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The Art of Disney

9 février 2011

Winnie l'Ourson

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winnie11_02Comme le temps passe vite, Raiponce est à peine sorti au cinéma que déjà le prochain film des Walt Disney Animation Studios pointe le bout de son nez ! Jamais dans l'histoire des studios, deux films d'animation n'étaient sorti dans une période aussi courte. Les raisons sont multiples, tout d'abord les deux films ont été réalisé avec des techniques différentes (en 3-D et en 2-D),  et ont donc occupé deux équipes artistiques bien distinctes, ensuite, étant une franchise, les personnages de Winnie l'Ourson existaient déjà, ce qui fait gagner beaucoup de temps sur la production. Enfin, produire un Winnie l'Ourson n'a jamais pris trop de temps (ni coûté trop d'argent) s'agissant de films sans effets spéciaux impressionnants ni décors pharaoniques. C'est d'ailleurs certainement pour cela que nous avons put voir débouler durant les années 2000 une ribambelle de films basés sur la franchise : Les Aventures de Tigrou (2000), Les Aventures de Porcinet (2003), Les Aventures de Petit Gourou (2004) et enfin Winnie l'Ourson et l'Efélant (2005).

Il est ainsi bon de mettre les choses au clair en ce qui concerne ce nouveau Winnie, sobrement baptisé Winnie l'Ourson. Il s'agit en fait du second long métrage Winnie l'Ourson réalisé par les Walt Disney Animation Studios, après Les Aventures de Winnie L'Ourson, sorti en 1977. Tous les autres films de la franchise ont été produit par les Disney Toon Studios (anciennement Walt Disney Television Animation), et en grande partie par le studio japonais, qui a depuis fermé ses portes. Il est vrai qu'il y avait matière à s'emmêler les pinceaux, d'autant plus que presque tous les longs métrages Winnie l'Ourson ont eu droit à une sortie au cinéma.

La sortie de Winnie l'Ourson est donc un évènement en soit, car il voit revenir le célèbre petit ourson et toute sa bande dans les bras de leurs créateurs! Un joli retour aux sources dont nous français, auront la chance de découvrir le résultat en avant-première mondiale à partir du 13 avril 2011 ! Le public américain devra quant à lui patienter encore jusqu'au 15 juillet 2011. Pour finir, je vous invite à découvrir ci-dessous une première galerie de dessins tiré de la production du film. Pas vraiment de recherches graphiques évidemment mais quelques jolis story sketches (mises en images d'idées pour le scénario), model sheets et décors. Le pays des rêves bleus vous attend!

 

Story sketches de Burny Mattinson, mis en couleurs par Paul Felix :

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30_BM_009    Winnie l'Ourson Burny Mattinson et Paul Felix
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Model sheets :

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Décors :

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8 février 2011

Tron l'Héritage

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30 janvier 2011

Critique Tron l'Héritage

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tron_legacy_final_poster_hi_res_01_0229 ans après le film original, Kevin Flynn (Jeff Bridges) et le monde numérique de Tron sont de retour au cinéma le 9 février 2011 dans Tron : l'Héritage. C'est désormais son fils, Sam Flynn (Garett Hedlund), 27 ans, expert en technologie qui tient le haut de l'affiche. Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, il se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit son père depuis 25 ans. Avec Quorra (Olivia Wilde), la fidèle confidente de Kevin, père et fils s'engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais...

L'idée de réaliser une suite à Tron ne date pas d'hier, celle-ci trottait dans la tête des dirigeants des studios Disney depuis de nombreuses années. En effet, des rumeurs sur la réalisation de ce second opus pullulaient sur le net depuis plus de dix ans. Le projet s'est enfin concrétisé en 2008, par le biais d'une annonce officielle lors du Comic Con  où une bande annonce teaser fut dévoilée. Depuis, les fans du premier film trépignaient d'impatience de découvrir la suite des aventures de Kevin Flynn. Alors, Tron : l'Héritage est-il à la hauteur de leurs espérances, a-t'il réussi à gommer les défauts du premier film tout en le modernisant? C'est ce que nous allons voir tout de suite!

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Tron : l'Héritage est avant tout une réussite sur le plan visuel et musical. Oubliez les combinaisons kitchs et les visages en noir et blanc du Tron original, nous avons désormais droit à de superbes costumes noirs (à 60 000 dollars l'unité!), parés de lumières et de casques futuriste. Il en va de même pour les décors, le monde de Tron a bien changé depuis les années 80. Nous nous retrouvons dans un univers futuriste, à la fois sombre et lumineux, parsemé de building au design épuré et de plaines numériques sans fin. Les véhicules ont également eu droit à leur cure de jouvence, notamment les fameux motocycles lumineux de toute beauté. On retrouve aussi une version liftée du voilier solaire et des vaisseaux de transport du premier film. Petite nouveauté, nous trouvons désormais un véhicule type tout terrain qui aidera Flynn à s'enfuir de l'arène de combat lors d'une des meilleures scènes d'action du film. Le design de cet univers fabuleux a été crée par de multiples designers automobile et architectes du monde entier. La plupart n'avaient jamais travaillé pour le cinéma, mais étaient tous fans du premier film. C'est par exemple Daniel Simon, ex- designer chez Bugatti, qui s'est chargé de recréer les motocyles lumineux en se basant sur les dessins originaux de Syd Mead (concepteur des fameuses machines sur le premier Tron).

Du côté des musiques nous sommes également gâtés! Et cocorico, il s'agit du duo électro français Daft Punk qui s'est chargé de la bande originale! Je suis personnellement un fan des premiers albums du groupe et je dois dire que j'attendais avec une grande impatience de voir ce qu'ils allaient faire pour leur première participation à la musique d'un film (qui plus est un Disney, que demandez de plus!). Et bien je n'ai pas été déçu, le rendu est tout bonnement fabuleux. Les bits électro des frenchies vont à ravir avec l'univers du film! Et d'ailleurs ont aurait put s'attendre à ce qu'il n'y ait que des morceaux électroniques, mais pas du tout, certain sont joué de manière plus traditionnelle avec de vrais instruments. Le duo a ainsi élaboré une véritable symphonie, interprétée par une centaine de musiciens prestigieux, et enregistrée à Londres, aux Air Lyndhurst Studios. Une bien belle réussite donc, et je ne peux que vous conseiller de vous procurer cette bande originale au plus vite!

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Mais venons en aux points un peu moins glorieux du film. Tout d'abord le scénario, très classique dans son architecture, nous suivons le personnages principal dans sa découverte du monde numérique, sans réel surprise. Nous sommes ainsi transporté par la musique et l'image, mais dès que l'histoire se met en place, on a comme une impression de déjà vu. Le scénario se repose ainsi totalement sur le paraître et n'arrive pas à nous émouvoir. Peut-être que l'univers sombre et froid du film y est pour beaucoup, mais également le fait que les acteurs ont la plupart du temps joué sur fond bleu.

Ce qui m'en vient à vous parler du second point faible du film, le jeu des acteurs. Malgré un casting de premier choix (Jeff Bridges, Michael Sheen, Olivia Wild), ont a du mal à y croire. Certainement car les acteurs eux-mêmes n'y croient guère. Le tournage a d'ailleurs été assez rapide (un peu plus de deux mois), pour laisser ensuite place à 68 semaines de post-production. Ce qui montre bien aussi le peu de considération envers les acteurs au profit des effets spéciaux... Joseph Kosinski (le réalisateur) a donc encore beaucoup de travail avant de savoir réellement diriger des acteurs. Mais il n'en reste pas moins talentueux, notamment dans la conception des scènes d'action. L'autre problème vient du personnage principal, interprété par un outsider, Garett Hedlund. Sans réel talent particulier (hormis son corps d'athlète), ce jeune acteur à la carrière balbutiante n'est guère très convaincant dans le rôle du fils de Kevin Flynn. Il en est de même pour Jeff Bridges qui a perdu tout la fougue et l'humour de son personnage dans le premier film. Il est ainsi devenu une sorte de vieux sage, passant son temps à méditer, mouais...

Pour finir je voudrais toucher un mot sur la projection 3-D du film. Si vous avez la chance d'avoir une salle IMAX près de chez vous, sachez que le film sera également projeté dans ce format. Tron : l'Héritage est un VRAI film 3-D, contrairement a beaucoup de film concurrents. Ainsi, toute la première partie du film qui se déroule dans le monde réel n'est pas en 3-D, celle-ci n'apparaissant qu'une fois arrivé dans le monde virtuel. Une manière intelligente d'utiliser la 3-D plutôt appréciable. De plus les effets de relief et de profondeur sont de qualité et nous permettent de vraiment nous immergé dans ce monde fascinant.

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Tron : l'Héritage remplit très bien sa part du contrat en nous transportant dans univers virtuel somptueux, accompagné de musiques grandioses et de scènes d'action terriblement efficaces. De quoi nous faire oublier un scénario un peu léger et des dialogues peu inspirés. Un film fait pour les salles de cinéma, assurément!

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23 janvier 2011

L'Homme Orchestre

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L'HOMME ORCHESTRE (2005)

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onemanband_02Sur la grande place d'un village, dans un pays imaginaire, se trouve un homme orchestre jouant timbale, cymbales et trompette. L'endroit est désert, excepté une petite fille. Elle tient une pièce d’or dans la main, brillante au soleil, et se prépare à la jeter dans une fontaine. Avec un regain d’énergie, le musicien séduit la jeune fille ; la voila tentée de laisser son trésor au troubadour. Mais un autre musicien au physique maigre, sec et anguleux, portant un chapeau de fou sur la tête fait son apparition. Il joue avec une série d’instruments à cordes, pour la plus grande joie de la petite fille. Elle hésite. Une bataille musicale s’ensuit.

Tel est le pitch de One Man Band (L’Homme Orchestre) premier court-métrage Pixar à être dirigé par deux réalisateurs. Mark Andrews et Andy Jimenez on déjà eu l'occasion de travailler ensemble par le passé, sur des films tels que Le Géant de Fer ou Spider-man. Ils arrivèrent à Pixar pour travailler avec Brad Bird sur  Les Indestructibles. Andrews était responsable de l’histoire; Jimenez était directeur de la photographie et l’artiste en charge de la construction digitale du storyboard.

Brad Bird, co-producteur exécutif du court métrage, explique la relation de travail du duo: “Mark est le cerveau qui trouve l’idée, et Andy est celui qui la transfert à l’écran… Ils s’adorent et se détestent, se rendent fou l’un l’autre mais ont toujours un profond respect l'un envers l'autre.” Jimenez décrit leur partenariat avec des termes plus imagés : "Mark est un fou armé d'une épée courant sur une colline, et je suis celui qui aiguise sa lame m'assurant que sa pointe est fiable."
Jimenez et Andrews ont tous les deux eux de mauvaises expériences dans d’autres studios, où ils ont du travailler en co-réalisation avec une personne avec qui ils n’ont jamais put s’entendre sur une vision cohérente du film. Alors quand Ed Catmull rapprocha les compères en leur proposant de réaliser un court métrage chez Pixar, ils réalisèrent qu’il leur fallait une idée crédible pour tous les deux. Andrews se rappelle du tout début de leur collaboration :  "le premier mois, nous travaillions Andy et moi sur ce que l’on aimait et nous avons identifié la zone « grise » où nos idées et nos goûts se mélangeaient le mieux."

Les deux futurs réalisateurs présentèrent trois idées lors d’une réunion de scénario au studio. La première était à propos de deux rois rivaux qui se battaient de plus en plus violemment pour le seul plaisir de leur bébé « pourri-gâté », la seconde parlait d’un père qui redécouvrait un parc d’attraction avec son fils et la troisième racontait l’histoire d’une bataille de musiciens. Ce fut la troisième idée que John Lasseter retenu instantanément. L'histoire de ce troisième projet était un parfait mixe entre l’énergie maniaque de Andrew et le coté sentimental de Jimenez. L'Homme Orchestre était né.

L'Homme Orchestre, comme tous les autres courts métrages Pixar, passa par une période de gestation afin que les réalisateurs comprennent complètement leurs personnages et leurs motivations. Dans des versions préliminaires, les troubadours duellistes (Treble et Bass) essayaient de gagner l’attention d’une grande foule. "Nous établissions l’enjeu" explique Andrews, "mais on ne savait toujours pas comment ressentir ce qu’il se passait car on ne pouvait s'identifier à aucun des personnages."
Dans les premiers storyboards, Andrews n’arrêtait pas de revenir sur le dessin d’une petite fille. Il trouva plus facile de comprendre la réaction d’un personnage plutôt que d’une foule. Il tenait cela d'une leçon de réalisation reçu par le réalisateur hollywoodien Frank Capra. Il devint vite évident pour les réalisateurs qu’ils devaient enlever la foule pour se concentrer sur l’interaction entre les musiciens et la petite fille. Malgré tout, les motivations restèrent assez floues. Lors d’une réunion d’histoire, Ed Catmull demanda, "Que fait la petite fille sur cette place?" Il répondit à sa propre question, suggérant qu’elle était là pour jeter une pièce dans la fontaine. "Il devint évident qu’ils allaient jouer pour l’argent de la fillette", dit Andrews, "lls passèrent ainsi d'adorable
à totalement détestable en un instant."

Avec l’histoire bien en place, Andrews et Jimenez créèrent une animatic (une première ébauche du film sous forme de storyboards filmés avec les voix et une ébauche de la musique). La projection test devant John Lasseter ne se passa pas bien. Les jeunes réalisateurs comprirent que leur animatic était plate, fade, car la musique était juste une série de musique aléatoire, en total décalage avec ce qui se passait à l'écran. Pour aller avec l’action montante des musiciens, les réalisateurs avaient besoin de travailler avec un compositeur. On appela alors Michael Giacchino, qui était à l'époque sur le point de composer la bande originale de Les Indestructibles. Il fut très intéressé par les possibilités de L'Homme Orchestre : "La plupart du temps, je ne compose pas pour un film tant qu’il n’est pas complètement terminé, ici j'avais l’opportunité de faire réellement parti de l’histoire." Pour le compositeur, cette opportunité était "le truc le plus cool de l’univers."

Une autre personnalité s’ajouta plus tard au projet, Ronnie Del Carmen, au poste de directeur artistique. Comme Andrews, Del Carmen était superviseur de l'histoire chez Pixar, mais son habilité comme designer et dessinateur lui permettait de changer de casquettes. Une de ses premières tâches fut de créer le village rustique du film. Les réalisateurs souhaitaient mettre en place leur histoire dans un monde imaginaire et perdu dans le temps, Del carmen incorpora donc quelques détails hétéroclites : pizzeria italienne, folklore mexicain (Southwestern terra-cotta) et de l’architecture tibétaine. La lumière de la place du village était inspirée d’une peinture de l’artiste allemand, inconventionnel et lunatique, Sowa. "C’est vraiment grâce au travail de Ronnie que fut créé une ville hors du temps et de l’espace, avec une fusion magnifique de différents styles," dit Jimenez. Il se remémora avec amusement qu’a chaque fois qu’il passait le film dans un festival français, allemand ou Italien, l’audience demandait au réalisateur si L'Homme Orchestre était inspiré d’une ville particulière de leur pays.
Une autre tâche pour Del Carmen était de créer la petite fille. Del Carmen la surnomma Tippy. Les instructions qu'il reçut étaient simples : "Tout ce que nous lui avions dit était que c'était une petite fille curieuse qui devait nous émouvoir," dit Jimenez. Vers la fin du film, quoi qu'il se passe, la mignonne petit bouille doit devenir dur. Quand la précieuse pièce est perdu dans les égouts, elle va tendre la main avec conviction vers les musicien décontenancés et leur demander un dédommagement. Del carmen développa cette scène avec une étude décomposée du personnage par dessin séquencé en une seule page. Quand Jimenez et Andrews virent ses dessins, ils surent qu’il tenait leur personnage.
 

A l’image des deux musiciens en compétition, Jimenez et Andrews ont eu nombreuses disputes, certaine sous la forme de grosses engueulades. Malgré tout, ils étaient en parfaite osmose pour poursuivre un but commun : faire un grand film. Del Carmen s'entendit très bien avec les réalisateurs grâce à leur habilité à prendre des décisions et à ne pas laisser l’équipe artistique en attente ou dans le doute, une expérience que Jimenez et Andrews avaient déjà connu avec d'autres réalisateurs et qu'ils ne voulaient surtout pas imiter. Del carmen admire les décisions de Andrews et Jimenez quand au style du film : "Les possibilités offertes par l’image de synthèse sont infinies ; nous voulions rendre honneur à toutes ces possibilités. Jimenez et Andrews travaillaient à l’instinct. Même dans l’incertitude, ils prenaient des décisions, puis en prenaient des différentes plus tard, le principal étant qu'ils fassent des choix."

Une fois le background établi, il restait encore beaucoup de travail pour les réalisateurs. Andrews était comme estomaqué par la myriade d’options possibles offertes pour un réalisateur : "Les différents départements comme l’ombrage, le modeling, la lumière, le rendu ou l’animation ont besoin des détails les plus précis pour travailler… Du rendu des plis sur un vêtement, du grain du bois du violon ou encore des reflets du chrome sur les basses ou les trompettes. La forme des nez des personnages était vraiment le plus fastidieux. On devait également décider si les cordes des instruments devaient vibrer ou pas. Comment vouliez vous que je le sache ! C’était un truc de fou."
Heureusement pour Andrews, le reste de l’équipe Pixar arrangea les choix infinis en un nombre gérable d’options. "Notre superviseur technique, Bill Polson, nous sauva de la galère plus d’une fois", admet Andrews. "Il calmait le jeu en faisant la part entre ce que nous voulions et jusqu’où nous pouvions aller, il remuait ciel et terre pour nous présenter cinq versions différentes de chaque élément. Il devint plus facile pour nous de choisir, comme un QCM".

Ainsi, malgré les difficultés durant le développement de l’histoire ou la montagne de choix possible pour leur toute première réalisation, Andrews et Jimenez jouèrent leur musiques ensemble, et L'Homme Orchestre fut terminé en huit mois, ce qui était un record pour la réalisation d'un court métrage contemporain.

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Texte traduit du livre The Art of Pixar Shorts Films par Guillaume Amiot, encore merci pour son aide précieuse.

24 décembre 2010

Danny le Petit Mouton Noir

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204862_1020_A_02So Dear to my Heart (Danny, le Petit Mouton Noir) est un long métrage sorti en 1949 mêlant prises de vue réelles et séquences d'animation. Après Mélodie du Sud, sorti trois ans plus tôt, Walt Disney continue sur sa lancée des films live, se séparant petit à petit du monde de l'animation, avant de complétement le laisser de côté en 1950 avec L'Ile au Trésor, premier film du studio sans aucune séquence d'animation.

C'est en 1946 que le projet voit le jour, lorsque Walt Disney décide d'adapter le livre de Sterling North, Midnight and Jeremiah, publié en 1943. Le récit de North lui a beaucoup plut, lui rappelant son enfance à Marceline, dans la ferme familiale. C'est d'ailleurs ce détail qui fera de Danny, le Petit Mouton Noir l'un des films favoris de Walt Disney. Baigné de nostalgie, l'histoire se passe au début du XXème siècle dans une petite ville américaine et met en vedette un jeune garçon prénommé Jeremiah qui rêve d'élever un cheval de course. Mais sa famille est pauvre et il sait bien que ce rêve est irréalisable. Pour autant, il ne baisse pas les bras et porte alors son dévolu sur un jeune mouton noir, alors rejeté par sa mère, qu'il désire présenter aux concours animalier locaux. Grâce aux conseils avisés de personnages animés tiré de ses livres de collage, Jeremiah apprendra de nombreuses vertus tel que la patience, le dépassement de soi et le dévouement, ce qui lui permettra de réaliser ses rêves.

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Walt Disney confie la réalisation des séquences live à Harold D. Schuster. Walt avait vu son dernier film, Mon amie Flicka chez lui, avec sa femme et ses deux filles, toute la famille ayant beaucoup apprécié le film. Ce serait une des raisons qui ont poussé Disney à choisir Schuster. Le tournage de Danny, le Petit Mouton Noir débute en avril 1946 dans le Parc national de Sequoia, avant de se déplacer aux studios Disney à Burbank. A cette époque, les studios Disney n'avaient qu'un seul plateau de tournage, le stage 1 construit en 1940 en même temps que le studio, qui faisait à peine 1000 m2. Il faudra attendre 1949 pour voir apparaître le stage 2, construit pour le développement de programmes TV. Ainsi, de nombreuses scènes en intérieur furent reconstitué directement sur les lieux de tournage en extérieur. La boutique de l'épicier Pete Grundy a été reconstituée sur site grâce à une vieille boutique similaire de Porterville depuis longtemps fermée qui a été rachetée par le studio et déplacée. La ferme et la maison de Grand-mère Kincaid sont des créations des décorateurs, mais la station de train était préexistante ainsi que les rails. La locomotive et ses wagons ont été loués au studio Paramount. L'implication de Walt Disney dans le film est d'après les souvenirs de Schuster marquée par ses venues sur le tournage en extérieur le week-end qui donnaient lieu à des repas et des discussions détendus. Toutefois, la méthode de travail de Walt a dû changer pour le cinéma en prises de vue réelles, sa participation devait se faire plus durant la pré et la post-production pour ne pas empiéter sur le travail du réalisateur.

Le rôle principal de Danny le Petit Mouton Noir, le jeune Jeremiah, est interprété par Bobby Driscoll, déjà connu pour son rôle dans Mélodie du Sud. Tout comme la petite Luana Patten qui tourne pour la seconde fois avec le jeune acteur. Les deux enfants deviendront vite les premières stars Disney. Bobby Driscoll jouera ainsi dans divers productions des studios tels que Mélodie Cocktail, L'Ile au Trésor et prêtera également sa voix à Peter dans Peter Pan. Quant à Luana Patten on la retrouvera dans Coquin de Printemps, Mélodie Cocktail et Johnny Tremain, un film Disney de 1957. Mais le destin des enfants stars s'avère parfois tragique... Après des années de galère, de rôles médiocres et de toxicomanie, Bobby Driscoll décèdera en mars 1968 à l'âge de 31 ans. Luana Patten décède elle à l'âge de 57 ans d'insuffisance respiratoire en mai 1996.

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Le 24 juin 1946, Disney signe un contrat de distribution avec RKO pour quatre films, dont Danny, le Petit Mouton Noir. Le contrat stipule que ces films doivent comporter de l'animation. En effet, RKO ne semble pas encore convaincu du pouvoir d'attraction d'un Disney sans animation. Walt Disney rajoute ainsi  à contre-cœur quinze minutes d'animation au film, qui seront terminé en août 1948. Le film sort sur les écrans américains le 19 janvier 1949. Les critiques sont plutôt séduites par le film, en particulier par ses séquences live (les scènes animées sont jugé inutiles) qu'elles trouvent  remarquables. Le public par contre ne suit pas, le film sera un échec commercial... Danny, le Petit Mouton Noir aura tout de même droit à une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleure Chanson pour Lavender Blue. Malgré son impopularité, le film ressortira au cinéma en 1964.

 

Recherches graphiques de Mary Blair :

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13 décembre 2010

Interview de Nathan Greno

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Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer il y a quelques jours Nathan Greno, coréalisateur de Raiponce aux côtés de Byron Howard! L'artiste a ainsi pris le temps de répondre à quelques questions sur sa carrière  chez Disney et son expérience sur Raiponce.

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Nathan Greno est né à Kenosha, dans le Wisconsin, au sud-ouest du lac Michigan. Enfant, il développa une passion pour le dessin qui évolua rapidement vers un véritable goût pour la narration visuelle. Influencé par les comics et les bandes dessinées des magazines et des journaux, il commença à dessiner ses propres croquis, à créer ses personnages, ses univers et ses histoires. C’est sa fréquentation régulière du cinéma local qui fit germer en lui l’idée d’une future carrière au sein des Walt Disney Animation Studios et il vit notamment tous les classiques animés Disney sur grand écran. L’animation est rapidement devenue son moyen favori de raconter des histoires et dès l’âge de 8 ans, il savait déjà qu’il voulait travailler pour Disney.
Nathan Greno consacra son temps à apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur l’animation. Il continua à créer ses propres personnages et à les animer grossièrement sur ses cahiers d’écolier. En 1989, un séjour à Walt Disney World avec sa famille lui permis d’avoir un premier aperçu du travail des animateurs. Il pu ainsi observer les artistes donner vie à leurs personnages, et il était plus déterminé que jamais à rejoindre les studios Disney. Il étudia par la suite au Columbus College of Art and Design à Columbus, dans l’Ohio. En 1996, son portfolio fut accepté par les Studios d’animation Disney en Floride. Il débuta sa carrière comme traceur sur Mulan. Toujours attiré par la narration, il s’orienta rapidement vers la création de storyboards. Fort de ce nouvel intérêt, il rejoint le département storyboard en 1998. Il fit partie des storyboardeurs du court métrage animé John Henry et du long métrage Frère des Ours. En 2003, il s'installe en Californie où il a notamment continué à travailler au sein du département storyboard. Il a ainsi été scénariste, storyboardeur mais également acteur voix sur Bienvenue chez les Robinson avant d’être nommé chef storyboardeur sur Volt, Star Malgré Lui. A ce poste, il supervisa l’histoire du film, dirigea l’équipe de storyboardeurs et supervisa leurs séquences tout en participant lui-même au storyboard. Il fit ses débuts de réalisateur avec le court métrage Super Rhino qui figurait comme bonus sur le DVD et le Blu-Ray de Volt, Star Malgré Lui. Il prêta également sa voix au renne Dasher dans le moyen métrage de Noël, Lutins d’élite - Mission Noël diffusé en 2009. Nathan Greno vit à Glendale, en Californie. Son film préféré est Dumbo.
 

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INTERVIEW :

Bonjour Nathan, et merci d'avoir accepté cette interview pour The Art of Disney Animation! Avez vous aimé votre voyage en France? Était-ce la première fois que vous veniez dans notre pays?

Nathan Greno : Oui, c'était la première fois, et c'est un pays vraiment magnifique. Je me sens bête de ne pas avoir visité votre pays avant! Ma petite amie a tenu à m'accompagner, nous entendons souvent dire que Paris est la ville de l'amour alors, elle a voulu vérifier ça!

Pouvez vous nous en dire plus sur votre carrière, vos études? Comment votre passion pour l'animation a-t-elle débuté, et comment avez vous atterri aux Walt Disney Animation Studios?

NG : Quand j'étais petit, je passais mon temps à créer des bandes dessinées, je tentais de créer mon propre monde, mes propres personnages. J'adorais aller au cinéma, et y voir les films Disney sur grand écran. Ils créaient les mondes et les personnages les plus fabuleux qui soient, les plus incroyables des histoires, et je ne souhaitais qu'une chose, c'était être dans ces studios et prendre part à tout ça. Et, je devais avoir 11 ans, j'ai commencé à dire à tout le monde autour de moi « Je travaillerais pour Disney! » J'ai passé la plus grande partie de ma vie a essayer d'y rentrer et, je suppose que les choses ont marché pour moi ! (rires)

Nathan, Raiponce est votre premier long-métrage en tant que réalisateur. Pouvez vous nous en dire plus à propos de cette première expérience?

NG : J'avais déjà réalisé un court-métrage pour le DVD/Blu-Ray de Volt, Star Malgré lui, centré sur le personnage de Rhino. C'était un peu comme tremper son orteil dans l'eau pour prendre la température, et avoir une idée de ce que représentait ce travail.
Et c'est fantastique. C'est un travail où l'on collabore avec des centaines de personnes. Peu importe dans quel département vous vous trouvez, que ce soit l'animation, ou l'histoire, ou tout autre département, vous grandissez en tant qu'artiste, car travailler tous ensemble est la meilleure façon au monde d'apprendre. Il y a un tel procédé d'échange! Donc, même en tant que réalisateur, je suis également devenu un meilleur animateur, un meilleur storyboarder, un meilleur scénariste!
Et nous menons cette grand équipe, avec Byron (ndlr : Byron Howard, le second coréalisateur de Raiponce), nous avons une cible, un but, nous savons où nous allons, mais en même temps, nous apprenons des choses tout au long de la réalisation. Byron et moi mettons totalement nos égo de côté et nous sommes très ouverts à toutes les bonnes idées!

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Byron Howard, Roy Conli, Mandy Moore et Nathan Greno - Byron Howard, Zachary Levi et Nathan Greno

Avec chaque nouveau projet viennent de nouveaux challenges. Quelle a été la chose la plus difficile à laquelle vous avez du faire face, sur Raiponce?

NG : En fait, la chose la plus dure fut l'emploi du temps qui était très chargé. D'habitude, nous avons quatre ou cinq ans pour faire un film de la sorte, mais ici nous nous sommes retrouvés avec seulement deux ans devant nous, car les studios avaient déjà bloqué une date de sortie. John Lasseter avait aimé ce que nous avions fait sur Volt, Star Malgré lui, et nous croyait capable de réaliser ce film en un laps de temps si court.
Toute l'équipe en a souffert, nous travaillons tout le temps, même les week-ends, nous faisions des heures supplémentaires, nous n'avons pas pris de vacances durant deux ans, mais à la fin du voyage, nous avions l'équivalent de quatre ans de travail produits en seulement deux ans. C'était extrêmement dur pour tout le monde, mais nous en sommes d'autant plus fiers!

Comment les choses se sont-elles passées lorsque Glen Keane a du abandonner le fauteuil du directeur suite à des problèmes personnels? Avez vous tout repris depuis le début, ou avez-vous continué le travail de Glen tout en apportant votre propre touche?

NG : Quand Byron et moi avons « récupéré » le film, nous avons tout recommencé. Le film était déjà en développement, mais l'idée d'adapter Raiponce trainait dans les studios depuis très longtemps, depuis que j'y travaille, et bien plus. Walt Disney lui-même avait évoqué cette possibilité.
Et c'était là depuis si longtemps que nous avons du regardé tout ce qui avait été fait au fil des ans. Nous avons pris ce qui nous semblait être les meilleures idées, nous avons vraiment pris le meilleur de chaque recherche qui avait été faite. Donc, nous avions un petit peu de ce qui s'était fait dans le passé, mais pour le plus gros nous sommes partis de zéro, nous avons dégagé le terrain.
Car il faut l'avouer, travailler sur un film demande tellement de passion, de dévouement, ça représente tellement d'heures de travail, que l'on ne peut se contenter de récupérer le travail que quelqu'un d'autre à commencé. Nous avions besoin d'y apporter notre propre vision!

Glen Keane a décidé de réaliser Raiponce en 3D. Pensez vous que le film aurait été différent en 2D?

NG : Définitivement différent! Bien que la 2D et la 3D ne soient que deux instruments pour raconter une histoire. Vous avez besoin d'utiliser le meilleur outil pour construire votre histoire, et dans ce cas, le meilleur outil était la 3D. Les mouvements de caméras que l'on peut se permettre en 3D étaient ce dont on avait besoin pour ce film. Certaines scènes sont superbes grâce à cette possibilité, comme la scène des lanternes, et c'était incroyable de pouvoir faire ça avec la 3D! Tout comme les scènes d'action, car on peut faire bouger la caméra comme une caméra de film live.
La chose géniale avec les studios Disney est que nous faisons à la fois des films en 2D et des films en 3D. Ils sont très fiers de leurs projets en 2D, certaines choses à propos de la 2D sont juste incroyables. On doit vraiment utiliser le média qui servira le mieux notre film.

Raiponce et le personnage le plus chevelu jamais animé. Comment avez vous réussi à créer cette impressionnante chevelure?

NG : Oh la, oui, les cheveux étaient incroyablement difficile à créer! Si vous observez bien les films en 3D, que ce soit les films de Pixar, de Dreamworks, de Sony, ou n'importe quel autre studio, vous vous apercevez que les plus longs cheveux qu'un personnage puisse avoir arrivent en dessous des épaules, ou alors qu'ils sont rassemblés en une queue de cheval, ou une tresse.
Ce que nous nous apprêtions à faire avec ce film est quelque chose qui n'avait jamais été fait auparavant. Des cheveux si longs! Même la façon dont Raiponce interagit avec ses cheveux est incroyable, car d'habitude, jamais vous ne verriez un personnage toucher ses propres cheveux, c'est effroyablement complexe.
Nous avons d'abord défini l'histoire, la façon dont elle pourrait fonctionner, ce que nous voulions voir. C'était notre première approche, avec Byron, et une fois cette étape réalisée, nous nous sommes demandé comment nous allions porter ça à la vie. On voulait vraiment faire en sorte que Raiponce fasse toutes ces choses avec ces cheveux, les utiliser comme arme, comme corde, pour grimper dans la charpente du toit, s'y cacher, et toutes ces choses dingues! Et également avoir les cheveux mouillés. C'est un autre problème, en général on ne voit jamais ça car c'est très compliqué.
Un peu plus tôt cette année, vers janvier, nous étions encore en train de nous demander si le film ne pourrait jamais être fait! Nous avions des « jours sans » (ndlt: en anglais, « bad-hair day », littéralement « jours de cheveux rebelles » ) où les cheveux étaient carrément hors de contrôle, et ne réagissaient pas comme nous le souhaitions! Nous étions très nerveux au début de l'année. Nous avons fini par trouver le moyen d'y arriver, mais ce fut une étape très éprouvante.

Le développement artistique de Raiponce est incroyable. Pourriez vous dire un mot sur l'équipe qui s'en est occupé?

NG : Byron et moi avons un véritable amour pour les classiques de Disney, et nous étions fiers de pouvoir réaliser le 50ème film des Studios. Nous voulions honorer ce qui avait été fait auparavant, la façon dont Walt Disney faisait ses films, comme Pinocchio, Peter Pan, Alice au Pays des Merveilles... Nous voulions vraiment capturer ce style, car c'est ce qui fait que les gens aiment tant les films Disney. Mais en même temps, nous avions envie de voir comment cela serait en 3D, nous avions besoin d'un nouveau départ, de faire quelque chose de jamais vu auparavant. Nous voulions combiner ce style classique avec des choses innovantes.
Au niveau de l'histoire, nous avons une princesse, mais elle aussi n'est pas comme toutes les autres princesses classiques. Elle est très forte, elle n'attend pas qu'on vienne à son secours, elle n'attend pas l'amour, mais elle a un rêve, et elle est prête à prendre la situation en main et faire de son mieux pour réaliser ce rêve.
Flynn aussi n'est pas le prince type, ne serait-ce que parce que nous l'avons changé en voleur! Et même le cheval blanc n'est pas la monture royale mais celui qui court après le voleur!

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Byron Howard, Mandy Moore et Nathan Greno - Nathan Greno, Alan Menken, Donna Muphy, Glenn Slater et Byron Howard

A Pixar, on donne a un animateur une séquence à animer, et pas seulement un personnage. Avez vous utilisé le même procédé sur Raiponce?

NG : Plus ou moins, car nous n'avons pas un animateur s'occupant d'un personnage précis, contrairement à un film en 2D. Nous choisissions simplement les animateurs qui seraient les meilleurs dans la scène que nous leur proposions.
Quand nous avions une scène émouvante, nous choisissions un animateur qui était doué pour gérer ces émotions, et pour les scènes drôles, les animateurs ayant le plus de facilités dans les situations humoristiques. Et c'était fantastique car chaque animateur apportait un peu plus au personnage, et le rendait encore plus vivant, plus réel.
Quand un animateur faisait un très bon travail, un bon acting sur une action (par exemple, Flynn marchant), nous lui demandions d'apporter sa patte sur d'autres actions. On avait besoin de son style pour rendre le personnage constant.

Quelles étaient vos influences pour le nouveau couple de Disney?

NG : Raiponce devait être un modèle pour les jeunes femmes et les petites filles. J'ai deux nièces, et quand j'allais leur rendre visite, elles jouaient tout le temps avec ces poupées d'héroïnes Disney. Mon frère m'a dit, lorsque que nous avons commencé le film « Peux-tu faire une héroïne proche de Mulan? C'est une fille tellement forte. Tu as besoin de créer un personnage fort car les fillettes s'identifient à ces héroïnes, tu sais qu'elles sont souvent influencées par les personnages de Disney. » J'ai aimé l'idée, nous avions besoin d'un bon modèle pour les enfants. Ce fut le même procédé avec Flynn, nous avions besoin d'un personnage qu'on l'on pouvait admirer comme on admire son grand frère.

Était-ce une volonté de votre part de revenir au style visuel plus traditionnel du studio? Avez vous été influencé par un artiste en particulier?

NG : Oui, nous avions l'impression que rien n'avait été fait depuis longtemps dans les style des années 40' 50 ', où les films étaient très différents les uns des autres tout en gardant la même essence.
Nous sommes donc allés à Fantasyland, à Disneyland, qui prend son inspiration de ces films. Et Fantasyland est tellement attrayant, cela vous renvoie immédiatement au charme de ces films. Tout le monde était enthousiaste de remonter le temps ainsi; nous observions ce qui avait été fait, comment ils avaient créé cette unité visuelle, et comment nous allions nous y prendre pour garder ce style.

Effectivement, quand elle arrive au royaume la première fois, elle a cette expression que nous avons pu avoir étant enfant en arrivant pour la première fois à Disneyland, c'était très drôle et touchant à la fois!

NG : C'est amusant, c'est quelque chose que nous avons tenté de mettre dans le film, effectivement! Raiponce n'est jamais sortie voir le monde auparavant. Quand vous allez pour la première fois dans un endroit – peu importe où dans le monde, mais prenons Disneyland comme nous en parlions - avec un enfant qui s'y rend pour la première fois, c'est comme si vous y alliez pour la première fois également, vous voyez le monde à travers ses yeux, et c'était une des choses que l'on voulait rendre avec ce film.
J'ai emmené ma petite amie à DisneyWorld il y a deux ans, elle n'avait jamais été là-bas, et elle était tout à fait comme Raiponce sur le pont, un grand sourire sur son visage, très excitée d'être là, et c'est génial que vous le mentionniez car c'est exactement ce que nous voulions traduire!

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Alan Menken, Roy Conli, Grace Potter, Nathan Greno et Byron Howard - Glenn Slater, Donna Murphy et Alan Menken

L'animation a été réalisée en très peu de temps, et pourtant, elle est remarquable. Avez vous reçu de l'aide de Pixar?

NG : Non, pas du tout! La seule chose que John Lasseter ait fait, est qu'il nous a aidé à construire une structure pour notre réalisation, ça nous a beaucoup aidé.
Nous observons bien sûr les films de Pixar car ils font de vrais bons films, et c'est ce que tout artiste fait, vous regardez autour de vous pour des influences.
Mais nous ne devons Raiponce qu'à l'équipe de Disney, les artistes étaient si passionnés, dévoués! Je pense que ce qui a fait toute la différence, ce qui a donné le ton du film, c'est que nous avions Glen Keane. Il a créé des personnages aussi fort que Ariel, Aladdin, la Bête... Il a vraiment été notre mentor quant à la création des personnages.
Nous avions un groupe de jeune animateurs dévoués, et Glen leur a montré comment extraire le meilleur de la 2D, à choisir ce que la 2D pouvait apporter à la 3D. Nous avons des amis dans d'autres studios d'animation, et, en voyant notre travail, ils nous demandaient: « Mais comment avez-vous fait ceci? C'est tellement différent et vivant! » . Nos animateurs ont vraiment mis la barre très haut!

Vous devez encore avoir l'esprit Raiponce, avec toute la promotion qui entoure le film et qui continue, mais avez vous déjà d'autres projets en tête?

NG : Tout à fait, Byron et moi allons à nouveau travailler ensemble comme nous l'avons fait sur Raiponce. Nous n'aurions pas pu être plus heureux du résultat, et nous voulons vraiment faire un autre film ensemble! Nous avons soumis plusieurs idées à John Lasseter. Il en a choisi une, et donc, nous avons commencé à la développer. Mais nous n'en sommes qu'aux balbutiements et je ne peux malheureusement pas en dire plus, excepté que ce sera dans la veine de Raiponce, avec de grandes scènes d'actions, mais aussi beaucoup d'émotion, de cœur, et d'humour. C'est à la fois différent – vous le verrez d'ici quelques années quand le film sortira – mais très similaire dans le « cœur » du projet. Nous voulons continuer à travailler dans cette direction.

Pouvez vous nous en dire plus à propos de Reboot Ralph, le prochain long métrage des Walt Disney Animation Studios prévu pour 2013? Avez vous des détails sur les réalisateurs?

NG : Je ne suis pas la meilleure personne pour en parler, à vrai dire, je n'en sais pas grand chose. J'ai eu l'occasion de voir quelques morceaux, ça va être un très bon film, mais il traverse beaucoup de changements, tout comme l'a fait Raiponce. Mais je pense que ça sera extrêmement drôle.

Tous les fans français Disney vous remercient pour votre gentillesse et votre disponibilité, et nous espérons vous rencontrer bientôt à nouveau!

NG : Merci à vous de votre soutien!


Interview et traduction réalisées par Crystal. Encore un grand merci à elle pour son aide précieuse!

5 décembre 2010

The Emperor's Nightingale

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The Emperor's Nightingale est à l'origine une séquence du long métrage abandonné, Musicana. Mis en chantier à la fin des années 70, Musicana était en quelque sorte un Fantasia nouvelle génération. Walt Disney avait toujours eu en tête avec Fantasia , de ressortir le film, année après année, en y ajoutant de nouvelles séquences cohabitant avec les plus populaires des versions précédentes. Malheureusement, l'échec commercial du Fantasia original, ainsi que la guerre l'empêchèrent de réaliser ce doux rêve. Mais l'idée a survécu pendant de longues années aux studios. A la fin des années 70, deux artistes émérites, Wolfgang Reitherman et Mel Shaw  se sont penché sur une nouvelle version de Fantasia intitulée Musicana.

Ce changement de nom n'est bien sur pas anodin, car Musicana, contrairement à son illustre modèle ne mettait pas forcément en images de morceaux de musique classique. La demi douzaine de séquences du film étaient basés sur différents pays accompagné de musiciens des pays en question. On retrouvait ainsi une séquence avec des grenouilles jouant du jazz dans le sud des Etats-Unis avec une musique interprétée par Louis Amstrong, une séquence sud-américaine inspirée du folklore aztèque et incas sur un morceau de la soprano péruvienne Yma Suma, une séquence africaine, une autre orientale accompagnée du morceau Sheherazade de Rimsky Korsakov et une séquence scandinave avec comme musique Finlandia de Jean Sibelius.

Enfin, une séquence mettait en scène Mickey Mouse (qui n'était alors plus apparu au cinéma depuis les années 50), The Emperor's Nightingale . Ce conte, bien que se passant en Chine, n'a en fait rien d'asiatique. Il fut écrit par Hans Chistian Andersen (La Petite Sirène, La Petite Fille aux Alumettes) et publié en 1843. Voici un résumé du conte : L'Empereur de Chine, qui ne quitte jamais les limites de son palais, ignore qu'il existe un peu plus loin, au delà de ses jardins maniérés, des lacs profonds et des bois touffus que les gens du peuple connaissent bien. C'est de là que sort le rossignol au chant mélodieux qui charme l'empereur au point qu'il en a les larmes aux yeux. Aussitôt, un maître de chant se met en tête de fabriquer un rossignol mécanique, couvert de rubis et diamants, et qui chante, dit-il, aussi bien que le vrai rossignol. En vérité, les pêcheurs du lacs savent bien que rien n'égale le chant du vrai rossignol, mais l'empereur, séduit par l'idée de garder un faux oiseau qu'il peut manier à sa guise, chasse le vrai rossignol. Longtemps, la cour et les gens du peuple admirent le rossignol de rubis. Mais la mécanique se détraque et le faux rossignol meurt. L'empereur lui-même est à l'agonie. C'est alors que reparaît le vrai rossignol. Il sauve le monarque et lui demande de garder le secret de ses visites.

Dans la version de Disney, Mickey Mouse possédait le vrai rossignol, c'est lui qui enseigne à l'Empereur, la valeur de l'humble petit oiseau marron par rapport à l'automate en métal précieux. On ne sait pas quelle musique aurait accompagné cette séquence... En restant dans la logique des autres séquences du film, on imagine qu'il aurait s'agit d'une musique chinoise.

Les dessins que vous découvrez ci-dessous ont été réalisé par un certain John Lasseter, alors débutant  sa carrière aux Walt Disney Animation Studios, sous la houlette de Mel Shaw. Ce dernier avait été impressionné par le talent et la créativité du jeune homme et décida de lui confier les illustrations de The Emperor's Nightingale.

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1 décembre 2010

Claire Keane

 

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Fille du maître de l'animation Glen Keane, et petite fille du caricaturiste Bill Keane, Claire Keane est une artiste épanouie. Claire Keane est née le 1er mars 1979 à Santa Clarita, dans la banlieue de Los Angeles, où elle passe une bonne partie de son enfance. En 1995, Claire arrive en France, elle n'a alors que 16 ans. La famille Keane avait en effet décidé de séjourner en France durant l'année sabbatique que Glen pris après la fin de la production de Pocahontas, une Légende Indienne. Ils y restèrent finalement près de cinq ans (Glen travaillant sur Tarzan aux studios Disney de Montreuil)! Claire fréquente l'American School of Paris avant de débuter des études d'Art à  la Parsons School of Design, puis à l'École Supérieur d'Arts Graphiques Penninghen, où elle fit la rencontre du français Vincent Rogozyk qui deviendra plus tard son mari. Passionnée de dessin depuis son enfance, Claire laisse de côté son intérêt pour le stylisme pour se lancer dans le graphisme. De retour aux États-Unis en 2003, elle débute sa carrière professionnelle dans une entreprise de design basée à Hollywood. Là elle participe à la création d'affiches, de flyers et de publicités diverses pour le milieu du divertissement.

En mars 2004, Claire Keane entre aux Walt Disney Animation Studios comme artiste de concept art. À ce poste elle participe à la production d'Il Était une Fois en créant des recherches graphiques pour la séquence d'ouverture du livre de conte et en réalisation le design de la robe bleue de Giselle crée à partir de rideaux. Par la suite, Claire Keane participe à la production du court métrage Glago's Guest, toujours en tant qu'artiste de concept art.

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Claire devant sa fresque aux Walt Disney Animation Studios (2010)

Claire Keane commence à travailler sur Raiponce en 2006, aux côtés de son père, Glen Keane, alors encore réalisateur du film. Glen avoua que sa fille fut sa principale source d'inspiration pour le personnage de Raiponce. Sa personnalité irrésistible, son esprit créatif et sa passion pour l'Art, autant de qualités propres à Claire que l'on retrouve dans Raiponce. Glen raconte : Quand Claire avait 18 mois, j'ai mis quelques crayons de couleur et du papier dans son berceau, et elle fit un dessin de sa mère. Elle la dessinait de manière brouillonne, mais on reconnaissait distinctement le menton de Linda, son nez retroussé, ses yeux, sa coupe de cheveux et ses boucles d'oreilles. Elle demandait aussi très souvent si elle pouvait peindre les plafonds.

Pour son travail sur Raiponce , Claire étudia l'art décoratif médiéval et scandinave. Elle s'inspira également de l'illustrateur Charley Harper pour le graphisme et la composition. Pour réaliser les fresques du film, Claire tenta de se mettre dans la peau d'une adolescente enfermée dans sa tour depuis toujours. Elle imagina ainsi qu'elle peindrait sur ses murs des animaux, des fleurs, avec des couleurs changeant au fil des saisons, tout ce qui la ferait penser au monde extérieur.  Elle réalisa également quelques concept arts pour le film, et participa au design des personnages et des costumes. Anecdote amusante, au tout début du projet l'artiste s'est inspirée de l'acteur français Romain Duris pour créer une version préliminaire du personnage de Flynn Rider (qui s'appelait alors Bastien), acteur qui prêtera finalement sa voix au personnage dans la version française du film ! Après la fin de la production de Raiponce, Claire Keane réalisa de superbes fresques inspirées du film dns un couloir des Walt Disney Animation Studios, ainsi qu'une toile de six mètres sur huit pour l'avant-première française de Raiponce à Disneyland Paris.

Claire Keane quitte finalement les Walt Disney Animation Studios en septembre 2013 pour se consacrer pleinement à ses projets personnels dont la création de livres illustrés. Avant son départ elle réalisa quelques recherches graphiques pour Les Mondes de Ralph et travailla de manière plus soutenue sur la création de recherches graphiques pour La Reine des Neiges.

Pour finir, je vous invite à découvrir une galerie de recherches graphiques tirées de la production de Raiponce, toutes réalisées par la charmante Claire Keane (que je remercie chaleureusement pour l'envoie des dessins et sa participation à l'écriture de l'article). Enjoy !

 

 

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28 novembre 2010

Critique Ratatouille

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Affiche_am_ricaine_02(critique rédigée en juillet 2007) Nous y voilà, je l'ai enfin vu! Inutile de faire un résumé du film, la majorité des personnes parcourant ces lignes étant comme moi plutôt au courant sur le sujet! Rentrons donc tout de suite dans le vif du sujet. Alors qu'en est-t'il de ce Ratatouille, le dernier né des studios d'animation Pixar? Le niveau a t'il été revu à la hausse après le moyen Cars - Quatre Roues, sorti l'année dernière? Le film est-il à la hauteur de nos espérances? Le rat des cuisines a-t'il réussi à nous en mettre plein la vue et les papilles? C'est ce que nous allons voir tout de suite!

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Assurément oui!!! Les mots me manquent pour définir l'admiration que j'ai pour les concepteurs de ce film! Je les remercie à genoux de faire monter aussi haut l'art de l'animation, de prouver au monde entier que l'on peut faire autre chose que des films en images de synthèse avec des pinguins qui chantent ou des monstres verts qui pètent et rotent. Ici on joue dans la cour des grands, les grands maîtres de chez Pixar, la référence, la crème de la crème de l'animation 3D. Comme la cuisine du film, Ratatouille est un met délicat, qui se déguste bouchée par bouchée, le genre de film dont on ne peut se lasser même après des dizaines de diffusion (j'irai d'ailleurs certainement le revoir dès sa sortie le 1er août!). Oubliez les voitures sympatoches mais parfois gnan gnan de Cars - Quatre Roues et faites place à Rémy, le rat de goût! Que dire de ce "petit chef", il est trop trop mignon! Ses mimiques sont craquantes, il est là avec ses grands yeux à se frotter ses petites pattes, j'adore! Ses acolytes rongeurs sont tout aussi réussis, son frère Emile est tout rond tout mignon malgré ses habitudes alimentaires plutôt répugnantes, son père, vieillard grincheux et borné et toute le reste de la famille sont également très sympathiques. Linguini le commis est quant à lui très attachant comme personnage, maladroit mais passionné, sensible et drôle il n'est pas le héros classique (Pixar nous y a habitué : Tilt dans 1001 Pattes (a bug's life) ou Marlin dans Le Monde de Nemo). Colette (doublée par la charmante chanteuse Camille qui signe également un morceau de la BO) est une femme déterminé, forte (il faut l'être quand on est la seule femme de l'équipe) mais également très douce quand elle le veut et tout aussi attachante que Linguini. Skinner, le méchant du film est génial, petit grincheux, ses expressions sont hilarantes, on se délecte de le voir essayer de dévoiler le secret de Linguini sans jamais y arriver. Enfin Ego le critique gastronomique (autre "méchant" du film) est tout bonnement parfait, ses proportions très allongées et ses couleurs pâles et sombres pourraient nous faire penser qu''il sort d'un film de Tim Burton! Sa gestuelle est superbe, à travers elle on ressent tout le cynisme et le mépris de ce personnage, superbe!

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L'histoire en elle-même sort évidemment de l'ordinaire, c'est un film Pixar, ne l'oublions pas. Nous suivons durant tout le film le parcours gastronomique et initiatique de Rémy, sa rencontre avec le monde des humains et de la grande cuisine. Ce sera pour lui une véritable révélation qui changera sa vie à jamais, et celle des autres également (je vous laisse découvrir tout ça dans le film ^^). Tout le monde le sait, ce qui fait le succès d'un film d'animation (et d'un film tout court aussi d'ailleurs) ce n'est pas sa qualité technique mais bien son scénario. Ici pas d'inquiétude à se faire, avec Brad Bird (réalisateur de Les Indestructibles et du Géant de Fer) aux commandes on ne pouvait s'attendre qu'à du caviar. Le début du film est assez surprenant, ça ne commence pas comme on pourrait s'en douter, et il en va de même pendant toute la durée du film. A chaque fois que l'on pensait que tout allait bien, que tout se déroulait comme dans toute histoire classique, un élément perturbateur fait son apparition et refait tomber les personnages dans la dure réalité de la vie (Rémy et sont statut de rat répugnant, Linguini et sa tendance à s'emporter trop vite). Pixar bouscule donc certaines habitudes scénaristiques et ne tombe jamais dans les clichés ou le déjà-vu. D'ailleurs la morale de l'histoire se fait beaucoup plus discrète que dans Cars - Quatre Roues et passe au finale très bien (ne pas se fier aux apparences, croire en soi et à ses rêves). On suit donc les aventures de Rémy avec grand intérêt, sans jamais s'ennuyer tant l'action et les rebondissements sont nombreux.

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Techniquement Pixar démontre une nouvelle fois sa maîtrise parfaite de l'outil 3D. Quand j'ai dit que le studio était la référence en matière de film d'animation 3D je ne parlais pas que des histoires mais aussi de la qualité technique! Avec Ratatouille, Pixar  repousse une nouvelle fois les frontières de l'animation assistée par ordinateur et nous offre tout bonnement le plus beau film en images de synthèse jamais sorti. Comme dans chacun des films de la firme, l'équipe technique de Ratatouille   s'est ici concentré sur un rendu en particulier, celui de la nourriture! Celle-ci est bluffante de réalisme, on en mangerait presque! Que ce soit le pain, le fromage, les différents plats et soupe, tout paraît succulent. Les différents éclairages et ambiances sont également splendides, Paris est ici représentée non pas de manière réaliste mais utopique et devient donc encore plus belle! Ceci me permet d'ailleurs d'énoncer mon seul regret du film : celui de na pas voir un peu plus notre capitale! Car en dehors du restaurant, des quais de Seine et de quelques rues on ne voit quasiment rien de la cité, dommage... Mais c'est tout à fait pardonnable quand on voit le souci du détail et la beauté de tout les décors du film, mon préféré restant celui de la cuisine du restaurant, tout bonnement parfait, avec ses centaines d'ustensiles cuivrées brillants de milles feux et ses fourneaux noires et dorées, c'est vraiment la classe! Enfin l'ambiance générale qui se dégage du film est somme toute assez française, même si on tombe parfois dans les clichés (le béret, les sempiternelles deux chevaux et DS qui sont pratiquement les seules voitures que l'on croise, le mime, etc...), heureusement ils ne nous ont pas fait le coup de l'accordéon! Mais ne faisons pas la fine bouche les spectateurs des autres pays n'y verront que du feu! Au final on s'émerveille devant tant de beauté, car oui, tout est beau dans Ratatouille, du trognon de pomme au fond d'une poubelle aux couverts en argent du restaurant de Gusteau, rien est à jeter! Pour finir le graphisme des humains est encore plus réussi que dans Les Indestructibles! Tous ont des proportions très différentes, changeant selon leur caractère mais au final chacun fonctionne très bien une fois avec les autres. Le style de ces humains (celui qu'a adopté Pixar depuis Les Indestructibles ) a d'ailleurs été repris dans de nombreux films de concurrents, certainement en manque d'inspiration...

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La musique, composée par Micheal Giacchino   est aussi une belle réussite! Etant fan de ce compositeur depuis belle lurette (depuis sa participation à la BO du jeu vidéo Medal of Honor, de la série TV Lost ou bien encore de Les Indestructibles), c'est donc sans surprise que je suis tombé sous le charme de la musique de Ratatouille! On y retrouve tout le style et le talent du compositeur, sa manière de mettre en valeur certains instruments, partant souvent dans des envolées de cuivres fort appréciables. La guitare fait ici son apparition donnant à certain morceaux une sonorité plus hispanique que française! Mais qu'importe, la musique est très belle dans l'ensemble! Le style est parfois assez proche de la BO de Les Indestructibles , avec ce côté très 60's, jazzy. Les thèmes sont quant à eux de toute beauté, celui de Rémy restant mon favoris avec ses violons dansants et ses touches de flûtes traversières lui donnant cet aspect à la fois léger, harmonieux et dynamique. En plus des musiques de Micheal Giacchino on retrouve la chanteuse Camille, petite bout de femme bien de chez nous qui composa un morceau tout spécialement pour le film, Le Festin. Quel bonheur donc de retrouver cette artiste talentueuse dans la BO d'un studio tout aussi talentueux! Ce choix est tout à fait en rapport avec le film et la politique du studio : faire parler le talent plus que l'argent. J'aurai en effet été fort déçu si Pixar avait choisi à la place de Camille, M Pokora, Yannick Noah ou bien encore Diams pour représenter la chanson française!

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Ratatouille est donc bien à la hauteur de la réputation du studio, beau, grand, puissant, drôle, fin, merveilleux, parfait, etc... Un nouveau chef-d'oeuvre signé Brad Bird! Avec ce film Pixar innove encore et toujours, se réinventant comme à chaque nouveau film. Les autres studios ne peuvent que s'incliner (que dis-je, se prosterner!) devant un tel film, tant la différence de qualité est énorme entre eux (en effet comment comparer Shrek 3 à Ratatouille)! Il me tarde déjà de le revoir!

25 novembre 2010

Nathan Greno

Nathan Greno est né à Kenosha, dans le Wisconsin, au sud-ouest du lac Michigan. Enfant, il a développé une passion pour le dessin qui a rapidement évolué vers un véritable goût pour la narration visuelle. Influencé par les comics et les bandes dessinées des magazines et des journaux, il a commencé à dessiner ses propres croquis, à créer ses personnages, ses univers et ses histoires. C’est sa fréquentation régulière du cinéma local qui a fait germer en lui l’idée
d’une future carrière au sein des Walt Disney Animation Studios et il a notamment vu tous les classiques animés Disney sur grand écran. L’animation est rapidement devenue son moyen favori de raconter des histoires et dès l’âge de 8 ans, il savait déjà qu’il voulait travailler pour Disney.
Nathan Greno a consacré son temps à apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur l’animation. Il a continué à créer ses propres personnages et à les animer grossièrement sur ses cahiers d’écolier. En 1989, un séjour à Walt Disney World avec sa famille lui a permis d’avoir un premier aperçu du travail des animateurs. Il a ainsi pu regarder les artistes donner vie à leurs personnages, et il était plus déterminé que jamais à rejoindre les studios Disney. Il a par la suite étudié au Columbus College of Art and Design à Columbus, dans l’Ohio. En 1996, son portfolio a été accepté par les Studios d’animation Disney en Floride. Il a débuté sa carrière comme traceur sur Mulan de Tony Bancroft et Barry Cook. Toujours attiré par la narration, il s’est rapidement orienté vers la création de storyboards. Fort de ce nouvel intérêt, il a rejoint le département storyboard en 1998. Il a fait partie des storyboardeurs du court métrage animé John Henry réalisé par Mark Henn et du long métrage Frère des Ours d’Aaron Blaise et Robert Walker. En 2003, il s’est installé en Californie où il a notamment continué à travailler au sein du département storyboard. Il a ainsi été scénariste, storyboardeur mais également acteur voix sur Bienvenue chez les Robinson de Stephen J. Anderson avant d’être nommé chef storyboardeur sur Volt, Star Malgré Lui de Byron Howard et Chris Williams. A ce poste, il a supervisé l’histoire du film, dirigé l’équipe
de storyboardeurs et supervisé leurs séquences tout en participant lui-même au storyboard. Il a fait ses débuts de réalisateur avec le court métrage Super Rhino qui figurait comme bonus sur le DVD et le Blu-Ray de Volt, Star Malgré Lui. Il a également prêté sa voix au renne Dasher dans le dessin animé de Noël de Disney « Lutins d’élite - Mission Noël »
réalisé par Kevin Deters et Stevie Wermers en 2009. Nathan Greno vit à Glendale, en Californie. Son film préféré est Dumbo.

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