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The Art of Disney
24 décembre 2010

Danny le Petit Mouton Noir

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204862_1020_A_02So Dear to my Heart (Danny, le Petit Mouton Noir) est un long métrage sorti en 1949 mêlant prises de vue réelles et séquences d'animation. Après Mélodie du Sud, sorti trois ans plus tôt, Walt Disney continue sur sa lancée des films live, se séparant petit à petit du monde de l'animation, avant de complétement le laisser de côté en 1950 avec L'Ile au Trésor, premier film du studio sans aucune séquence d'animation.

C'est en 1946 que le projet voit le jour, lorsque Walt Disney décide d'adapter le livre de Sterling North, Midnight and Jeremiah, publié en 1943. Le récit de North lui a beaucoup plut, lui rappelant son enfance à Marceline, dans la ferme familiale. C'est d'ailleurs ce détail qui fera de Danny, le Petit Mouton Noir l'un des films favoris de Walt Disney. Baigné de nostalgie, l'histoire se passe au début du XXème siècle dans une petite ville américaine et met en vedette un jeune garçon prénommé Jeremiah qui rêve d'élever un cheval de course. Mais sa famille est pauvre et il sait bien que ce rêve est irréalisable. Pour autant, il ne baisse pas les bras et porte alors son dévolu sur un jeune mouton noir, alors rejeté par sa mère, qu'il désire présenter aux concours animalier locaux. Grâce aux conseils avisés de personnages animés tiré de ses livres de collage, Jeremiah apprendra de nombreuses vertus tel que la patience, le dépassement de soi et le dévouement, ce qui lui permettra de réaliser ses rêves.

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Walt Disney confie la réalisation des séquences live à Harold D. Schuster. Walt avait vu son dernier film, Mon amie Flicka chez lui, avec sa femme et ses deux filles, toute la famille ayant beaucoup apprécié le film. Ce serait une des raisons qui ont poussé Disney à choisir Schuster. Le tournage de Danny, le Petit Mouton Noir débute en avril 1946 dans le Parc national de Sequoia, avant de se déplacer aux studios Disney à Burbank. A cette époque, les studios Disney n'avaient qu'un seul plateau de tournage, le stage 1 construit en 1940 en même temps que le studio, qui faisait à peine 1000 m2. Il faudra attendre 1949 pour voir apparaître le stage 2, construit pour le développement de programmes TV. Ainsi, de nombreuses scènes en intérieur furent reconstitué directement sur les lieux de tournage en extérieur. La boutique de l'épicier Pete Grundy a été reconstituée sur site grâce à une vieille boutique similaire de Porterville depuis longtemps fermée qui a été rachetée par le studio et déplacée. La ferme et la maison de Grand-mère Kincaid sont des créations des décorateurs, mais la station de train était préexistante ainsi que les rails. La locomotive et ses wagons ont été loués au studio Paramount. L'implication de Walt Disney dans le film est d'après les souvenirs de Schuster marquée par ses venues sur le tournage en extérieur le week-end qui donnaient lieu à des repas et des discussions détendus. Toutefois, la méthode de travail de Walt a dû changer pour le cinéma en prises de vue réelles, sa participation devait se faire plus durant la pré et la post-production pour ne pas empiéter sur le travail du réalisateur.

Le rôle principal de Danny le Petit Mouton Noir, le jeune Jeremiah, est interprété par Bobby Driscoll, déjà connu pour son rôle dans Mélodie du Sud. Tout comme la petite Luana Patten qui tourne pour la seconde fois avec le jeune acteur. Les deux enfants deviendront vite les premières stars Disney. Bobby Driscoll jouera ainsi dans divers productions des studios tels que Mélodie Cocktail, L'Ile au Trésor et prêtera également sa voix à Peter dans Peter Pan. Quant à Luana Patten on la retrouvera dans Coquin de Printemps, Mélodie Cocktail et Johnny Tremain, un film Disney de 1957. Mais le destin des enfants stars s'avère parfois tragique... Après des années de galère, de rôles médiocres et de toxicomanie, Bobby Driscoll décèdera en mars 1968 à l'âge de 31 ans. Luana Patten décède elle à l'âge de 57 ans d'insuffisance respiratoire en mai 1996.

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Le 24 juin 1946, Disney signe un contrat de distribution avec RKO pour quatre films, dont Danny, le Petit Mouton Noir. Le contrat stipule que ces films doivent comporter de l'animation. En effet, RKO ne semble pas encore convaincu du pouvoir d'attraction d'un Disney sans animation. Walt Disney rajoute ainsi  à contre-cœur quinze minutes d'animation au film, qui seront terminé en août 1948. Le film sort sur les écrans américains le 19 janvier 1949. Les critiques sont plutôt séduites par le film, en particulier par ses séquences live (les scènes animées sont jugé inutiles) qu'elles trouvent  remarquables. Le public par contre ne suit pas, le film sera un échec commercial... Danny, le Petit Mouton Noir aura tout de même droit à une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleure Chanson pour Lavender Blue. Malgré son impopularité, le film ressortira au cinéma en 1964.

 

Recherches graphiques de Mary Blair :

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13 décembre 2010

Interview de Nathan Greno

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Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer il y a quelques jours Nathan Greno, coréalisateur de Raiponce aux côtés de Byron Howard! L'artiste a ainsi pris le temps de répondre à quelques questions sur sa carrière  chez Disney et son expérience sur Raiponce.

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Nathan Greno est né à Kenosha, dans le Wisconsin, au sud-ouest du lac Michigan. Enfant, il développa une passion pour le dessin qui évolua rapidement vers un véritable goût pour la narration visuelle. Influencé par les comics et les bandes dessinées des magazines et des journaux, il commença à dessiner ses propres croquis, à créer ses personnages, ses univers et ses histoires. C’est sa fréquentation régulière du cinéma local qui fit germer en lui l’idée d’une future carrière au sein des Walt Disney Animation Studios et il vit notamment tous les classiques animés Disney sur grand écran. L’animation est rapidement devenue son moyen favori de raconter des histoires et dès l’âge de 8 ans, il savait déjà qu’il voulait travailler pour Disney.
Nathan Greno consacra son temps à apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur l’animation. Il continua à créer ses propres personnages et à les animer grossièrement sur ses cahiers d’écolier. En 1989, un séjour à Walt Disney World avec sa famille lui permis d’avoir un premier aperçu du travail des animateurs. Il pu ainsi observer les artistes donner vie à leurs personnages, et il était plus déterminé que jamais à rejoindre les studios Disney. Il étudia par la suite au Columbus College of Art and Design à Columbus, dans l’Ohio. En 1996, son portfolio fut accepté par les Studios d’animation Disney en Floride. Il débuta sa carrière comme traceur sur Mulan. Toujours attiré par la narration, il s’orienta rapidement vers la création de storyboards. Fort de ce nouvel intérêt, il rejoint le département storyboard en 1998. Il fit partie des storyboardeurs du court métrage animé John Henry et du long métrage Frère des Ours. En 2003, il s'installe en Californie où il a notamment continué à travailler au sein du département storyboard. Il a ainsi été scénariste, storyboardeur mais également acteur voix sur Bienvenue chez les Robinson avant d’être nommé chef storyboardeur sur Volt, Star Malgré Lui. A ce poste, il supervisa l’histoire du film, dirigea l’équipe de storyboardeurs et supervisa leurs séquences tout en participant lui-même au storyboard. Il fit ses débuts de réalisateur avec le court métrage Super Rhino qui figurait comme bonus sur le DVD et le Blu-Ray de Volt, Star Malgré Lui. Il prêta également sa voix au renne Dasher dans le moyen métrage de Noël, Lutins d’élite - Mission Noël diffusé en 2009. Nathan Greno vit à Glendale, en Californie. Son film préféré est Dumbo.
 

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INTERVIEW :

Bonjour Nathan, et merci d'avoir accepté cette interview pour The Art of Disney Animation! Avez vous aimé votre voyage en France? Était-ce la première fois que vous veniez dans notre pays?

Nathan Greno : Oui, c'était la première fois, et c'est un pays vraiment magnifique. Je me sens bête de ne pas avoir visité votre pays avant! Ma petite amie a tenu à m'accompagner, nous entendons souvent dire que Paris est la ville de l'amour alors, elle a voulu vérifier ça!

Pouvez vous nous en dire plus sur votre carrière, vos études? Comment votre passion pour l'animation a-t-elle débuté, et comment avez vous atterri aux Walt Disney Animation Studios?

NG : Quand j'étais petit, je passais mon temps à créer des bandes dessinées, je tentais de créer mon propre monde, mes propres personnages. J'adorais aller au cinéma, et y voir les films Disney sur grand écran. Ils créaient les mondes et les personnages les plus fabuleux qui soient, les plus incroyables des histoires, et je ne souhaitais qu'une chose, c'était être dans ces studios et prendre part à tout ça. Et, je devais avoir 11 ans, j'ai commencé à dire à tout le monde autour de moi « Je travaillerais pour Disney! » J'ai passé la plus grande partie de ma vie a essayer d'y rentrer et, je suppose que les choses ont marché pour moi ! (rires)

Nathan, Raiponce est votre premier long-métrage en tant que réalisateur. Pouvez vous nous en dire plus à propos de cette première expérience?

NG : J'avais déjà réalisé un court-métrage pour le DVD/Blu-Ray de Volt, Star Malgré lui, centré sur le personnage de Rhino. C'était un peu comme tremper son orteil dans l'eau pour prendre la température, et avoir une idée de ce que représentait ce travail.
Et c'est fantastique. C'est un travail où l'on collabore avec des centaines de personnes. Peu importe dans quel département vous vous trouvez, que ce soit l'animation, ou l'histoire, ou tout autre département, vous grandissez en tant qu'artiste, car travailler tous ensemble est la meilleure façon au monde d'apprendre. Il y a un tel procédé d'échange! Donc, même en tant que réalisateur, je suis également devenu un meilleur animateur, un meilleur storyboarder, un meilleur scénariste!
Et nous menons cette grand équipe, avec Byron (ndlr : Byron Howard, le second coréalisateur de Raiponce), nous avons une cible, un but, nous savons où nous allons, mais en même temps, nous apprenons des choses tout au long de la réalisation. Byron et moi mettons totalement nos égo de côté et nous sommes très ouverts à toutes les bonnes idées!

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Byron Howard, Roy Conli, Mandy Moore et Nathan Greno - Byron Howard, Zachary Levi et Nathan Greno

Avec chaque nouveau projet viennent de nouveaux challenges. Quelle a été la chose la plus difficile à laquelle vous avez du faire face, sur Raiponce?

NG : En fait, la chose la plus dure fut l'emploi du temps qui était très chargé. D'habitude, nous avons quatre ou cinq ans pour faire un film de la sorte, mais ici nous nous sommes retrouvés avec seulement deux ans devant nous, car les studios avaient déjà bloqué une date de sortie. John Lasseter avait aimé ce que nous avions fait sur Volt, Star Malgré lui, et nous croyait capable de réaliser ce film en un laps de temps si court.
Toute l'équipe en a souffert, nous travaillons tout le temps, même les week-ends, nous faisions des heures supplémentaires, nous n'avons pas pris de vacances durant deux ans, mais à la fin du voyage, nous avions l'équivalent de quatre ans de travail produits en seulement deux ans. C'était extrêmement dur pour tout le monde, mais nous en sommes d'autant plus fiers!

Comment les choses se sont-elles passées lorsque Glen Keane a du abandonner le fauteuil du directeur suite à des problèmes personnels? Avez vous tout repris depuis le début, ou avez-vous continué le travail de Glen tout en apportant votre propre touche?

NG : Quand Byron et moi avons « récupéré » le film, nous avons tout recommencé. Le film était déjà en développement, mais l'idée d'adapter Raiponce trainait dans les studios depuis très longtemps, depuis que j'y travaille, et bien plus. Walt Disney lui-même avait évoqué cette possibilité.
Et c'était là depuis si longtemps que nous avons du regardé tout ce qui avait été fait au fil des ans. Nous avons pris ce qui nous semblait être les meilleures idées, nous avons vraiment pris le meilleur de chaque recherche qui avait été faite. Donc, nous avions un petit peu de ce qui s'était fait dans le passé, mais pour le plus gros nous sommes partis de zéro, nous avons dégagé le terrain.
Car il faut l'avouer, travailler sur un film demande tellement de passion, de dévouement, ça représente tellement d'heures de travail, que l'on ne peut se contenter de récupérer le travail que quelqu'un d'autre à commencé. Nous avions besoin d'y apporter notre propre vision!

Glen Keane a décidé de réaliser Raiponce en 3D. Pensez vous que le film aurait été différent en 2D?

NG : Définitivement différent! Bien que la 2D et la 3D ne soient que deux instruments pour raconter une histoire. Vous avez besoin d'utiliser le meilleur outil pour construire votre histoire, et dans ce cas, le meilleur outil était la 3D. Les mouvements de caméras que l'on peut se permettre en 3D étaient ce dont on avait besoin pour ce film. Certaines scènes sont superbes grâce à cette possibilité, comme la scène des lanternes, et c'était incroyable de pouvoir faire ça avec la 3D! Tout comme les scènes d'action, car on peut faire bouger la caméra comme une caméra de film live.
La chose géniale avec les studios Disney est que nous faisons à la fois des films en 2D et des films en 3D. Ils sont très fiers de leurs projets en 2D, certaines choses à propos de la 2D sont juste incroyables. On doit vraiment utiliser le média qui servira le mieux notre film.

Raiponce et le personnage le plus chevelu jamais animé. Comment avez vous réussi à créer cette impressionnante chevelure?

NG : Oh la, oui, les cheveux étaient incroyablement difficile à créer! Si vous observez bien les films en 3D, que ce soit les films de Pixar, de Dreamworks, de Sony, ou n'importe quel autre studio, vous vous apercevez que les plus longs cheveux qu'un personnage puisse avoir arrivent en dessous des épaules, ou alors qu'ils sont rassemblés en une queue de cheval, ou une tresse.
Ce que nous nous apprêtions à faire avec ce film est quelque chose qui n'avait jamais été fait auparavant. Des cheveux si longs! Même la façon dont Raiponce interagit avec ses cheveux est incroyable, car d'habitude, jamais vous ne verriez un personnage toucher ses propres cheveux, c'est effroyablement complexe.
Nous avons d'abord défini l'histoire, la façon dont elle pourrait fonctionner, ce que nous voulions voir. C'était notre première approche, avec Byron, et une fois cette étape réalisée, nous nous sommes demandé comment nous allions porter ça à la vie. On voulait vraiment faire en sorte que Raiponce fasse toutes ces choses avec ces cheveux, les utiliser comme arme, comme corde, pour grimper dans la charpente du toit, s'y cacher, et toutes ces choses dingues! Et également avoir les cheveux mouillés. C'est un autre problème, en général on ne voit jamais ça car c'est très compliqué.
Un peu plus tôt cette année, vers janvier, nous étions encore en train de nous demander si le film ne pourrait jamais être fait! Nous avions des « jours sans » (ndlt: en anglais, « bad-hair day », littéralement « jours de cheveux rebelles » ) où les cheveux étaient carrément hors de contrôle, et ne réagissaient pas comme nous le souhaitions! Nous étions très nerveux au début de l'année. Nous avons fini par trouver le moyen d'y arriver, mais ce fut une étape très éprouvante.

Le développement artistique de Raiponce est incroyable. Pourriez vous dire un mot sur l'équipe qui s'en est occupé?

NG : Byron et moi avons un véritable amour pour les classiques de Disney, et nous étions fiers de pouvoir réaliser le 50ème film des Studios. Nous voulions honorer ce qui avait été fait auparavant, la façon dont Walt Disney faisait ses films, comme Pinocchio, Peter Pan, Alice au Pays des Merveilles... Nous voulions vraiment capturer ce style, car c'est ce qui fait que les gens aiment tant les films Disney. Mais en même temps, nous avions envie de voir comment cela serait en 3D, nous avions besoin d'un nouveau départ, de faire quelque chose de jamais vu auparavant. Nous voulions combiner ce style classique avec des choses innovantes.
Au niveau de l'histoire, nous avons une princesse, mais elle aussi n'est pas comme toutes les autres princesses classiques. Elle est très forte, elle n'attend pas qu'on vienne à son secours, elle n'attend pas l'amour, mais elle a un rêve, et elle est prête à prendre la situation en main et faire de son mieux pour réaliser ce rêve.
Flynn aussi n'est pas le prince type, ne serait-ce que parce que nous l'avons changé en voleur! Et même le cheval blanc n'est pas la monture royale mais celui qui court après le voleur!

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Byron Howard, Mandy Moore et Nathan Greno - Nathan Greno, Alan Menken, Donna Muphy, Glenn Slater et Byron Howard

A Pixar, on donne a un animateur une séquence à animer, et pas seulement un personnage. Avez vous utilisé le même procédé sur Raiponce?

NG : Plus ou moins, car nous n'avons pas un animateur s'occupant d'un personnage précis, contrairement à un film en 2D. Nous choisissions simplement les animateurs qui seraient les meilleurs dans la scène que nous leur proposions.
Quand nous avions une scène émouvante, nous choisissions un animateur qui était doué pour gérer ces émotions, et pour les scènes drôles, les animateurs ayant le plus de facilités dans les situations humoristiques. Et c'était fantastique car chaque animateur apportait un peu plus au personnage, et le rendait encore plus vivant, plus réel.
Quand un animateur faisait un très bon travail, un bon acting sur une action (par exemple, Flynn marchant), nous lui demandions d'apporter sa patte sur d'autres actions. On avait besoin de son style pour rendre le personnage constant.

Quelles étaient vos influences pour le nouveau couple de Disney?

NG : Raiponce devait être un modèle pour les jeunes femmes et les petites filles. J'ai deux nièces, et quand j'allais leur rendre visite, elles jouaient tout le temps avec ces poupées d'héroïnes Disney. Mon frère m'a dit, lorsque que nous avons commencé le film « Peux-tu faire une héroïne proche de Mulan? C'est une fille tellement forte. Tu as besoin de créer un personnage fort car les fillettes s'identifient à ces héroïnes, tu sais qu'elles sont souvent influencées par les personnages de Disney. » J'ai aimé l'idée, nous avions besoin d'un bon modèle pour les enfants. Ce fut le même procédé avec Flynn, nous avions besoin d'un personnage qu'on l'on pouvait admirer comme on admire son grand frère.

Était-ce une volonté de votre part de revenir au style visuel plus traditionnel du studio? Avez vous été influencé par un artiste en particulier?

NG : Oui, nous avions l'impression que rien n'avait été fait depuis longtemps dans les style des années 40' 50 ', où les films étaient très différents les uns des autres tout en gardant la même essence.
Nous sommes donc allés à Fantasyland, à Disneyland, qui prend son inspiration de ces films. Et Fantasyland est tellement attrayant, cela vous renvoie immédiatement au charme de ces films. Tout le monde était enthousiaste de remonter le temps ainsi; nous observions ce qui avait été fait, comment ils avaient créé cette unité visuelle, et comment nous allions nous y prendre pour garder ce style.

Effectivement, quand elle arrive au royaume la première fois, elle a cette expression que nous avons pu avoir étant enfant en arrivant pour la première fois à Disneyland, c'était très drôle et touchant à la fois!

NG : C'est amusant, c'est quelque chose que nous avons tenté de mettre dans le film, effectivement! Raiponce n'est jamais sortie voir le monde auparavant. Quand vous allez pour la première fois dans un endroit – peu importe où dans le monde, mais prenons Disneyland comme nous en parlions - avec un enfant qui s'y rend pour la première fois, c'est comme si vous y alliez pour la première fois également, vous voyez le monde à travers ses yeux, et c'était une des choses que l'on voulait rendre avec ce film.
J'ai emmené ma petite amie à DisneyWorld il y a deux ans, elle n'avait jamais été là-bas, et elle était tout à fait comme Raiponce sur le pont, un grand sourire sur son visage, très excitée d'être là, et c'est génial que vous le mentionniez car c'est exactement ce que nous voulions traduire!

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Alan Menken, Roy Conli, Grace Potter, Nathan Greno et Byron Howard - Glenn Slater, Donna Murphy et Alan Menken

L'animation a été réalisée en très peu de temps, et pourtant, elle est remarquable. Avez vous reçu de l'aide de Pixar?

NG : Non, pas du tout! La seule chose que John Lasseter ait fait, est qu'il nous a aidé à construire une structure pour notre réalisation, ça nous a beaucoup aidé.
Nous observons bien sûr les films de Pixar car ils font de vrais bons films, et c'est ce que tout artiste fait, vous regardez autour de vous pour des influences.
Mais nous ne devons Raiponce qu'à l'équipe de Disney, les artistes étaient si passionnés, dévoués! Je pense que ce qui a fait toute la différence, ce qui a donné le ton du film, c'est que nous avions Glen Keane. Il a créé des personnages aussi fort que Ariel, Aladdin, la Bête... Il a vraiment été notre mentor quant à la création des personnages.
Nous avions un groupe de jeune animateurs dévoués, et Glen leur a montré comment extraire le meilleur de la 2D, à choisir ce que la 2D pouvait apporter à la 3D. Nous avons des amis dans d'autres studios d'animation, et, en voyant notre travail, ils nous demandaient: « Mais comment avez-vous fait ceci? C'est tellement différent et vivant! » . Nos animateurs ont vraiment mis la barre très haut!

Vous devez encore avoir l'esprit Raiponce, avec toute la promotion qui entoure le film et qui continue, mais avez vous déjà d'autres projets en tête?

NG : Tout à fait, Byron et moi allons à nouveau travailler ensemble comme nous l'avons fait sur Raiponce. Nous n'aurions pas pu être plus heureux du résultat, et nous voulons vraiment faire un autre film ensemble! Nous avons soumis plusieurs idées à John Lasseter. Il en a choisi une, et donc, nous avons commencé à la développer. Mais nous n'en sommes qu'aux balbutiements et je ne peux malheureusement pas en dire plus, excepté que ce sera dans la veine de Raiponce, avec de grandes scènes d'actions, mais aussi beaucoup d'émotion, de cœur, et d'humour. C'est à la fois différent – vous le verrez d'ici quelques années quand le film sortira – mais très similaire dans le « cœur » du projet. Nous voulons continuer à travailler dans cette direction.

Pouvez vous nous en dire plus à propos de Reboot Ralph, le prochain long métrage des Walt Disney Animation Studios prévu pour 2013? Avez vous des détails sur les réalisateurs?

NG : Je ne suis pas la meilleure personne pour en parler, à vrai dire, je n'en sais pas grand chose. J'ai eu l'occasion de voir quelques morceaux, ça va être un très bon film, mais il traverse beaucoup de changements, tout comme l'a fait Raiponce. Mais je pense que ça sera extrêmement drôle.

Tous les fans français Disney vous remercient pour votre gentillesse et votre disponibilité, et nous espérons vous rencontrer bientôt à nouveau!

NG : Merci à vous de votre soutien!


Interview et traduction réalisées par Crystal. Encore un grand merci à elle pour son aide précieuse!

5 décembre 2010

The Emperor's Nightingale

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The Emperor's Nightingale est à l'origine une séquence du long métrage abandonné, Musicana. Mis en chantier à la fin des années 70, Musicana était en quelque sorte un Fantasia nouvelle génération. Walt Disney avait toujours eu en tête avec Fantasia , de ressortir le film, année après année, en y ajoutant de nouvelles séquences cohabitant avec les plus populaires des versions précédentes. Malheureusement, l'échec commercial du Fantasia original, ainsi que la guerre l'empêchèrent de réaliser ce doux rêve. Mais l'idée a survécu pendant de longues années aux studios. A la fin des années 70, deux artistes émérites, Wolfgang Reitherman et Mel Shaw  se sont penché sur une nouvelle version de Fantasia intitulée Musicana.

Ce changement de nom n'est bien sur pas anodin, car Musicana, contrairement à son illustre modèle ne mettait pas forcément en images de morceaux de musique classique. La demi douzaine de séquences du film étaient basés sur différents pays accompagné de musiciens des pays en question. On retrouvait ainsi une séquence avec des grenouilles jouant du jazz dans le sud des Etats-Unis avec une musique interprétée par Louis Amstrong, une séquence sud-américaine inspirée du folklore aztèque et incas sur un morceau de la soprano péruvienne Yma Suma, une séquence africaine, une autre orientale accompagnée du morceau Sheherazade de Rimsky Korsakov et une séquence scandinave avec comme musique Finlandia de Jean Sibelius.

Enfin, une séquence mettait en scène Mickey Mouse (qui n'était alors plus apparu au cinéma depuis les années 50), The Emperor's Nightingale . Ce conte, bien que se passant en Chine, n'a en fait rien d'asiatique. Il fut écrit par Hans Chistian Andersen (La Petite Sirène, La Petite Fille aux Alumettes) et publié en 1843. Voici un résumé du conte : L'Empereur de Chine, qui ne quitte jamais les limites de son palais, ignore qu'il existe un peu plus loin, au delà de ses jardins maniérés, des lacs profonds et des bois touffus que les gens du peuple connaissent bien. C'est de là que sort le rossignol au chant mélodieux qui charme l'empereur au point qu'il en a les larmes aux yeux. Aussitôt, un maître de chant se met en tête de fabriquer un rossignol mécanique, couvert de rubis et diamants, et qui chante, dit-il, aussi bien que le vrai rossignol. En vérité, les pêcheurs du lacs savent bien que rien n'égale le chant du vrai rossignol, mais l'empereur, séduit par l'idée de garder un faux oiseau qu'il peut manier à sa guise, chasse le vrai rossignol. Longtemps, la cour et les gens du peuple admirent le rossignol de rubis. Mais la mécanique se détraque et le faux rossignol meurt. L'empereur lui-même est à l'agonie. C'est alors que reparaît le vrai rossignol. Il sauve le monarque et lui demande de garder le secret de ses visites.

Dans la version de Disney, Mickey Mouse possédait le vrai rossignol, c'est lui qui enseigne à l'Empereur, la valeur de l'humble petit oiseau marron par rapport à l'automate en métal précieux. On ne sait pas quelle musique aurait accompagné cette séquence... En restant dans la logique des autres séquences du film, on imagine qu'il aurait s'agit d'une musique chinoise.

Les dessins que vous découvrez ci-dessous ont été réalisé par un certain John Lasseter, alors débutant  sa carrière aux Walt Disney Animation Studios, sous la houlette de Mel Shaw. Ce dernier avait été impressionné par le talent et la créativité du jeune homme et décida de lui confier les illustrations de The Emperor's Nightingale.

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1 décembre 2010

Claire Keane

 

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Fille du maître de l'animation Glen Keane, et petite fille du caricaturiste Bill Keane, Claire Keane est une artiste épanouie. Claire Keane est née le 1er mars 1979 à Santa Clarita, dans la banlieue de Los Angeles, où elle passe une bonne partie de son enfance. En 1995, Claire arrive en France, elle n'a alors que 16 ans. La famille Keane avait en effet décidé de séjourner en France durant l'année sabbatique que Glen pris après la fin de la production de Pocahontas, une Légende Indienne. Ils y restèrent finalement près de cinq ans (Glen travaillant sur Tarzan aux studios Disney de Montreuil)! Claire fréquente l'American School of Paris avant de débuter des études d'Art à  la Parsons School of Design, puis à l'École Supérieur d'Arts Graphiques Penninghen, où elle fit la rencontre du français Vincent Rogozyk qui deviendra plus tard son mari. Passionnée de dessin depuis son enfance, Claire laisse de côté son intérêt pour le stylisme pour se lancer dans le graphisme. De retour aux États-Unis en 2003, elle débute sa carrière professionnelle dans une entreprise de design basée à Hollywood. Là elle participe à la création d'affiches, de flyers et de publicités diverses pour le milieu du divertissement.

En mars 2004, Claire Keane entre aux Walt Disney Animation Studios comme artiste de concept art. À ce poste elle participe à la production d'Il Était une Fois en créant des recherches graphiques pour la séquence d'ouverture du livre de conte et en réalisation le design de la robe bleue de Giselle crée à partir de rideaux. Par la suite, Claire Keane participe à la production du court métrage Glago's Guest, toujours en tant qu'artiste de concept art.

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Claire devant sa fresque aux Walt Disney Animation Studios (2010)

Claire Keane commence à travailler sur Raiponce en 2006, aux côtés de son père, Glen Keane, alors encore réalisateur du film. Glen avoua que sa fille fut sa principale source d'inspiration pour le personnage de Raiponce. Sa personnalité irrésistible, son esprit créatif et sa passion pour l'Art, autant de qualités propres à Claire que l'on retrouve dans Raiponce. Glen raconte : Quand Claire avait 18 mois, j'ai mis quelques crayons de couleur et du papier dans son berceau, et elle fit un dessin de sa mère. Elle la dessinait de manière brouillonne, mais on reconnaissait distinctement le menton de Linda, son nez retroussé, ses yeux, sa coupe de cheveux et ses boucles d'oreilles. Elle demandait aussi très souvent si elle pouvait peindre les plafonds.

Pour son travail sur Raiponce , Claire étudia l'art décoratif médiéval et scandinave. Elle s'inspira également de l'illustrateur Charley Harper pour le graphisme et la composition. Pour réaliser les fresques du film, Claire tenta de se mettre dans la peau d'une adolescente enfermée dans sa tour depuis toujours. Elle imagina ainsi qu'elle peindrait sur ses murs des animaux, des fleurs, avec des couleurs changeant au fil des saisons, tout ce qui la ferait penser au monde extérieur.  Elle réalisa également quelques concept arts pour le film, et participa au design des personnages et des costumes. Anecdote amusante, au tout début du projet l'artiste s'est inspirée de l'acteur français Romain Duris pour créer une version préliminaire du personnage de Flynn Rider (qui s'appelait alors Bastien), acteur qui prêtera finalement sa voix au personnage dans la version française du film ! Après la fin de la production de Raiponce, Claire Keane réalisa de superbes fresques inspirées du film dns un couloir des Walt Disney Animation Studios, ainsi qu'une toile de six mètres sur huit pour l'avant-première française de Raiponce à Disneyland Paris.

Claire Keane quitte finalement les Walt Disney Animation Studios en septembre 2013 pour se consacrer pleinement à ses projets personnels dont la création de livres illustrés. Avant son départ elle réalisa quelques recherches graphiques pour Les Mondes de Ralph et travailla de manière plus soutenue sur la création de recherches graphiques pour La Reine des Neiges.

Pour finir, je vous invite à découvrir une galerie de recherches graphiques tirées de la production de Raiponce, toutes réalisées par la charmante Claire Keane (que je remercie chaleureusement pour l'envoie des dessins et sa participation à l'écriture de l'article). Enjoy !

 

 

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