12 novembre 2010
Critique Raiponce
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(critique rédigée en novembre 2010) Après plus de dix ans d'attente (le projet est naît en 2000), Raiponce, la dernière production des Walt Disney Animation Studios sortira en salle le 17 novembre prochain en exclusivité mondiale au Grand Rex à Paris, puis le 1er décembre dans toute la France. Après seulement deux ans de production (alors que cela prend en général quatre ans), Raiponce est prête à se dévoiler au public ! Le cinquantième film d'animation des Walt Disney Animation Studios est-il à la hauteur des nos espérances ? Sonnera-til le grand retour de Disney dans le monde de l'animation ? C'est que nous allons voir tout de suite !
Décidément Byron Howard commence à être un habitué des productions éclair ! Après avoir réalisé Volt, Star Malgré Lui sorti l'année dernière en un temps record, le jeune réalisateur revient déjà sur le devant de la scène avec Raiponce. Cette fois-ci accompagné du non moins talentueux Nathan Greno, les deux artistes sont, avec Raiponce au sommet de leur Art ! Autre spécialité de Byron, la reprise de projet. Et on peut dire qu'il n'a pas froid aux yeux car il faut du courage pour remplacer de grand artistes tels que Chris Sanders (premier réalisateur de Volt, Star Malgré Lui) ou bien Glen Keane (premier réalisateur de Raiponce)! Les remplacer c'est bien, mais encore faut-il le faire de la bonne manière... Et c'est bien le cas de Byron Howard (et de Nathan Greno) qui, du haut de leur trentaine d'années apportent un vent de fraîcheur que les studios Disney attendaient depuis (trop) longtemps ! En effet, en regardant Raiponce on retrouve cette créativité, cet entrain qui manquaient aux productions Disney depuis Tarzan. Bien évidemment cette réussite on la doit aussi à Glen Keane, qui a malheureusement dut se retirer de la réalisation pour raisons de santé, mais est tout de même resté directeur de l'animation, et en particulier du personnage de Raiponce qu'il a suivi de très près durant tout le projet. L'artiste a ainsi sut transmettre aux animateurs 3-D tout son talent et sa passion pour faire de Raiponce le plus beau film d'animation 3-D des studios Disney à ce jour !
Raiponce nous transporte dans l'univers des contes de fée, genre mis de côté par Disney durant de longues années. En effet le dernier "fairy tale" des studios remonte à 1992 (La Belle et la Bête). Ce genre littéraire a toujours été de bonne augure pour les studios qui ont forgé leur réputation sur de célèbres contes tels que Blanche Neige et les Sept Nains, Cendrillon ou La Belle au Bois Dormant. Ce retour à la tradition du conte de fée ne fait pas pour autant de Raiponce un film traditionnel, bien au contraire! Les scénaristes ont réussi à rendre le dernier né des studios complètement unique, en remodelant à leur manière le conte des frères Grimm. Ainsi, Raiponce n'est ici nullement enfermée dans sa tour durant tout le récit, c'est une femme moderne qui prend son avenir en main en s'échappant de sa prison dorée. Elle sera aidé par Flynn Rider, le voleur au grand cœur, qui remplace par la même occasion le classique prince charmant du conte de fée. Et c'est ainsi durant tout le film, Disney nous surprend à chaque scène, à chaque plan! A aucun moment on se retrouve devant une scène mièvre, aux personnages dégoulinant de bons sentiments. Non, Raiponce n'est pas une jeune fille modèle; rêveuse, elle sait qu'elle décevra Mère Gothel en s'échappant de sa tour, mais le fait tout de même. Il y a d'ailleurs une scène hilarante illustrant parfaitement les pensées de la jeune fille lors de son départ, un grand moment d'animation! La méchante du film est de la même manière très moderne, obsédée par sa beauté, elle désire garder Raiponce juste pour elle afin de sauvegarder sa jeunesse éternellement. Du côté des acolytes animaliers nous sommes également bien gâtés! Pascal, le fidèle caméléon de Raiponce est hilarant, tout comme Maximus, le cheval policier qui n'est pas sans rappeler Buck, le cheval de La Ferme se Rebelle, le côté stupide en moins. Ces deux personnages sont d'ailleurs dénués de parole, remplacée par un jeu de pantomime tout simplement génial !
Techniquement le film est irréprochable. Jamais nous n'avions vu des humains aussi bien animés ! Grâce au talent de Glen Keane, on retrouve un style d'animation très proche de l'animation 2-D, pour notre plus grand bonheur! Et oui, même les standards de Pixar ont été dépassés à ce niveau là ! On y retrouve d'ailleurs de jolies références aux anciens films de l'artiste, comme la sympathique glissade de Flynn dans la scène du barrage, qui n'est pas sans rappeler les déambulations de Tarzan dans le film du même nom. Raiponce est quant à elle une sorte d'Ariel en 3-D, tout en étant complètement originale. Nul doute qu'elle fera craquer plus d'un spectateur masculin! Le grand défi de l'équipe technique était de rendre sa chevelure à la fois réaliste et féerique, autant dire que c'est une grande réussite! Jamais des cheveux numériques n'avaient été aussi bien réalisés! L'animation de Maximus est quant à elle tout aussi réussie, proche des cartoons de l'âge d'or des années 40-50. La 3-D se fait ainsi presque oublier, ce qui est assez rare pour le souligner. D'un point de vu graphique, Raiponce est tout simplement sublime! Tout comme pour l'animation, on y retrouve le style des anciens classiques maison, remis au goût du jour grâce aux technologies modernes. Les décors sont de leur côté largement inspirés de Fantasyland, le land féerique des parcs Disney. Le village du royaume en est la parfaite retranscription animée. Ce n'est donc pas très original mais tellement bien réalisé que c'est un émerveillement pour nos petites mirettes. Le château, pièce centrale typique des contes de fée est quant à lui plutôt original, inspiré de l'art architectural danois, fait de lignes courbes et de toits bombés, du bel ouvrage! On regrettera seulement de ne pas avoir pu admirer le rendu 2-D/3-D sur lequel avait travaillé Glen Keane durant de longues années. Le budget du film n'étant pas mirobolant, cette technique est passée à la trappe...
En parlant de tradition, que serait un Classique Disney sans les chansons et musiques d'Alan Menken ! Le compositeur est ainsi de retour chez Disney après plusieurs années d'absence (sa dernière participation à une bande originale Disney remonte à 2007 avec Il Était une Fois). Compositeur des musiques de La Petite Sirène, La Belle et la Bête ou bien encore Pocahontas, Alan Menken, revient avec un style musical moins classique qu'auparavant, plus proche de la pop moderne que de la comédie musicale de Broadway. Ainsi, bon nombre des chansons du film sont accompagnés de guitares sèche et de percussions typiques de la musique moderne. Néanmoins on y retrouve aussi la patte du compositeur, revenu en grande forme et qui signe une bande originale digne de ses meilleures compositions! On retrouve ainsi cinq chansons originales dont certaine deviendront certainement des classiques, tels que N'écoute que Moi, la chanson de Mère Gothel ou bien encore la superbe ballade Je Veux y Croire, chantée lors d'une scène tout simplement merveilleuse. Nul doute que vous ressortirez de la salle avec l'une de ces chansons en tête! Du côté des musiques, on reste dans le classique, ces dernières ne m'ont pas particulièrement marqué. Cependant elles accompagnent bien l'action sans jamais se faire trop présentes.
Enfin, quelques mots sur la version française du film qui, une fois n'est pas coutume chez Disney, est de grande qualité. Maéva Méline est parfaite en Raiponce, montrant à la fois un côté fragile mais aussi excentrique vraiment intéressant. Romain Duris fait des merveilles en incarnant Flynn d'une voix grave assez inattendue ! L'acteur est par contre remplacé par Emmanuel Dahl pour les parties chantés, voix plus classique mais efficace dans son domaine. Pour finir, Isabelle Adjani incarne Mère Gothel d'une bien belle manière, jouant de sa voix tantôt rauque, tantôt guillerette. Un bien beau casting ma foi !
Raiponce est un film tenant toute ses promesses. À la fois classique et moderne, drôle et émouvant, beau et merveilleux, un classique instantané ! Dommage de voir que la campagne marketing du film a complètement mis de côté toute la partie émouvante du film pour ne se concentrer que sur l'action et le comique. Mais croyez moi, Raiponce c'est bien plus que cela ! Encore bravo à Byron Howard, Nathan Greno ou bien encore Glen Keane qui ont fait de ce conte poussiéreux un film intemporel qui fera date dans l'histoire des studios !
Raiponce est sorti le 1er décembre 2010 au cinéma en Disney Digital 3-D dans les salles équipées.
10 novembre 2010
Vernissage exposition Glen Keane
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Le 9 novembre 2010, j'ai eu la chance d'assister au vernissage de l'exposition du grand Glen Keane à la galerie Arludik à Paris. Et autant dire que je n'étais pas le seul! Que ce soit des étudiants en écoles d'art, des animateurs, illustrateurs ou d'anciens employés des studios Disney de Montreuil, il y avait beaucoup de monde! Ce qui est tout à fait compréhensible car ce n'est pas tout les jours que l'on peut approcher le grand maître de l'animation Disney! C'est d'ailleurs la première fois qu'une galerie d'Art consacre une exposition à l'artiste. Et nous avons la chance de l'avoir chez nous, à Paris! C'est aux alentours de 18h30 que débute la soirée, Glen Keane n'est pas encore arrivé (il est passé auparavant à la Fnac pour une masterclass), l'occasion de faire le tour de l'exposition. La grande majorité des dessins exposés sont des œuvres personnelles de l'artiste, accompagnées d'une dizaine de dessins de ses personnages Disney (Ariel, la Bête, Pocahontas, Tarzan et bien sur Raiponce). Malheureusement pour les acheteurs potentiels, seul ses œuvres personnelles étaient à vendre, les autres dessins ayant été prêtés par les Walt Disney Animation Studios. Sachez qu'il fallait au minimum débourser 600€ pour repartir avec... Le prix du talent!
Il y avait du monde pour accueillir l'arrivée du maître à la galerie!
Je profite également de cette attente pour faire la connaissance de Nora Kelly Quinn, qui n'est autre que l'ancienne assistante de Glen! Tout aussi sympathique que l'artiste, elle m'a permis d'en apprendre encore un peu plus sur lui. Glen Keane arrive aux alentours de 19h30, je suis l'un des premiers à l'aborder, le cœur battant à 100 à l'heure (merci au punch qui m'a permis de me détendre un peu ^^) et quel bonheur de pouvoir échanger quelques mots avec lui qui parle d'ailleurs très bien français (il a passé plusieurs années à Paris lors de la production de Tarzan). Après une petite photo avec l'artiste, ce dernier se dirige à l'intérieur de la salle d'exposition, créant par la même occasion un gros bouchon à l'entrée! Jamais je n'avais vu autant d'effervescence autour d'un artiste Disney! Mais la soirée est loin d'être terminée et elle sera pleine de surprises! En effet, Glen Keane n'est pas venu seul à l'exposition, d'autres artistes Disney ont également fait le déplacement! J'ai ainsi eu la chance de rencontrer Byron Howard et Nathan Greno (les deux réalisateurs de Raiponce), Jin Kim (le créateur du personnage de Mère Gothel) et enfin Roy Conli (producteur de Raiponce). Ils étaient tous extrêmement disponibles et je pense ravis de voir autant de personnes leur demandant un autographe ou un dessin. Je suis ainsi reparti avec un magnifique dessin de Mère Gothel par Jin Kim, un autographe de Glen Keane et une dédicace de Nathan Greno!
Voici quelques mots de Glen Keane sur ses sources d'inspirations pour les dessins de cette exposition : Les dessins d'animation Disney présentés dans cette exposition trouvent leurs racines dans mes cahiers de croquis et dessins d'observations. J'aime penser en termes de "dessin sculptural". Je rajoute souvent des ombres à mes dessins d'animation, juste pour créer un sentiment de profondeur. Ces dessins d'études sont une façon pour moi d'exprimer la joie. L'anatomie leur confère la crédibilité, sa maîtrise donne du poids et du crédit à ce qu'un artiste peut dessiner.
Je prends toujours un cahier de croquis et tente de saisir l'essence d'une pose, la position de la tête ou la tenue du poignet. J'observe les mouvements et attitudes. Bien que le lien entre mon cahier de dessins et mes animations ne semble pas évident de prime abord, ces croquis sont pourtant la source initiale de tous les personnages que j'anime. On peut ainsi retrouver l'origine du comportement animal de Tarzan à travers les croquis des gorilles de montagne que j'ai réalisé dans l'impénétrable forêt de Bwindi, ou encore, lors de la transformation de la Bête, la morphologie de son pied en mutation est basée sur l'étude de la patte de mon basset. Je suis sans cesse émerveillé devant la beauté et la joie du monde qui m'entoure. Il y a tellement à découvrir.
Je suis extrêmement reconnaissant envers Jean-Jacques et Diane (NDLR : les propriétaires de la galerie) de me donner l'exceptionnelle opportunité d'exposer mes œuvres. Je suis redevable à jamais aux studios d'animation Disney d'être un merveilleux jardin où les artistes peuvent s'épanouir. ll y a eu tellement de professeurs fantastiques, à commencer par mon père,, Bill Keane (qui me donna mon premier livre sur l'anatomie en mouvement à l'âge de neuf ans), Frank Thomas et Ollie Johnston qui ont essayé de me transmettre leur "secret de l'animation".
La soirée s'est prolongée jusque 21h30, heure à laquelle la galerie fermait. Je suis reparti comblé après avoir put approcher tant de personnes talentueuses et sympathiques! Retrouvez ci-dessous une galerie de photos retraçant une partie de l'exposition :
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Interview de l'artiste par le site cloneweb :
29 septembre 2010
Prince of Persia
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A l'occasion de la sortie ce 29 septembre de Prince of Persia : Les Sables du Temps en DVD, Blu-ray et VOD, je vous invite à découvrir une galerie de recherches graphiques centrée sur le film. Comme d'habitude depuis quelques temps, le film a droit à trois éditions vidéo différentes, DVD (19,99€) Blu-ray (24,99€) et combo DVD+Blu-ray+Copie Digitale (29,99€).
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26 septembre 2010
Critique Waking Sleeping Beauty
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Mardi dernier se déroulait à Paris une avant-première un peu spéciale uniquement réservée aux fans du studio au château enchanté. Dans le cadre d'un jeu concours, les sites Chronique Disney et disneypixar.fr faisaient gagner à leurs lecteurs des places pour découvrir Waking Sleeping Beauty, le documentaire de Don Hahn sur les coulisses des Walt Disney Animation Studios de 1984 à 1994. Votre serviteur a par la même occasion été invité à participer à cette projection. Ce n'est pas la première fois que ce genre de projection privée est organisé, souvenez-vous l'année dernière au mois de décembre la projection de La Princesse et la Grenouille organisée par Chronique Disney à laquelle j'avais également été convié. Je vous propose aujourd'hui de découvrir ma critique de ce documentaire passionnant sur l'envers du décor des studios Disney durant une décennie pleine de rebondissements.
Qui mieux que Don Hahn, producteur de la plupart des grands succès du studio dans les années 90 pour nous raconter cette période faste! Don Hahn est né en 1955 à Chicago. Il débute sa carrière dans le monde de l'animation à la fin des années 70 en tant qu'assistant réalisateur de Wolfgang Reitherman sur Rox et Rouky. Il travailla aussi en étroite collaboration avec Don Bluth sur Peter et Elliott le Dragon et ira même jusqu'à venir travailler dans le garage de Bluth sur Banjo, la première réalisation non Disney de l'artiste qui était sur le point de quitter les studios. Par la suite il devient directeur de production sur Taram et le Chaudron Magique et Basil, Détective Privé avant de passer producteur associé sur Qui Veut la Peau de Roger Rabbit. En 1989, Don Hahn tient pour la première fois le rôle de producteur sur le court métrage de Roger Rabbit, Bobo Bidon, avant de se voir confier la production de La Belle et la Bête. Ce film lui permit de devenir le premier producteur d'Hollywood a être nominé aux Oscars dans la catégorie meilleur film pour un film d'animation. Après ce succès phénoménal, Don Hahn enchaîne la production de deux grands films, Le Roi Lion et Le Bossu de Notre Dame, avant de passer producteur exécutif sur Kuzco, l'Empereur Mégalo. En 2000 il prend pour la première fois la casquette de réalisateur en dirigeant Steve Martin, James Earl Jones et Itzhak Perlman pour les séquences d'accueil de Fantasia 2000. Après des années au sommet, Don Hahn connaît son premier échec en tant que producteur en 2001 avec Atlantide, l'Empire Perdu. En 2003 il produit Haunted Mansion, son premier film live puis Lorenzo, court métrage d'animation nominé aux Oscars 2004. En 2006, durant la période de fusion entre Pixar et les Walt Disney Animation Studios, Don Hahn devient chef intérimaire du département animation, avant de céder sa place à John Lasseter. La même année Hahn reçoit sa deuxième nomination aux Oscars dans la catégorie meilleur court métrage d'animation pour La Petite Fille aux Allumette, projet sur lequel il était une nouvel fois producteur. On le retrouve ensuite sur le documentaire Disneynature Un Jour sur Terre où il tient le rôle de producteur exécutif, poste qu'il conservera sur Océans sorti en 2010. Après avoir réalisé Waking Sleeping Beauty Don Hahn travail sur la production de Frankenweenie, le nouveau film d'animation en stop motion de Tim Burton sorti 2012.
Waking Sleeping Beauty est un excellent documentaire pour deux raisons : la langue de bois y est banni (chose rare chez Disney) et son auteur était le mieux placé pour raconter cette folle aventure. En effet, étant "au cœur de l'action" son point de vue était d'autant plus intéressant. Le documentaire commence sur l'arrivée de la nouvelle génération d'animateurs aux studios à la fin des années 70. On y découvre les talents de demain à leurs débuts (Tim Burton, John Lasseter, Joe Ranft, John Musker et Ron Clements, etc.). Le documentaire regorge d'images d'archives encore jamais diffusé, un pur bonheur! Don Hahn a d'ailleurs eu la bonne idée de ne pas montrer à chaque fois la tête des différentes personnes interviewées, histoire de laisser le champ libre pour dévoiler toute ces images inédites. Comme dit plus haut, Waking Sleeping Beauty retrace dix années de la vie des Walt Disney Animation Studios et en parallèle met en lumière les rivalités profondes qui existaient entre les trois ténors du studio à l'époque : Roy E. Disney, Michael Eisner et Jeffrey Kaztenberg. Le premier, fils de Roy Disney, (le frère de Walt) était un véritable passionné d'animation. Michael Eisner était quant à lui un leader créatif et efficace. Quant à Jeffrey Katzenberg, c'était un lion agressif, près à mettre un grand coup de pied dans la fourmilière de l'animation Disney. Ces trois leaders charismatiques au style bien distinct se sont ainsi affronté durant près de dix ans afin de mettre en avant leur vision de l'animation Disney contemporaine. Tout commence en 1984, lorsque Roy E. Disney démissionne de son poste au sein du directoire des studios. Il affiche de ce fait son ras le bol à la direction de l'époque et son envie de revenir aux vraies valeurs chères à son oncle disparu. Il est vrai que depuis de nombreuses années déjà, le studio n'est plus que l'ombre de lui-même, devenu has been aux yeux de la nouvelle génération. C'est ainsi que quelques mois plus tard, Ron Miller, directeur des studios et gendre de Walt Disney se voit remplacé par Michael Eisner, fraîchement débauché du studio Paramount. Ce dernier amène un vent de fraîcheur aux studios et sera le premier à lui donner un coup de fouet. Son premier objectif est de redynamiser la branche film live de la compagnie. Le Label Touchstone est ainsi crée, permettant au studio de produire des films plus matures, sans arborer le logo Disney. Le premier film à sortir sous ce nouveau label sera Splash, énorme succès de l'année 1984 et première belle réussite pour Eisner.
A ses côtés se trouvait Frank Wells, dirigeant plus classique mais extrêmement efficace. Si Eisner avait été Walt Disney, Wells aurait été Roy Disney. En effet Eisner était la partie créative de la direction, la vitrine des studios, alors que Wells s'occupait de remonter financièrement la compagnie et travaillait plus dans l'ombre. Il faut dire aussi qu'Eisner avait un ego plutôt surdimensionné, ce qui laissait peu de place à son acolyte. Néanmoins Frank Wells était le catalyseur de la compagnie, il empêchait en outre aux trois pontes du studio de s'affronter perpétuellement. Sa disparition tragique en 1994 montrera d'ailleurs bien que sans lui, tout était chamboulé.
Autre nouvel arrivant au sein de la compagnie, Jeffrey Katzenberg se voit confier la direction du studio d'animation. Malgré ses lacunes dans le domaine (il venait de Paramount, tout comme Eisner), Katzenberg saura pousser les artistes dans leur derniers retranchements et permettre au studio de renouer avec le succès. Pour autant il était loin d'être populaire au sein du studio. Très énergique et réactif, Katzenberg modifiera totalement le système d'organisation du studio d'animation afin de lui redonner souplesse et dynamisme. Ce fut un choc pour les artistes qui étaient habitué à recevoir des ordres de vieux messieurs en gilet (les vétérans du studio) et qui se retrouvaient désormais à devoir se justifier devant cet homme très agressif qui parlait fort et n'hésitait pas à dire ce qu'il pensait. Autre gros problème pour les animateurs, ils se virent confisqué leurs locaux historiques construits par Walt Disney et transféré à Glendale dans des bâtiments en pré fabriqué. Mais ce fut un mal pour un bien. Loin de la nouvelle direction resté à Burbank, les artistes se sentirent libérés et étaient prêt à montrer qu'ils méritaient leur place au sein de la compagnie. C'est donc dans ces bâtiments plus que sommaires que furent réalisé les chef d'œuvres qui redoreront le blason du studio : La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion. En 1994, après la mort de Frank Wells dans un tragique accident d'hélicoptère, la rivalité entre Roy E. Disney, Michael Eisner et Jeffrey Katzenberg était au plus haut. Ce dernier se mettait de plus en plus sur le devant de la scène, apparaissant dans de multiples émissions TV pour faire la promotion des productions maison. Mais ce fut assez pour la direction de la compagnie qui décida de l'évincer, malgré tout ce qu'il avait fait pour le studio d'animation durant ces dix dernières années. Ce fut certainement un des plus grosses erreurs de la direction qui, sans le savoir, aidera à la création de son futur concurrent Dreamworks Animation dont Jeffrey Katzenberg sera le PDG...
Riche en infos et images inédites, Waking Sleeping Beauty est un documentaire que tout fan de Disney ou même de cinéma se doit de voir, pour mieux comprendre ce qui fit d'un studio vieillissant au début des années 80 une véritable usine à chef-d'œuvre (qui a dit à argent?) dix ans plus tard. Le film sortira sur nos écrans le 6 octobre prochain, sur Paris et quelques villes de province dont les noms ne sont pas encore connus. Alors n'hésitez pas à vous renseigner auprès de vos cinémas, ce serait dommage de manquer un tel film!
15 septembre 2010
Raiponce
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Si vous suivez de près l'actualité du blog sur facebook, vous aurez remarqué le nombre conséquent de concept arts que Disney met à disposition sur le net de son prochain Grand Classique Raiponce. Et bien c'est loin d'être terminé! En effet retrouvez aujourd'hui une galerie complète de recherches graphiques centrée sur les personnages principaux du film, Raiponce, Flynn, Maximus sa fidèle monture et Pascal le caméléon. Je vous rappel que Raiponce sortira le 1er décembre 2010 en France, mais sera projeté en avant-première exclusive au Grand Rex à partir du 17 novembre!
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12 septembre 2010
Le Livre de la Jungle
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19ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, The Jungle Book (Le Livre de la Jungle) est un film important dans l'histoire des studios. En effet il s'agit du tout dernier long métrage d'animation auquel a participé Walt Disney. Bien que le film soit sorti dix mois après sa disparition, ce dernier marqua de son emprunte l'ensemble de la production. Depuis l'échec financier de La Belle au Bois Dormant en 1959 (le film avait coûté la coquette somme de six millions de dollars, un record pour l'époque, difficilement renfloué), Walt Disney s'était quelque peu désintéressé de l'animation, pensant en avoir fait le tour après près de quarante années passées dans le métier. L'homme était ainsi pris par d'autres gros projets comme son tout nouveau parc à thème Disneyland, ses émissions TV ou bien ses séries à succès. Néanmoins le projet d'adaptation du célèbre livre de Rudyard Kipling, Le Livre de la Jungle, titilla à nouveau sa curiosité et l'incita à s'investir comme jamais dans ce projet qui, il ne le sait pas encore, sera son dernier...
Rudyard Kipling Bill Peet storyboard de la première version du film par Bill Peet
Rudyard Kipling est naît le 30 décembre 1865 à Bombay de parents anglais fraîchement débarqués en Inde. Son père, sculpteur et professeur exerçait à la Jejeebhoy School of Art de Bombay. Son prénom provient du lac Rudyard, situé dans la région anglaise du Staffordshire, d'où étaient originaire ses parents. Kipling quitte l'Inde à l'âge de six ans, comme le veut la tradition anglo-indienne, pour rejoindre une pension en Angleterre où il suivra une éducation britannique traditionnelle. Après être passé par une école de préparation militaire, il revient en Inde en 1882, après s'être vu refusé sa demande de bourse pour entrer à Oxford. Il se consacre alors à l'écriture de nouvelles. En 1889, il quitte à nouveau l'Inde pour débuter un long voyage en Amérique du Nord, avant de finalement revenir en Angleterre où il connaîtra ses premiers succès littéraires. En 1892, après un autre grand voyage dans l'hémisphère Sud, Rudyard Kipling revient à Londres pour épouser Carrie Balestier, sœur de son ami Wolctott Balestier décédé peu de temps avant, avec qui il s'installera un peu plus tard aux États-Unis, dans le Vermont. C'est à cette époque que Kipling écrivit Le Livre de la Jungle, puis Le Second Livre de la Jungle, publiés respectivement en 1894 et 1895. Le Livre de La Jungle était un recueil de nouvelles inspirées des nombreux séjours de l'auteur en Inde. Les trois histoires les plus connues étaient celles où l'on suivait les aventures de Mowgli, un "petit d'homme" élevé par des loups au milieu de la jungle. Après quatre années passées dans le Vermont, Rudyard Kipling regagne l'Angleterre en 1896 pour s'établir définitivement dans un village du Surrey. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1907. C'était le premier anglophone à recevoir ce prix, crée en 1901. Rudyard Kipling décède en 1936.
Storyboards de la première version du film par Bill Peet
Adapter Le Livre de la Jungle sur grand écran n'était pas une mince affaire. Pour preuve, un seul film fut réalisé en 1942 d'après le livre de Kipling, avant que Walt Disney ne s'y intéresse. Ce dernier confia l'adaptation du récit à Bill Peet, un des scénaristes les plus talentueux du studio. C'est d'ailleurs lui qui conseilla Walt Disney de se procurer les droits du livre de Kipling. Walt lui avait demandé sur quel projet il aimerait travailler après Les 101 Dalmatiens et Merlin l'Enchanteur. Bill Peet répondu Le Livre de la Jungle! Son argument principal était que l'histoire leur permettrai de développer d'excellents personnages animaux, dans la plus pure tradition des studios. C'est ainsi que Disney parti pour Paris accompagné de Bob Thomas (auteur de l'excellente biographie Walt Disney : Un Américain Original) pour rencontrer les héritiers de Rudyard Kipling afin de négocier les droits du Livre de la Jungle. Dès le retour de Disney, Bill Peet se mit au travail et passa les huit mois qui suivirent à lire et relire le livre de Kipling, écrire le premier scénario et dessiner le storyboard du film dans son intégralité. Malheureusement sa version du film ne verra jamais le jour, Bill Peet ayant quitté les studios après une mésentente avec Walt Disney.... Certains pensent que la raison de ce départ était que Bill Peet n'avait pas la même vision que Disney sur le film. Et en effet, les premières ébauches de l'artiste montraient un film plutôt sombre et sérieux, alors que Walt voulait tout le contraire. Bill Peet avait aussi une belle carrière d'illustrateur qui l'attendait à l'extérieur des studios Disney, il n'avait donc plus grand chose à perdre et écrivit le film qu'il voulait voir réaliser, sans se soucier de savoir s'il était proche ou non de l'esprit de Disney. Peet avait d'ailleurs prévu dès le début du projet de quitter les studios une fois le film terminé. Ce conflit ne fit qu'accélérer ses plans.
Al Dempster, Bill Layne et Art Riley - Ken Anderson, Wolfgang Reitherman et son équipe de superviseurs de l'animation
Le projet changea ainsi de main et fut confié à Wolfgang Reitherman qui devint le producteur et le réalisateur du film. C'était la troisième réalisation de l'artiste après Les 101 Dalmatiens et Merlin l'Enchanteur. La direction artistique du projet fut confié à Ken Anderson qui s'occupa de la création des personnages. Chose assez rare pour être souligné, les esquisses préparatoires de Ken furent très vite extrêmement proches du rendu final des personnages! Pour le scénario, Disney demanda à trois scénaristes, Ralph Wright, Vance Gerry et Larry Clemmons, de prendre le relais de Bill Peet dont le script fut purement et simplement mis de côté. Les consignes de Disney étaient les suivantes : "Ne lisez pas le livre, faisons le cœur du film, développons nos personnages, amusons-nous avec eux. Que le public soit ému du sort du gamin. Le début et la fin du film en découleront naturellement."
Le souci de Walt Disney de s'éloigner de l'œuvre de Kipling revient constamment dans les témoignages. L'un des compositeurs du film, Richard Sherman, se souvient des premières réunions de travail : "Le Livre de la Jungle était une commande sortant de l'ordinaire pour mon frère Robert et moi. Ça s'est fait à partir d'une réunion qu'on a eue avec Walt en 1965. Les gens parlaient d'un grand ramdam survenu quelques semaines plus tôt. J'ignorais qu'ils développaient un projet adapté du roman de Rudyard Kipling. Bill Peet était un grand scénariste, nous avions eu la chance de travailler avec lui sur Merlin l'Enchanteur. Sa version du Livre de la Jungle était très fidèle au livre, sombre et mystérieuse. Walt a finalement tranché : "Ce n'est pas du Disney. Ce n'est pas ce que je veux faire. Ce serait un désastre." C'était aussi simple que ça."
Ollie Johnston - Bill Layne - de g. à d. Ken Anderson, Frank Thomas, Wolfgang Reitherman, Milt Kahl et Larry Clemmons
Milt Kahl, considéré par Walt Disney comme le plus brillant de ses animateurs et le dessinateur le plus doué fut nommé superviseur de l'animation du film, une première dans sa longue carrière au studio. L'influence de l'artiste est manifeste dans chaque scène du film. Pour aider les animateurs, il créa les premiers plans de Mowgli, Bagheera, Kaa, le roi Louie, les quatre vautours, et assuma l'intégralité de l'animation de Sher Khan. Ollie Johnston s'occupa de la majorité des plans de Bagheera mais surtout de l'animation de Baloo. Voici ce qu'il dit sur la genèse du personnage : "Au début nous n'avions pas encore trouvé sa vraie personnalité. C'était un ours quelconque. Nous pensions qu'en faire un ours jaune - comme Winnie l'Ourson - lui conférait un aspect gentil. Walt n'était pas partisan de ce choix. Nous avons alors essayé un ours brun qu'il n'aimait pas non plus. "Pourquoi ne pas essayer un ours gris?" a-t-il dit. Nous l'avons testé et il a estimé qu'il s'intégrait mieux dans le décors de la jungle. Au départ il n'avait pas un rôle très important, c'est grâce à Phil Harris , (la voix originale du personnage) que Baloo prit son envol et qu'il trouva sa vraie personnalité."
Frank Thomas, l'éternel moitié d'Ollie Johnston s'occupa sans surprise d'animer Mowgli, le meilleur ami de Baloo. Il s'occupa également de la majorité des scènes du roi Louie et du serpent Kaa. Dans la première version du storyboard crée par Bill Peet, Kaa n'apparaissait qu'une seule fois, mais Walt Disney le trouva tellement irrésistible qu'il demanda à ses scénaristes de rajouter une séquence le mettant en scène avec Shere Khan.
Par soucis d'économie Wolfgang Reitherman demanda à ses animateurs de reprendre des scènes animées d'anciens films et de les modifier pour les intégrer au Livre de la Jungle. Ce procédé sera par la suite souvent utilisé durant la décennie suivante. Ainsi nous retrouvons dans le film des scènes de Le Crapaud et le Maître d'Ecole (la fuite de Baloo et Mowgli du repaire des singes), Merlin l'Enchanteur (Mowgli se faisant lécher par les loups) ou bien encore Les 101 Dalmatiens (l'animation des louveteaux).
Robert B. et Richard M. Sherman Phil Harris Sterling Holloway
Le Livre de la Jungle est sorti sur les écrans américains le 18 octobre 1967, dix mois après la mort de Walt Disney. Il devient très vite l'un des plus grands succès du studio. En France, le film reste encore à l'heure actuel le plus gros succès d'un film d'animation Disney au cinéma, si l'on compte ses ressorties. Il signe également la fin d'un âge d'or pour l'animation mondiale et le début d'une période de doute pour les artistes du studio Disney en manque de repères sans leur bon oncle Walt... Bien que très éloigné de l'œuvre originale de Kipling, Le Livre de la Jungle de Walt Disney est avant tout une histoire riche en amitié et en humour, certainement l'un des films les plus optimistes jamais réalisé de son vivant. Une œuvre intemporelle.
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Recherches de Ken Anderson :
Recherches de Milt Kahl :
Autres recherches :
04 septembre 2010
Newt
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Newt aurait du être le treizième long métrage d'animation des studios Pixar. "Aurait" car le projet a malheureusement été annulé début 2010... Pourtant le premier synopsis dévoilé était fort prometteur : que se passerait-il si les deux derniers tritons à pattes bleues de la planète étaient forcé par la science de sauver leur espèce alors qu'ils ne se supportent pas ? C'est le problème auquel devront (enfin auraient du) faire face Newt (littéralement triton) et Brooke, les deux héros de ce nouveau film. Ils devront se lancer dans une aventure périlleuse et imprévisible et découvrir que trouver un partenaire (sexuel, mâle/femelle) ne se passe jamais comme prévu, même quand vous n'avez qu'un seul choix. L'amour se révèle être tout sauf une science.
Gary Rydstrom présentant son film en 2008 - Panneau au sein du campus Pixar à Emeryville
Annoncé en 2008, Newt était le premier projet de long métrage d'animation de Gary Rydstrom, sound designer de talent oscarisé sept fois dans la catégorie meilleur son et réalisateur de Extra-Terrien, court métrage Pixar sorti en 2007. Nul doute que Pixar a tout tenté pour sauver le projet (certainement de gros soucis de scénario comme toujours), mais malheureusement pour nous on ne verra jamais à l'écran ces deux sympathiques petites bestioles que sont Newt et Brooke... Gary Rydstrom n'était pas à la hauteur pour un aussi gros projet? A t'il été en conflit avec la direction du studio? Nous ne le sauront certainement jamais. Néanmoins, Pixar étant toujours aux petits soins avec ses fans, ces derniers ont eu la gentillesse de poster sur leur page facebook une galerie conséquente de recherches graphiques tirées de la production de Newt! Je vous laisse admirer à quoi aurait put ressembler ce projet avorté :
24 août 2010
Gnoméo et Juliette
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Gnomeo & Juliet (Gnoméo et Juliette) est un projet de longue date à la production chaotique mis en chantier par Rob Sprackling et John Smith qui proposèrent leur script aux studios Disney au milieu des années 2000. Ces derniers furent emballé et décidèrent de produire et distribuer le film, la réalisation étant entre les mains du studio Rocket Pictures. En 2006, après sa nomination en tant que directeur créatif des Walt Disney Animation Studios, John Lasseter décida d'annuler le projet, en raison de grosses difficultés dans l'écriture du scénario. Disney n'abandonna néanmoins pas totalement le film qui passa entre les mains de leur filiale Miramax. Malgré la vente de Miramax en 2010, Gnoméo et Juliette survit en passant sous le label Touchstone, label sous lequel il devrait sortir en salle (tout du moins aux États-Unis).
Premières images du film - Elton John visitant les studios Rocket Pictures
Comme son titre l'indique, Gnoméo et Juliette revisitera de façon décalée la célèbre pièce de théâtre de Shakespeare, Roméo et Juliette à la sauce gnome! Du côté du casting, nous retrouverons les voix de Patrick Stewart (X-Men, Chicken Little, Bambi 2), Michael Caine (Batman Begins, The Dark Knight : Le Chevalier Noir, Inception), James McAvoy (Le Monde de Narnia, Le Dernier Roi d'Écosse, Wanted) ou bien encore Ozzy Osbourne. Ce film sera également l'occasion de retrouver Elton John à la composition pour un film Disney, après avoir travaillé sur Le Roi Lion dans les années 90. Ce dernier écrira ainsi plusieurs chansons pour le film mais est également un des producteurs du projet. Gnoméo et Juliette est prévu dans nos salles le 9 février 2011 en 3-D dans les salles équipées!
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10 août 2010
L'Apprenti Sorcier
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A l'occasion de la sortie ce mercredi au cinéma de L'Apprenti Sorcier, le dernier film en date fruit de l'association entre Jerry Bruckheimer et les studios Disney, je vous invite à découvrir une première galerie de recherches graphiques du film. Voici tout d'abord le synopsis : Balthazar Blake est un grand sorcier vivant de nos jours à Manhattan. Il tente de défendre la ville contre son ennemi juré, Maxim Horvath. Balthazar ne pouvant y arriver seul, il engage alors - un peu malgré lui - Dave Stutler, un garçon apparemment ordinaire qui a pourtant un vrai potentiel, pour devenir son apprenti. Le sorcier donne à son apprenti réticent un cours express sur l’art et la science de la magie, et ensemble, ces deux associés improbables vont tenter de stopper les forces des ténèbres. Il faudra à Dave tout son courage, et même davantage, pour survivre à sa formation, sauver la ville et embrasser la fille qu’il aime…
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27 juillet 2010
Visite exclusive de Toy Story Playland
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Comme annoncé sur la page facebook, nous allons aujourd'hui faire une petite entorse à la ligne éditoriale du site pour nous intéresser de plus près à Toy Story Playland, le tout nouveau land des Walt Disney Studios qui ouvrira le 17 août prochain. Alors pourquoi vous parler de ce land dans ces pages normalement consacrées aux productions live et animées des studios Disney? Et bien tout simplement car j'ai eu le privilège de visiter en avant-première cette nouvelle zone encore en chantier en compagnie de Dominic Hammond, coordinateur du projet et d'autres blogeurs/webmasteurs de sites Disney Je sais également que bon nombres des lecteurs qui viennent ici sont aussi des passionnés des parcs Disney et que cet article devrait forcément les intéresser. Pour commencer je tiens à clarifier quelques points : nous avons visité le land mais n'avons pas put faire les attractions encore en test en ce moment, je ne donnerai donc mon avis que sur l'aspect visuel du land. De nombreuses photos ont été prise mais un embargo nous empêche de les diffuser avant l'ouverture officielle du land, le dossier sera donc certainement mis à jour vers le 17 août avec une tripotées de clichés. Pour finir, n'étant qu'un simple amateur des parcs Disney et non un fan pointilleux, je n'utiliserai pas de thermes techniques chers aux plus passionnés d'entre vous.
Cette visite de Toy Story Playland commence ce 26 juillet en milieu d'après-midi par une présentation du land dans une salle du Castle Club au Disneyland Hotel par les deux ambassadeurs 2009/2010 de Disneyland Paris, Julien Lothier et Prisca Vigana. Très détendues, les deux cast members (nom donnés aux employés de Disney) nous ont brièvement présenté l'historique du land et ses attractions. Brièvement car juste après nous attendait un des responsables du projet Toy Story Playland qui nous fit pénétrer dans les coulisses des Walt Disney Studios par un petit chemin sur la gauche de l'attraction Studio Tram Tour. Une grande première pour moi qui n'avait jamais vu à quoi ressemblait l'envers du décor des parcs Disney. Nous passons devant quelques éléments de décors pour Toy Story Playland qui n'ont pas encore été monté avant de pénétrer dans une petite pièce en préfabriqué où nous découvrons en live la superbe maquette du land. Notre guide nous fait alors le descriptif complet de la nouvelle zone nous expliquant dans les moindres détails chaque élément. Après une photo souvenir du groupe devant la maquette vient le moment le plus attendu de l'après-midi, la visite du chantier!
Je fais parti du premier groupe de dix personnes à pénétrer sur le chantier, il s'agissait donc vraiment d'une visite très intimiste. Equipé de casque, de bottes en caoutchouc et de casque sans fils pour écouter les commentaires de notre guide équipé d'un micro, nous partons vers l'entrée du land, la fameuse statue de Buzz l'Eclair. Mais avant cela nous passons à côté de la seconde entrée du land, une grande arche de huit mètres de haut décorée d'un côté par une moitié de baril de singes (les fameux ouistitis rouge des films) et de l'autre par une superbe reproduction d'un pont parisien avec la tête d'un certain Gusteau sculptée au milieu... Ironiquement nommé Edouard Balladur par notre guide! L'humour, mais aussi la langue de bois étaient donc de mise. Les alentours extérieurs du land étaient quant à eux parés de bancs et de lampadaires dans le même style, avec de nombreuses références à Ratatouille, preuve évidente de la future construction de la zone du même nom juste à côté de Toy Story Playland!
Nous arrivons à l'entrée principale du land, la statue de Buzz est impressionnante du haut de ses quatre mètres. Petits détail amusant, Buzz parlera lorsque les visiteurs passeront sous ses jambes avec des phrases en français et en anglais. Autre détail sympathique, la lumière rouge de son laser devrait également s'illuminer. Comme pour chaque détails du land, le Buzz géant n'est pas là sans raison. Selon notre guide, il est placé à l'entrée du land pour scruter le retour d'Andy. Pour finir, ce dernier nous informe que la statue a été sculpté à partir du modèle numérique de Buzz crée par les studios Pixar, d'où une grande fidélité avec le personnage des films d'animation. A côté de Buzz, une sorte de totem constitué de pièces de jouets et d'un yoyo à son sommet paré du logo du land. Ce totem devrait également s'illuminer la nuit. Nous faisons notre entrée dans le land, première grosse surprise, sa taille, bien plus grande que je ne pensais! Seconde belle surprise, sa végétation luxuriante, les Walt Disney Studios ont enfin droit à un peu de verdure, ça fait plaisir. En fait c'est simple, on a pas l'impression d'être aux studios tellement le contraste avec le reste du parc est fort! Les abords des chemins sont décorés de grandes plantes exotiques rappelant le gazon du jardin d'Andy, il y a également des haies de bambous séparant le land des attractions environnantes. On peut aussi observer des pas de dix mètres de long qu'Andy a laissé en déposant tout ses jouets dans le jardin. Ils ne sont pas évidents à voir car pas vraiment creusés dans le sol (pour des raisons de sécurité j'imagine) mais plutôt un peu plus foncé que le reste du chemin. Il semblerait que le but est plutôt de les voir du haut de Mission Parachute que de les apercevoir du sol. Autre surprise, le land n'est pas plat, il y a un dénivelé entre Le Zig Zag Tour et RC Racer - Vitesse Maximale! Il y a d'ailleurs un joli escalier à la sortie de Le Zig Zag Tour pour rejoindre le fond du land, ça apporte un peu d'originalité à cette partie du land. Dans le fond du land se trouve le seul et unique point de vente de la zone, un petit kiosque installé dans le couvercle du baril de singe. L'idée est sympa mais l'ensemble paraît vraiment petit et il sembelrait qu'il ne soit pas dédié à la vente de produits Pixar... C'était pourtant l'endroit idéal! Pour finir, non loin de là on trouve une splendide statut de Rex, haut d'environ trois mètres. Ce dernier pourra également parler en français et en anglais comme Buzz mais de façon automatique.
Nous arrivons devant la première attraction du land, Toy Story Mission Parachute, alors en pleine phase de test par plusieurs cast members. Ces tests consistent à placer des sacs de sables sur les différents sièges de l'attraction pour faire les derniers réglages de vitesse et voir si tout fonctionne parfaitement. Nous somme accueilli à l'entrée par un soldat vert au volant d'un grand avion de chasse sous lequel est écrit le nom de l'attraction. L'attraction en elle-même est assez impressionnante vue de dessous, haute de 27 mètres, la tour est constituée de six nacelles de six places chacune surmontée d'un parachute qui monteront et descendront jusqu'à 25 mètres de haut. La montée et la descente en parachute sera accompagné d'un bruit d'avion en plein vol et de la voix du sergent chef qui nous donnera les différentes instructions. L'ambiance des Army Men est donc plutôt réussi. Notre guide nous montre ensuite la file d'attente de l'attraction, dans le plus pur style des Army Men. Ainsi nous pouvons apercevoir quelques soldats en plastique vert mesurant environ 1,70m de haut éparpillés aux quatre coins de la file d'attente. Un de ces soldats est en train de soulever une jeep avec un crique, un autre est en position de combat à l'entrée de la file d'attente, etc. Il y également un mirador juste à côté de l'attraction du haut de laquelle un soldat observe les alentours avec ses jumelles. Une grosse partie de la fille d'attente est couverte, la partie la plus sympathique étant celle sous un abris en tôle ondulée ou de nombreux objets militaires sont entreposé. Il y a également une photo location où les visiteurs peuvent se prendre en photo en dessous d'un parachute en plein vol. L'attraction était quasi finie, il ne manquait plus que quelques peintures au sol comme par exemple les étoiles présente en dessous de chaque nacelles. La durée du tour sera de 90 secondes, pour une capacité de 36 personnes. La vitesse de montée et de descente m'a parut plus rapide que ce à quoi je m'attendais, mais ce n'est pas non plus très violent, l'attraction se voulant avant tout familiale. Même s'il s'agit de l'attraction qui m'attire le moins pour le moment, j'ai été dans l'ensemble agréablement surpris.
Nous passons à Slinky Dog Zig Zag Speed (Le Zig Zag Tour), l'attraction inspirée des chenilles de fête foraines aux couleurs du chien Zig Zag. Nous n'avons pas put parcourir la file d'attente, encore en plein travaux, mais nous avons put observer de loin ce qu'elle pouvait donner. Elle est constituée d'une partie non couverte construite à partir de pièces en plastique dans le style des jouets de ferme. Cette file extérieure est bien évidemment en zig zag, référence grossière au personnage qui a inspiré l'attraction... La seconde partie de la file d'attente est la plus réussie, il s'agit d'une reconstitution géante de la boîte originale du chien Zig Zag. Vous avez surement déjà vu l'extérieur de cette file fort bien décorée, mais attendez de voir l'intérieur parée de superbes fresques peintes à la main! L'attraction en elle-même est fort joli, il s'agit d'une reproduction géante de Zig Zag, tournant en rond. Pour info la chenille est 16 000 fois plus grande que le Zig Zag original et est constitué de 34 anneaux, soit deux fois plus que l'original. On retrouve au milieu une sorte de montagne d'os réalisée en mousse, histoire de ne pas blesser les petits malins qui s'amuseraient à mettre leurs mains dessus. La durée de l'attraction sera soit de 75 secondes, soit 90 secondes, selon le nombres plus ou moins élevés de visiteurs. Le principal intérêt de cette attraction résidera dans l'immersion qu'elle procure et non les sensations. Nous ne l'avons pas vu tourné mai il semblerait que cela soit assez doux.
Nous arrivons à la troisième et dernière attraction de Toy Story Playland : RC Racer (RC Racer - Vitesse Maximale). Il s'agit sans aucun doute de l'attraction la plus attendue par les fans car la plus intense. Commençons par la file d'attente extérieure très bien détaillée. Il s'agit d'un circuit de voiture géant formant de multiples virages. Il s'est avéré extrêmement long, les nombreux virages faussant quelque peu le temps d'attente qui est pour le moment estimé à 120 minutes, il faudra donc prendre votre mal en patience! Cette file d'attente est magnifiée par les nombreux grands arbres qui l'entoure, protégeant les visiteurs de la pluie et du soleil. Avant d'entrer dans la file d'attente intérieur nous passons devant une reproduction d'une station service de Dinoco, joli clin d'oeil à une scène du premier Toy Story. La façade de la station était pour le moment encore toute blanche, mais notre guide nous a assuré qu'elle serait par la suite d'écoré d'une superbe fresque. Nous entrons dans le bâtiment principal décorant comme un garage de voiture en plastique. Nous retrouvons ainsi sur les murs des kits de constructions avec des pièces de voiture détachables. Pas beaucoup d'autres décorations pour le moment, mais il y en aura peut-être plus par la suite. Nous arrivons ensuite devant le fameux véhicule télécommandé géant. Il est la parfaite reproduction de la voiture RC du film, à la différence qu'il faut y placer vingt personnes! Il y a ainsi cinq rangées de quatre sièges mis à la disposition des visiteurs. Ces sièges sont de couleurs noire et prune (même si pour moi tout paraissait noir) et ont l'air bien confortables. Le visiteur aura la tête calée par un appui tête en mousse et sera arnaché de toute part! Et c'est vrai que quand on voit de plus prêt ce qu'il l'attend on le comprends tout à fait. La voiture fera ainsi des allers retours sur le circuit en plastique orange (enfin en impression plastique, tout est bien en métal je vous rassure!) en forme de U qui se finit de chaque côté par une pente légèrement inversée, sensations garanties! Il manquait encore deux pièces de chaque côté du circuit qui camoufleront complètement le ride vue de l'extérieur. Car de l'intérieur le rail est bel et bien visible. Pour le côté un peu technique il s'agit d'un ride doté d'une poussée magnétique, il n'y a aucune chaîne tractant le véhicule.
Nous terminons notre visite du land par une photo de groupe devant la statue de Rex, certainement la première photo de visiteurs devant le personnage! Je ne suis pas un grand fan des parcs mais j'adore y retrouver l'ambiance de mes films favoris, et c'est exactement ce que j'ai retrouvé dans Toy Story Playland, un parfait hommage à la saga Toy Story jusque dans les moindres détails. De plus la végétation luxuriante et tous les objets géants nous font vraiment voyager dans une autre monde, ce qui est une grande première pour les Wat Disney Studios! Je suis donc ressorti conquis de cette visite n'ayant qu'une hâte, y retourner le plus vite possible!