06 juillet 2011
Les Instruments de Musique
Toot, Whistle, Plunk and Boom (Les Instruments de Musique) est un cartoon éducatif sorti le 10 novembre 1953 en avant-programme d'une ressortie de Fantasia. Il fait parti de la mini série Adventure in Music qui compte un autre cartoon sorti quelques mois plus tôt, Adventure in Music : Melody. Dans Les Instruments de Musiques, nous suivons le professeur Hibou, qui tente d'apprendre à ses élèves les origines des instruments de musique moderne.
Il s'agit du tout premier cartoon Disney a être réalisé au format 2.35 : 1 (cinémascope). Le court métrage est réalisé par Ward Kimball, accompagné de Charles A. Nichols. Il s'agit de la seconde réalisation de l'animateur après Adventure in Music : Melody. La direction artistique de Les Instruments de Musique a été confié à Ken O' Connor, mais le style général du cartoon est sans nul doute le fruit du travail de Tom Oreb, dont vous pouvez découvrir les recherches graphiques ci-dessous.
02 juillet 2011
Mélodie Cocktail
Dixième long métrage des Walt Disney Animation Studios, Melody Time (Mélodie Cocktail) est l'avant dernier film dit "package" des années 40. Il fait parti des quelques films des studios à avoir été complètement oublié de nos jours. Les temps sont durs aux studios Disney au début des années 40, après la fermeture du marché européen en 1939, dut à la guerre, une grève générale éclate en 1941, la plupart des employés réclamant les primes qui leur avaient été promises durant la production de Blanche Neige et les Sept Nains. Au lieu de satisfaire ses employés, Disney avait alors décidé de mettre en chantier de nouveaux studios à Burbank, jugeant ceux d'Hyperion Avenue trop petits. C'est dans ce contexte économique et sociale difficile que Walt Disney met en chantier plusieurs films à petit budget, espérant ainsi pouvoir palier aux manques de recettes de ses dernières productions. En effet, Pinocchio tout comme Fantasia, aussi fabuleux soient-ils avaient coûté des millions de dollars et n'en n'avaient que trop peu rapporté. En parallèle à cela, les studios Disney ont été réquisitionné par l'armée dès 1941 pour réaliser des films de propagande dont le long métrage Victoire dans les Airs, ou bien encore le mémorable Der Fuehrer's Face, mettant en scène Donald Duck devenu esclave du troisième Reich.
Mélodie Cocktail fait parti de la dernière vague de productions à petit budget. Le film est composé de sept courts métrages d'animation : C'est un Souvenir de Décembre, Bumble Boogie, Johnny Pépin de Pomme, Petit Toot, A la Gloire d'un Arbre, C'est la Faute de la Samba et Pecos Bill.Tout comme La Boîte à Musique ou Fantasia, Mélodie Cocktail met en scènes des numéros musicaux.
Mélodie Cocktail est sorti au cinéma le 27 mai 1948 et n'a jamais eu l'honneur d'une ressortie par la suite. Cependant les différents courts métrages sont ressortis indépendamment sur grand écran entre 1954 et 1955. Cette même années cinq des sept cartoons de Mélodie Cocktail sont jumelés à quatre cartoons de La Boîte à Musique pour former Music Land, sorti au cinéma uniquement aux États-Unis, le 5 octobre 1955.
Un Souvenir de Décembre :
Bumble Boogie :
Johnny Pépin de Pomme :
Petit Toot :
27 juin 2011
Une journée dans la vie de John Lasseter
À quoi ressemble une journée de travail type du directeur créatif des studios d'animation Disney et Pixar? C'est ce que je vous invite à découvrir dans la série de clichés postées ci-dessous. Ces photos ont été prises au mois de mars dernier, lorsque John Lasseter s'afférait avec son équipe créative à finaliser leur dernier bébé, Cars 2. Il semblerait également que ces photos aient été prise durant le tournage d'un futur documentaire de Leslie Iwerks (petite fille de Ub Iwerks et déjà responsable du passionnant documentaire The Pixar Story), sur le même sujet.
7h48 - Départ en douceur : John embrasse sa femme Nancy avant de faire les 60 minutes de route qui le sépare de sa maison, dans le comté de Sonoma, aux studios Pixar basés à Emeryville.
8h13 - Un trajet studieux : Lasseter profite de la route vers les studios pour étudier de nouvelles images en production de Cars 2 sur son iPad. Le directeur technique Apurva Shah a crée spécialement pour lui une application lui permettant d'enregistrer des notes verbales et de les envoyer par email aux départements concernés.
8h52 - Une entrée en grande pompe : Lasseter discute avec A.J. Riebli, un voisin du comté de Sonoma.
9h38 - Quels sont les news? : Arrivée dans son bureau. Son assistante Heather Feng le brief sur la journée qui l'attend.
9h43 - Derrière le bureau : John Lasseter analyse un nouveau trailer de Cars 2, sous le regard de centaine de jouets Toy Story.
10h09 - Petit déjeuner avec des membres de l'équipe de Cars 2 : Jim Murphy, responsable des équipes créative, Denise Ream, productrice et l'assistante Heather Feng profitent du petit déjeuner pour discuter avec John Lasseter.
10h27 - En uniforme : La productrice Denise Ream accompagne John Lasseter à la première réunion du matin. John porte pour l'occasion une chemise aux couleurs de Cars. Ce dernier possède une collection de plus de 350 chemises.
10h47 : Devenir un jouet : Lasseter étudie de près un jouet du personnage John Lassetire ("carisation" de John Lasseter présent dans Cars 2) en compagnie de Jay Shuster, directeur artistique des personnages, Ben Butcher, directeur artistique pour les produits dérivés, Andy Dreyfus, directeur créatif marketing et la productrice Denise Ream.
11h14 - Faire attention aux détails : Lasseter rejoint les différentes équipes en charge du projet, ici l'animation et les effets spéciaux, dans la salle de projection afin de voir avec eux les éléments à corriger sur les derniers plans présentés.
11h50 - Gros plan : John Lasseter étudie de très près un des derniers plans en cours de réalisation dans la salle de projection.
12h50 : Pause déjeuner : John déjeune avec Denise Ream, Heather Feng et le directeur de production Jake Martin. Ils mangent ensemble tous les midis, aujourd'hui la conversation tourne autour de l'exposition Pixar qui est en train de faire le tour du monde.
13h15 - Nous marchons : John Lasseter marche en compagnie de Jake Martin vers la prochaine réunion. Ils passent devant un magnifique color script géant tiré de la production de Toy Story 3.
13h22 - Faire le tour : Lasseter imite l'expression d'un personnage pour un plan en cours d'animation dans le bureau de Jean Claude Tran. Il revoit avec lui le plan qu'il est en train d'animer, en lui donnant de précieux conseils. Il est entouré du coodinateur de l'animation Max Sachar et du superviseur de l'animation Shawn Krause.
14h04 - Au suivant! : Lasseter continue son tour des animateurs dans le bureau de Tim Hittle en compagnie des superviseurs de l'animation Dave Mullins et Shawn Krause.
14h43 - C'est la fête! : Lasseter fait une pause en prenant un verre dans l'atrium du studio avec le directeur artistique des personnages Jay Shuster, qui fête son dernier jour sur la production de Cars 2 avec quelques membres de l'équipe. Shuster est transféré sur la production d'un autre film.
15h13 - Le bon effet : Lasseter est en salle de projection accompagné de Gary Bruins, responsable des effets spéciaux de Cars 2. Lui et son équipe sont à l'origine des scènes les plus explosives du film.
16h40 - Détails, détails : Lasseter a rejoint le monteur Stephen Shaffer dans son bureau pour apporter quelques modification à certaines séquences du film.
17h03 - la révision éditoriale continue : Lasseter continue ses révisions de séquences avec Stephen Shaffer et l'animateur Michal Makarewicz jusque tard dans l'après midi.
17h26 - Plus qu'un film : En tant que réalisateur et directeur créatif des studios Disney et Pixar, Lasseter participe à l'approbation de nombreux produits dérivés. L'assistante Michelle Moretta lui fait ici un tour des produits en cours de création.
17h57 - Lumières nocturnes : Lasseter traverse les jardins des studios pour aller rejoindre sa voiture. Il passe devant deux des icônes les plus emblématiques du studio, le bébé lampe Luxo Jr et sa balle, héros du premier court métrage des studios, Luxo Jr, datant de 1986.
18h04 - Chaque minute compte : Bien que John Lasseter fait tout son possible pour rentrer chez lui tout les soirs à 18h, il ne manque pas de continuer à travailler durant le trajet, enregistrant encore quelques notes et donnant quelques coups de téléphones pour donner ses directives sur les derniers plans en production.
Source : Stitch Kingdom
Edit : voilà ce que donne en vidéo une journée de John Lasseter :
09 juin 2011
Tron l'Héritage
A l'occasion de la sortie aujourd'hui de Tron l'Héritage en vidéo, je vous invite à découvrir une nouvelle galerie de recherches graphiques tirée de la production du film. Tron l'Héritage est disponible en DVD simple (14,99€), Blu-ray (19,99€) et Blu-ray 3D (24,99€). Par ailleurs, retrouvez également Tron (l'original) aujourd'hui en Blu-ray. Enfin, sachez que les magasins Fnac ont édité un coffret regroupant les deux films, ainsi qu'une édition spéciale de Tron l'Héritage dans un boîtier métal.
13 mai 2011
Raiponce
Vous croyiez avoir tout vu de Raiponce, et bien détrompez-vous! Après vous avoir dévoilé les superbes esquisses de Claire Keane, il y a quelques semaines, attardons nous aujourd'hui sur les recherches de Jin Kim, le principal character designer du film. En dehors du personnage de Raiponce dont le design a été crée par Glen Keane, Jin Kim s'est occupé de l'apparence de la quasi totalité des personnages du film! L'artiste débute sa carrière au studio Kennedy Cartoons, basé à Toronto au Canada, avec lequel il participa à l'animation de plusieurs séries animées pour le compte de Disney : Myster Mask, La Bande à Dingo ou bien encore Aladdin. Jin Kim débarque ensuite aux Walt Disney Animation Studios où il travaillera en tant qu'animateur sur Hercule, Tarzan, Fantasia 2000, Kuzco, l'Empereur Mégalo, La Planète au Trésor, La Ferme se Rebelle, Chicken Little et Bienvenue chez les Robinson. Il passa character designer sur le court métrage Glago's Guest, puis sur Volt, Star Malgré Lui. Après un petit retour à l'animation 2D sur La Princesse et la Grenouille où il anima le personnage de Charlotte, Jin Kim devient finalement character designer en chef sur Raiponce.
Mère Gothel :
Bastion (première version de Flynn) :
Le Roi :
01 mai 2011
Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence
Plus que quelques jours avant la sortie évènement de Pirates of Caribbean : On Stranger Tides (Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence), le quatrième volet des aventures de Jack Sparrow! Après quatre années d'absence, la saga du plus célèbre des pirates revient en force au cinéma avec un nouvel opus se passant avant la première trilogie. Le film revient ainsi sur le passé Jack Sparrow, et comment ce dernier est devenu le captaine du Black Pearl. Johnny Depp reprend le rôle mythique du capitaine Jack Sparrow. Dans cette histoire pleine d'action où vérité, trahison, jeunesse éternelle et mort forment un cocktail explosif, le capitaine Jack Sparrow retrouve une femme qu'il a connue autrefois (Penélope Cruz). Leurs liens sont-ils faits d'amour ou cette femme n'est-elle qu'une aventurière sans scrupules qui cherche à l'utiliser pour découvrir la légendaire Fontaine de Jouvence ? Lorsqu'elle l'oblige à embarquer à bord du Queen Anne's Revenge, le bateau du terrible pirate Barbe-Noire (Ian McShane), Jack ne sait plus ce qu'il doit craindre le plus : le redoutable maître du bateau ou cette femme surgie de son passé...
Geoffrey Rush incarne à nouveau le capitaine ivre de vengeance Hector Barbossa, et Kevin R. McNally est une fois de plus le camarade de longue date de Jack, Joshamee Gibbs. Sam Claflin joue un missionnaire loyal, tandis qu'Astrid Berges-Frisbey est transformée en une mystérieuse sirène.
Rendez-vous le 18 mai prochain au cinéma pour découvrir Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence en Disney Digital 3d!
24 avril 2011
Alice au Pays des Merveilles
Alice in Wonderland (Alice au Pays des Merveilles) est le 13ème long métrage des Walt Disney Animation Studios. Il s'agit sans aucun doute du film le plus déjanté et le plus déroutant de toute la filmographie du studio. Adapté du célèbre livre de Lewis Carroll, que Walt Disney adorait, Alice au Pays des Merveilles fut particulièrement difficile à adapter en film d'animation, tant le récit du livre était décousu et ses personnages complètement loufoques. En effet, comment réussir à faire rêver petits et grands avec une histoire sans queue ni tête? Le succès de Cendrillon aidant, les artistes du studio prirent le risque de surprendre...
De gauche à droite : Lewis Carroll - Alice Liddell qui inspira le personnage d'Alice - Illustration de John Tenniel
Alice au Pays des Merveilles est inspiré de deux romans de Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles et De l'Autre Côté du Mirroir. Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dogson est né la 27 janvier 1832 à Daresbury dans la région anglaise du Cheshire. Après une enfance idylique dans un milieu aisé, le jeune Dogson étudie à Christ Church Collège d'Oxford, qu'il ne quittera plus en y devenant professeur de Mathématique. C'est là bas qu'il rencontrera la famille Liddell dont le père était le doyen de l'école. Dogson tombe alors littéralement sous le charme des trois filles du doyen, et en particulier de la jeune Alice. Le 4 juillet 1862, profitant d'un voyage dans un bateau à rames sur la Tamise (entre Oxford et Godstow), la petite Alice Liddell alors âgée de dix ans demande à Charles Dodgson de la distraire en lui racontant une histoire. Pendant que le révérend Robinson Duckworth se charge de ramer, Charles Dodgson s'exécute en racontant à l'enfant et ses deux sœurs également embarquées, Edith (huit ans) et Lorina (treize ans), l'histoire fantastique d'une petite fille justement appelée Alice après qu'elle fut tombée dans le terrier d'un lapin. Quand il eut fini, Alice Liddell lui demande s'il est possible qu'il couche l'histoire sur le papier, insistant encore et encore, ce qu'il fait finalement. Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles est ainsi édité pour la première fois trois ans plus tard, le 4 juillet 1865. Dogson avait accompagné son manuscrit de 37 illustrations personnelles, mais ne se trouvant pas extrêmement bon dans ce domaine, il demanda finalement à John Tenniel d'illustrer son récit. Le dessinateur était alors réputé pour sa participation à la revue satirique Punch. Le succès du livre ne se fit pas attendre, Dogson se décida alors à en écrire une suite. C'est ainsi qu'en 1871 sorti De l'Autre Côté du Miroir. Le destin du jeune professeur de mathématiques en fut changé à jamais, il devint ainsi un des plus grands romanciers pour enfant de toute l'histoire de la littérature.
De g. à d. : W.D. étudiant les storyboards - Mary Blair et Ken Anderson - Winston Hibler, Ted Sears, W.D. et Ed Penner
Le roman de Lewis Carroll tenait une place particulière dans le coeur de Walt Disney. Il découvre les aventures d'Alice dans son enfance, en lisant le roman, comme bon nombre d'enfants du début du XXème siècle. Dès 1923, il s'en était inspiré pour sa série Alice Comedies, dont le premier cartoon s'appelait justement Alice in Wonderland. L'idée de réaliser un long métrage d'animation s'inspirant des livres de Lewis Carroll date du début des années 30, avant même de s'intéresser à Blanche Neige et les Sept Nains. En 1931, Walt disney acheta les droits des illustrations de John Tenniel, qui étaient toujours protégés par les droits d'auteur. Il put ainsi commencer à étudier la manière d'adapter le livre en animation. Mais en 1933, Paramount Pictures annonça qu'ils s'apprêtaient à créer une adaptation d'Alice en film, avec une brochette de stars. Walt Disney préféra alors mettre de côté son projet. Néanmoins, l'idée était toujours présente, et en 1936 sorti le court métrage De l'Autre Côté du Mirroir avec Mickey Mouse en vedette. Ce dernier s'endort en lisant Alice au Pays des Merveilles et passe à travers le miroir de son salon pour découvrir un monde où les objets s'animent. Ce cartoon était évidemment un bel hommage à l'oeuvre de Lewis Carroll.
Walt Disney hésita pendant plusieurs années sur le type de film adapté à l'histoire d'Alice. Il fut un temps prévu de le réaliser en combinant prises de vue réelles et animation, comme ce fut le cas pour Mélodie du Sud. Ils avaient d'ailleurs trouvé une actrice qui aurait été parfaite dans le rôle d'Alice en la personne de Luana Patten. Ce n'est qu'après différents tests qu'ils se sont rendu compte que le meilleur moyen de rendre hommage au récit de Carroll était de réaliser le film en animation.
De g. à d. : Ward Kimball et W.D. - John Hench, Claude Coats et Walt Disney - Walt Disney et l'équipe des décors
Le titre du film est déposé en 1938, et deux personnes sont alors choisies pour travailler sur les esquisses du projet : le scénariste Al Perkins et l'illustrateur David Hall. Ce dernier créa des centaines de dessins, reproduisant tout les aspects de l'histoire, tandis que son partenaire s'afférait à donner une continuité au récit qui n'était fait que d'une suite d'épisodes indépendants. Les dessins de David Hall furent filmés et accompagnés de voix d'acteurs, dont Cliff Edwards (la voix originale de Jiminy Cricket), avant d'être présentés à Walt Disney. Malheureusement le maître n'était pas emballé. Le style graphique de David Hall était trop complexe pour être utilisé en animation. De plus, l'histoire était trop sombre pour concorder avec la vision de Walt. Le projet fut alors à nouveau mis de côté...
Malgré deux tentatives avortés, Wat Disney garda encore en tête le livre de Carroll. Il admirait trop le travail de l'auteur pour laisser tomber aussi facilement! Le projet fut finalement remis sur les rails vers 1947. Le défi principal pour les artistes des studios Disney restait de réussir à adapter l'absurde verbal des romans au médium de l'animation. Pour le style graphique du film, Walt Disney confia la tâche à ses meilleurs artistes dont la talentueuse Mary Blair. Son style épuré et coloré n'a jamais été aussi présent dans un long métrage d'animation que dans Alice au Pays des Merveilles. Elle réalisa ainsi des centaines d'études préliminaires à mille lieux du style de David Hall, dont l'équipe de décorateurs s'inspira fidèlement.
Du côté de l'animation, le style des personnages est en grande partie le fruit du travail de Ward Kimball. Son humour décalé et son talent inimitable pour animer les personnages comique lui valut de diriger quelques séquences du film, en plus d'être l'animateur principal de Tweedle Dee, Tweedle Dum, le Charpentier, Mr Morse et du Chapelier Fou. Alice fut quant à elle principalement confié à Milt Kahl, mais aussi à Les Clark et Marc Davis. John Lousnbery s'occupa du Chat du Cheshire, tandis qu'Eric Larson anima la Chenille. Enfin, Frank Thomas s'occupa de la Reine de Coeur et Ollie Johnston du Roi de Coeur.
De gauche à droite : Walt Disney observant un layout - Ted Sears et Kathryn Beaumont, la voix orignale d'Alice
Comme pour Cendrillon, Alice au Pays des Merveilles fut entièrement tourné en prise de vue réelle afin d'aider les animateurs. La jeune comédienne, Kathryn Beaumont, qui prêta sa voix à Alice se souvient du tournage épique : "Le tournage fut mémorable! Il n'y avait aucun décor sur le plateau sauf quelques structures et des dispositifs nécessaires à certaines scènes. J'en veux pour exemple cette bouteille géante en plastique montée sur une plate-forme roulante prévue pour la séquence ou Alice rencontre le Dodo. Alors que je marchais en vacillant d'avant en arrière pour tenter de m'échapper, les animateurs pouvaient saisir mes mouvements de manière plus réaliste."
A l'occasion de la sortie du film, une émission spéciale fut réalisée pour la télévision et diffusée à Noël 1950. Ce fut le premier programme Disney diffusé sur le petit écran, qui sera par la suite suivi de nombreux autres, grâce notamment à l'émission culte du Mickey Mouse Club.
En avril 1951, Walt Disney écrivait à son producteur anglais Perce Pearce une lettre plutôt enthousiaste sur le résultat final : "Tout semble s'arranger ici. Le film Alice est sur le point d'être bouclé et je pense que nous avons tiré le meilleur, compte tenu de la complexité du sujet. Je crois qu'il s'agira d'une performance très amusante. De nature quelque peu emphatique, le film garde pourtant une bonne dose de fantaisie et devrait satisfaire tout le monde, à l'exception, bien entendu, des éternels mécontents."
Malgré l'enthousiasme de Walt Disney, une excellente animation et de nombreuses chansons réussies, le film fut un échec à sa sortie sur les écrans américains le 28 juillet 1951. Les studios Disney ont pris des risques en adaptant cette histoire très complexe, on ne peut pas gagner à tout les coups... Néanmoins, Alice au Pays des Merveilles gagna en popularité au fil des années, notamment grâce à sa ressortie au cinéma en 1974, en pleine période psychédélique (voir l'affiche ci-dessus), et ses différentes ressorties vidéo. Le film est aujourd'hui considéré comme un des plus réussis du vivant de Walt Disney et reste à jamais gravé dans les mémoires de millions d'enfants.
Recherches de Mary Blair :
Recherches de David Hall :
15 avril 2011
1001 Pattes
a bug's life (1001 Pattes) est le second long métrage d'animation des studios Pixar. Après le succès phénoménal de Toy Story en 1995, une pression terrible pesait sur les épaules des artistes de chez Pixar, arriveraient-ils à créer un nouveau film aussi enthousiasmant que leur premier bébé? Toy Story fut un travail de longue haleine, la production de 1001 Pattes se voulait plus courte (il fallait rapidement donner au public un nouveau film à dévorer), et tout le monde savait au studio qu'ils étaient attendu au tournant. Mais il en faudrait plus pour décourager la bande à John Lasseter...
Pour son second film pour Disney, Pixar décida de voir les choses en bien plus grand, dans un univers bien plus petit. 1001 Pattes (a bug's life) fut ainsi le premier film animé par ordinateur au format cinémascope (2.35 : 1). Par le passé peu de films d'animation Disney ont eu droit à ce privilège, en raison des coûts de production accrues (il fallait peindre des décors bien plus larges). Le premier film d'animation a avoir eu ce privilège fut La Belle et le Clochard en 1955, puis La Belle au Bois Dormant en 1959, et enfin Taram et le Chaudron Magique en 1985. Grâce à l'ordinateur, ce type de pellicule est désormais plus un choix artistiques qu'économique.
Mais 1001 Pattes (a bug's life) voit également plus grand pour ses décors, bien plus nombreux et vastes que ceux de Toy Story. Il en de même pour le nombre de personnages, l'action se passant dans une fourmilière, on aurait eu du mal à imaginer qu'une dizaine ou vingtaine de fourmis à l'écran. Une équipe toute entière fut mise en place pour réaliser les plans de foules, qui devaient au départ être limité à cinquante. Mais John Lasseter savait qu'ils pouvaient faire mieux. Au final ce sont pas moins de 431 plans de foules qui furent animés.
Autre défi majeur pour l'équipe de production, créer un monde végétal crédible. Pour se faire, de nombreuses recherches furent réalisées... Dans le jardin des studios! C'est en effet grâce à une mini caméra surnommée "bug cam" que les artistes parcourèrent les allées verdoyantes du studio, découvrant un monde végétal insoupçonnable. Le gazon devient alors une forêt, tout est translucide et gigantesque. Ces recherches aidèrent énormément les artistes à retranscrire un univers végétal digne de ce nom. Il s'agit de l'avancée technologique principale de la production. À l'avenir, chaque nouveau film sera prétexte à créer de nouveaux outils graphiques (la fourrure pour les poils de Sully dans Monstres & Cie, le rendu de l'eau dans Le Monde de Nemo, l'animation des humains dans Les Indestructibles, les reflets de carosseries dans Cars - Quatre Roues, etc.), faisant encore et toujours avancer l'animation par ordinateur.
La bande originale de 1001 Pattes (a bug's life) fut à nouveau confiée à Randy Newman, déjà responsable des musiques jazzy de Toy Story. Ce dernier continu ainsi sa collaboration avec les studios Pixar. Par la suite, l'artiste s'occupera des bandes originales de Toy Story 2, Monstres & Cie, Cars - Quatre Roues et plus récemment Toy Story 3.
1001 Pattes (a bug's life) sorti le 25 novembre 1998 sur les écrans américains et fut un beau succès, jusqu'à devenir le film d'animation le plus rentable de l'année. Avec un budget estimé à 120 millions de dollars, le film en remporta 162 millions rien qu'aux États-Unis. Pixar prouva avec à ce film qu'ils étaient bel et bien aussi bons qu'on avait put le dire lors de la sortie de Toy Story, un studio d'animation de légende était en train de naître...