15 avril 2013
Interview animateur Stéphane Mangin
Contrairement aux studios d'animation concurrents, les artistes français se font assez rares aux Walt Disney Animation Studios, on peut les compter sur les doigts d'une main... Parmi la nouvelle génération d'animateurs 3D fraîchement débarqués ces dernières années, il y a Stéphane Mangin, jeune animateur français repéré grâce à sa déjà belle expérience dans différents studios d'animation français et londonien. Nous avons eu le plaisir de l'interviewer il y a quelques jours pour en savoir plus sur sa carrière et son travail aux Walt Disney Animation Studios !
INTERVIEW :
Bonjour Stéphane, merci d'avoir accepté cette interview pour Art of Disney.
Stéphane Mangin : Bonjour Antoine, de rien, c'est avec plaisir !
Pas trop dure la vie à Los Angeles (c'est ironique) ?
SM : Et bien si justement ! La vie ici, pour un citadin chevronné, c'est pas l'Amérique. Niveau météo, c'est vrai qu'on a pas a se plaindre, il fait beau tout le temps, mais vraiment tout le temps. La derniere fois qu'il a plu doit dater d'il y a deux mois, et ça a duré vingt minutes !
Par contre ayant vécu à Paris et à Londres pendant une bonne partie de ma vie, je me suis habitué à une faune citadine dense et intéressante, ainsi qu'à utiliser les transports en commun. Ici, il faut s'imaginer habiter dans une banlieue de banlieue (de banlieue). Il n'y a pas à proprement parlé de centre-ville et tout se fait en voiture car les distances sont multipliées par dix par rapport aux villes européennes. Donc il y a peu de gens sur les trottoirs, et il est rare de faire plus de 500m de marche dans une rue intéressante...
Peux-tu nous parler de ton enfance, ce qui t'a amené à l'animation ?
SM : J'ai la chance d'avoir vécu pour la plus grande partie de ma vie à Annecy. Mes parents y vivent encore d'ailleurs. Et c'est bien entendu du festival d'animation qu'est parti mon envie d'être animateur. Tout a commencé grâce à une projection publique du film d'Hayao Miyazaki, Le Château dans le Ciel, quand j'avais 10-12 ans. C'était la première fois que le film était projeté en dehors du Japon, donc en version originale, et sous titré en anglais. Je n'y comprenais clairement rien du tout, mais j'étais quand même transporté dans un autre univers par le film ! Ce serait un de mes plus grand rêve que de bosser pour Ghibli... Si au moins il faisait des films 3D !!!
Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
SM : Tout d'abord, je suis allé à l'école Georges Méliès à Orly, après une tentative ratée pour devenir designer à l'école Bellecour de Lyon. A Méliès, j'ai rencontré mon tout premier directeur d'animation, Michel Rimbault. Il a été interessé pour me prendre en tant qu'animateur junior chez feu le studio Sparx, sur le long métrage sorti directement en vidéo Mickey, Il Etait Deux Fois Noël pour Disney. J'ai eu une chance folle de commencer ma carriere de la sorte ! Ensuite, j'ai bossé pour quelques projets de-ci de-là, et j'ai rejoint assez vite le studio Mac Guff, où j'ai eu la chance de bosser pendant pas mal d'années pour les productions de Pierre Coffin comme Pat et Stanley, les pubs Loto suisse ou Caisse d'Epargne, ainsi que d'animer sous la direction de Patrick Delage, ou de Lionel Gallat sur Moi, Moche et Méchant en tant que lead animateur. Après ce film, j'ai eu la chance de pouvoir traverser la manche pour travailler sur le film John Carter chez Double Negative. Ça a été clairement un énorme changement de style pour moi, de passer du cartoon à de l'animation ultra réaliste, mais c'est le meilleur moyen d'évoluer ! D'ailleurs, j'ai du bien réussir mon coup car je suis passé lead apres avoir travaillé sur la pré-production du film ! Et après ça, j'ai finalement réalisé un vieux rêve de gosse et je suis arrivé aux Walt Disney Animation Studios il y a 18 mois maintenant !
Comment s'est passé ton recrutement pour les Walt Disney Animation Studios ?
SM : Comment dire... En sueur ? Je leur ai envoyé ma bande démo et mon CV à la fin de la production de John Carter, et ils m'ont très vite rappelé pour me proposer un entretien sur Skype. Quel stress ça a été de devoir parler à une douzaine de leads et directeurs d'animtion en même temps, avec une connection internet qui marche à moitié, et essayer de différencier la personne qui me parlait des autres dans la bouillie de pixels que formait mon écran... J'en suis sorti trempé de sueur, et déprimé car j'étais certain d'avoir raté mon coup. Et ben non !
Quel est ton animateur préféré (Disney ou autre) ? Et pourquoi ?
SM : Je pourrai dire Glen Keane, Eric Goldberg ou Chuck Jones comme tout le monde mais pour être franc, en ce moment je suis émerveillé par chaque plan d'un des leads ici a Disney. Il s'appelle Tony Smeed. Et il est ce genre d'animateur qui te fais savoir que tu es a Disney, et que ça ne rigole plus ici. Vous vous rappelez le plan dans Raiponce avec Flint attaché à un fateuil et subissant un interrogatoire de Raiponce, tournant autour de lui, arme d'une poele? Et ben voila, c'est lui, entre autres... Un monstre, et d'une gentillesse choquante en plus.
Qu'as-tu animé sur Les Mondes de Ralph ? Quels personnages, quelles scènes ?
SM : Sur Ralph, j'ai a peu près animé tout les personnages... Ce qui était plutôt génial, mais en même temps assez stressant car je devais sauter d'un style d'animation à un autre à chaque plans.
La petite anecdote veut que j'ai été le premier animateur à me faire la main sur King Candy. Je me suis mis à faire une animation super cartoon et les leads du film ont adoré ! Ils ont voulu le montrer directement à John Lasseter (il supervise tout les projets ici) et voila ! Le personnage a pris pas mal de mon style grâce a lui ! Le plan se passe pendant la séquence de l'interrogatoire quand Ralph est prisonnier dans un cupcake, le moment où King Candy s'excite tout seul.
Quel est ton meilleur souvenir sur cette production ?
SM : Mon meilleur souvenir sur la production de Les Mondes de Ralph a été assez rapide à se montrer ! Dès le premier jour, on vous emmène faire le tour des locaux, et c'est grand, très grand. Mais pendant ma visite, un autre animateur m'a convié à ma toute première "dailies" (session durant laquelle on montre ses animations au réalisateur, accompagné des superviseurs de l'animation). Je le suis jusqu'à la salle de cinéma, m'installe à peu près au milieu de la salle, et quelques minutes après j'entends une grosse voix dans mon dos qui se marrait avec quelques autres... Je me retourne et là je me retrouve assis un siège devant John Lasseter, avec à sa gauche le réalisateur de Les Mondes de Ralph Rich Moore et à sa droite la légende de l'animation Eric Goldberg. Je venais juste de me transformer en flaque d'eau dans mon siege... Mon dieu c'est dans ces moments que je me rends compte de la chance infinie que j'ai d'avoir été pris chez Disney !
Un autre super souvenir a été après la production. Je suis allé voir le film au El Capitan Theatre, la fameuse salle de cinéma Disney sur Hollywood Boulevard. J'ai été émerveillé de voir tous les gamins et une bonne partie des adultes aussi (il y a un culte de Disney à LA, avec un club de fan énorme) commencer à chanter sur une des chansons du film, avec Ralph et Vanellope dansant sur la scène, éclairage et fumée partout, alors que le film venait tout juste de sortir ! Le show à l'américaine quoi...
Les temps de production sont très courts aux WDAS, le rythme a t'il été difficile à tenir ? Quelles sont les différences par rapport aux studios français ?
SM : Le rythme est vraiment difficile à tenir ici, mais ils prennent vraiment soin des gens. Massage, bureaux ou box de travail personnalisables, et une vie de studio plutôt importante avec café gratuit, concerts privés, projections de films, et des personnalités de l'animation venant faire des interventions comme Katsuhiro Otomo ou autres...
Et la mentalité de travail est vraiment différente de la France: ici, tout est "awesome", tout le monde va de l'avant et ne se plaint pas du labeur. Ce sont de gros travailleurs aux US. C'est assez perturbant en tant que bon Francais de voir autant de positivisme ! Mais on s'y fait plus vite qu'on le croit... Et surtout, grosse différence ici par rapport a la France, les heures supplémentaires sont payées !
As-tu un ou des mentors aux studios ?
SM : Non, mais chacun est l'inspiration de l'autre ici. On a pour habitude de regarder chaque plan et apprécier le travail... Et il y a tellement de génies ici que chaque jour tu reçois une bonne baffe et tu te promets que tu feras mieux sur ton prochain plan !
Travailles-tu sur des projets personnels en dehors des studios ? Peux-tu nous en dire deux mots ?
SM : Pas le temps, les productions s'enchainent de plus en plus vite ici, et je ne compte plus mes heures passées au boulot ! Et il fait si beau dehors, à quoi ça sert de s'enfermer chez soi après le travail.
Sur quoi travailles-tu en ce moment aux studios ?
SM : Je travaille sur le prochain film de Chris Buck, La Reine des Neiges. Je ne pense pas avoir le droit d'en dire plus par contre désolé !
Pourrais-tu nous décrire en détail une journée de travail type d'un animateur aux studios ?
SM : La journée type commence par le bar à céréales gratuites à 9h du matin. On ingurgite son petit déjeuner en lisant ses mails et ensuite au boulot. Normalement, vous avez deux fois dans la journée des sessions avec les superviseurs où vous pouvez montrer votre boulot, et par la suite dans l'après midi, une session avec le ou les réalisateurs pour leur montrer notre blocking (moment de l'animation où les poses sont mises en place, sans les animations intermediaires) ou pour approuver nos plans. Rien de bien spécial, à part si vous voulez prendre un massage, des cours de fitness ou jouer au billard ou même participer à des cours de sculpture etc. Disney traite vraiment bien ses employés généralement.
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants et aux jeunes diplômés en animation pour bien débuter leur carrière ?
SM : Je dirais qu'il ne faut jamais se démotiver. Il y a beaucoup de gens sur le marché, donc il faut réussir à se détacher des autres et toujours essayer d'apporter quelques chose de neuf, quelque soit l'animation que vous faites ! Et si vous avez le temps entre deux productions ou deux exercices, exercez vous sur une bonne scène d'acting. C'est ce que les studios regardent le plus généralement...
Pour exemple, mes amis à Pixar m'ont parlé d'une animatrice qui travaillait en VFX chez MPC à Londres. Elle a envoyé sa bande démo à Pixar avec en très grande partie des animations de quadrupèdes ou des créatures de toutes sortes. Mais au milieu de tout ça, elle s'était exercée sur un petit acting personnel. Une scène entre une jeune fille et une vieille personne... Très simple, peu d'animation, mais l'intention était juste et précise. Et voila, maintenant elle vit à San Francisco !
Dernière chose, et j'en ai fait les frais au début de ma carrière... Et un peu au milieu... Ouais bon et depuis pas trop longtemps aussi ! C'est d'essayer de toujours rester humble, de travailler en équipe, et d'être toujours flexible quant à votre animation. C'est difficile de refaire un plan quand le réalisateur ou le client vous le demande, c'est vrai, mais c'est aussi une grosse part de notre métier que de mettre en scène la vision des autres. Et si vous pouvez le faire au mieux, sans rechigner à la tâche, c'est la meilleure formule pour réussir votre carriere !
Merci Stéphane pour le temps que tu nous a consacré et bon courage pour la suite de ta carrière !
SM : Merci pour cette interview ! Bonne continuation !
05 avril 2013
Les Mondes de Ralph
52ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, Wreck-it Ralph (Les Mondes de Ralph) est réalisé par Rich Moore. Avec Raiponce sorti en 2010, les studios Disney tenaient enfin leur premier vrai succès 3-D, après plusieurs années d'errance entre échecs (Chicken Little, Bienvenue chez les Robinson) et succès d'estime (Volt, Star Malgré Lui). Pour autant, les Walt Disney Animation Studios doivent encore confirmer leur retour sur le podium des meilleurs studios d'animation au monde. C'est dans ce contexte que débarque Les Mondes de Ralph, premier film Disney se déroulant dans le monde du jeu vidéo.
Rich Moore (réalisateur), Clark Spencer (producteur) - Mike Gabriel (directeur artistique) - Lorelay Bove (concept artist)
Diplômé du programme d’animation de personnages du California Institute of the Arts (CalArts), Rich Moore a débuté comme dessinateur et scénariste pour la série animée Mighty Mouse – The New Adventures. Il a ensuite été l’un des trois réalisateurs des débuts des Simpson, réalisant de nombreux épisodes de la série durant les cinq premières saisons, dont celui intitulé Tu ne Déroberas Point, couronné par un Emmy Award. Il a par la suite travaillé sur la deuxième série animée de Gracie Films, Profession : Critique, comme réalisateur superviseur. Rich Moore a ensuite retrouvé deux autres anciens étudiants de CalArts, Gregg Vanzo et Claudia Katz, chez Rough Draft Studios, Inc., où il a supervisé le développement créatif et la production de la série de Matt Groening Futurama. En tant que superviseur et réalisateur de Futurama, Rich Moore a reçu le Reuben Award 1999 de la meilleure animation télévisée décerné par la National Cartoonists Society, la Hugo Gold Plaque 2001 dans la catégorie animation remise par la World Science Fiction Society, et l’Emmy Award 2002 du meilleur programme d’animation pour l’épisode Tout se Termine Bien à Roswell. Rich Moore a été par ailleurs réalisateur ou réalisateur superviseur du court métrage d’animation Warner Bros sorti en salles Duck Dodgers – Attack of the Drones, du pilote diffusé en prime time sur CBS Vinyl Café, et de Drawn Together pour Comedy Central, Spy vs. Spy pour Mad TV et Sit Down, Shut Up pour Fox.
La production de Les Mondes de Ralph fut mise entre les mains de Clark Spencer. Diplômé d'Havard, Clark Spencer arrive chez Disney en 1990, au poste de chargé du développement senior au département finances et planification. Il a par la suite été promu manager de la planification du studio en août 1991, puis directeur de la planification et des finances en septembre 1992. En 1993, il rejoint les Walt Disney Animation Studios en tant que directeur de la planification et a été rapidement promu vice-président de la planification et des finances. En 1998, il déménage en Floride pour diriger le studio d'Orlando. À peine six mois plus tard, Clark Spencer passe producteur sur Lilo & Stitch. De retour en Californie en 2002, il devient producteur exécutif sur Bienvenue chez les Robinson, puis producteur sur Volt, Star Malgré Lui et Winnie l'Ourson.
La génèse de Les Mondes de Ralph remonte au début des années 2000, lorsque l'animateur Sam Levine commence à travailler sur un projet nommé Joe Jump. L'histoire était la suivante : un héros de jeu vidéo 8 bits se voit contraint de sauter de jeux en jeux d'une salle d'arcade après avoir vu son jeu débranché. Devenu directeur créatif des Walt Disney Animation Studios en 2006, John Lasseter décida de suspendre le projet, préférant se concentrer sur d'autres films. En 2008, Rich Moore débarque au studio avec un projet de film sous le bras : un beau matin un homme se réveille en n'ayant plus du tout envie de faire le même boulot qu'il fait depuis trente ans, pensant qu'il vaut bien mieux. Ni une ni deux, John Lasseter ressort Joe Jump des placards, persuadé que l'idée de Rich Moore serait parfaite fusionnée au monde du jeu vidéo. Les Mondes de Ralph était né !
Pour aider à la création du monde de Sugar Rush, l'artiste Brittney Lee a créé certain décors avec de vraies friandises.
À l'ère du tout numérique, les animateurs ne sont plus autant mise en avant qu'à l'époque des films d'animation 2-D. En effet, autrefois un animateur s'occupait généralement d'un ou deux personnages, il finalisait son design et son caractère. Aujourd'hui, l'animateur 3-D est en charge d'animer un plan tout entier, s'occupant de l'animation de tous les personnages présents à l'écran. Même s'il est encore la plupart du temps animateur d'un personnage en particulier, sur lequel il est formé, il n'a plus la mêm influence sur son aspect et son caractère qu'auparavant. De ce fait, les nouvelles "stars" du studio sont désormais les concept artist et autres directeurs artistiques, qui sont en charge du design des décors et des personnages. Pour Les Mondes de Ralph, des artistes comme Lorelay Bove et Brittney Lee ont eu une grande influence sur l'aspect visuel du film, en collaboration avec les directeurs artistiques Ian Gooding et Mike Gabriel. On peut également citer le travail de Bill Schwab, Dan Cooper, Ricardo F. Delgado ou bien encore Victoria Ying. Brittney Lee et Lorelay Bove se sont penché en particulier sur le monde du jeu Sugar Rush. Brittney Lee a ainsi réalisé de magnifiques maquettes de Sugar Rush entièrement confectionnées à partir de friandises ! Lorelay Bove s'est quant à elle concentrée sur le design des personnages et de l'architecture. Elle fut pour cela grandement infulencée par le style de l'architecte espagnole Antoni Gaudi, mondialement connu pour avoir crée des édifices organiques et colorés, dont la fameuse Sagrada Familia de Barcelone.
Pour la création du jeu Hero's Duty, il avait tout d'abord été convenu de placer l'action sur une planète rocheuse désertique. Jugé trop cliché, le monde du jeu devint finalement une planète artificielle, construite avec des angles, des tranchants ; un lieu agressif et chaotique. La forme de référence pour l’esthétique de ce monde est le triangle. On le retrouve dans le design de l’environnement comme chez les personnages. L’intégration complète de la forme triangulaire contribue à la perception de ce monde comme un lieu dangereux, acéré. Pour donner un côté réaliste et crédible aux scènes se passant dans le jeu, une équipe des studios est parti à la base de l’Air Force d’Edwards, au Nord de Los Angeles. Ils ont ainsi pu intégrer divers aspects d’une véritable opération militaire dans l’esthétique et l’ambiance de Hero’s Duty. Le film de Steven Spielberg Il Faut Sauver le Soldat Ryan a également été d'une aide précieuse pour la gestion des caméras.
Pour la création du jeu Fix-It Felix Jr, les artistes ont envisagé le design global comme ils l’auraient fait pour n’importe quel film : en commençant par des recherches approfondies. L’équipe s’est ainsi rendue au siège social de plusieurs sociétés de jeux vidéo, interrogeant en long, en large et en travers des concepteurs de jeux des années 80 sur leur manière de faire. Et ils ont joué, joué encore, à des tas de jeux, notamment des classiques dans l’esprit de Fix-It Felix Jr. Le maître mot pour le style visuel du jeu était simplicité. Étant un jeu datant de 1982, le pixel en fut l'inspiration principale. Ainsi, les bâtiments y sont très carrés, les personnages se déplacent de manière très saccadée, tout les effets sont aussi pixellisés, comme dans un jeu 8 bits.
Les animateurs du film - L'animation des personnages est réalisée sur une version de travail dénuée de tout artifice
Comme souvent, la création des personnages de Les Mondes de Ralph a pris du temps et est passée par de nombreuses évolutions. Les toutes premières esquisses de Ralph-la-Casse le représentaient en troll. Il devint par la suite un ogre, puis un homme des cavernes. Jugé trop antipathique (et surement trop proche du célèbre Donkey Kong dont il est inpsiré), il fut décidé de le transformer en humain. Le costume de Ralph a également beaucoup évolué. Alors que Félix et les habitants de Niceland représentent la société, la civilisation, Ralph tranche avec eux. Au début, il ne portait qu’une chemise rouge et un short, avant d'être habillé d'une chemise à carreaux. Le but était d'en faire une sorte d’homme des montagnes. L’équipe a ensuite décidé de donner une touche de couleur en plus, c’est ainsi que Ralph a été vêtu d’un tricot de corps bleu-vert que l’on aperçoit par l’encolure. Ralph est doté de bras et de mains immenses afin de représenter sa force, ce qui se révéla être un gros défi pour l'équipe d'animateurs en charge du personnage. En effet, chaque fois que Ralph bougeait, ses mains heurtaient quelque chose ou quelqu’un !
Contrairement à Ralph, le design de Felix Fixe fut assez vite trouvé. Rich Moore avait une idée claire du caractère du personnage : il devait être drôle et adoré de tous, un mix entre Steve Carell dans 40 Ans, Toujours Puceau et Mario. Les dessins de l'artiste Leo Matsuda ont été d'une grande aide pour définir le design du personnage. Il le voyait comme quelqu'un d'assez simple, naïf et pure, comme un garçon de ferme. Cette simplicité se reflète dans ses accessoires basiques : une casquette, une ceinture à outils et des chaussures de chantier. Au départ Felix devait suivre Ralph durant toute l'aventure, mais c'était sans compter sur sa romance avec le Sergent Calhoun. Le personnage fut alors quelque peu vieillit pour donner plus de crédibilité à son histoire avec le sergent.
Le style visuel de Vanellope von Schweetz a quant à lui été assez difficile à mettre au point. Mike Gabriel et son équipe ont réalisé des milliers de dessins avant de trouver ce qu'ils cherchaient. Finalement ce sont deux petites filles qui les ont aidés à trouver le design final. Une fillette de l'église de Mike Gabriel avait de mignonnes petites oreilles. Il a également vu des photos de la fille d’un collègue, qui portait ses cheveux coiffés en arrière avec des mèches retombant devant. C’était parfait. Pour sa tenue, ils choisirent une petite jupe marron faite de papiers de bonbons. Quand Rich Moore l’a vue, il leur a dit de lui mettre un sweat-shirt à capuche, pour qu’elle ait un petit côté « street kid ». Ça a été la touche finale.
Avant d'être la guerrière sexy que l'on connaît, le Sergent Calhoun était en réalité un homme ! C'est le scénariste Phil Johnston qui proposa à Rich Moore d'en faire une femme et de lui créer une romance avec Felix Fixe. Pour son design, les artistes ont gardé en tête qu'il s'agissait d'une femme déambulant au milieu d'un jeu très violent, elle devait donc paraître forte, intimidante, mais également attirante. L'artiste Kevin Nelson a eu une grande influence sur l'aspect général du personnage. Il créa également le hover-board sur lequel elle se déplace durant le film. Lorsque l'actrice Jane Lynch fut choisi pour doubler le personnage, Glen Keane réalisa de nouvelles esquisses s'inspirant de l'actrice, donnant au Sergent Calhoun sa chevelure blonde et son air dominateur.
Les voix : John C. Reilly (Ralph) - Jane Lynch (Sergent Calhoun) - Jack McBrayer (Felix) et Sarah Silverman (Vanellope)
D'un point de vu technologique, Les Mondes de Ralph innove sur de nombeux points. La plus belle avancée est certainement l'amélioration de la gestion de la lumière sur les surfaces. L’ingénieur principal de chez Disney, Brent Burley, est revenu aux bases scientifiques de l’interaction de la lumière avec les matériaux réels pour mettre au point un algorithme entièrement nouveau, qui décrit avec précision une grande variété d’objets que l’on peut observer tous les jours dans le monde réel. Intitulée BRDF, cette nouvelle technologie très ambitieuse a ouvert toutes sortes de possibilités. Avec l'ancien système de shaders, il fallait tricher pour obtenir un aspect visuel crédible. Avec cette nouvelle approche, on obtient un aspect visuel bien plus réaliste dans la manière dont la lumière balaye une surface et dont elle se réfléchit. Cette technologie a notamment permis de rendre plus réaliste les centaines de textures de friandises présentes dans le monde de Sugar Rush (bonbons, chocolat, beignets, etc.)
Pour contribuer à différencier les mondes, la bande originale de Les Mondes de Ralph est très variée. Elle mêle entre autres des artistes aussi inattendus que la sensation pop Rihanna ou l’emblématique Kool & the Gang. Le compositeur classique Henry Jackman (à qui l'on doit déjà la bande originale de Winnie l'Ourson) a signé la musique originale, et l’on peut aussi entendre la musique originale de l’artiste couronné aux Grammy Awards Skrillex, ainsi que le phénomène de la pop japonaise AKB48, Owl City (Fireflies, Good Time) et Buckner & Garcia (Pac Man Fever, classé au top 10 en 1982).
Le casting vocal de la version originale est très bien fourni. L'acteur John C. Reilly prête sa voix à Ralph-la-Casse. L’actrice couronnée aux Emmy Awards Sarah Silverman (The Sarah Silverman Program, Take this Waltz) prête sa voix à Vanellope von Schweetz ; Jack McBrayer (nommé à l’Emmy pour 30 Rock, Moi, Député, the To-do List) à Félix Fixe et Jane Lynch (un Emmy et un Golden Globe pour Glee) au Sergent Calhoun. En règle générale chaque acteur enregistre son texte seul, avant que les voix ne soient réuni dans le film. Pour obtenir plus de spontanéité dans l’interprétation des comédiens, Rich Moore a souhaité que l'enregistrement des voix se fasse en duo. Ils peuvent ainsi se regarder droit dans les yeux, agir et réagir pendant l'enregistrement. De ces moment sont nés de véritables pépites.
Les Mondes de Ralph est reparti grand vainqueur de la 40ème cérémonie des Annie Wards avec cinq récompenses.
Les Mondes de Ralph est sorti le 2 novembre 2012 aux États-Unis et le 5 décembre 2012 en France. Le film fut un beau succès outre Atlantique avec 188M$ de recettes, bien au dessus de la concurrence directe (Les Cinq Légendes de Dreamworks). En France ce fut étrangement l'inverse, Les Mondes de Ralph attira 1,6 millions de spectateurs, alors que Les Cinq Légendes attira 2,8 millions de spectateurs. L'univers des jeux vidéo n'a apparement pas séduit le public français... Qu'importe, Les Mondes de Ralph rafla tout de même quelques belles récompenses. Nominé pour l'Oscar du meilleur film d'animation (remporté par Rebelle), le film gagna notamment cinq Annie Awards, cérémonie récompensant les meilleures productions animées de l'année : meilleur film d'animation, meilleur réalisateur pour Rich Moore, meilleur musique, meilleure doublage pour Alan Tudyk (sa Surcrerie) et enfin meilleur scénario pour Phil Johnston et Jennifer Lee.
Recherches de Lorelay Bove :
Recherches d'Helen Chen :
Recherches de Dan Cooper :
Recherches graphiques de Bill Schwab :
Recherches de Daniel Arriaga :
Recherches de Jin Kim :
Recherches de Glen Keane :
Recherches d'Andy Harkness :
Recherche de Mike Gabriel :
Recherches de Ryan Lang :
01 avril 2013
Là-Haut
Recherches graphiques de Daniel Arriaga :
Recherches graphiques de Don Shank :
Recherches graphiques de Sandeep Menon :
28 mars 2013
Interview Phil Johnston
À l'occasion de la sortie de Les Mondes de Ralph en vidéo le 5 avril 2013, Disney France nous propose une interview du scénariste Phil Johnston :
Quelle a été la première étape de l’écriture du scénario des Mondes de Ralph ?
Pour ce film, le réalisateur Rich Moore et moi-même avons travaillé seuls pendant plusieurs mois afin de développer l’histoire que nous voulions raconter. Avant tout, il a fallu que nous choisissions les personnages du film. Nous avions une idée générale de l’intrigue, mais toute histoire commence d’abord par ses personnages. Qui sont-ils ? Quel sera leur rôle dans le film ? Que désirent-ils ? Quels obstacles doivent-ils surmonter ?
Quelle était l’idée de départ pour le film ?
Initialement, Félix était le personnage principal, puis nous avons réalisé que Ralph était plus intéressant. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à réfléchir à la manière de le mettre dans des situations difficiles, mais drôles et intéressantes. Il fallait que nous lui inventions des obstacles à surmonter et des combats à mener.
Que ressent-on lorsqu’on voit son travail prendre vie à l’écran ?
C’est formidable ! Je suis époustouflé à chaque fois que je regarde le film. Son univers est varié et complexe, il est fait de tellement de détails auxquels je n’avais pas pensé que je découvre quelque chose de nouveau à chaque fois que je le vois. C’est fabuleux !
Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
J’ai commencé à travailler sur Les Mondes de Ralph il y a environ quatre ans, lorsque j’ai rencontré Rich Moore, le réalisateur du film. Nous nous sommes tout de suite bien entendus, nous partageons la même sensibilité. Il ne nous a pas fallu longtemps pour nous mettre à rigoler bêtement ensemble, comme deux gamins qui auraient lâché une caisse à l’église ! J’ai adoré l’idée sur laquelle repose cette histoire et dès que nous avons commencé à créer les personnages, j’ai su que ce film allait être très spécial.
Pourquoi avoir choisi d’écrire sur l’univers des jeux vidéo et des salles d’arcade ?
L’idée initiale de Les Mondes de Ralph a jailli de cette question : et si un personnage de jeu vidéo quittait son univers pour aller explorer d’autres mondes ? Tout est parti de là. Nous avons ensuite imaginé l’histoire d’un personnage de jeu vidéo démodé qui se sent dépassé ; il traverse une crise existentielle et s’interroge sur son rôle dans le monde. Les jeux vidéo ont énormément évolué au cours des 30 dernières années, cette comparaison tombait donc à point nommé. L’univers des jeux vidéo constituait le décor idéal pour ce personnage qui se sent dépassé par le monde moderne.
L’histoire a-t-elle beaucoup changé au cours de la production ?
Elle a évolué, elle s’est développée et s’est condensée. Cependant, l’histoire de base d’un méchant qui apprend à s’aimer est restée inchangée, cela nous a permis de tenter plein de choses différentes, passionnantes et délirantes. Certaines scènes ont subi un changement radical, des personnages y ont été ajoutés ou retirés (mais ont parfois été réintroduits). Ce film a subi tant de révisions au cours de ses quatre années de production qu’il est difficile de se souvenir de tout.
Comment avez-vous intégré les personnages des jeux d’arcade classiques dans l’histoire ?
Au début, nous ne savions pas quels personnages emblématiques des jeux d’arcade nous allions pouvoir intégrer à l’histoire. Nous avons donc créé nos propres personnages, ceux que nous allions suivre dans leurs aventures. Nous savions que nous pourrions écrire leur histoire car c’était nous qui les avions imaginés, mais nous avions également plein d’idées pour les autres personnages. Nous nous disions que ce serait vraiment cool si Pacman, Q*bert, Frogger ou Zangief apparaissaient dans le film.
Avez-vous pu intégrer tous les personnages que vous vouliez ?
Ça n’aurait pas été la fin du monde si certains personnages emblématiques avaient manqué, parce que nous avons des personnages principaux que nous aimons et dont les aventures nous passionnent. Cela dit, nous voulions absolument que Q*bert, Tapper, Clyde le fantôme et Zangief apparaissent dans le film.
Les jeux d’arcade ont-ils une signification particulière pour vous ?
Enfant, j’allais au cinéma au Valley Fair Mall. Ma mère me donnait un dollar et cela me permettait de jouer pendant une heure en attendant le début du film. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’étais excité comme une puce à l’idée d’aller à la salle d’arcade, il y en avait partout aux États-Unis. C’est triste de penser qu’aujourd’hui il n’y en a presque plus.
Quels jeux d’arcade aviez-vous le plus envie de porter à l’écran dans Les Mondes de Ralph ?
Je n’ai jamais été très doué à Q*bert mais j’en garde de très bons souvenirs. Q*bert est drôle, étrange et ridicule, c’est pourquoi le fait qu’il apparaisse dans le film est fantastique. Enfant, je jouais tout le temps à Street Fighter, je suis donc ravi que nous ayons pu intégrer Zangief à l’histoire. J’aime tout dans ce personnage, de son large torse velu à son minuscule slip de catcheur. Je suis un fan inconditionnel de Zangief !
Les personnages des Mondes de Ralph sont doublés par des acteurs comiques de talent dans la version originale, notamment John C. Reilly (Ralph), Jack McBrayer (Félix), Sarah Silverman (Vanellope von Schweetz) et Jane Lynch (le sergent Calhoun). Dans quelle mesure ces acteurs ont-ils influencé leurs personnages ?
Un bon acteur apporte à son personnage une profondeur, une force vitale qu’on n’imaginait pas, mais nous avons eu beaucoup de chance car Jack McBrayer, Sarah Silverman et Jane Lynch ont été présents dès la première lecture. John C. Reilly a également pris part au projet très tôt, ça a été une véritable chance. Il n’y a rien de tel que de travailler avec des acteurs comiques de leur trempe. Cela apporte énormément au film car ils peuvent nous donner leur avis.
Quand les bons mots invraisemblables et hilarants du sergent Calhoun ont-ils trouvé leur place dans le film ?
Le sergent Calhoun a toujours eu ces expressions étranges et bourrues issus de son univers et de son jeu. À l’origine, l’une d’elles se démarquait vraiment des autres, elle a beaucoup plu à Ed Catmull, le codirecteur du studio. Il nous a demandé d’où ça venait et comment nous en avions eu l’idée, puis il nous a demandé d’en inventer d’autres. Après ça, j’ai revu la totalité du scénario et inventé cinq ou six « Calhounismes » différents pour chacune de ses interventions.
Quelle est votre expression préférée ?
C’est sans doute sa première réplique, il est question de « faire pipi dans son pantalon de grand garçon ». La manière dont Jane le dit est désopilante. Je trouve hilarant le fait que Calhoun, cette militaire endurcie, cette dure à cuire, dise « faire pipi » !
Quel a été le tournant de votre carrière ?
Le premier film que j’ai écrit s’intitulait Bienvenue à Cedar Rapids. Réalisé par Miguel Arteta, il est sorti alors que je commençais à travailler sur le scénario de Les Mondes de Ralph. Avant ça, j’avais écrit quelques scénarios que Rich Moore doit connaître, notamment pour un téléfilm réalisé en 2009 et un film qui n’a pas encore été produit. La route a donc été longue et sinueuse !
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes scénaristes qui tentent leur chance à Hollywood ?
Le meilleur conseil que je puisse leur donner, c’est de ne jamais arrêter d’écrire. Le second, c’est de se forger une carapace, car devenir scénariste peut être difficile, et la première version n’est jamais la bonne. On est constamment en train de réécrire certains passages, et il faut être prêt à tirer un trait sur ses scènes favorites pour le bien de l’histoire.
23 mars 2013
Silly Symphonies
Les Silly Symphonies (ou parfois appelés Symphonies Folâtres en français) sont une série de cartoons produits par les studios Disney de 1929 à 1939. Durant cette décennie, ces cartoons seront le terrain d'entraînement favori de Walt Disney et de son équipe pour tester toute une série d'innovations : la couleur, le design réaliste et l'animation d'humains, la caméra multiplane, etc. Contrairement aux autres séries des studios, les Silly Symphonies ne comportent pas de héros principaux et accordent une place très importante à la musique.
De gauche à droite : Le compositeur Carl W. Stalling - La Danse Macabre (1929) - Printemps (1929)
La création des Silly Symphonies revient à Carl W. Stalling, le premier compositeur ayant collaboré avec Walt Disney. Les deux hommes se connaissaient déjà depuis quelques années, ils avaient notamment travaillé ensemble sur un cartoon de la série Laugh-o-Grams (qui à l'époque étaient muets certes, mais on composait souvent une partition qui était ensuite jouée en direct lors de la diffusion du cartoon dans les salles de cinéma). En 1928, Stalling fut embauché par Disney pour composer les musiques des deux premiers cartoons de Mickey Mouse, Plane Crazy et The Gallopin' Gaucho. Quelques mois plus tard, alors que le parlant a fait son apparition dans le monde de l'animation avec Steamboat Willie, Walt Disney le convoque à nouveau. Stalling viendra avec un concept inédit dans ses cartons : combiner danse comique et musique classique dans un cartoon macabre. Walt est séduit par l'idée et va même plus loin en imaginant une nouvelle série de cartoons qui mettrait en scènes des personnages inédits qui se renouvelleraient continuellement.
La première de La Danse Macabre, le tout premier cartoon de la série des Silly Syphonies, se déroule en juin 1929 au Carthay Circle Theater de Los Angeles, en avant-programme du film de Murnau Les Quatres Diables. L'essai s'avérera concluant, il faut dire que les deux programmes étaient faits pour aller ensemble ! La société Columbia Pictures décide alors de produire la série. Cependant, les exploitants de salle étaient eux bien plus réticents, préférant de loin diffuser des cartoons de Mickey Mouse. Ainsi, pour ne pas désappointer les exploitants (et le public), il fut très vite décidé de placer en introduction de chaque cartoon un "Mickey Mouse presents a Walt Disney Silly Symphony", phrase que l'on retrouvera au début de chaque cartoon de la série durant de nombreuses années.
De g. à d. : Des Arbres et des Fleurs (1932) - L'Atelier du Père Noël (1932) - Les Enfants des Bois (1932)
Les Silly Symphonies eurent très vite bonne réputation, on leur reconnaissait de grandes qualités techniques et artistiques. En synchronisant parfaitement les mouvements des personnages avec la musique, Walt Disney avait crée une nouvelle étape dans la manière de réaliser un cartoon "moderne". Et ce n'était que la première d'une longue liste ! En perpétuelle recherche de nouveauté, Walt Disney découvre en 1932 une nouvelle version du procédé technicolor, améliorée par Herbert Kalmus. Depuis 1915, le technicolor proposait un système de couleurs via deux teintes : le rouge et le vert. Onéreux et au résultat pas franchement convaincant, cette première version eu tout de même son petit succès à Hollywood, sans pour autant convaincre Walt Disney. La version que met au point Herbert Kalmus est bien plus intéressante. Composée cette fois-ci de trois couleurs (le rouge, le vert et le bleu), elle permet enfin de restituer à l'écran toute la palette de couleurs que nous connaissons. Après une projection test, Walt Disney est emballé par le procédé et négocie avec la société Technicolor une exclusivité de trois ans pour l'exploitation du procédé dans un cartoon.
Des Arbres et des Fleurs sera le tout premier cartoon a en bénéficier. En manque de reconnaissance publique face à un Mickey Mouse toujours plus populaire, la couleur était un parfaite outils pour redorer le blason des Silly Symphonies. Le résultat s'avérera magnifique, la couleurs apportant un réel plus au cartoon. Pour l'anecdote, Des Arbres et des Fleurs avait tout d'abord été réalisé presque entièrement en noir et blanc avant d'être totalement recréé en couleurs. Il fallut ainsi repeindre tout les décors et tout les celluloïds ! Des Arbres et des Fleurs remporta un Oscar en 1932 en récompense de ses innovations techniques. C'était la premier fois qu'un cartoon remportait cette illustre prix. Le premier d'une longue liste pour les Walt Disney Animation Studios !
De g. à d. : Les Trois Petits Cochons (1933) - Une Petite Poule Avisée (1934) - La Déesse du Printemps (1934)
Le temps passant, l'apparition de la couleur ne suffit plus à séduire le public. Walt Disney l'a bien compris et travaille d'arrache pied avec son équipe pour améliorer la qualité des scénarios, des nouveaux personnages et des techniques d'animation. Le meilleur exemple de cette évolution est le cartoon Les Trois Petits Cochons, sorti en 1933. Doté de trois personnages charismatiques mais foncièrement identiques, ils se distinguent pourtant les uns des autres par leurs caractères très différents. L'aimation est également de bien meilleure qualité. Fred Moore et Dick Lundy font des merveilles avec les trois petits cochons, tandis que de Norman Ferguson donne au loup un côté à la fois extrêmement comique mais aussi menacant. Le cartoon se distingue également par sa bande son, dont l'inoubliable chanson Qui a Peur du Grand Méchant Loup ? composée par Frank Churchill. Ce morceau fut le véritable premier succès musical du studio. Les Trois Petits Cochons reçu l'Oscar du Meilleur Court-Métrage en 1933, le second après Des Arbres est des Fleurs gagné l'année précédente. Fort de ce succès, le cartoon eu droit à trois suites (une premier pour le studio) : Le Grand Méchant Loup (1934), Les Trois Petits Loups (1936) et Le Cochon Pratique (1939).
À partir de 1934, et le début de la production de Blanche Neige et les Sept Nains, les Silly Symphonies deviennent un grand laboratoire, permettant de tester les différentes techniques qui seront exploités dans le film. Les animateurs ont désormais la possibilité (voir l'obligation) d'assister à des courts d'anatomie, on fait venir des animaux au studio afin d'étudier leurs mouvements et améliorer l'animation des personnages, etc. L'animation d'humains est encore, en 1934, un défi à relever. Il est pourtant indispensable pour faire du personnage de Blanche Neige une héroïne inoubliable. Les animateurs s'entaînent ainsi sur le cartoon La Déesse du Printemps. On est encore loin de la qualité d'animation de Blanche Neige mais les artistes sont sur la bonne voie.
De g. à d. : Elmer l'Eléphant (1936) - Hiawatha, le Petit Indien (1937) - Le Vieux Moulin (1937)
En dehors de l'animation, les effets spéciaux ont également droit à une batterie de test dans les Silly Symphonies. Les ombres sont ainsi testées avec plusieurs techniques différentes selon le cartoon, avant de trouver la plus adéquate. La pluie, les effets de fumée ou bien encore de reflets sont également étudié sous tous les angles. En 1937, le cartoon Le Vieux Moulin réunit toutes ces innovations. Mais c'est surtout le premier cartoon à utiliser la toute dernière invention des studios : la caméra muliplane. Cette nouvelle génération de caméra, inventé par Bill Garity, permet de donner une impression de profondeur encore jamais vu en animation, grâce à l'utilisation ingénieuse de décors peints sur des plaques de verre placées plus ou moins loin de la caméra. Alliée aux décors, effets spéciaux et animations très réalistes, cela donne une oeuvre inoubliable, récompensée par l'Oscar du Meilleur Court Métrage en 1937.
Après la sortie de Blanche Neige et les Sept Nains,, la réalisation de nouveaux Silly Symphonies commence à s'éssouffler. Les raisons sont multiples. Tout d'abord, grâce à son nouveau contrat avec la RKO, Walt Disney n'a plus l'obligation de sortir un nombre défini de cartoon de cette série. Même si le nombre de cartoons à produire reste identique, il est désormais libre de choisir quelle série mettre plus en avant. Ensuite, les animateurs sont désormais très occupés avec la réalisation de plusieurs long métrages d'animation. Enfin, depuis sa création, la série des Silly Symphonies a vu naître d'autres séries centrées sur des personnages emblématiques (Donald Duck, Pluto, Dingo) au nombre de cartoons croissant. Ainsi, après dix années d'existence, la série des Silly Symphonies tire sa révérence en 1939, après la sortie du cartoon Le Vilain Petit Canard. Une fin en beauté, le cartoon ayant reçu l'Oscar du Meilleur Court-Métrage la même année !
De g. à d. : Symphonie de Court de Ferme (1938) - Le Cochon Pratique (1939) - Le Vilain Petit Canard (1939)
S'étalant sur une décennie riche en évolution, les Silly Symphonies ont su au fil du temps devenir la vitrine des innovations techniques des Walt Disney Animation Studios. Bien que ne possédant pas de personnages principaux récurrents, la série a réussi à marquer son époque grâce à des musiques entraînantes, des scénarios toujours plus fouillées, une technique toujours en avance sur son temps et des personnages inoubliables. Récompensée de huit Oscars du Meilleur Court Métrage, la série des Silly Symphonies pose la première pierre de la reconnaissance des Walt Disney Animation Studios comme meilleur studio d'animation de leur temps !
La Danse Macabre (1929) :
The Clock Store (1931) :
Des Arbres et des Fleurs (1932) :
Les Enfants des Bois (1932) :
Les Trois Petits Cochons (1933) :
L'Arbre de Noël (1933) :
La Cigale et la Fourmi (1934) :
Une Petite Poule Avisée (1934) :
La Déesse du Printemps (1934) :
Bébés d'Eau (1935) :
Carnaval des Gâteauxl (1935) :
Jazz Band contre Symphony Land (1935) :
Trois Petits Orphelins (1935) :
Broken Toys (1935) :
Elmer l'Eléphant (1936) :
Les Trois Petits Loups (1936) :
Trois Espiègles Petites Souris (1936) :
Cousin de Campagne (1936) :
Cabaret de Nuit (1937) :
Hiawatha, le Petit Indien (1937) :
Le Vieux Moulin (1937) :
Le Papillon et la Flamme (1938) :
Au Pays des Étoiles (1938) :
Symphonie de Court de Ferme (1938) :
Mother Goose Goes Hollywood (1938) :
Le Vilain Petit Canard (1939) :
22 mars 2013
Critique Alice au Pays des Merveilles
17 ans après L'Étrange Noël de Monsieur Jack, Tim Burton fait son grand retour chez Disney avec sa version live d'Alice au Pays des Merveilles. Mais ne vous attendez pas à voir une simple conversion du film d'animation des Walt Disney Animation Studios de 1951, il s'agit bien d'une toute nouvelle histoire. Tim Burton nous livre en réalité une suite aux deux romans originaux, qui voit Alice retourner au Pays des Merveilles une dizaines d'années après son dernier voyage, le tout dans le plus pure style du réalisateur. Malheureusement le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances...
Mia Wasikowska est quoiqu'on en dise une excellente Alice, rêveuse, douce et un peu marginale. Elle a fait du bon boulot, malheureusement gâché par des dialogues insipides. La fin du film par exemple (attention spoilers) est d'un ridicule sans nom. Elle sort du terrier et dit ses quatre vérités à tout le monde, ce n'était vraiment pas utile. Elle aurait très bien put juste dire non au lord et s'en aller. Et tout le film est comme ça, plein de longueurs et de dialogues sans grand intérêt. Seule Helena Bonham Carter et Paul Whitehouse (le lièvre de Mars) sortent du lot. Johnny Depp ne m'a pas du tout convaincu en Chapelier soit disant fou alors qu'il ne l'est pas vraiment. Certes il est excentrique mais je n'ai pas retrouvé le grain de folie nécessaire au personnage. Le Chat du Sheshire est quant lui très réussi même s'il ressemble un peu trop au chat bus de Mon Voisin Totoro !
C'est visuellement que le film tire son épingle du jeu. On retrouve la patte du réalisateur avec un pays des merveilles d'une extrême richesse. Les images de synthèses sont de grande qualité, les fonds verts se faisant très discrets, hormis sur quelques plans (lorsque Alice chevauche le jaberwookie). Les décors sont variés et surprenants. Alors que la version de Disney de 1951 se contentait de faire du pays des merveilles une sorte de grand jardin, on retrouve ici toute sorte de paysages plus ou moins féeriques. Mon préféré reste la forêt qu'Alice parcours lors de son arrivée, très colorée, fantaisiste et exotique. Le château de la Reine Rouge est également somptueux. Le seul reproche que je pourrais faire c'est que le tout semble parfois un peu trop synthétique, manquant cruellement de consistance. Il aurait été judicieux de construire une partie des décors en dur, et le reste en numérique. En dehors de cela c'est très réussi.
La 3-D est exploitée de manière correcte, mais sans plus. Il est vrai qu'après avoir découvert le fabuleux travail de James Cameron sur Avatar, les autres films en 3-D semblent bien moins réussis! Seules certains plans du film vous rappel que vous regardez un film en relief. Mais dans l'ensemble je trouve que cette technique n'a pas été assez exploitée. La végétation du pays des merveilles semble ainsi bien moins réelle que la jungle de Pandora où l'on sentait une véritable profondeur. Enfin, je pense que cette technique n'en est encore qu'à ses débuts et que l'on doit encore laisser du temps aux studios pour la maîtriser complètement.
Les musiques de Danny Elfmann ne sont par contre pas des plus mémorables. Seul le thème d'Alice m'a vraiment envoûté, mais il est tellement répété dans le film que cela en devient lassant. Tout comme le scénario je trouve qu'il manque à la musique un petit grain de folie.
Bref Alice au Pays des Merveilles m'a déçu, je m'attendais à un film culte mais je me suis retrouvé devant un simple divertissement (plutôt bon je l'avoue) qui ne marquera ni les esprits, ni la carrière de son réalisateur.
Alice au Pays des Merveilles est sorti au cinema le 24 mars 2010, en 3-D dans les salles équipées.
19 mars 2013
Zoom sur Pixar
Du 14 au 17 mars 2013 se déroulait à Lille et Tourcoing la 9ème édition de la Fête de l'Anim'. Cultivant un positionnement original avec une programmation qui conjugue projections, salon et espaces professionnels, la Fête de l'Anim est devenu au fils des années un rendez-vous incontournable pour tous les passionnés et les professionnels de l'animation. Cette année, les studios Pixar étaient mis à l'honneur avec la projection de plusieurs de leurs films (Là-Haut, WALL•E, Monstres & Cie, Toy Story et Rebelle) mais surtout la présence de l'animateur Erick Oh qui livra une masterclass de qualité au Fresnoy.
Bien que n'étant pas un grand habitué de ce genre de prestation, Eric Oh s'en est très bien sorti, expliquant de façon très détaillé les différentes étapes de production des films. Il s'est bien évidemment surtout attardé sur la partie animation, étant à ce poste au sein de Pixar. Il est d'ailleurs amusant de voir qu'Erick Oh a été embauché sans même savoir animer en 3D. Animateur 2D de formation, il passa une année entière chez Pixar par le biais d'un programme étudiant, à apprendre le métier d'animateur 3D. En réalité, comme il l'a si bien dit, les métiers d'animateur 2D et 3D sont très similaires, seuls les outils changent. La qualité indispensable à ces deux métiers est de savoir incarner le personnage que l'on anime, avoir un bon jeu d'acteur est ainsi indispensable. Malgré cela, ce n'est pas toujours suffisant pour être embauché chez Pixar. Sur les 80 étudiants en formation en même temps que lui, seul cinq ou six furent embauché. Tous talentueux, c'est surtout la chance qui a joué en leur faveur. En effet, tous les employés étant en CDI, les places sont rares !
Après sa présentation, Erick Oh se livra très cordialement au jeux des questions/réponses avec le public. J'en profita pour lui poser une question qui me trottais dans la tête depuis un moment : est-ce que oui ou non les studios Pixar et les Walt Disney Animation Studios s'échangent leurs secrets de fabrication, leurs logiciels ? Il répondit que non, les studios Pixar, malgré leur rachat par la Walt Disney Company en 2006, ont gardé cet esprit indépendant qui les animent depuis leur création. Cependant vous aurez sans doute remarqué que la qualité technique des films 3D des Walt Disney Animation Studios a grandement progressé depuis ce rachat. Pour ma part je pense qu'il y a tout de même un échange entre les deux studios, soit par l'intermédiaire de consultants, soit par le débauchage d'artistes et techniciens Pixar partant pour les Walt Disney Animation Studios.
Le reste des questions fut plus ou moins intéressantes : comment fait-on pour entrer chez Pixar, touchez-vous des bonus lorsqu'un film a beaucoup de succès, avez-vous des conseils sur la manière d'animer un serpent géant (?), etc. Les réponses furent d'ailleurs un peu trop convenu, dommage...
Pour conclure je voudrais simplement remercier les organisateurs du Festival de l'Anim' de nous offrir l'opportunité de pouvoir rencontrer des artistes tels qu'Erick Oh, chose assez rare en dehors de Paris et Annecy ! Seul regret, l'artiste français Maël François, chef éclairagiste chez Pixar, qui devait tenir une masterclass juste après celle d'Erick Oh, n'a pas pu venir suite à un décalage dans le planning de production de Monstres Academy... Ce n'est que partie remise !
13 mars 2013
Critique Le Monde Fantastique d'Oz
Après un retour réussi à l'horreur avec Jusqu'en Enfer sorti en 2009, le réalisateur américain Sam Raimi, devenu mondialement connu pour avoir réalisé la première trilogie Spider-Man (et dans un tout autre registre la trilogie Evil Dead), nous revient en 2013 avec cette préquelle au classique de 1939, Le Magicien d'Oz. Et de magicien il en sera justement question dans ce nouveau film qui revient sur les débuts d'Oscar Diggs (alias Oz), le magicien charlatan du premier film. Vu par le peuple d'Oz comme le grand magicien dont parlait la prophétie, Oscar Diggs va sans vraiment le vouloir se retrouver au milieu d'une aventure extraordinaire.
La première chose qui saute aux yeux en découvrant Le Monde Fantastique d'Oz, c'est sa ressemblance avec Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton dans son style visuel. Logique vous me direz, c'est le succès de ce dernier qui a déclenché sa mise en production. Par ailleurs on retrouve sur les deux films bon nombre des mêmes techniciens et artistes (dont le talentueux Michael Kutsche qui s'est occupé du design et des costumes des personages), ainsi que le même producteur, Joe Roth. Mais là ou le premier pêchait par une surdose de décors numériques, Le Monde Fantastique d'Oz a réussi à trouver le bon équilibre entre décors réels et décors générés par ordinateur. Le Monde d'Oz s'avère ainis bien plus consistant et réaliste (toute proportions gardées) que le Pays des Merveilles. Le stylge graphique est parfaitement maîtrisé, mélangeant habilement les célèbres décors du film original (la route de briques jaune, la cité d'émeraudes, etc.) et de nombreux lieux inédits s'imbriquant parfaitement dans l'univers connu de tous. Les personnages numériques comme le singe Finley ou la petit poupée de porcelaine sont également de belles réussites techniques et graphiques. Je dois bien avouer que ce film me rassure quant à l'utilisation des effets spéciaux numériques de nos jours, la preuve que même si on est capable de tout réaliser en 3D, le tout numérique n'est pas toujours la meilleur solution.
Au niveau du scénario, Le Monde Fantastique d'Oz reste dans le classique pur et dur. Peut-être pour ne pas trop dénoter avec le film original? Cependant, on ne s'ennuie pas une seule seconde, le rythme est soutenu, l'humour est bien présent, tout comme l'épouvante (dans une bien moindre mesure). La réalisation est très soignée mais peut-être un peu trop impersonnelle (blockbuster oblige), on ne reconnaît pas vraiment la patte de Sam Raimi, hormis sur quelques plans loufoques lorsque la montgolfière entre dans la tornade. Néanmoins, le réalisateur nous offre de splendide scènes d'aventures admirablement filmées, jouant habilement avec la 3D, la couleur et le format de prise de vue entre le monde réel et le monde d'Oz. Le personnage principal, incarné par l'excellent James Franco, n'est pas dénué d'intérêt. Tout d'abord très sur de lui et égoïste, on a plaisir à le voir évoluer tout au long du film, passant d'un magicien peu inspiré à un véritable héros. Les sidekicks ne sont pas en reste, avec au premier plan Finley, le singe trouillard (doublé par Zach Braff en VO) qui accompagnera le magicien durant une bonne partie de son aventure. Oscar Diggs sera également accompagné d'une petite poupée de porcelaine, dernière survivante de son village a qui il redonnera espoir et qui n'est pas aussi fragile qu'elle veut le faire croire.
Le casting féminin est également fort bien fourni. Michelle Williams qui incarne Glinda est sans aucun doute ma préférée. Son jeu allie parfaitement la grâce et la bonté, sans partir dans le mièvrerie extrême. On est bien loin de Dawson! Mila Kunis est un peu moins convaincante dans le rôle de la sorcière Theodora, malgré les gros changements par lesquels le personnage passera. Les fans de la comédie musicale Wicked seront d'ailleurs surement un peu déçus de voir que les origines du personnage ont été modifié pour le film. Enfin Rachel Weisz, qui incarne la sorcière Evanora, la soeur de Theodora ne m'a pas vraiment impressionné, j'en attendais plus d'une actrice de cet acabit... Dans l'ensemble on peut donc dire que le jeu des acteurs n'est pas des plus extraordinaires. Est-ce du à une direction d'acteurs trop laxiste ou bien (et je pencherai plus pour cette théorie) est-ce le syndrome du fond vert qui a encore frappé? Dans tous les cas, et malgré une bonne dose d'humour principalement apporté par les personnages numériques, il manque une certaine fantaisie au jeu des acteurs. Dommage car c'est principalement eux qui doivent nous faire croire à l'existence de ce monde imaginaire.
Le Monde Fantastique d'Oz est donc surtout une belle réussite graphique et un vibrant hommage au film original de 1939. Cependant, en raison de son trop grand classicisme dans son scénario et son manque de surprise, le film loupe la marche qui l'aurait mené vers une oeuvre inoubiable. Enfin, le casting a beau être de qualité, on aurait aimé voir les acteurs nous offrir un peu plus de fantaisie. Mais ne boudons pas notre plaisir, on passe tout de même un très bon moment devant cette nouvelle production Disney au charme à la fois désuet et extrêmement moderne. Retour à Oz réussi!
Le Monde Fantastique d'Oz est sorti le 13 mars 2013 au cinéma, en 3D dans les salles équipées !