cela permet de faire de grosses économies,  de ne pas monter, démonter puis remonter les décors, mais aussi de garder au chaud tous les acteurs principaux (qui ont souvent des agendas surchargés) pendant plusieurs mois d'affilé. Cela demanda de nombreux mois d'intenses préparations, des repérages sur de nombreuses îles des Caraïbes, la préparation des cascadeurs, la construction du Black Pearl et des nombreux accessoires, jusqu'au script qui ne fut terminé que quelques jours seulement avant le début du tournage! Ce tournage fut d'ailleurs souvent mis en péril à cause d'un budget jugé trop lourd qu'il fallait alléger en faisant des économies sur de nombreux points, sous peine de voir le film purement et simplement annulé.

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Contrairement au premier film tournée en grande majorité à Los Angeles, les deux nouveaux opus seront réalisé en Californie mais aussi aux quatre coins des Caraïbes et des Antilles. Les premières scènes de Dead Man's Chest furent tournée aux Walt Disney Studios et à Palos Verdes, en Californie, en février 2004. Il s'agissait de scènes de rue et de la plupart des intérieurs, tout une partie de la ville ayant été reconstitué  pour l'occasion. L'équipe parti ensuite à Saint Vincent filmer le reste des scènes se passant à Port Royal. Ces décors avaient été construit pour le premier film et étaient depuis resté intacte sur place, une aubaine pour la production! Puis direction Dominique pour les scènes dans la jungle. Ce fut certainement les jours les plus difficiles pour l'équipe qui se retrouva sur une île presque à l'état sauvage, sans infrastructures assez importantes pour le déplacement d'une aussi grande équipe de tournage. Direction enfin les Bahamas pour filmer le combat à trois sur la plage de sable blanc et les scènes navales. Pour se faire, la production avait loué un énorme bassin sur la côte,  permettant d'être à l'abri des intempérie de la haute mer souvent imprévisible tout en faisant croire au public que la flotte était au milieu de l'océan. Cela n'empêcha pas le bassin d'être sévèrement touché par une tempête tropicale qui détruit en parti les bateaux et retarda de plusieurs jours le reste du tournage. Ce dernier s'étala pour finir sur plus de 230 jours (le troisième film compris)!

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Le tournage terminé, il ne restait plus qu'à s'occuper que du montage mais surtout des nombreux effets spéciaux numériques présents dans le film. Et c'est à Industrial Light and Magic qu'on les doit, le célèbre studio d'effets spéciaux de Georges Lucas.  Une nouvelle technique de motion capture fut inventée spécialement pour le film, iMocap. Cette dernière permettait de filmer directement les acteurs dans les décors au lieu de les faire évoluer sur des plateaux uniquement constitués de points de repères. Cette technique permit d'avoir un jeu d'acteur plus naturel et d'intégrer encore mieux les  personnages en 3-D dans un environnement réel. Le pirate Davy Jones, dont le visage était constitué de dizaine de tentacules fut le plus gros défi de l'équipe des effets spéciaux, son rendu final sera une des plus belles réussites du film.

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L'avant-première mondiale de Pirates of Caribbean : Dead Man's Chest eut lieu le 26 juin 2006 à Disneyland en Californie. A cette occasion un immense tapis rouge fut installé sur Main Street ou défilèrent toute l'équipe du film face à des fans survoltés. La projection, qui eu lieu dans fantasyland fut précédé d'une impressionnante arrivée de l'équipe du film sur le Black Pearl, le célèbre bateau pirate de la trilogie.
Pirates of Caribbean : Dead Man's Chest sorti dans les salles américaines le 7 juillet 2006 est fut un énorme succès, le film rapporta près de 425 millions de dollars! Ce fut également le cas partout dans le monde où il récolta en tout plus d'1 milliard de dollars de recettes! En France le film attira 6,5 millions de spectateurs dans les salles obscures, ce qui en fit le deuxième plus gros succès cinématographique de l'année 2006 derrière Les Bronzés 3 - Amis pour la Vie.

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