18 octobre 2013
Robin des Bois
21ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, Robin Hood (Robin des Bois) remet au goût du jour l'utilisation d'animaux anthropomorphiques, déjà brièvement réapparus dans L'Apprentie Sorcière sorti deux ans plus tôt. Auparavant il faut remonter à 1951 et la sortie d'Alice au Pays des Merveilles pour retrouver ce genre de personnages mélangeant caréctéristiques humaines et animales. Et c'est donc Robin des Bois, célèbre héros de la culture anglo-saxonne volant les riches pour donner aux pauvres qui a été choisi pour ce nouveau film d'animation, le second réalisé après la mort de Walt Disney.
Le nom de Robin Hood (littéralement "Robin la Capuche" et non Robin des Bois) est apparu pour la première fois dans un document judiciaire anglais de 1228. Il y est écrit qu'un certain Robinhood a été mis en prison pour le paiement d'une dette ou d'une amende. D'autres références à un Rabunhod apparaissent elles entre 1261 et 1300. Dès le début du XIVème siècle et tout au long du XVème siècle, des ballades populaires célèbrent les aventures du personnage. La légende est en marche. Mais Robin des Bois n'est pas encore le voleur au grand coeur que l'on connaît, il est décrit comme un paysan cruel, n'hésitant pas à faire appel à la violence pour arriver à ses fins. Le personnage est mentionné pour la première fois par écrit dans Pierre le Laboureur de William Langland en 1377. Au fil des ballades, la mythologie autour du personnage se met en place. Il est ainsi parfois accompagné de Petit Jean ou de Frère Tuck. Son ennemi juré devient le shérif de Nottingham et surtout le vil Prince Jean. Avec le développement de l'imprimerie, de nombreux ouvrages sur les aventures du personnages sont édités tout au long du XVIème siècle, accroissant sa popularité mais aussi édulcorant petit à petit le personnage le transformant en véritable gentleman et lui inventant une histoire d'amour avec Dame Marianne. Le personnage est également déplacé définitivement de la ville de Barnsdale à celle de Nottingham et sa célèbre forêt de Sherwood.
Par la suite, Robin des Bois eut droit à de multiples adaptations théâtrales, puis cinématographiques à partir du début du XXème siècle. Les plus mémorables restant celles de 1922 et 1938, sans oublier le film de 1991 avec Kevin Costner dans le rôle de Robin. Les studios Disney ne sont pas en reste, une première adaptation filmée des aventures du voleur au grand coeur sort en 1952, avec Richard Tood dans le rôle titre. Il s'agissait du second film live des studios Disney (alors produits exclusivement en Angleterre), mais certainement pas le plus mémorable. L'adaptation animée de 1973 aura vite fait de faire oublier cette première incursion dans la forêt de Sherwood.
L'adpatation animée des aventures de Robin des Bois doit son existence à... Une partie de pêche ! C'est en effet lors d'une sortie en bateau que l'artiste Ken Anderson et le PDG des studios Disney de l'époque Card Walker se remémorent les magnifiques scènes animées du film Mélodie du Sud. Bien que volontairement tombé dans l'oubli en raison de son contexte historique sensible, les deux hommes avaient été profondément marqué par la qualité d'animation des différents personnages du film. Il en était de même pour les animateurs du studio qui avaient pris énormément de plaisir à animer ces personnages à l'époque. À la fin des années 60 les studios Disney souhaitaient réaliser une adaptation animée de Robin des Bois. Tout d'abord prévu avec des personnages humains, il fut finalement décidé d'exploiter des animaux anthropomorphiques à la plus grande joie de Ken Anderson et des animateurs vétérans !
Né à Seattle en 1909, Ken Anderson intégra les studios Disney en 1934 après une formation d'architecte débutée en France et terminée à Washington. "Forcé" de se reconvertir dans l'animation à cause de la dépression, il y pris finalement goût et continua sa carrière aux studios Disney pendant plus de quarante ans. Tout d'abord animateur sur plusieurs Silly Symphonies, il devient ensuite artiste layout sur Blanche Neige et les Sept Nains, puis directeur artistique sur Pinocchio et enfin scénariste sur de nombreux projets durant les années 40. Grâce à sa formation d'architecte, il rejoint WED Entreprise au début des années 50 et participe à la conception de Disneyland. Il revient à l'animation au début des années 60 en tant que directeur artistique sur Les 101 Dalmatiens. C'est à lui que l'on doit la décision d'utiliser le fameux procédé de xérographie mis au point par Ub Iwerks. Il redevient par la suite animateur sur Le Livre de la Jungle en supervisant l'animation de Shere Khan, tout en créant le design de nombreux personnages et en participant grandement à l'écriture du scénario. Il est par la suite l'initiateur du projet d'adaptation animée de Robin des Bois où il s'occupera du storyboard et du design des personnages. Il est enfin le créateur d'Elliott sur Peter et Elliott le Dragon. Ken Anderson partit à la retraite en 1978, il reçut le titre de Disney Legend en 1991, deux ans avant son décès survenu le 13 décembre 1993.
Wolfgang Reitherman fut choisi pour réaliser le film. Animateur mais aussi leader dans l'âme, Woolie pris la place qu'occupait Walt Disney lorsqu'il était encore impliqué dans la production des long métrages d'animation. Il avait ainsi déjà réalisé Merlin l'Enchanteur en 1963, le court métrage Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel en 1966 et Le Livre de la Jungle en 1967. Mais l'ancien animateur avait aussi une vision bien différente du maître. Adepte des productions à budget réduit (également imposé par la direction des studios), Wolfgang Reitherman n'hésitait pas à récupérer des séquences entières d'animation issus d'anciennes productions des studios afin de gagner du temps et de l'argent. Le processus était alors grandement facilité grâce à la xérographie qui permettait de dupliquer très facilement n'impore quel dessin. Et Robin des Bois ne dérogea pas à la règle, c'est peu de le dire ! L'exemple le plus flagrant est certainement la danse de Dame Marianne dans la forêt, calqué au geste près sur l'animation de Blanche Neige dansant lors de la fête dans la chaumière des nains. Ce genre de "tricherie" étaient très mal vu des artistes, alors que les dirigeants appréciaient l'inventivité de Woolie pour réaliser des économies, au dériment de l'originalité.
Pour autant, l'animation de Robin des Bois reste de haut niveau grâce à une équipe d'animateurs talentueux et expérimentés. Nous retrouvons ainsi quelques Nine Old Men dont certains pour la dernière fois en tant qu'animateur. C'est le cas d'Eric Larson, redevnu simple animateur après La Belle au Bois Dormant, qui s"occupa de quelques scènes de Petit Jean. Eric laissa ensuite définitivement de côté sa table d'animateur pour se consacrer à la formation des étudiants en animation de CalArts. Frank Thomas fut responsable de l'animation de plusieurs personnages : Robin, Dame Marianne, Toby, les lapins et quelques scènes du Shérif de Nottingham. Son acolyte de toujours, Ollie Johnston, supervisa l'animation du Prince Jean et de Triste Sir, tandis que Milt Kahl supervisa l'animaton de Robin, Petit Jean et du Shérif de Nottingham. Milt travailla également sur le design des personnages. Enfin John Lousnbery supervisa quelques scènes du Shérif de Nottingham. Marc Davis et Ward Kimball n'ont quant à eux pas participé à la production du film, le premier travaillant pour Walt Disney Imagineering, et le second ayant démissioné.
Du côté du casting vocal original, Robin des Bois a été putôt gâté. Brian Bedford, célèbre acteur shakespearien, double Robin. Phil Harris, qui avait déjà prêté sa voix à Baloo dans Le Livre de la Jungle et Thomas O'Malley dans Les Aristochats, reprend le rôle d'un ours au grand coeur en doublant Peit Jean. En 1989, l'acteur reprendra son rôle de Baloo pour la série animée Super Baloo. L'actrice anglaise Monica Evans prête quant à elle sa voix à Dame Marianne. Il s'agira de son dernier rôle avant de mettre fin à sa carrière d'actrice. Elle avait également doublé Abigail, une des oies britanniques dans Les Aristochats. Le coq Adam de la Halle est doublé par le chanteur de country Roger Miller. Andy Devine termine sa longue carrière d'acteur comique avec le doublage de Frère Tuck. L'acteur anglais Peter Ustinov, lauréat de deux Oscars, double le Prince Jean en compagnie du déluré Terry-Thomas qui prête sa voix à Triste Sire.
La bande originale de Robin des Bois a été composé par George Bruns. Embauché par Disney en 1953, le compositeur commença sa carrière au sein des studios en créant la musique du film Davy Crockett Roi des Trappeurs (1955). Il travailla ensuite sur la célèbre émission Mickey Mouse Club et sur divers courts métrages des Walt Disney Animation Studios : Jack and Old Mac (1956), In the Bag (1956), A Cow Boy Needs a Horse (1956), The Truth About Mother Goose (1957), Paul Bunyan (1958), Noah's Ark (1959), Goliath II (1960) et enfin The Saga of Windwagon Smith (1961). George Bruns composa ensuite la musique de Les 101 Dalmatiens, sa première bande originale de film d'animation. Devenu le compositeur phare des studios Disney, George Bruns composa la musique d'une grande partie des productions des années 60 (cartoons, films live et séries TV) mais aussi celles des différents films des Walt Disney Animation Studios : Merlin l'Enchanteur, Le Livre de la Jungle et Les Aristochats. C'est donc tout naturellement qu'on lui proposa de composer les musiques de Robin des Bois. Il s'agira de son avant-dernière composition pour Disney avant de prendre une retraite bien méritée.
Robin des Bois est sorti le 8 novembre 1973 aux États-Unis où il fut accueilli tièdement par la critique. La plupart reprochait au film son manque d'ambition dans son scénario, malgré une animation de qualité et des personnages attachants. Le public quant à lui fut plus chaleureux et s'attacha bien vite à Robin et sa bande. Le film reçut une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleure Chanson, mais ne gagna pas la précieuse statuette. De l'avis des experts, Robin des Bois est considéré comme un des films d'animation les moins aboutis des studios. Malgré ce statut peu enviable, le public n'oublia pas le film et fut enchanté de retrouver ses héros favoris lors de la ressortie du film au cinéma en 1982. Par la suite, Robin des Bois continua de charmer des générations d'enfants grâce à sa sortie en VHS, DVD et Blu-ray. Houdelali !
Recherches graphiques de Ken Anderson :
Recherches graphiques de Milt Kahl :
12 septembre 2010
Le Livre de la Jungle
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19ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, The Jungle Book (Le Livre de la Jungle) est un film important dans l'histoire des studios. En effet il s'agit du tout dernier long métrage d'animation auquel a participé Walt Disney. Bien que le film soit sorti dix mois après sa disparition, ce dernier marqua de son emprunte l'ensemble de la production. Depuis l'échec financier de La Belle au Bois Dormant en 1959 (le film avait coûté la coquette somme de six millions de dollars, un record pour l'époque, difficilement renfloué), Walt Disney s'était quelque peu désintéressé de l'animation, pensant en avoir fait le tour après près de quarante années passées dans le métier. L'homme était ainsi pris par d'autres gros projets comme son tout nouveau parc à thème Disneyland, ses émissions TV ou bien ses séries à succès. Néanmoins le projet d'adaptation du célèbre livre de Rudyard Kipling, Le Livre de la Jungle, titilla à nouveau sa curiosité et l'incita à s'investir comme jamais dans ce projet qui, il ne le sait pas encore, sera son dernier...
Rudyard Kipling Bill Peet storyboard de la première version du film par Bill Peet
Rudyard Kipling est naît le 30 décembre 1865 à Bombay de parents anglais fraîchement débarqués en Inde. Son père, sculpteur et professeur exerçait à la Jejeebhoy School of Art de Bombay. Son prénom provient du lac Rudyard, situé dans la région anglaise du Staffordshire, d'où étaient originaire ses parents. Kipling quitte l'Inde à l'âge de six ans, comme le veut la tradition anglo-indienne, pour rejoindre une pension en Angleterre où il suivra une éducation britannique traditionnelle. Après être passé par une école de préparation militaire, il revient en Inde en 1882, après s'être vu refusé sa demande de bourse pour entrer à Oxford. Il se consacre alors à l'écriture de nouvelles. En 1889, il quitte à nouveau l'Inde pour débuter un long voyage en Amérique du Nord, avant de finalement revenir en Angleterre où il connaîtra ses premiers succès littéraires. En 1892, après un autre grand voyage dans l'hémisphère Sud, Rudyard Kipling revient à Londres pour épouser Carrie Balestier, sœur de son ami Wolctott Balestier décédé peu de temps avant, avec qui il s'installera un peu plus tard aux États-Unis, dans le Vermont. C'est à cette époque que Kipling écrivit Le Livre de la Jungle, puis Le Second Livre de la Jungle, publiés respectivement en 1894 et 1895. Le Livre de La Jungle était un recueil de nouvelles inspirées des nombreux séjours de l'auteur en Inde. Les trois histoires les plus connues étaient celles où l'on suivait les aventures de Mowgli, un "petit d'homme" élevé par des loups au milieu de la jungle. Après quatre années passées dans le Vermont, Rudyard Kipling regagne l'Angleterre en 1896 pour s'établir définitivement dans un village du Surrey. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1907. C'était le premier anglophone à recevoir ce prix, crée en 1901. Rudyard Kipling décède en 1936.
Storyboards de la première version du film par Bill Peet
Adapter Le Livre de la Jungle sur grand écran n'était pas une mince affaire. Pour preuve, un seul film fut réalisé en 1942 d'après le livre de Kipling, avant que Walt Disney ne s'y intéresse. Ce dernier confia l'adaptation du récit à Bill Peet, un des scénaristes les plus talentueux du studio. C'est d'ailleurs lui qui conseilla Walt Disney de se procurer les droits du livre de Kipling. Walt lui avait demandé sur quel projet il aimerait travailler après Les 101 Dalmatiens et Merlin l'Enchanteur. Bill Peet répondu Le Livre de la Jungle! Son argument principal était que l'histoire leur permettrai de développer d'excellents personnages animaux, dans la plus pure tradition des studios. C'est ainsi que Disney parti pour Paris accompagné de Bob Thomas (auteur de l'excellente biographie Walt Disney : Un Américain Original) pour rencontrer les héritiers de Rudyard Kipling afin de négocier les droits du Livre de la Jungle. Dès le retour de Disney, Bill Peet se mit au travail et passa les huit mois qui suivirent à lire et relire le livre de Kipling, écrire le premier scénario et dessiner le storyboard du film dans son intégralité. Malheureusement sa version du film ne verra jamais le jour, Bill Peet ayant quitté les studios après une mésentente avec Walt Disney.... Certains pensent que la raison de ce départ était que Bill Peet n'avait pas la même vision que Disney sur le film. Et en effet, les premières ébauches de l'artiste montraient un film plutôt sombre et sérieux, alors que Walt voulait tout le contraire. Bill Peet avait aussi une belle carrière d'illustrateur qui l'attendait à l'extérieur des studios Disney, il n'avait donc plus grand chose à perdre et écrivit le film qu'il voulait voir réaliser, sans se soucier de savoir s'il était proche ou non de l'esprit de Disney. Peet avait d'ailleurs prévu dès le début du projet de quitter les studios une fois le film terminé. Ce conflit ne fit qu'accélérer ses plans.
Al Dempster, Bill Layne et Art Riley - Ken Anderson, Wolfgang Reitherman et son équipe de superviseurs de l'animation
Le projet changea ainsi de main et fut confié à Wolfgang Reitherman qui devint le producteur et le réalisateur du film. C'était la troisième réalisation de l'artiste après Les 101 Dalmatiens et Merlin l'Enchanteur. La direction artistique du projet fut confié à Ken Anderson qui s'occupa de la création des personnages. Chose assez rare pour être souligné, les esquisses préparatoires de Ken furent très vite extrêmement proches du rendu final des personnages! Pour le scénario, Disney demanda à trois scénaristes, Ralph Wright, Vance Gerry et Larry Clemmons, de prendre le relais de Bill Peet dont le script fut purement et simplement mis de côté. Les consignes de Disney étaient les suivantes : "Ne lisez pas le livre, faisons le cœur du film, développons nos personnages, amusons-nous avec eux. Que le public soit ému du sort du gamin. Le début et la fin du film en découleront naturellement."
Le souci de Walt Disney de s'éloigner de l'œuvre de Kipling revient constamment dans les témoignages. L'un des compositeurs du film, Richard Sherman, se souvient des premières réunions de travail : "Le Livre de la Jungle était une commande sortant de l'ordinaire pour mon frère Robert et moi. Ça s'est fait à partir d'une réunion qu'on a eue avec Walt en 1965. Les gens parlaient d'un grand ramdam survenu quelques semaines plus tôt. J'ignorais qu'ils développaient un projet adapté du roman de Rudyard Kipling. Bill Peet était un grand scénariste, nous avions eu la chance de travailler avec lui sur Merlin l'Enchanteur. Sa version du Livre de la Jungle était très fidèle au livre, sombre et mystérieuse. Walt a finalement tranché : "Ce n'est pas du Disney. Ce n'est pas ce que je veux faire. Ce serait un désastre." C'était aussi simple que ça."
Ollie Johnston - Bill Layne - de g. à d. Ken Anderson, Frank Thomas, Wolfgang Reitherman, Milt Kahl et Larry Clemmons
Milt Kahl, considéré par Walt Disney comme le plus brillant de ses animateurs et le dessinateur le plus doué fut nommé superviseur de l'animation du film, une première dans sa longue carrière au studio. L'influence de l'artiste est manifeste dans chaque scène du film. Pour aider les animateurs, il créa les premiers plans de Mowgli, Bagheera, Kaa, le roi Louie, les quatre vautours, et assuma l'intégralité de l'animation de Sher Khan. Ollie Johnston s'occupa de la majorité des plans de Bagheera mais surtout de l'animation de Baloo. Voici ce qu'il dit sur la genèse du personnage : "Au début nous n'avions pas encore trouvé sa vraie personnalité. C'était un ours quelconque. Nous pensions qu'en faire un ours jaune - comme Winnie l'Ourson - lui conférait un aspect gentil. Walt n'était pas partisan de ce choix. Nous avons alors essayé un ours brun qu'il n'aimait pas non plus. "Pourquoi ne pas essayer un ours gris?" a-t-il dit. Nous l'avons testé et il a estimé qu'il s'intégrait mieux dans le décors de la jungle. Au départ il n'avait pas un rôle très important, c'est grâce à Phil Harris , (la voix originale du personnage) que Baloo prit son envol et qu'il trouva sa vraie personnalité."
Frank Thomas, l'éternel moitié d'Ollie Johnston s'occupa sans surprise d'animer Mowgli, le meilleur ami de Baloo. Il s'occupa également de la majorité des scènes du roi Louie et du serpent Kaa. Dans la première version du storyboard crée par Bill Peet, Kaa n'apparaissait qu'une seule fois, mais Walt Disney le trouva tellement irrésistible qu'il demanda à ses scénaristes de rajouter une séquence le mettant en scène avec Shere Khan.
Par soucis d'économie Wolfgang Reitherman demanda à ses animateurs de reprendre des scènes animées d'anciens films et de les modifier pour les intégrer au Livre de la Jungle. Ce procédé sera par la suite souvent utilisé durant la décennie suivante. Ainsi nous retrouvons dans le film des scènes de Le Crapaud et le Maître d'Ecole (la fuite de Baloo et Mowgli du repaire des singes), Merlin l'Enchanteur (Mowgli se faisant lécher par les loups) ou bien encore Les 101 Dalmatiens (l'animation des louveteaux).
Robert B. et Richard M. Sherman Phil Harris Sterling Holloway
Le Livre de la Jungle est sorti sur les écrans américains le 18 octobre 1967, dix mois après la mort de Walt Disney. Il devient très vite l'un des plus grands succès du studio. En France, le film reste encore à l'heure actuel le plus gros succès d'un film d'animation Disney au cinéma, si l'on compte ses ressorties. Il signe également la fin d'un âge d'or pour l'animation mondiale et le début d'une période de doute pour les artistes du studio Disney en manque de repères sans leur bon oncle Walt... Bien que très éloigné de l'œuvre originale de Kipling, Le Livre de la Jungle de Walt Disney est avant tout une histoire riche en amitié et en humour, certainement l'un des films les plus optimistes jamais réalisé de son vivant. Une œuvre intemporelle.
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Recherches de Ken Anderson :
Recherches de Milt Kahl :
Autres recherches :
08 mai 2008
Milt Kahl
La capacité extraordinaire du dessin de Milt Kahl a été reconnue très tôt dans sa carrière à Disney. Son ami animateur et Disney Legend, Monsieur Ollie Johnston se souvient durant la production de Pinocchio, comment un animateur ancien répondit aux dessins de Milt : "Un jour, Freddie Moore, déboule dans mon bureau en disant "Eh, tu devrais voir les dessins (de Pinocchio) que ce type, Milt Kahl a fait : " Walt a très vite reconnu le talent de Milt et l'a nommé superviseur des animateurs, qui ont donné la vie à Pinocchio.
Des années plus tard, quand Woolie Reitherman directeur du film Merlin l'Enchanteur vit les premiers dessins de Merlin le magicien et de Madame Mim, il se retourna vers Milt et lui dit "Ces dessins sont si beaux, ils pourraient être affichés dans un musée".
Parce que Milt était si bon dans son dessin, il était souvent désigné pour faire les tâches les plus complexes: animer un personnage humain comme Peter Pan, ou Alice dans Alice au Pays des Merveilles ou encore le Prince de La Belle au Bois Dormant. Mais il pouvait aussi animer des personnages animaux comme Bambi ou le Lama de Saludos Amigos ou le lapin, le renard et l'ours de Mélodie du sud.
Milt est né le 22 mars 1909 à San Francisco, où il arrêta très tôt ses études. Pourtant il poursuivit son rêve de devenir un illustrateur de magazine et de bandes dessinées. Pendant qu'il étudiait l'art avec des artistes locaux, il en profitait pour retoucher des photos et dessiner des scénarios pour le "Oakland Post-Enquirer," puis pour le "San Francisco Bulletin." Il commença alors son propre commerce ce qui était très difficile après la grande dépression. Il vit à cette époque le dessin animé Les Trois Petits Cochons de Disney, et fut ébloui par les possibilités de ce jeune art naissant appelé animation.
En juin 1934, Milt postula au Walt Disney Studios, et fut embauché comme assistant animateur sur les courts métrages tels que Mickey's Circus, Lonesome ghosts ou The Ugly Duckling qui gagna un oscar pour le meilleur court métrage animé. Les années suivantes, Milt contribua aux succès de Melody Cocktail ou Le Crapaud et le Maître d'Ecole, Cendrillon, La Belle et le Clcochard, Les 101 Dalmatiens, Le Livre de la Jungle et Les Aventures de Bernard et Bianca entres autres.
Après environ 40 années de travail chez Disney, Milt pris sa retraite en 1976 pour retourner dans sa contrée natale et profiter de son temps libre pour développer d'autres intérêts dans l'art. Il décéda le 19 avril 1987.
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Filmographie :
- Les Joyeux Mécaniciens (1935) (intervalliste)
- Mickey Pompier (1935) (intervalliste)
- Elmer l'Eléphant (1936) (animateur)
- Le Cirque de Mickey (1936) (animateur)
- Blanche Neige et les Sept Nains (1937) (animateur des animaux de la forêt et du prince)
- Les Revenants Solitaires (1937) (animateur)
- Symphonie de Coure de Ferme (1938) (animateur)
- Ferdinand le Taureau (1938) (animateur)
- Le Vilain Petit Canard (1939) (animateur)
- Pinocchio (1940) (directeur de l'animation de Pinocchio et animateur de Jiminy Cricket)
- Bambi (1942) (animateur de Bambi et Pan-Pan)
- Saludos Amigos (1942) (animateur du Lama)
- The Grain that Built a Hemisphere (animateur)
- Education for Death (1943) (animateur)
- The Winged Scourge (1943) (animateur)
- Chicken Little (1943) (animateur)
- Les Trois Caballeros (1944) (animateur)
- The Cold-Blooded Penguin (1945) (animateur)
- La Chasse au Tigre (1945) (animateur)
- Imagination Débordante (1945) (animateur)
- La Castagne (1945) (animateur)
- La Boîte à Musique (1946) (animateur séquence Les Martin et les Blaise)
- Mélodie du Sud (1946) (directeur de l'animation Frère Lapin)
- Mélodie Cocktail (1948) (directeur de l'animation séquences Johnny Pépin de Pomme et Slue Foot Sue)
- Danny le Petit Mouton Noir (1948) (animateur)
- Le Crapaud et le Maître d'Ecole (1949) (directeur de l'animation)
- Cendrillon (1950) (directeur de l'animation Cendrillon, le Prince, le Grand Duc et la Bonne Fée)
- The Brave Engineer (1950) (animateur)
- Alice au Pays des Merveilles (1951) (directeur de l'animation Alice)
- Peter Pan (1953) (directeur de l'animation Peter Pan, Wendy et les Garçons Perdus)
- Le Lac Titicaca (1955) (animateur)
- La Belle et le Clochard (1955) (directeur de l'animation Lady et le Clochard)
- La Légende de Sleepy Hollow (1958) (animateur)
- La Belle au Bois Dormant (1959) (animateur Aurore, Prince Philippe et Roi Hubert)
- Les 101 Dalmatiens (1961) (directeur de l'animation Pongo et Roger)
- "Disneyland" (6 épisodes, 1956-1961)
- Our Unsung Villains (1956) (animateur)
- All About Magic (1957) (animateur)
- Disneyland, the Park/Pecos Bill (1957) (animateur)
- Four Fabulous Characters (1957) (animateur)
- Inside Donald Duck (1961) (animateur)
- Kids Is Kids (1961) (animateur)
- Merlin l'Enchanteur (1963) (character designer et animateur de Merlin, Sir Hector et Kay)
- Mary Poppins (1964) (animateur)
- Le Livre de la Jungle (1967) (directeur de l'animation Shere Khan)
- Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel (1968) (directeur de l'animation Tigrou)
- Les Aristochats (1970) (directeur de l'animation Monsieur Hautecourt)
- L'Apprentie Sorcière (1971) (animateur)
- Robin des Bois (1973) (directeur de l'animation Robin, Petit Jean et le Shérif de Nottingham)
- Les Aventures de Bernard et Bianca (1976) (directeur de l'animation Madame Médusa)
- Les Aventures de Winnie l'Ourson (1977) (directeur de l'animation Tigrou)
- Taram et le Chaudron Magique (1985) (character designer)
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Disney Family Album : partie 01 - partie 02 - partie 03
Pencil test Les Aventures de Bernard et Bianca