29 avril 2010
Atlantide, l'Empire Perdu
Atlantis, the Lost Empire (Atlantide, l'Empire Perdu) est le 41ème long métrage des Walt Disney Animation Studios. Après Le succès de Le Bossu de Notre-Dame, toute l'équipe du film se remis presque immédiatement au travail sur un nouveau projet. En effet Kirk Wise et Gary Trousdale, les deux réalisateurs souhaitaient continuer à travailler avec ces artistes qui avaient fait leur preuves sur le Bossu. Dès le départ, Kirk et Gary voulaient réaliser quelques chose d'inédit chez Disney, loin des comédies musicales des dernières années. Leur choix se porta vite sur le film d'aventure, genre encore inexploré par les artistes du studio. "Moins de chansons, plus d'explosions", tel était le maître mot du projet qui donnera bientôt vie au mythe de l'Atlantide.
Kirk Wise est né à San Francisco en 1963. Enfant il se fait vite remarquer pour ses talents de dessinateur, il gagne ainsi sa première "paie" en tant qu'artiste à l'âge de sept ans en gagnant le Junior Art Champion, concours récompensant les jeunes artistes en devenir. Durant toute son enfance, Kirk se passionne pour le dessin et spécialement pour l'animation en image par image. Il développe ainsi des techniques d'animation en papier découpé, technique qu'il continuera d'expérimenter lors de ses études supérieures à CalArts. Kirk débute sa carrière en tant qu'animateur sur The Brave Little Toaster, puis anime un épisode de la série TV Histoires Fantastiques, Family Dog. Il entre chez Disney en 1985 où il débute comme assistant animateur sur Basil, Détective Privé. Il y retrouve son ancien camarade de classe de CalArts, Gary Trousdale. Après avoir travaillé comme artiste de storyboard sur Bernard et Bianca au Pays des Kangourous et Le Prince et le Pauvre, on lui confie la réalisation de La Belle et la Bête, aux côté de Gary Trousdale. Le film sera un énorme succès et permettra au duo de passer à un nouveau projet, Le Bossu de Notre-Dame, puis Atlantide, l'Empire Perdu.
Gary Trousdale est né le 18 juin 1960 à La Crescenta, en Californie. Contrairement à la plupart de ses anciens camarades de CalArts tels John Lasseter, Henry Selick ou bien encore Tim Burton, Gary ne rentre pas directement chez Disney après ses trois années d'étude. Il débute ainsi sa carrière aux sein des productions Carter/Mendez où il est animateur sur Stanley, the Ugly Duckling, un programme spécial pour la chaîne ABC. Gary accepte ensuite un travail d'illustrateur pour une chaîne de restaurant américaine. On retrouve ainsi les dessins du jeune homme sur les menus ou les serviettes de nombreux bars et restaurant du pays. Gary débute par la suite sa carrière à Disney au département effets spéciaux en tant qu'intervalliste sur Taram et le Chaudron Magique, puis en tant qu'assistant animateur sur le film live Les Aventuriers de la Quatrième Dimension. Par la suite, Gary attira l'attention en caricaturant ses collègues et en créant des gags, ce qui eu pour conséquence de le voir transférer au département scénario du studio. Il fut crédité pour la première fois au générique de La Petite Sirène en tant qu'artiste de storyboard, poste qu'il gardera sur Bernard et Bianca au Pays des Kangourous et Le Prince et le Pauvre avant de devenir réalisateur aux côtés de son ami Kirk Wise sur La Belle et la Bête. Après avoir co-réalisé Le Bossu de Notre-Dame et Atlantide, l'Empire Perdu, Gary Trousdale "passe à l'ennemi" en postulant chez Dreamworks en tant qu'artiste de storyboard, poste qu'il occupe encore aujourd'hui.
Le mythe de l'Atlantide était un sujet parfait pour un film d'animation. Les studios Disney avaient en effet pour habitude d'adapter des livres ou des contes de fée en animation, ce qui laissait peu de place à la création pure. Mais avec l'Atlantide tout leur était permis, étant donné qu'il n'existe aucune preuve de son existence, cela restait un concept assez flou. Les artistes purent ainsi s'en donner à coeur joie et recréer tout un monde sous-terrain! Pour cela l'équipe se mis à étudier beaucoup de livres et de documents sur ce continent perdu afin de s'imprégner des fait et de récolter le maximum d'information. Toute ces recherches permirent de nourrir leur imagination.
En plus de traiter d'un sujet encore inédit en animation chez Disney, le style graphique d'Atlantide l'Empire Perdu se veut également très éloigné des standards du studio. L'idée première était de créer un film d'animation se rapprochant du comic book. Pour cela, le studio fit appel à des artistes freelance ayant plutôt l'habitude de travailler sur des films en live. Ces artistes qui n'avaient pas été "formaté" au style classique des films d'animation Disney permirent d'avoir une vision extérieure sur le projet. Quatre artistes en particulier ont été d'une aide précieuse : Matt Code (artiste concepteur sur Jurassic Park et Men in Black) qui s'occupa essentiellement du Leviatan et du sou-marin, Jim Martin qui s'occupa également du sous-marin mais aussi de nombreux véhicules, Ricardo Delgado (auteur de comic) s'est quant à lui attardé sur certains décors comme les grottes et le monde des atlantes, et pour finir celui qui a le plus influencé la ligne graphique du film, Mike Mignola. Grand dessinateur de comics, Mike Mignola est surtout connu pour avoir créé Hellboy. Les deux réalisateurs du film étaient de grands fans du style très contrasté de Mignola et se rendirent vite compte que son style était très proche de ce qu'ils recherchaient. Par chance, en plus d'un style très percutant, Mike était également un excellent scénariste! Celui-ci ne se contenta donc pas de réaliser quelques dessins pour le film, il participa également aux réunions sur l'histoire et proposa bon nombres d'idées qui se retrouvèrent dans le film, comme par exemple les véhicules volant en forme de poisson ou les géants de pierre que l'on voit à la fin du film.
Atlantide, l'Empire Perdu sorti le 15 juin 2001 et fut un échec au box office américain. Avec un budget de 120 millions de dollars, le film en rapporta 84 millions... La barre symbolique des 100 millions de dollars (ce qui fait qu'un film est considéré comme un succès outre atlantique) était encore loin! Les recettes mondiales s'élevèrent tout de même à 111 millions de dollars, le film rapporta donc 230 millions de dollars en tout, ce qui est loin d'être mauvais. En France, le film fut également un succès avec un peu plus de quatre millions de spectateurs. Malgré ce succès, le film fut considéré comme un échec, beaucoup lui reprochant son style graphique trop original et son genre très éloigné des films Disney classiques. Atlantide, l'Empire Perdu paya donc pour son originalité... Pour autant on peut saluer le courage qu'il a fallut à Disney pour s'aventurer dans un style qu'ils n'avaient jamais expérimenté en animation.
07 avril 2010
Alice au Pays des Merveilles s'expose chez Arludik
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Le 24 mars 2010 sortait au cinéma le film de Tim Burton, Alice aux Pays des Merveilles. Inspiré du célèbre conte de Charles Lutwidge Dodgson alias Lewis Carroll, le film connu un énorme succès. Ceci grâce à la présence d’acteurs doués comme Mia Wasikowska (Alice), Helena Bonham Carter (La Reine Rouge), Johnny Depp (Le Chapelier fou), Anne Hathaway (La Reine blanche) et Crispin Glover (Ilosovic Stayne, le Valet). Mais c’est aussi grâce aux fabuleux décors et personnages créés par des artistes talentueux. Une galerie parisienne vous propose de découvrir les dessins originaux des artistes sélectionnés par Tim Burton pour donner vie à son Pays des Merveilles.
La Galerie Arludik située rue Saint Louis en l’Île, à Paris, se consacre aux artistes qui créent les chefs-d’œuvre de la bande dessinée, du cinéma d’animation, du jeu vidéo, des mangas, etc. Elle se déclare d’un nouveau courant artistique contemporain : l’art ludique ! Jusqu’au 17 avril, ce lieu vous propose de découvrir une soixantaine de dessins, de peintures numériques, d’aquarelles réalisées en grande partie par Kei Acedera, Bobby Chiu mais aussi par Michael Kutsche, Claire Wendling, Barbara Canepa et Alessandro Barbucci. Ces œuvres ont été utilisées pour créer les personnages et les univers d’Alice aux Pays des Merveilles mais aussi simplement pour rendre hommage au conte de Lewis Carroll. La plus grande partie des œuvres proposées sont celles de Kei Acedera et Bobby Chiu, characters designers sur le film de Tim Burton. Ces deux artistes appartiennent à un collectif d’artistes indépendants Imaginism Studios spécialisé dans la publicité, la télévision et la pré-production cinématographique. Kei Acedera est illustratrice et directrice artistique au sein du studio. Spécialisée dans les livres pour enfants, elle propose un univers doux, charmant, magique et tendre avec des personnages mignons et attachants. Kei est née aux Philippines et est arrivée à Toronto, (Canada) à l’âge de 12 ans. Elle commence sa carrière d’artiste dès 16 ans où elle peint des fresques murales pour des particuliers et des casinos. C’est grâce à Chuck Gammage, célèbre animateur canadien, qu’elle découvre le cinéma d’animation. Elle étudie au Sheridan College for Animation (Oakville, Ontario) où elle rencontre Bobby Chiu. C’est lui qui lui proposera de rejoindre l’Imaginism Studios. Kei et Bobby se complètent parfaitement, travaillent ensemble sur plusieurs projets et gagnent de nombreuses récompenses. Bobby, illustrateur pour la télévision et le cinéma, offre un monde où se mêlent humour, féérie et étrangeté. Ses personnages et univers sont moins « doux » que ceux de Kei et se rapprochent plus de l’originalité de Tim Burton. Tous deux possèdent une technique irréprochable et un talent immense.
Michael Kutsche, est un illustrateur et character designer américain qui vit à Los Angeles. Michael créait des univers plus sombres, plus adultes, ce qui a sûrement plu à Tim Burton dans le choix de l’artiste. C’est Michael qui a réalisé les versions finales des personnages à partir des nombreux concept arts faits par les characters designers travaillant sur le film comme Kei et Bobby.
Claire Wendling, est une artiste française née en 1967. Elle réalise une série de bandes dessinées Les Lumières de l’Amalou, illustre des livres et des jeux vidéo. Les dessins de Claire sont très fournis, détaillés et fantastiques, un travail minutieux et talentueux !
Barbara Canepa, est une dessinatrice française. Elle offre une version très originale d’Alice, nébuleuse, entourée d’éléments marins et très manga. Ses dessins sont habituellement plus noirs, sombres et oniriques comme les aime Tim Burton. Barabara Canepa est surtout connue pour ses séries Sky Doll et Witch créées avec l’artiste Alessandro Barbucci, son mari.
La galerie Arludik propose donc les dessins merveilleux et magiques de tous ces artistes. Les deux petites salles claires et accueillantes mettent en valeur les œuvres qui rendent hommage au monde étrange et fantastique de Lewis Caroll, tout ceci dans une atmosphère calme et enveloppante de boudoir. Pour ceux qui ont la chance de vivre sur Paris ou ceux qui prévoiraient une escapade dans la capitale, ne ratez surtout pas cette petite exposition qui se tient jusqu’au 17 avril !
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Quelques liens intéressants pour en apprendre encore plus :
Interview de Kei Acedera et Bobby Chiu sur Alice aux Pays des Merveilles :
http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-425298/interviews/?cmedia=18996030
http://www.excessif.com/cinema/actu-cinema/news-dossier/alice-au-pays-des-merveilles-interview-bobby-chiu-et-kei-acedera-5767141-760.html
Interview et portfolio de Kei Acedera :
http://kei-acedera-interview.blogspot.com
Galerie de Bobby Chiu:
http://digital-bobert.cgsociety.org/gallery
Blog et portfolio de Michael Kutsche :
http://michaelkutsche.blogspot.com
http://michaelkutsche.cgsociety.org/gallery
Blog dédié à Claire Wendling :
http://www.claire-wendling.net
Blog de Barbara Canepa :
http://canepabarbara.blogspot.com
Blog d’Alessandro Barbucci :
http://alessandrobarbucci.blogspot.com
Blog de Benjamin Lacombe :
http://benjaminlacombe.hautetfort.com
Galerie Arludik, Paris
http://www.arludik.com
Imaginism Studios :
http://www.imaginismstudios.com
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Dessins de Bobby Chiu :
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Dessins de kei Acedera :
Article rédigé par Camille
01 avril 2010
Saute-Mouton
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Neuvième court métrage des studios Pixar, Boundin' (Saute-Mouton) fut réalisé par Bud Luckey un des plus vieux employés du studio, mais également un des plus talentueux. Né en 1934 à Billings dans le Montana, Luckey passa plusieurs années de sa vie dans l'armée. Tout d'abord en Corée dans l'US Air Force, puis en tant que spécialiste des graphiques pour les forces d'occupation alliées en Europe et en Afrique du Nord, et ce jusqu'en 1957. La même année il entra à la Chouinard Art Institute où il étudia trois ans. Grand fan de Disney, Luckey eu la chance de se faire former par Art Babitt, ancien grand animateur du studio. Il fut d'ailleurs durant un temps son assistant chez Quartet Films à Los Angeles. Par la suite, Luckey fut animateur sur les premiers épisodes de la série TV The Chipmunks de 1960 à 1961, avant de rejoindr Guild-Bascom-Bonfigli une agence de publicité où il sera directeur artistique jusqu'en 1969. Dans les années 70, Luckey anima de nombreux courts métrage pour Sesame Street et le Children's Television Workshop, sur lesquels il prêtait également sa voix à divers personnages. Après avoir crée son propre studio d'animation (qui fusionna avec Colossal Pictures dans les années 80), il finit par rejoindre Pixar en 1992 en tant que character designer et artiste de storyboard. Il s'occupa notamment du design de Woody dans Toy Story. On le retrouve ensuite au générique de nombreux films du studio (1001 Pattes (a bugs life), Toy Story 2, Monstres & Cie, Le Monde de Nemo, Cars - Quatre Roues, Ratatouille, WALL•E et Toy Story 3)
C'est à la fin des années 90 que John Lasseter autorise Bud Luckey a réaliser son propre court métrage. Ce fut une des décisions les plus faciles qu'il ait prise. Luckey avait une place importante au sein du studio, c'était le cinquième animateur à avoir été recruté par Pixar. Son expérience et son talent dans le monde de l'animation n'était plus à prouver. Il n'avait pas beaucoup d'expérience en animation par ordinateur, mais Luckey était fasciné par les possibilités de ce média. Il choisi de traiter d'un thème qu'il forgea lui-même au fil du temps : la vie peut vous abattre, mais vous pouvez toujours rebondir. Il a toujours dit que la chose la plus triste qu'il ai jamais vu lorsque qu'il était enfant dans le Montana était la tonte des moutons sous la pluie. Ce fut l'image clé qui servit de fil conducteur au film. Il dit également qu'en tant qu'animateur il avait toujours adoré faire sauter ses personnages, il décida donc que ce serait la première particularité du personnage principal.
Bien que travaillant désormais pour un studio à la pointe de la technologie, l'approche artistique de Bud Luckey avait toujours ce côté charmant de la "vieille école". En plus de ce contraste technologique il y avait également un fossé générationnel entre Luckey et la grande majorité de son équipe. Beaucoup avaient grandi en regardant ses épisodes animés de l'émission Sesame Street. Ils s'estimaient chanceux de pouvoir travailler avec un tel artiste. Qui plus est, Luckey était un le genre de réalisateur dont tout le monde rêve, très enthousiaste et ne demandant pas aux animateurs de recommencer dix fois la même scène, tous le monde a été ravi de travailler sous sa direction.
La chanson du court métrage a été composé par Bud Luckey à l'aide d'un banjo. Ce n'est pas lui que l'on entend jouer dans le film mais par contre sa voix fut utilisé pour la narration. Ce n'était en fait pas prévu, plusieurs chanteurs accomplis étaient presque engagés pour le rôle. Le premier de la liste était Hoyt Axton, chanteur de country très populaire. Malheureusement celui-ci décéda en 1999... Le choix de Luckey se porta alors sur John Hartford. Mais il décéda également en 2001. John Lasseter a alors déclaré que Luckey pouvait très bien faire cette voix. Heureusement ce dernier mis fin à la malédiction, et eu de plus la chance d'enregistrer la chanson à Memphis dans le Tennessee.
Boundin' fut projeté en avant-programme de Les Indestructibles lors de sa sortie en salle en 2004. Court métrage après court métrage, les artistes des studios Pixar se montrent de plus en plus éclectique. Des stratagèmes métaphysiques de Le Joueur d'Echecs à la sagesse délurée de Saute-Mouton, il semblerait que Pixar sache désormais maîtriser tous les styles, avec cette classe qui leur est propre.
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