24 avril 2011
Alice au Pays des Merveilles
Alice in Wonderland (Alice au Pays des Merveilles) est le 13ème long métrage des Walt Disney Animation Studios. Il s'agit sans aucun doute du film le plus déjanté et le plus déroutant de toute la filmographie du studio. Adapté du célèbre livre de Lewis Carroll, que Walt Disney adorait, Alice au Pays des Merveilles fut particulièrement difficile à adapter en film d'animation, tant le récit du livre était décousu et ses personnages complètement loufoques. En effet, comment réussir à faire rêver petits et grands avec une histoire sans queue ni tête? Le succès de Cendrillon aidant, les artistes du studio prirent le risque de surprendre...
De gauche à droite : Lewis Carroll - Alice Liddell qui inspira le personnage d'Alice - Illustration de John Tenniel
Alice au Pays des Merveilles est inspiré de deux romans de Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles et De l'Autre Côté du Mirroir. Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dogson est né la 27 janvier 1832 à Daresbury dans la région anglaise du Cheshire. Après une enfance idylique dans un milieu aisé, le jeune Dogson étudie à Christ Church Collège d'Oxford, qu'il ne quittera plus en y devenant professeur de Mathématique. C'est là bas qu'il rencontrera la famille Liddell dont le père était le doyen de l'école. Dogson tombe alors littéralement sous le charme des trois filles du doyen, et en particulier de la jeune Alice. Le 4 juillet 1862, profitant d'un voyage dans un bateau à rames sur la Tamise (entre Oxford et Godstow), la petite Alice Liddell alors âgée de dix ans demande à Charles Dodgson de la distraire en lui racontant une histoire. Pendant que le révérend Robinson Duckworth se charge de ramer, Charles Dodgson s'exécute en racontant à l'enfant et ses deux sœurs également embarquées, Edith (huit ans) et Lorina (treize ans), l'histoire fantastique d'une petite fille justement appelée Alice après qu'elle fut tombée dans le terrier d'un lapin. Quand il eut fini, Alice Liddell lui demande s'il est possible qu'il couche l'histoire sur le papier, insistant encore et encore, ce qu'il fait finalement. Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles est ainsi édité pour la première fois trois ans plus tard, le 4 juillet 1865. Dogson avait accompagné son manuscrit de 37 illustrations personnelles, mais ne se trouvant pas extrêmement bon dans ce domaine, il demanda finalement à John Tenniel d'illustrer son récit. Le dessinateur était alors réputé pour sa participation à la revue satirique Punch. Le succès du livre ne se fit pas attendre, Dogson se décida alors à en écrire une suite. C'est ainsi qu'en 1871 sorti De l'Autre Côté du Miroir. Le destin du jeune professeur de mathématiques en fut changé à jamais, il devint ainsi un des plus grands romanciers pour enfant de toute l'histoire de la littérature.
De g. à d. : W.D. étudiant les storyboards - Mary Blair et Ken Anderson - Winston Hibler, Ted Sears, W.D. et Ed Penner
Le roman de Lewis Carroll tenait une place particulière dans le coeur de Walt Disney. Il découvre les aventures d'Alice dans son enfance, en lisant le roman, comme bon nombre d'enfants du début du XXème siècle. Dès 1923, il s'en était inspiré pour sa série Alice Comedies, dont le premier cartoon s'appelait justement Alice in Wonderland. L'idée de réaliser un long métrage d'animation s'inspirant des livres de Lewis Carroll date du début des années 30, avant même de s'intéresser à Blanche Neige et les Sept Nains. En 1931, Walt disney acheta les droits des illustrations de John Tenniel, qui étaient toujours protégés par les droits d'auteur. Il put ainsi commencer à étudier la manière d'adapter le livre en animation. Mais en 1933, Paramount Pictures annonça qu'ils s'apprêtaient à créer une adaptation d'Alice en film, avec une brochette de stars. Walt Disney préféra alors mettre de côté son projet. Néanmoins, l'idée était toujours présente, et en 1936 sorti le court métrage De l'Autre Côté du Mirroir avec Mickey Mouse en vedette. Ce dernier s'endort en lisant Alice au Pays des Merveilles et passe à travers le miroir de son salon pour découvrir un monde où les objets s'animent. Ce cartoon était évidemment un bel hommage à l'oeuvre de Lewis Carroll.
Walt Disney hésita pendant plusieurs années sur le type de film adapté à l'histoire d'Alice. Il fut un temps prévu de le réaliser en combinant prises de vue réelles et animation, comme ce fut le cas pour Mélodie du Sud. Ils avaient d'ailleurs trouvé une actrice qui aurait été parfaite dans le rôle d'Alice en la personne de Luana Patten. Ce n'est qu'après différents tests qu'ils se sont rendu compte que le meilleur moyen de rendre hommage au récit de Carroll était de réaliser le film en animation.
De g. à d. : Ward Kimball et W.D. - John Hench, Claude Coats et Walt Disney - Walt Disney et l'équipe des décors
Le titre du film est déposé en 1938, et deux personnes sont alors choisies pour travailler sur les esquisses du projet : le scénariste Al Perkins et l'illustrateur David Hall. Ce dernier créa des centaines de dessins, reproduisant tout les aspects de l'histoire, tandis que son partenaire s'afférait à donner une continuité au récit qui n'était fait que d'une suite d'épisodes indépendants. Les dessins de David Hall furent filmés et accompagnés de voix d'acteurs, dont Cliff Edwards (la voix originale de Jiminy Cricket), avant d'être présentés à Walt Disney. Malheureusement le maître n'était pas emballé. Le style graphique de David Hall était trop complexe pour être utilisé en animation. De plus, l'histoire était trop sombre pour concorder avec la vision de Walt. Le projet fut alors à nouveau mis de côté...
Malgré deux tentatives avortés, Wat Disney garda encore en tête le livre de Carroll. Il admirait trop le travail de l'auteur pour laisser tomber aussi facilement! Le projet fut finalement remis sur les rails vers 1947. Le défi principal pour les artistes des studios Disney restait de réussir à adapter l'absurde verbal des romans au médium de l'animation. Pour le style graphique du film, Walt Disney confia la tâche à ses meilleurs artistes dont la talentueuse Mary Blair. Son style épuré et coloré n'a jamais été aussi présent dans un long métrage d'animation que dans Alice au Pays des Merveilles. Elle réalisa ainsi des centaines d'études préliminaires à mille lieux du style de David Hall, dont l'équipe de décorateurs s'inspira fidèlement.
Du côté de l'animation, le style des personnages est en grande partie le fruit du travail de Ward Kimball. Son humour décalé et son talent inimitable pour animer les personnages comique lui valut de diriger quelques séquences du film, en plus d'être l'animateur principal de Tweedle Dee, Tweedle Dum, le Charpentier, Mr Morse et du Chapelier Fou. Alice fut quant à elle principalement confié à Milt Kahl, mais aussi à Les Clark et Marc Davis. John Lousnbery s'occupa du Chat du Cheshire, tandis qu'Eric Larson anima la Chenille. Enfin, Frank Thomas s'occupa de la Reine de Coeur et Ollie Johnston du Roi de Coeur.
De gauche à droite : Walt Disney observant un layout - Ted Sears et Kathryn Beaumont, la voix orignale d'Alice
Comme pour Cendrillon, Alice au Pays des Merveilles fut entièrement tourné en prise de vue réelle afin d'aider les animateurs. La jeune comédienne, Kathryn Beaumont, qui prêta sa voix à Alice se souvient du tournage épique : "Le tournage fut mémorable! Il n'y avait aucun décor sur le plateau sauf quelques structures et des dispositifs nécessaires à certaines scènes. J'en veux pour exemple cette bouteille géante en plastique montée sur une plate-forme roulante prévue pour la séquence ou Alice rencontre le Dodo. Alors que je marchais en vacillant d'avant en arrière pour tenter de m'échapper, les animateurs pouvaient saisir mes mouvements de manière plus réaliste."
A l'occasion de la sortie du film, une émission spéciale fut réalisée pour la télévision et diffusée à Noël 1950. Ce fut le premier programme Disney diffusé sur le petit écran, qui sera par la suite suivi de nombreux autres, grâce notamment à l'émission culte du Mickey Mouse Club.
En avril 1951, Walt Disney écrivait à son producteur anglais Perce Pearce une lettre plutôt enthousiaste sur le résultat final : "Tout semble s'arranger ici. Le film Alice est sur le point d'être bouclé et je pense que nous avons tiré le meilleur, compte tenu de la complexité du sujet. Je crois qu'il s'agira d'une performance très amusante. De nature quelque peu emphatique, le film garde pourtant une bonne dose de fantaisie et devrait satisfaire tout le monde, à l'exception, bien entendu, des éternels mécontents."
Malgré l'enthousiasme de Walt Disney, une excellente animation et de nombreuses chansons réussies, le film fut un échec à sa sortie sur les écrans américains le 28 juillet 1951. Les studios Disney ont pris des risques en adaptant cette histoire très complexe, on ne peut pas gagner à tout les coups... Néanmoins, Alice au Pays des Merveilles gagna en popularité au fil des années, notamment grâce à sa ressortie au cinéma en 1974, en pleine période psychédélique (voir l'affiche ci-dessus), et ses différentes ressorties vidéo. Le film est aujourd'hui considéré comme un des plus réussis du vivant de Walt Disney et reste à jamais gravé dans les mémoires de millions d'enfants.
Recherches de Mary Blair :
Recherches de David Hall :
15 avril 2011
1001 Pattes
a bug's life (1001 Pattes) est le second long métrage d'animation des studios Pixar. Après le succès phénoménal de Toy Story en 1995, une pression terrible pesait sur les épaules des artistes de chez Pixar, arriveraient-ils à créer un nouveau film aussi enthousiasmant que leur premier bébé? Toy Story fut un travail de longue haleine, la production de 1001 Pattes se voulait plus courte (il fallait rapidement donner au public un nouveau film à dévorer), et tout le monde savait au studio qu'ils étaient attendu au tournant. Mais il en faudrait plus pour décourager la bande à John Lasseter...
Pour son second film pour Disney, Pixar décida de voir les choses en bien plus grand, dans un univers bien plus petit. 1001 Pattes (a bug's life) fut ainsi le premier film animé par ordinateur au format cinémascope (2.35 : 1). Par le passé peu de films d'animation Disney ont eu droit à ce privilège, en raison des coûts de production accrues (il fallait peindre des décors bien plus larges). Le premier film d'animation a avoir eu ce privilège fut La Belle et le Clochard en 1955, puis La Belle au Bois Dormant en 1959, et enfin Taram et le Chaudron Magique en 1985. Grâce à l'ordinateur, ce type de pellicule est désormais plus un choix artistiques qu'économique.
Mais 1001 Pattes (a bug's life) voit également plus grand pour ses décors, bien plus nombreux et vastes que ceux de Toy Story. Il en de même pour le nombre de personnages, l'action se passant dans une fourmilière, on aurait eu du mal à imaginer qu'une dizaine ou vingtaine de fourmis à l'écran. Une équipe toute entière fut mise en place pour réaliser les plans de foules, qui devaient au départ être limité à cinquante. Mais John Lasseter savait qu'ils pouvaient faire mieux. Au final ce sont pas moins de 431 plans de foules qui furent animés.
Autre défi majeur pour l'équipe de production, créer un monde végétal crédible. Pour se faire, de nombreuses recherches furent réalisées... Dans le jardin des studios! C'est en effet grâce à une mini caméra surnommée "bug cam" que les artistes parcourèrent les allées verdoyantes du studio, découvrant un monde végétal insoupçonnable. Le gazon devient alors une forêt, tout est translucide et gigantesque. Ces recherches aidèrent énormément les artistes à retranscrire un univers végétal digne de ce nom. Il s'agit de l'avancée technologique principale de la production. À l'avenir, chaque nouveau film sera prétexte à créer de nouveaux outils graphiques (la fourrure pour les poils de Sully dans Monstres & Cie, le rendu de l'eau dans Le Monde de Nemo, l'animation des humains dans Les Indestructibles, les reflets de carosseries dans Cars - Quatre Roues, etc.), faisant encore et toujours avancer l'animation par ordinateur.
La bande originale de 1001 Pattes (a bug's life) fut à nouveau confiée à Randy Newman, déjà responsable des musiques jazzy de Toy Story. Ce dernier continu ainsi sa collaboration avec les studios Pixar. Par la suite, l'artiste s'occupera des bandes originales de Toy Story 2, Monstres & Cie, Cars - Quatre Roues et plus récemment Toy Story 3.
1001 Pattes (a bug's life) sorti le 25 novembre 1998 sur les écrans américains et fut un beau succès, jusqu'à devenir le film d'animation le plus rentable de l'année. Avec un budget estimé à 120 millions de dollars, le film en remporta 162 millions rien qu'aux États-Unis. Pixar prouva avec à ce film qu'ils étaient bel et bien aussi bons qu'on avait put le dire lors de la sortie de Toy Story, un studio d'animation de légende était en train de naître...
06 avril 2011
La Ballade de Nessie
The Ballad of Nessie (La Ballade de Nessie) est un court métrage d'animation 2-D des Walt Disney Animation Studios diffusé en avant-programme de Winie l'Ourson sorti en 2011 au cinéma. Dans ce conte plein de fantaisie, nous faisons la connaissance de Nessie, le fameux monstre du Loch Ness sous un nouveau jour. En compagnie de son meilleur ami, le canard en plastique MacQuack, Nessie vit paisiblement dans sa lande. Son existence est bientôt remise en cause par MacFroogle, un promoteur cupide qui rêve de transformer son havre de paix sauvage en paradis du minigolf…
La Ballade de Nessie a eu droit à une équipe de choc pour sa conception. Réalisé par Stevie Wermers-Skelton et Kevin Deters (récompensés aux Emmy Awards pour Lutins d'Elite : Mission Noël), l'animation du dragon a été confié aux meilleurs animateurs du studio : Andreas Deja, Mark Henn, Randy Haycock, Dale Baer et Ruben A. Aquino. De même pour la musique, composée par le talenteux Michael Giacchino (Les Indestructibles, Ratatouille, Là-Haut). La Ballade de Nessie est également un vibrant hommage aux cartoons Disney des années 40 et 50, avec un style graphique rappelant le magnifique travail de Mary Blair. Une petite pépite à découvrir absolument!
04 avril 2011
Raiponce
Recherches de Scott Watanabe :
Recherches de Victoria Ying :
Recherches de Claire Keane :
Mère Gothel :
Bastion (première version de Flynn) :
Le Roi :
Autres recherches graphiques :
01 avril 2011
Critique Winnie l'Ourson
Voilà déjà six ans que notre cher petit ourson et toute sa bande n'avaient pas montrer leurs petites frimousses sur grand écran. Dernier film en date, Winnie l'Ourson et l'Efélant, sorti en 2005, réalisé par le défunt studio Walt Disney Television Animation Japan (comme la plupart des longs métrages de la franchise). En ce qui concerne les Walt Disney Animation Studios, cela faisait plus de 28 ans qu'un Winnie l'Ourson n'était pas sorti de leurs cartons. Petit rappel des faits pour les moins avertis d'entres-vous : en 1966 sort au cinéma le premier moyen métrage de Winnie l'Ourson sous le titre Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel. Il s'agira d'un des derniers projets mis en chantier du vivant de Walt Disney. Le succès est immédiat, il fut alors décidé de réaliser d'autres moyens métrages des aventures du petit ourson. Sort ainsi en 1968 Winnie l'Ourson dans le Vent, puis Winnie l'Ourson et le Tigre Fou en 1974. Les trois moyens métrages sont réuni en un long métrage sorti en 1977 sous le titre Les Aventures de Winnie l'Ourson. Enfin, en 1982 sort Winnie l'Ourson et une Sacrée Journée pour Bourriquet, dernier moyen métrage réalisé par les Walt Disney Animation Studios. Dans les années 90, avec le succès grandissant des suites sorties directement en vidéo, sort Winnie l'Ourson 2 : Le Grand Voyage, premier long métrage réalisé par Walt Disney Television Animation. Ce même studio s'occupera de quatre autres films de la franchise : Les Aventures de Tigrou (2000), Les Aventures de Porcinet (2003), Les Aventures de Petit Gourou (2004) et enfin Winnie l'Ourson et l'Efélant (2005).
Ce qui nous amène à ce nouvel épisode de la franchise, sobrement et habilement nommé Winnie l'Ourson. Car il s'agit bel et bien d'un retour aux sources pour le petit ourson! Les Walt Disney Animation Studios ayant (enfin) repris la main sur leur bébé, nous étions en droit de retrouver Winnie et ses amis sous leurs plus beaux jours. Retour aux sources également pour l'histoire qui, comme pour les premiers moyens métrages, s'inspire directement de trois histoires des livres originaux de Alan Alexander Milne sorti en 1926 et 1928 : In Wich Eeyore Loses His Tale, In Wich Rabbit Has a Busy Day et In Wich Christopher Robin Leads an Expotition to the North Pole. Il est d'ailleurs amusant de voir dans le film de nombreuses interactions entre le narrateur, le texte des pages et les personnages, tout comme c'était le cas dans les moyens métrages des années 60-70.
Voici le synopsis officiel du film : un nouveau jour se lève dans la Forêt des rêves bleus. Comme à l'habitude, Winnie l'ourson se réveille avec une faim de loup et s'aperçoit qu'il n'a plus de miel. Il part en chercher, mais cela va s'avérer plus compliqué que prévu. Il commence par être interrompu en cours de route par un concours pour trouver une nouvelle queue à Bourriquet. Poursuivant son chemin, Winnie trouve ensuite un mot de Jean-Christophe où il est écrit : "Je suis sorti. Des choses à faire. Je reviens bientôt". Mais Maître Hibou interprète mal le message et raconte à tous que le jeune garçon a été enlevé par une créature mystérieuse. Winnie et ses amis se lancent alors dans une folle équipée pour le sortir des griffes d'un ravisseur imaginaire. Pour le petit ours qui ne rêvait que d'un peu de miel, cette journée va se révéler pleine de surprises.
L'histoire est donc un mix entre trois récits originaux de Alan Alexander Milne. N'ayant pas lu ses ouvrages, je ne m'attarderai pas sur la finesse de l'adaptation à l'écran. Le plus important étant le résultat final, tout simplement charmant. Nous retrouvons nos héros dans des histoires simples mais efficaces, comme à leurs habitudes. Winnie est évidemment à la recherche de miel, bourriquet a perdu sa queue, et Jean Christophe a mystérieusement disparu... Ces trois histoires auraient put être traitées séparemment, mais il fut décidé de les mélanger, donnant un côté plus dynamique au récit. C'est donc le premier véritable long métrage Winnie l'Ourson des Walt Disney Animation Studios (encore une justification du titre)!
Le film débute sur la traditionnelle scène d'ouverture, avec une séquence live où l'on retrouve la chambre de Jean Christophe superbement reconstituée. Autre passage obligé, l'ouverture du livre où nous retrouvons nos héros sur la carte de la Forêt des Rêves Bleus. Tout est là pour nous rappeler les moyens métrages des années 60 et 70. Dans la même logique, Lumpy le petit éfélant apparut dans Winnie l'Ourson et l'Efélant, n'est pas présent dans cette nouvelle aventure, étant un personnage absent des livres originaux. Tous les autres personnages sont au rendez-vous, et auront tous leur moment de gloire à un moment du récit. Fait le plus marquant du film, l'humour, que j'ai trouvé bien plus présent que dans les longs métrages précédents. Une scène en particulier est une perle de drôlerie, il s'agit du moment de l'histoire où nos héros sont bloqués dans un trou et où Porcinet tente de les faire sortir, sur les conseils de Coco Lapin. Personnage de peu de cervelle, Porcinet va enchaîner bourde sur bourde, un grand moment d'humour!
Techniquement, Winnie l'Ourson est irréprochable. Malgré le passage au tout numérique (personnages comme décors), les artistes des Walt Disney Animation Studios ont réussi à donner un rendu très old school au film. Nous retrouvons ainsi cette patte graphique si particulièe propre à l'univers de Winnie l'Ourson, faite de décors aux traits marqués et aux couleurs douces avec un superbe rendu "livre illustré". Il en est de même pour les personnages, qui malgré des couleurs peut-être un peu trop synthétiques, ont des traits travaillés, sur lesquels on peut apercevoir de ci de là quelques traits de constuction. Un rendu au final très proche des animations des premiers moyens métrages, qui utilisaient la technique de la xérographie (photocopie des dessins sur celluloïd, sans passer par la case encrage).
Du côté de l'animation c'est également un sans faute. Et pour cause, les meilleurs animateurs 2D des studios de ces vingt dernières années ont presque tous travaillé sur le film! Nous retrouvons ainsi Mark Henn (animateur d'Ariel, Jasmine, Mulan et plus récemment Tiana) qui s'est occupé de Winnie et de Jean Christophe, Andreas Deja (animateur de Jafar, Scar, Lilo et Mama Odie) qui anima Tigrou, Eric Goldberg (animateur du Génie, Phil dans Hercule, Louis dans La Princesse et la Grenouille) qui anima Coco Lapin, Randy Haycock (animateur de Simba, Clayton dans Tarzan, Princesse Kida dans Atlantide, l'Empire Perdu) qui anima Bourriquet, ou bien encore Bruce W. Smith (animateur de Kerchak dans Tarzan, Pacha dans Kuzco, l'Empereur Mégalo, Dr Facilier dans La Princesse et la Grenouille) qui anima Maman Gourou, Petit Gourou et Porcinet. Autant dire que du lourd! Il en ressort une animation parfaite, très fidèles aux modèles orignaux des années 60. Décors somptueux et animation de grande qualité font de ce Winnie l'Ourson le plus réussi techniquement parlant de toute la saga!
Côté casting vocal, certain seront surement déçus de ne pas retrouver l'excellent Roger Carel, qui faisait les voix de Winnie et Coco Lapin (mais aussi Porcinet dans les premiers films), celui-ci étant malade lors de l'enregistrement des voix... C'est Jean Claude Donda qui le remplace pour la voix de Winnie. Doubleur talentueux, Jean Claude Donda n'en est pas à sa première incursion dans l'univers de Disney. Par le passé, il a été la voix de Prof dans Blanche Neige et les Sept Nains (version 2001), Lampie dans Peter et Elliott le Dragon (version 2003), Maître Hibou dans Bambi 2, et la voix off des actualités cinématographiques dans Là-Haut. Sa version de Winnie est assez éloignée de celle de Roger Carel, mais c'est pour mieux se rapprocher de la voix originale de Sterling Holloway (aujourd'hui remplacé par Jim Cumming), les puristes apprécieront. Pour ce qui est de Coco Lapin (interprété par Michel Mella) par contre le résultat est bien moins plaisant à l'oreille, mais comme il n'a pas beaucoup de répliques dans le film ce n'était pas vraiment gênant. Michel Mella n'en est pas non plus à son premier doublage pour Disney, il était déjà la voix de Rocaille dans Le Bossu de Notre-Dame et celle du milles-pattes dans James et la Pêche Géante. Pour Tigrou, nous retrouvons avec bonhneur la voix inimitable de Patrick Préjean, fidèle à la peluche tigrée depuis de nombreuses années. En dehors de Winnie l'Ourson, il est également la voix française du cochon Bayonne de la saga Toy Story. Jean Christophe s'est trouvé une nouvelle voix avec le jeune Tom Trouffier, qui s'est fait connaître en prêtant sa voix au personnage de Russell dans Là-Haut.
Ce nouveau Winnie l'Ourson tient donc toutes ses promesses! En retournant aux sources de la saga, les équipes des Walt Disney Animation Studios nous offrent un long métrage rempli de douceur et de charme, à l'animation et aux décors sublimes, sans oublier un humour bien pronnoncé, qui en fait le Winnie l'Ourson le plus drôle jamais réalisé! Alors n'hésitez pas à aller découvrir cette petite pépite 2D au cinéma, le film idéal pour recharger votre jauge de bonne humeur!