08 septembre 2014
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30 décembre 2013
La Reine des Neiges
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22 décembre 2013
Les Aventures de Winnie l'Ouson
22ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, The Many Adventures of Winnie the Pooh (Les Aventures de Winnie l'Ourson) regroupe trois moyens métrages des aventures de Winnie et sa bande sortis précédemment au cinéma en avant-programme de films live. Nous retrouvons ainsi Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel proposé avant Quatre Bassets pour un Danois sorti le 4 février 1966, Winnie l'Ourson dans le Vent proposé avant la ressortie de Le Cheval aux Sabots d'Or le 20 décembre 1968 et enfin Winnie l'Ourson et le Tigre Fou diffusé devant la ressortie de L'Île sur le Toit du Monde le 20 décembre 1974.
Winnie l'Ourson a été créé par l'écrivain Alan Alexander Milne. Né le 18 janvier 1882 à Londres, A. A. Milne était le troisième et dernier fils de John Milne, directeur d'une petite école privée qu'il dirigeait avec sa femme Sarah. Après ses études, A. A. Milne participe au magazine satirique Punch en écrivant quelques essais humoristiques. Il sera finalement embauché en 1906 comme assistant d'édition. En 1913 il se marie avec Dorothy de Selincourt qui n'est autre que la marraine d'Owen Seaman, l'éditeur de Punch. Durant la Première Guerre mondiale, A. A. Milne servira à partir de 1915 comme officier dans la Royal Warwickshire Regiment. Il sera démobilisé en 1919 pour raison de santé. Milne décide alors de ne pas retourner chez Punch mais de se mettre à écrire des pièces de théâtre. Il aura son premier succès dès 1920 avec la pièce Mr. Pim Passes By. Le 21 août de la même année naîtra Christopher Robin Milne, l'unique enfant qu'il aura avec Dorothy. Milne continue alors d'écrire des pièces, mais également des poèmes et des nouvelles. C'est en 1924 que l'auteur parle pour la première fois du petit ourson dans le poème Teddy Bear, publié dans le recueil de poèmes When we Were Very Young. Il faudra attendre 1926 pour qu'A. A. Milne lui consacre finalement tout un ouvrage sobrement intitulé Winnie-the-Pooh. L'auteur y raconte les aventures d'un jeune garçon et des ses peluches au milieu d'une forêt imaginaire. Ses récits sont dès lors accompagnés de superbes illustrations signées Ernest H. Shepard (qui a comme lui fait ses armes chez Punch) qui feront en partie le succès des aventures du petit ourson. Ce dernier réapparaît dès 1927 dans le recueil de poèmes Now We Are Six, puis dans The House at Pooh Corner en 1928, second et dernier livre qui lui sera entièrement consacré. Par la suite, A. A. Milne abandonne les livres pour enfants et consacre le plus clair de son temps à s'occuper de sa famille, le succès de Winnie l'ayant mis lui et ses proches à l'abri financièrement. Il écrira encore tout de même quelques récits plus adultes avant de disparaître le 31 janvier 1956 à l'âge de 74 ans.
Pour la création de Winnie et sa bande, A. A. Milne tira son inspiration directement de son fils Christopher Robin Milne et de ses peluches favorites qui deviendront les héros de ses récits imaginaires. La peluche préférée du jeune garçon était un ourson du nom de Winnie, acheté chez Harrods pour son premier anniversaire. L'ourson fut prénommé Winnie en référence à l'ourse Winnipeg du zoo de Londres, où avaient l'habitude de se rendre le jeune garçon et son père.
Walt Disney s'intéresse très tôt à l'oeuvre maîtresse de A. A. Milne. Après le triomphe de Blanche Neige et les Sept Nains en 1937, Walt et ses équipes sont à la recherche de nouvelles histoires à adapter en longs métrages d'animation. Ainsi dès 1938, Walt Disney débute une correspondance écrite avec Curtis Brown, l'agent d'A. A. Milne, dans l'optique d'obtenir les droits de Winnie l'Ourson. Ce choix n'est bien évidemment pas anodin, Winnie a déjà à cette époque une énorme popularité. Il sera d'ailleurs une des premières licences à succès du marché naissant des produits dérivés dont les droits firent la fortune de Stephen Slesinger (le petit ourson rapporta 50 millions de dollars lors de sa première année d'exploitation sur le sol américain en 1930). Bien qu'intéressé, Walt Disney mit plus de trente ans avant d'acquérir les droits de Winnie l'Ourson, constamment occupé par d'autres projets. Les droits du petit ourson pour le cinéma et la télévision sont tout d'abord acquis en 1958 par la National Broadcasting Corporation (NBC) qui souhaitait réaliser une série TV dérivée des livres de Milne. Après un pilote peu convaincant, les droits revinrent finalement aux héritiers de A. A. Milne en 1960. Walt Disney, qui avait bien évidemment gardé un oeil sur la situation, entra alors en négociation afin de récupérer les droits. Ce sera chose faite dès juin 1961. Bien conscient du potentiel commercial du petit ourson, il récupère par la même occasion les droits acquis par Slesinger sur les produits dérivés.
Il faudra attendre 1964 pour que Walt Disney commence à parler à ses équipes de son projet d'adapter les livres de Winnie l'Ourson en long métrage d'animation. Il décidera finalement d'étaler sa production dans le temps et de réaliser trois moyens métrages au lieu d'un seul long métrage. En effet, le public américain des années 60 n'étant pas très familier avec l'univers du petit ourson (en tout cas pas forcément le public visé par le cinéma), Walt Disney pensa qu'il vallait mieux l'habituer en douceur au personnage et commencer par un moyen métrage de 25 minutes qui accompagnera la sortie d'un de ses films live. Le but final restait tout de même de réunir les trois moyens métrages pour en faire un long métrage. Il s'agissait aussi pour Walt Disney de tester les personnages et voir si le public allait les adopter ou non. De plus, en réalisant un moyen métrage, la prise de risque financière était forcément moins importante.
Le premier moyen métrage a être mis en production sera Winnie the Pooh and the Honey Tree (Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel) basé sur les deux premiers chapitres du livre Winnie-the-Pooh : We Are Introduced et Pooh Goes Visiting, ainsi que sur quelques séquences piochées dans le reste du livre. Walt Disney confia la réalisation de ce premier opus à Wolfgang Reitherman qui signe ici sa seconde réalisation après Merlin l'Enchanteur. Animateur de talent, Woolie fut quelque peu surpris de se voir confier la réalisation de Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel. En tant que grand spécialiste des scènes d'action, il vit l'arrivée de ce nouveau projet comme une punition ! En effet, pourquoi Walt Disney lui confiait l'adaptation d'une étrange histoire anglaise où il ne se passait absolument rien ? Probablement car Woolie était le mieux placé pour "américaniser" le récit, et qu'en tant que néophite de l'oeuvre de Milne il se moquerait bien des fans de l'écrivain qui pourraient crier au sacrilège.
L'équipe en charge du scénario était composée de vétérans tels que Ken Anderson, Larry Clemmons et Xavier Antencio, mais aussi de Walt Disney en personne qui suivi de près l'évolution du récit. L'équipe en charge des layouts et des décors étaient également composée d'artistes expérimentés comme Basil Davidovich et Al Dempster. La partie musicale fut quant à elle confiée à Richard et Robert Sherman qui signent ici leur première composition pour un film d'animation Disney (ils ont auparavant fait leurs preuves sur plusieurs films live des studios). Du côté des animateurs, la plupart des Nine Old Men étaient alors occupés sur d'autres projets : Marc Davis travaillait pour les parcs à thèmes, alors que Frank Thomas, Ollie Johnston et Milt Kahl travaillaient sur Le Livre de la Jungle qui venait d'entrer en production. Ainsi, seul Eric Larson et John Lounsbery ont été assigné au projet. Pour autant, d'autres animateurs vétéran moins connus mais tout aussi talentueux ont également participé au film, comme Hal King, John Sibley ou bien encore Eric Cleworth.
Wolfgang Reitherman et ses équipes furent confronté durant la réalisation de ce premier opus à trois problèmes majeurs : jusqu'où devait-il modifier le design des personnages créés par Ernest H. Shepard pour les adapter aux contraintes de l'animation tout en restant fidèle au style de l'artiste ? Comment traduire l'humour verbale de A. A. Milne en humour visuel ? Et enfin comment un producteur américain se débrouille pour adapter un récit on ne peut plus britannique ?
Concernant la sauvegarde du style de Shepard, celui-ci passa principalement par les décors, très fidèles aux illsutrations du livre original (la couleur en plus). Du côté de l'animation, les animateurs ont comme prévu du modifier l'apparence des personnages pour les adapter au format, le style de Shepard étant incompatible en l'état. Pour autant, ils restent assez proches de leurs modèles originaux, toute personne ayant lu les livres n'aura ainsi aucun mal à reconnaître ses personnages favoris. Winnie fut sans aucun doute le personnage le plus difficile à animer. Étant un ours en peluche, les animateurs n'avaient aucune références réelles sur lesquelles se baser (contrairement à Coco Lapin ou Maître Hibou qui sont inspirés d'animaux existants). De plus le personnage est totalement dénué d'articluations ou mêmes de doigts, rendant son animation encore plus délicate à réaliser. Pour donner plus de personnalité au personnage (et pour le rendre psychologiquement plus facile à animer), il fut décidé de lui ajouter un petit T-shirt rouge. Comme pour le short rouge de Mickey Mouse dans ses premiers cartoons, le T-shirt de Winnie permettait également au personnage de ressortir plus lorsqu'il se trouvait sur des décors unis.
Winnie l'Ourson et l'arbre à Miel est sorti le 4 février 1966 en avant-programme du film Quatre Bassets pour un Danois. Le public américain tomba très vite amoureux du petit ourson, mais cela fut bien différent en Angleterre où l'accueil fut plus mitigé. Certain aimaient beaucoup la version Disney de Winnie tandis que d'autres la rejetaient en bloc. Ce fut le cas par exemple de Felix Barker, critique de cinéma, qui accusa Walt Disney d'avoir tout simplement tué Winnie l'Ourson. Pire encore, Ernest H. Shepard, l'illustrateur des éditions originales compara le film à une parodie. Ces mauvaises critiques un peu attendues n'empêchèrent pas les Walt Disney Animation Studios de mettre très vite en chantier un second moyen métrage. Malheureusement celui-ci se fera sans Walt Disney qui disparu au mois de décembre 1966... À ce moment, le studio était en train de terminer Le Livre de la Jungle et se préparait à débuter la production de Les Aristochats. Avant de débuter l'animation de ce dernier, il fut décidé d'intercaler la réalisation de la suite de Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel.
Winnie the Pooh and the Blustery Day (Winnie l'Ourson dans le Vent) s'inspire principalement du chapitre IX du livre Winnie-the-Pooh (In Wich Piglet Is Entirely Surrounded by Water) et des chapitres II et VIII de The House at Pooh Corner (Tigger Has Breakfast et Piglet Does a Very Grand Thing). Contrairement au premier opus, celui-ci eut droit à une production triple A, tous les animateurs du studio étant disponibles pour travailler sur le projet. Nous retrouvons ainsi Frank Thomas, Ollie Johnston, Milt Kahl et John Lounsbery à l'animation. En dehors de Milt Kahl qui anima la quasi totalité des plans de Tigrou (qui fait ici sa première apparition), chaque animateur travailla sur plusieurs personnages. Wolfgang reprit sa casquette de réalisateur après avoir finalisé Le Livre de la Jungle, son deuxième long métrage. Soulagé par le chaleureux accueil du public (américain), Woolie continua sur sa lancé en tentant de retranscrire au mieux l'univers de A. A. Milne sans se sentir obliger d'américaniser le récit de façon excessive. Sorti le 20 décembre 1968, Winnie l'Ourson dans le Vent eut encore plus de succès que son prédécesseur et fut même très bien accueilli en Angleterre ! Considéré comme encore meilleur que le premier opus, Winnie l'Ourson dans le Vent eut les honneurs de l'academie des Oscars en recevant l'Oscar 1969 du meilleur court métrage d'animation. C'est donc en toute logique qu'un troisième moyen métrage fut mis en production.
La production de Winnie the Pooh and Tigger Too (Winnie l'Ourson et le Tigre Fou) fut intercalée entre Robin des Bois et Les Aventures de Bernard et Bianca. À cette époque les animateurs vétérans étaient tous proches de la retraite et étaient rejoint par une nouvelle génération d'animateurs fraîchement sortis de CalArts (l'école d'Art créé par Walt Disney). Nous retrouvons ainsi de nouvelles têtes tels que Don Bluth ou Andy Gaskill (futur directeur artistique sur Le Roi Lion). La combinaison des vétérans et des nouveaux talents ont permis à Winnie l'Ourson et le Tigre Fou d'avoir droit à une production de grande qualité. John Lounsbery remplace ici Wolfgang Reitherman à la réalisation. Le moyen métrage est inspiré des chapitres IV et VII du livre The House at Pooh Corner (Tiggers Don't Climb Trees et Tigger is Unbounced) et d'une séquence clé du chapitre III de Winnie-the-Pooh (Pooh and Piglet Go Hunting). Winnie l'Ourson et le Tigre Fou est sorti le 20 décembre 1974 et fut comme ses prédécesseurs couronné de succès. Et c'est en 1977 que le long métrage que Walt Disney avait imaginé treize ans plus tôt sorti enfin sur les écrans sous le titre Les Avenutres de Winnie l'Ourson, avec en bonus une conclusion inédite.
Mais l'aventure ne faisait que commencer ! En 1983 sort un quatrième moyen métrage, Winnie the Pooh and a Day for Eeyore (Winnie l'Ourson et une Sacrée Journée pour Bourriquet), toujours réalisé par les Walt Disney Animation Studios. La bande à Winnie est alors plus populaire que jamais, devenant une des licences les plus rentables des studios (on ne compte plus les produits dérivés à l'effigie des personnages de la Forêt des Rêves Bleus). La même année Winnie l'Ourson débute sa carrière à la télévision avec la série Welcome to Pooh Corner (le programme sera renommé Les Aventures de Winnie l'Ourson en France et diffusé sur France 3 avec Jean Rochefort à la présentation). Composé de séquences live mettant en scène les characters présents dans les parcs, la série enchanta toute une génération d'enfants. En 1988 c'est cette fois-ci sous le format animé que Winnie l'Ourson continu d'émerveiller nos chères têtes blonde avec la série Les Nouvelles Aventures de Winnie l'Ourson, réalisée par Disney Television Animation. En 1997 sort directement en vidéo la suite du film original, Winnie l'Ourson 2 : Le Grand Voyage réalisée par les DisneyToon Studios. S'en suivront plusieurs films dont certain eurent les honneurs d'une sortie au cinéma : Winnie l'Ourson : Joyeux Noël (1999), Les Aventures de Tigrou (2000), Winnie l'Ourson : Bonne Année ! (2002), Les Aventures de Porcinet (2003), Les Aventures de Petit Gourou (2004), Winnie l'Ourson et L'Efélant (2005) et Lumpy Fête Halloween (2005). En 2009, Winnie et sa bande font leur grand retour aux Walt Disney Animation Studios avec la mise en chantier d'un nouveau long métrage d'animation 2D sobrement intitulé Winnie l'Ourson, qui sotira au cinéma en 2011. En parallèle, Winnie continu sa carrière télévisuelle avec une nouvelle série qui débarque en 2001, Le Livre de Winnie l'Ourson, mélangeant marionnettes et décors en images de synthèse. Enfin en 2007, Winnie et sa bande apparaissent pour la première fois en animation 3D dans la série Mes Amis Tigrou et Winnie dans laquelle Jean-Christophe laisse sa place à une petite fille prénommée Darby.
Les parcs d'attraction ne sont pas en reste et font évidemment honneur aux célèbres personnages. Outre leur présence dans de nombreuses parades, la bande à Winnie a également droit à sa propre attraction ! The Many Adventures of Winnie the Pooh, un dark ride à destination des touts petits ouvre ainsi ses portes en 1999 au coeur du Fantasyland du parc Magic Kingdom à Walt Disney World. L'attraction arrive ensuite en 2000 à Tokyo Disneyland dans une version révisée, puis au Disneyland Park de Californie en 2003 et enfin à Hong Kong Disneyland en 2005.
Dès sa première apparition à l'écran en 1966, Winnie l'Ourson a sut conquérir le coeur des enfants (et des parents) du monde entier, jusqu'à devenir le deuxième personnage le plus populaire de la galaxie Disney derrière Mickey Mouse. Près de cinquante ans plus tard, le petit ourson n'a pas pris une ride et continuera sans aucun doute à faire rêver encore de nombreuses générations d'enfants !
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08 décembre 2013
Expo Les Princesses de Disney
La galerie Arludik (ancêtre d'Art Ludique - Le Musée) située sur l'Île Saint-Louis dans le 4ème arrondissement de Paris, met à l'honneur du 3 décembre 2013 au 11 janvier 2014 nos chères princesses Disney dans une nouvelle exposition hommage aux talents d'hier et d'aujourd'hui des Walt Disney Animation Studios. Nous retrouvons ainsi de superbes dessins d'animation de Pochontas, une Légende Indienne réalisés par le grand Glen Keane , mais aussi de somptueux dessins d'animation de Maléfique certainement dessinés par Marc Davis. Je dis bien "certainement" car malheureusement aucun des auteurs n'est mentionné.
Toutes les oeuvres présentées sont en vente (comptez entre 420€ pour des dessins crayonnés et jusque 6000€ pour les plus beaux celluloïds). L'expo se nommant Les Princesses de Disney, on y retrouve évidemment des oeuvres de Blanche Neige et les Sept Nains, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant, La Petite Sirène ainsi que Pochontas, une Légende Indienne. Mais pas de Raiponce... Cependant, on peut également y admirer des dessins et des celluloïds de Mickey Mouse (Mickey au Moyen-Âge - 1933), Bambi et La Belle et le Clochard. Dans l'ensemble ne vous attendez pas à être soufflé par la beauté des oeuvres exposées, il s'agit avant tout d'une vente pour les collectionneurs. Les celluloïds de Blanche Neige et les Sept Nains sont par exemple assez médiocres, ont mal vieillis mais coûtent tout de même plusieurs milliers d'euros ! Le pire restant tout de même les celluloïds de La Belle au Bois Dormant présentés sur des décors semblant être des captures DVD du film... J'ai largement préféré les dessins d'animation, bien plus jolis et dynamiques. Pour ceux qui n'auraient pas la chance de visiter cette petite exposition (qui vaut tout de même le coup d'oeil), vous trouverez ci-dessous quelques photos pour vous faire votre propre avis.
09 novembre 2013
Critique La Reine des Neiges
53ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, Frozen (La Reine des Neiges) nous embarque dans une aventure glacée où nous faisons la connaissance de non pas une mais deux nouvelles princesses Disney : Elsa et Anna du royaume d'Arendelle ! Après l'immense succès de Raiponce en 2010, les studios Disney décident de remettre sur les rails La Reine des Neiges, un projet vieux de dix ans. Prévu à l'origine en 2-D, c'est finalement en 3-D que sera adapté le conte d'Hans Chistian Andersen. Découvrons tout de suite ce que vaut le rafaîchissant nouveau film d'animation des studios Disney !
Trois ans après Raiponce, les Walt Disney Animation Studios reviennent donc avec une nouvelle adaptation de conte de fée, respectant ainsi le cycle de sorties mis en place aux studios (alternance entre un conte et un film au scénario plus contemporain). Comme c'est souvent le cas, le scénario de La Reine des Neiges n'a plus grand chose à voir avec le conte original. Qu'importe, les Walt Disney Animation Studios sont passés maîtres dans l'art de moderniser les contes populaires, jusqu'à complètement occulter le récit original dans l'inconscient collectif des spectateurs. Ce fut le cas avec Raiponce, nul doute qu'il en sera de même pour La Reine des Neiges. Et les similitudes entre les deux films ne s'arrêtent pas là. Malgré les nombreux efforts de l'équipe en charge de la production, on ne peut s'empêcher de remarquer pas mal de points communs entre les deux longs métrages. Raiponce avait permis aux Walt Disney Animation Studios d'enfin trouver et imposer leur style graphique pour leurs productions 3-D, c'est donc sans surprise que l'on retrouve un design des personnages assez proche dans La Reine des Neiges. Il en est de même pour le rôle de chacun, Anna est ainsi assez proche de Raiponce même si le côté juvénile est un peu moins marqué. Mais elle est aussi maladroite et peu autoritaire malgré ses efforts avec Kristoff, l'ermite des montagnes. Ce dernier joue ici le rôle de Flinn, le côté brigand en moins. C'est lui qui est chargé de mener Anna dans les montagnes afin de retrouver sa soeur (Raiponce était, elle, partie retrouver son royaume avec Flinn à ses côtés, bon grès mal grès). Autre ressemblance, le comportement très canin de Sven, le renne de Kristoff, tout comme Maximus le cheval du capitaine de la garde dans Raiponce. Enfin, le royaume d'Arendelle est assez similaire à celui de Raiponce, avec les mêmes influences scandinaves au niveau architectural. Il reste tout de même une belle réussite visuelle.
Malgré ces similitudes, La Reine des Neiges a tout de même son identité propre. Le fait d'exploiter deux princesses est ainsi une première dans une production Disney. On aurait pu croire que cette volonté de proposer "gratuitement" deux princesses (au lieu d'une habituellement) aurait pour unique but d'agrandir plus rapidement le panel déjà bien fourni de princesses Disney mais il n'en est rien. Les deux personnages ont une réelle importance dans le récit, leur relation étant le point central de l'histoire. Les scénaristes s'amusent d'ailleurs beaucoup à jouer avec les codes des princesses, leur donnant ici un côté plus moderne et désacralisé, peut-être encore plus que dans Raiponce. Autre originalité de La Reine des Neiges, le fameux "méchant" au sens propre du terme est ici absent. Le déroulement de l'histoire et l'évolution des personnages est plus subtile que d'accoutumé, les scénaristes jouent ainsi avec les spectateurs qui ne peuvent véritablement discerner dès le départ qui est bon et qui ne l'est pas. Comme dans la vraie vie rien n'est vraiment tout blanc ou tout noir dans La Reine des Neiges, certains personnages apportant leur lot de surprises. Cette manière de fonctionner permet au scénario du film d'apporter de véritables surprises, s'éloignant de l'histoire Disney classique. Bien sûr beaucoup d'éléments fondateurs des contes de fées restent présents, comme la magie, l'aventure, l'amour, etc. Bravo donc à Jennifer Lee (scénariste et co-réalisatrice du film aux côtés de Chris Buck), d'avoir monté une histoire qui, tout en restant dans les rails des productions passées, arrive à innover et à nous surprendre !
Là où La Reine des Neiges est sans conteste un cran au dessus de Raiponce, c'est au niveau de ses chansons. On retrouve ici le style comédie musicale de Broadway qui avait fait le succès des longs métrages des années 90. Et pour cause, ce sont Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez qui ce sont occupé des chansons. On leur doit notamment la musique et les chansons de deux comédies musicales à succès : The Book of Mormon et Avenue Q. Ils se sont également occupé de composer les chansons du dernier film d'animation 2-D des Walt Disney Animation Studios, Winnie l'Ourson.
N'étant pas un grand fan de comédie musicale, j'ai trouvé qu'il y avait peut-être un peu trop de chansons dans La Reine des Neiges, certaines ressortant plus du lot que d'autres. Premier élément à relever, le film débute avec un superbe chant norvégien, qui n'est pas sans rappeler le fameux chant africain au début du Roi Lion. Et comme dans ce dernier, en plus d'être magnifique, il a comme qualité de nous transporter immédiatement dans l'univers du film. Do You Want to Build a Snowman? permet de montrer la relation entre Anna et Elsa et sa dégradation au fils du temps. For the First Time in Forever, la chanson d'Anna, est également une belle réussite. Mais c'est sans nul doute Let it Go, la chanson d'Elsa qui reste la plus mémorable du film. J'avais déjà été impressionné par sa force émotionnelle lors de la preview du film au mois de juillet dernier, même si la scène n'était pas encore finalisée. Quel plaisir de la découvrir dans sa version finale, nul doute qu'elle vous donnera des frissons ! Du côté des morceaux plus légers on retrouver In Summer, la chanson d'Olaf, qui est un véritable petit bijou de drôlerie, jouant sur le rêve du bonhomme de neige de voir à quoi ressemble l'été. Enfin Reindeer(s), la chanson de Kristoff est une chansonnette très légère mais qui fonctionne également à merveille, tout comme Fixer Upper, la chanson des trolls.
Visuellement, La Reine des Neiges est somptueux. Le directeur artistique Micheal Giaimo (connu pour son travail de directeur artistique sur Pocahontas, une Légende Indienne) et son équipe on fait des merveilles sur le traitement de la neige et de la glace. Ainsi, la neige n'est jamais blanche dans La Reine des Neiges. Elle passe du rose au bleu en passant par l'orange et le gris, en fonction de l'heure de la journée mais aussi de l'émotion de la scène. Cela donne une belle palette de couleurs au film qui aurait put se contenter de rester dans les teintes blanches et bleutées habituellement utilisées pour retranscrire un monde glacée (comme on peut le voir dans la saga L'Âge de Glace). Le rendu de la neige est également bluffant de réalisme. Pour ce faire, les équipes techniques ont créé un nouveau logiciel qu'ils ont nommé Matterhorn. Cet outil permet à la neige d'avoir un rendu bien plus crédible en toute circonstance, qu'elle soit poudreuse ou collante. La glace quant à elle est un véritable personnage du film. Parfois douce et belle, formant de magnifiques arabesques, elle peut se montrer extrêmement violente et tranchante au bout des doigts d'Elsa. Le plus bel exemple étant le somptueux château de glace construit par Elsa au sommet d'une montagne. Jouant sur la lumière et la transparence, il est une des plus belles réussites visuelles du film, dépassant largement le château du royaume d'Arendelle.
Du côté de l'animation des personnages, on reste assez proche de Raiponce ou Les Mondes de Ralph. Même si l'absence de Glen Keane à la supervision de l'animation (remplacé ici par Mark Henn) se fait tout de même ressentir, notamment au niveau des poses des différents personnages un peu moins bien réussies. On notera tout de même que l'animation des personnages marchant dans la neige est très bien réalisée, tout comme la glace se répandant sur le paysage.
Marchant dans les pas de Raiponce, La Reine des Neiges nous démontre que les Walt Disney Animation Studios ont bel et bien repris du poil de la bête ! Grâce à une palette de personnages charismatiques (même si certain ressemblent un peu trop à ceux de Raiponce), un humour bien présent et une émotion amplifiée par de superbes chansons, La Reine des Neiges est une réussite totale qui ravira sans hésiter les nostalgiques de l'âge d'or des années 90. Un retour aux sources à la sauce 3-D qui fait de La Reine des Neiges la recette parfaite d'un succès assuré !
La Reine des Neiges sortira le 4 décembre au cinéma en Disney Digital 3-D dans les salles équipées et en exclusivité au Grand Rex à partir du 19 novembre !
06 novembre 2013
Fraidy Cat
Fraidy Cat est un projet de film d'animation 3-D des Walt Disney Animation Studios de la première moitié des années 2000. Il devait s'agir du prochain film du duo John Musker / Ron Clements après La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers. Les deux compères commencèrent à travailler sur Fraidy Cat dès 2002, avec l'aide de plusieurs artistes du studio qui les aidèrent à trouver le style graphique du film. On notamment participé au projet Andreas Deja, Han Bacher et Harald Siepermann (dont vous pouvez voir les recherches ci-dessous).
Fraidy Cat se passait dans les années 60 et devait ressembler à un film d'Alfred Hitchcock à la sauce animée et animale. On y suivait Oscar, un chat accusé d'un crime qu'il n'avait pas commis. Accompagné de Corina un cacatoès, ils se mettaient à enquêter pour tenter de faire innocenter Oscar. Malgré l'enthousiasme des artistes qui travaillaient sur le projet, Fraidy Cat fut finalement annulé en 2005. La raison ? Le style du film était trop éloigné des standards du studio. Cette annulation eu pour conséquence le départ en retraite anticipée de John Musker et Ron Clements qui ne se sentaient plus à leur places aux Walt Disney Animaition Studios. Ils revinrent finalement en 2007 après l'arrivée de John Lasseter à la tête du studio. Certaines rumeurs disent qu'ils auraient proposé Fraidy Cat à John Lasseter avant de finalement développer La Princesse et la Grenouille.
On ne sait toujours pas si Fraidy Cat sera produit un jour ou si le projet a finalement été mis de côté pour de bon. En attendant John Musker et Ron Clements s'attèlent à Moana, un nouveau projet de film d'animation 3-D qui se passera dans l'archipel d'Hawaï il y a 2000 ans... Affaire à suivre !
Recherches d'Han Bacher :
Recherches d'Andreas Deja :
Recherches d'Harald Siepermann :
02 novembre 2013
Critique Volt, Star Malgré Lui
(Critique rédigée en février 2009) Ca y'est je l'ai vu, il était temps ! Il aura donc fallu que j'attende la sortie officielle pour découvrir le dernier Grand Classique Disney, ayant raté l'avant-première du mois de janvier. Dernier né des studios Disney, Volt, Star Malgré Lui est le troisième Grand Classique entièrement réalisé en images de synthèse. C'est également la première réalisation des studios sur laquelle John Lasseter (producteur exécutif) a eu un contrôle total, virant Chris Sander le premier réalisateur (remplacé par Chris Williams et Byron Howard) et modifiant en profondeur le scénario, d'où un changement de titre en cours de route, passant d'American Dog à Bolt. Après le flop monumental de Bienvenue chez Les Robinson en 2007, les studios Disney se devaient de renouer avec le succès, ou tout du moins avec la qualité, au risque de perdre définitevement un public déjà beaucoup moins enthousiaste depuis le début des années 2000...
Depuis le rachat des studios Pixar par Disney en 2006, le studio à la lampe de bureau n'a cessé de déteindre sur son grand frère. Normal me direz-vous, John Lasseter a désormais une place importante au sein de la compagnie, que ce soit en animation ou au sein de l'imagineering (branche s'occupant des différents parcs). Volt, Star Malgré Lui en est un parfait exemple. Techniquement tout d'abord, le bond technologique entre ce film et son prédecesseur est tout bonnement énorme ! Alors que les studios Disney étaient à la traîne dans ce domaine depuis 2005, avec Pixar sous le coude, ils se retrouvent dans le peloton de tête des meilleurs studios d'animation 3D ! Que ce soit les décors, les textures ou l'animation des personnages, tout est bien plus beau que dans Bienvenue chez Les Robinson. Les décors en particulier sont de toute beauté, grâce à une nouvelle technique donnant une impression de fonds peints à la main. Le résultat est tout bonnement sublime, surtout pour les décors végétaux. Les effets de fumée sont également bluffants de réalisme, tout comme les effets aquatiques. L'animation des différents personnages est quant à elle excellente, même si ce n'est pas encore du niveau d'un Pixar. Le design des personnages rappelle également celui de films Pixar tels que Les Indestructibles ou Ratatouille. Mais qui s'en plaindrait, c'est du très haut niveau, même si ça peut ne pas plaire à tout le monde.
Avec le changement de réalisateur et le remaniement du scénario, la trame principale de Volt, Star Malgré Lui avait fait peur à de nombreux fans, reprenant dans les grandes lignes l'histoire de 101 Dalmatiens 2 : Sur les Traces des Héros. Alors qu'en est-il après avoir vu le film? Eh bien pour ma part l'impression est resté, même si au final le film est bien plus éloigné de cette suite que l'on aurait put l'imaginer. Le gros problème vient en fait de ce thème (le personnage qui se prend pour un héros), vu et revu au cinéma. L'histoire est agréable à suivre dans son ensemble mais tout reste assez prévisible. L'autre thème du fim (le voyage initiatique) a encore été plus souvent exploité au cinéma que le précèdent, et déjà plusieurs fois par Disney qui plus est ! Mais c'est dans sa forme que le film séduit. La réalisation tout d'abord est d'une efficacité surprenante. Les deux jeunes réalisateurs ont effectué un merveilleux travail de mise en scène, en particulier lors des scènes d'action, un régal pour les mirettes ! Brad Bird (le réalisateur de Les Indestructibles et Ratatouille) a trouvé des adversaires à sa taille ! J'avais un peu peur qu'ils gâchent le projet de Chris Sanders (le papa de Lilo & Sttich parti depuis travailler sur Monstres vs Aliens chez Dreamworks Animation SKG), mais en fait pas du tout, ils ont réussi à donner leur propre version de l'histoire. Mon seul regret est de ne pas avoir put voir ce qu'aurait donné le film s'il avait été réalisé par Chris...
Les personnages principaux ont aussi leur part de responsabilité dans la réussite du film, et en premier lieu Volt, le héros. Cette boule de poil est vraiment trop mignonne ! Il est amusant de voir ce brave toutou être très sérieux pendant une grosse partie du film, je pense que c'est ce contraste entre son physique et son comportement qui le rend vraiment irrésistible. Par contre je n'ai pas aimé sa voix française (Richard Anconina) qui parlait vraiment trop du nez. Mitaine la chatte de goutière est également excellente. Prisonnière de Volt, elle apprendra beaucoup de choses sur elle-même. Interprétée en VF par Marie Vincent (la voix de Fran dans Une Nounou d'Enfer), le personnage est sublimé par ce doublage de grande qualité. Rhino le hamster est quant à lui intéressant mais peut-être un peu lourd à la longue, même si certain gags le mettant en scène sont hilarants. Penny, la maîtresse de Volt est une jeune ado pleine de vie mais n'a pas grand intérêt. C'est également le cas du vrai/faux méchant. Les autres personnages sont plutôt réussis mais rien de vraiment mémorable non plus. Les pigeons ne sont pas très drôles, les chats sont amusants et les différents protagonistes humains (l'agent, la mère de Penny, le réalisateur) sont plutôt fades.
La bande originale est elle, de grande qualité, John Powell le compositeur a fait du très bon boulot ! Les morceaux accompagnant les scènes d'action sont rythmés et efficaces, et ceux des scènes plus calmes moins présente mais tout aussi agréables. Seul ombre au tableau, l'horrible VF du morceau Barking at the Moon qui casse un peu l'ambiance du fim en plein milieu. Les paroles sont d'une nullité affligeante : "Un chien, un chat et un hamster, c'est le secret du bonheuuuuuuurrrr"... Rien à voir avec la version originale !
Fort d'une animation de qualité, de personnages charismatiques et d'un scénario efficace, Volt, Star Malgré Lui est sans aucun doute un des meilleurs Disney de ces dernières années. Mais cela ne fait pas de lui un chef-d'œuvre, loin de là. Le film pêche par un manque de rythme en milieu de récit et des thèmes déjà surexploités au cinéma. Malgré cela il reste un excellent divertissement qui n'a pas à rougir face à la concurrence. Le studios Disney peuvent être fiers de leur nouveau bébé qui leur permettent de revenir sur la bonne voie, vivement le prochain !
Volt, Star Malgré Lui est sorti le 4 février 2009 en Disney Digital 3-D dans les salles équipées :
18 octobre 2013
Robin des Bois
21ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, Robin Hood (Robin des Bois) remet au goût du jour l'utilisation d'animaux anthropomorphiques, déjà brièvement réapparus dans L'Apprentie Sorcière sorti deux ans plus tôt. Auparavant il faut remonter à 1951 et la sortie d'Alice au Pays des Merveilles pour retrouver ce genre de personnages mélangeant caréctéristiques humaines et animales. Et c'est donc Robin des Bois, célèbre héros de la culture anglo-saxonne volant les riches pour donner aux pauvres qui a été choisi pour ce nouveau film d'animation, le second réalisé après la mort de Walt Disney.
Le nom de Robin Hood (littéralement "Robin la Capuche" et non Robin des Bois) est apparu pour la première fois dans un document judiciaire anglais de 1228. Il y est écrit qu'un certain Robinhood a été mis en prison pour le paiement d'une dette ou d'une amende. D'autres références à un Rabunhod apparaissent elles entre 1261 et 1300. Dès le début du XIVème siècle et tout au long du XVème siècle, des ballades populaires célèbrent les aventures du personnage. La légende est en marche. Mais Robin des Bois n'est pas encore le voleur au grand coeur que l'on connaît, il est décrit comme un paysan cruel, n'hésitant pas à faire appel à la violence pour arriver à ses fins. Le personnage est mentionné pour la première fois par écrit dans Pierre le Laboureur de William Langland en 1377. Au fil des ballades, la mythologie autour du personnage se met en place. Il est ainsi parfois accompagné de Petit Jean ou de Frère Tuck. Son ennemi juré devient le shérif de Nottingham et surtout le vil Prince Jean. Avec le développement de l'imprimerie, de nombreux ouvrages sur les aventures du personnages sont édités tout au long du XVIème siècle, accroissant sa popularité mais aussi édulcorant petit à petit le personnage le transformant en véritable gentleman et lui inventant une histoire d'amour avec Dame Marianne. Le personnage est également déplacé définitivement de la ville de Barnsdale à celle de Nottingham et sa célèbre forêt de Sherwood.
Par la suite, Robin des Bois eut droit à de multiples adaptations théâtrales, puis cinématographiques à partir du début du XXème siècle. Les plus mémorables restant celles de 1922 et 1938, sans oublier le film de 1991 avec Kevin Costner dans le rôle de Robin. Les studios Disney ne sont pas en reste, une première adaptation filmée des aventures du voleur au grand coeur sort en 1952, avec Richard Tood dans le rôle titre. Il s'agissait du second film live des studios Disney (alors produits exclusivement en Angleterre), mais certainement pas le plus mémorable. L'adaptation animée de 1973 aura vite fait de faire oublier cette première incursion dans la forêt de Sherwood.
L'adpatation animée des aventures de Robin des Bois doit son existence à... Une partie de pêche ! C'est en effet lors d'une sortie en bateau que l'artiste Ken Anderson et le PDG des studios Disney de l'époque Card Walker se remémorent les magnifiques scènes animées du film Mélodie du Sud. Bien que volontairement tombé dans l'oubli en raison de son contexte historique sensible, les deux hommes avaient été profondément marqué par la qualité d'animation des différents personnages du film. Il en était de même pour les animateurs du studio qui avaient pris énormément de plaisir à animer ces personnages à l'époque. À la fin des années 60 les studios Disney souhaitaient réaliser une adaptation animée de Robin des Bois. Tout d'abord prévu avec des personnages humains, il fut finalement décidé d'exploiter des animaux anthropomorphiques à la plus grande joie de Ken Anderson et des animateurs vétérans !
Né à Seattle en 1909, Ken Anderson intégra les studios Disney en 1934 après une formation d'architecte débutée en France et terminée à Washington. "Forcé" de se reconvertir dans l'animation à cause de la dépression, il y pris finalement goût et continua sa carrière aux studios Disney pendant plus de quarante ans. Tout d'abord animateur sur plusieurs Silly Symphonies, il devient ensuite artiste layout sur Blanche Neige et les Sept Nains, puis directeur artistique sur Pinocchio et enfin scénariste sur de nombreux projets durant les années 40. Grâce à sa formation d'architecte, il rejoint WED Entreprise au début des années 50 et participe à la conception de Disneyland. Il revient à l'animation au début des années 60 en tant que directeur artistique sur Les 101 Dalmatiens. C'est à lui que l'on doit la décision d'utiliser le fameux procédé de xérographie mis au point par Ub Iwerks. Il redevient par la suite animateur sur Le Livre de la Jungle en supervisant l'animation de Shere Khan, tout en créant le design de nombreux personnages et en participant grandement à l'écriture du scénario. Il est par la suite l'initiateur du projet d'adaptation animée de Robin des Bois où il s'occupera du storyboard et du design des personnages. Il est enfin le créateur d'Elliott sur Peter et Elliott le Dragon. Ken Anderson partit à la retraite en 1978, il reçut le titre de Disney Legend en 1991, deux ans avant son décès survenu le 13 décembre 1993.
Wolfgang Reitherman fut choisi pour réaliser le film. Animateur mais aussi leader dans l'âme, Woolie pris la place qu'occupait Walt Disney lorsqu'il était encore impliqué dans la production des long métrages d'animation. Il avait ainsi déjà réalisé Merlin l'Enchanteur en 1963, le court métrage Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel en 1966 et Le Livre de la Jungle en 1967. Mais l'ancien animateur avait aussi une vision bien différente du maître. Adepte des productions à budget réduit (également imposé par la direction des studios), Wolfgang Reitherman n'hésitait pas à récupérer des séquences entières d'animation issus d'anciennes productions des studios afin de gagner du temps et de l'argent. Le processus était alors grandement facilité grâce à la xérographie qui permettait de dupliquer très facilement n'impore quel dessin. Et Robin des Bois ne dérogea pas à la règle, c'est peu de le dire ! L'exemple le plus flagrant est certainement la danse de Dame Marianne dans la forêt, calqué au geste près sur l'animation de Blanche Neige dansant lors de la fête dans la chaumière des nains. Ce genre de "tricherie" étaient très mal vu des artistes, alors que les dirigeants appréciaient l'inventivité de Woolie pour réaliser des économies, au dériment de l'originalité.
Pour autant, l'animation de Robin des Bois reste de haut niveau grâce à une équipe d'animateurs talentueux et expérimentés. Nous retrouvons ainsi quelques Nine Old Men dont certains pour la dernière fois en tant qu'animateur. C'est le cas d'Eric Larson, redevnu simple animateur après La Belle au Bois Dormant, qui s"occupa de quelques scènes de Petit Jean. Eric laissa ensuite définitivement de côté sa table d'animateur pour se consacrer à la formation des étudiants en animation de CalArts. Frank Thomas fut responsable de l'animation de plusieurs personnages : Robin, Dame Marianne, Toby, les lapins et quelques scènes du Shérif de Nottingham. Son acolyte de toujours, Ollie Johnston, supervisa l'animation du Prince Jean et de Triste Sir, tandis que Milt Kahl supervisa l'animaton de Robin, Petit Jean et du Shérif de Nottingham. Milt travailla également sur le design des personnages. Enfin John Lousnbery supervisa quelques scènes du Shérif de Nottingham. Marc Davis et Ward Kimball n'ont quant à eux pas participé à la production du film, le premier travaillant pour Walt Disney Imagineering, et le second ayant démissioné.
Du côté du casting vocal original, Robin des Bois a été putôt gâté. Brian Bedford, célèbre acteur shakespearien, double Robin. Phil Harris, qui avait déjà prêté sa voix à Baloo dans Le Livre de la Jungle et Thomas O'Malley dans Les Aristochats, reprend le rôle d'un ours au grand coeur en doublant Peit Jean. En 1989, l'acteur reprendra son rôle de Baloo pour la série animée Super Baloo. L'actrice anglaise Monica Evans prête quant à elle sa voix à Dame Marianne. Il s'agira de son dernier rôle avant de mettre fin à sa carrière d'actrice. Elle avait également doublé Abigail, une des oies britanniques dans Les Aristochats. Le coq Adam de la Halle est doublé par le chanteur de country Roger Miller. Andy Devine termine sa longue carrière d'acteur comique avec le doublage de Frère Tuck. L'acteur anglais Peter Ustinov, lauréat de deux Oscars, double le Prince Jean en compagnie du déluré Terry-Thomas qui prête sa voix à Triste Sire.
La bande originale de Robin des Bois a été composé par George Bruns. Embauché par Disney en 1953, le compositeur commença sa carrière au sein des studios en créant la musique du film Davy Crockett Roi des Trappeurs (1955). Il travailla ensuite sur la célèbre émission Mickey Mouse Club et sur divers courts métrages des Walt Disney Animation Studios : Jack and Old Mac (1956), In the Bag (1956), A Cow Boy Needs a Horse (1956), The Truth About Mother Goose (1957), Paul Bunyan (1958), Noah's Ark (1959), Goliath II (1960) et enfin The Saga of Windwagon Smith (1961). George Bruns composa ensuite la musique de Les 101 Dalmatiens, sa première bande originale de film d'animation. Devenu le compositeur phare des studios Disney, George Bruns composa la musique d'une grande partie des productions des années 60 (cartoons, films live et séries TV) mais aussi celles des différents films des Walt Disney Animation Studios : Merlin l'Enchanteur, Le Livre de la Jungle et Les Aristochats. C'est donc tout naturellement qu'on lui proposa de composer les musiques de Robin des Bois. Il s'agira de son avant-dernière composition pour Disney avant de prendre une retraite bien méritée.
Robin des Bois est sorti le 8 novembre 1973 aux États-Unis où il fut accueilli tièdement par la critique. La plupart reprochait au film son manque d'ambition dans son scénario, malgré une animation de qualité et des personnages attachants. Le public quant à lui fut plus chaleureux et s'attacha bien vite à Robin et sa bande. Le film reçut une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleure Chanson, mais ne gagna pas la précieuse statuette. De l'avis des experts, Robin des Bois est considéré comme un des films d'animation les moins aboutis des studios. Malgré ce statut peu enviable, le public n'oublia pas le film et fut enchanté de retrouver ses héros favoris lors de la ressortie du film au cinéma en 1982. Par la suite, Robin des Bois continua de charmer des générations d'enfants grâce à sa sortie en VHS, DVD et Blu-ray. Houdelali !
Recherches graphiques de Ken Anderson :
Recherches graphiques de Milt Kahl :
25 septembre 2013
La Petite Sirène
28ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, La Petite Sirène marque le grand retour des studios Disney au genre du conte de fée, trente ans après La Belle au Bois Dormant. Innovant sur bien des points, La Petite Sirène était à l'époque le reflet du vent du changement qui soufflait aux studios depuis l'arrivée en 1984 du nouveau président Micheal Eisner, suivi de près par Jeffrey Katzenberg qui prendra la tête de la branche cinéma. Un de leur grand défi était alors de redorer le blason du studio d'animation, qui survivait tant bien que mal depuis la mort de Walt Disney. Et c'est avec La Petite Sirène que tout allait enfn changer...
La Petite Sirène est à l'origine un conte écrit par Hans Christian Andersen et publié pour la première fois en 1837. Hans Christian Andersen est né en 1805 à Odens au Danemark. Fils d'un artisan et d'une domestique, Hans vécut une enfance heureuse jusqu'à la mort de son père en 1816. Marqué par cette disparition soudaine, le jeune Hans finit par se faire renvoyer de l'école publique et passe le plus clair de son temps à confectionner des robes pour ses poupées et lire des oeuvres dramatiques et des pièces de théâtre, dont celles de Shakespeare qui le marquèrent profondément. Après quelques tentatives pour trouver un travail convenable, Hans est finalement inscrit à des cours d'éducation religieuse. Ses études terminées, il refuse de rentrer en apprentissage chez un tailleur, préférant se consacrer à sa passion première : le théâtre. Il part alors à Copenhague, où il tentera en vain de devenir acteur. Cependant il y fait la rencontre du directeur du Théâtre de Copenhague, qui le prend sous son aile et lui finance ses études. Baccalauréat en poche, Hans Christian Andersen se met à l'écriture et publie ses premiers poèmes dans le journal Kjoebenhavns flyvende Post en 1827 et 1828. C'est au cours de ses nombreux voyages dans toute l'Europe qu'Andersen puisa son inspiration pour l'écriture de ses contes qui le rendirent célèbre dans le monde entier. Éclectique, il écrivit également de nombreux poèmes, romans et pièces de théâtre. À sa mort en 1875 il était devenu le danois le plus célèbre et le plus respecté dans le monde.
La Petite Sirène ne fut pas le seul conte d'Andersen qui inspira les studios Disney. Dès 1931, Walt Disney adapte le conte Le Vilain Petit Canard dans un Silly Symhonie en noir et blanc, puis en réalise son remake en couleurs en 1939. Au début des années 40, les artistes du studio planchent sur un long métrage "package" exploitant plusieurs contes d'Hans Christian Andersen et retraçant sa vie. Parmi ces contes se trouvait La Petite Sirène. L'illustrateur Key Nielsen commence ainsi à travailler sur la séquence et réalise de superbes illustrations du royaume sous-marin. Malheureusement le projet sera mis au placard assez rapidement, principalement pour des raisons économiques mais aussi scénaristiques. La guerre n'ayant pas amélioré les finances du studio, certains projets ont tout simplement été abandonné. Il en sera d'ailleurs de même pour La Belle et la Bête. En 2000, La Reine des Neiges, une autre oeuvre d'Hans Christian Andersen est choisie pour la réalisation d'un nouveau long métrage d'animation. Mainte fois abandonné et repoussé, le film sorti finalement en 2013. Enfin, en 2006 sort le court métrage La Petite Fille aux Allumettes. Initialement prévu pour être inclus à la troisième version de Fantasia (Fantasia 2006), il sorti finalement directement en vidéo sur l'édition DVD de La Petite Sirène (pas bête) après l'abandon du projet.
La Petite Sirène est réalisé par John Musker et Ron Clements. Célèbre duo de réalisateurs, on leur doit quelques uns des plus beaux films du studio aux grandes oreilles des années 80-90.
Né le 8 novembre 1953 à Chicago, John Musker sait dès son plus jeune âge qu'il voudra être animateur. Au lycée il dessine pour le journal de son école, de même à l'université où il obtiendra une license d'anglais. John Musker déménage ensuite en Californie pour suivre des cours à CalArts, célèbre école d'Art où Disney forme ses futurs recrues. C'est durant un stage au sein des studios Disney que John Musker débute finalement sa carrière d'animateur, ses responsables ayant été très impressionnés par le talent du jeune homme. John passe ainsi directement de l'école aux studios, sans même avoir eu le temps d'obtenir son diplôme ! Il débute en tant qu'animateur sur le court métrage The Small One et Peter et Elilott le Dragon. Il passe ensuite superviseur de l'animation sur Rox et Rouky, production durant laquelle il fait la connaissance de Ron Clements.
Né le 25 avril 1953 à Sioux City dans l'Iowa, Ron Clements commence a s'intéresser à l'animation lorsqu'il découvre Pinocchio au cinéma à l'âge de 10 ans. Adolescent il réalise ses premières séquences d'animation grâce à une caméra super 8, ce qui lui permis de gagner un peu d'argent en réalisant quelques publicités animées pour des commerçants locaux. Le jeune Ron déménage ensuite en Californie pour concrétiser son rêve : travailler pour Disney. Malheureusement le studio ne recrute pas à ce moment là. Ron se rabat alors sur un poste d'animateur chez Hanna Barbara, tout en suivant les cours du soir à CalArts. Après avoir obtenu son diplôme, Ron Clements rentre finalement aux studios Disney en tant qu'apprenti animateur, sous la houlette de Frank Thomas, qui lui apprendra les bases du métier. Il débute ainsi sa carrière en tant qu'animateur sur Les Aventures de Bernard et Bianca et Peter et Elliott le Dragon.
Après sa rencontre avec John Musker durant la production de Rox et Rouky, les deux compères deviennent scénaristes sur Taram et le Chaudron Magique avant de passer réalisateurs sur Basil, Détective Privé. La Petite Sirène est leur seconde réalisation. John et Ron entrent alors dans le cercle très fermé des réalisateurs stars de la maison. Nous les retrouvons ensuite à la réalisation d'Aladdin, autre immense succès des studios. Leur réalisation suivante, Hercule, n'aura pas le même privilège... Après La Planète au Trésor, et la fermeture annoncée du département 2D, John Musker et Ron Clements partent en retraite anticipée, ne se retrouvant plus dans ce studios en pleine restructuration. Avec l'arrivée de John Lasseter à la tête des Walt Disney Animation Studios, les deux réalisateurs font leur grand retour et dirigent le tout nouveau projet 2D des studios, La Princesse et la Grenouille. Ils travaillent en ce moment à un nouveau projet de film d'animation.
C'est en 1985 que Ron Clements propose aux studios Disney d'adapter La Petite Sirène en film d'animation. Le réalisateur commence alors à travailler sur l'adaptation aux côtés de John Musker, avant même la sortie de leur premier film en tant que réalisateurs, Basil, Détective Privé en 1986. Les deux compères réécrivent le conte afin de lui donner la touche Disney adéquate. Le grand changement sera notamment de ne pas faire mourir la jeune sirène à la fin du conte (happy end Disney oblige). Le récit fut aussi modernisé, Ariel devient alors un personnage plus contemporain, en conflit avec son père et maîtresse de son destin. Ils sortirent également des archives les ébauches du projet de 1941, afn de voir où s'étaient arrêté les artistes de l'époque. Ces documents leur furent d'une grande utilité durant la pré-production. Le projet est finalement validé par Micheal Eisner et Jeffrey Katzemberg. Ce fut une surprise à l'époque pour les deux réalisateurs car cela faisait trente ans que les studios n'avaient pas adapté un conte de fée. En effet les nouveaux dirigeants souhaitaient revenir à ce qui avait fait le succès du studio : l'adaptation d'un classique de la littérature saupoudrée de chansons aux rythmes accrocheurs. Pour se faire, ils engagèrent deux compositeurs de talent, Howard Ashman et Alan Menken. Les deux artistes avaient fait parler d'eux suite au succès de leur comédie musicale décalée, La Petite Boutique des Horreurs. Howard Ashman n'était pas un total inconnu chez Disney, ayant déjà composé la chanson Il Était une Fois à New-York City pour la bande originale d'Oliver et Compagnie. Mais ce n'était rien comparé à l'influence qu'il aura sur La Petite Sirène. Passionné par le projet, Howard Ashman décida de faire de La Petite Sirène une comédie musicale à la Broadway, ce qui était une grande première dans le monde de l'animation. Il est vrai que depuis la mort de Walt Disey en 1966, les studios avaient quelque peu délaissé le genre, malgré son grand succès auprès du public. Et c'est certainement ce qui fit de La Petite Sirène le triomphe qu'on lui connaît, proposer une histoire en totale fusion avec des chansons entraînantes. Car bien qu'ayant repris une recette ayant fait ses preuves, les deux compositeurs ont réussi à moderniser le genre, en jouant notamment avec différents styles musicaux.
En plus de son travail de compositeur, Howard Ashman était également producteur asssocié sur le projet. Ce qui lui permi notamment d'avoir une plus grande influence sur la création des chansons, mais aussi de participer à son niveau à l'écriture du scénario. Il réitéra la chose sur La Belle et la Bête et Aladdin. Malheureusement, Howard Ashman décédera en 1991, quelques mois avant la première de La Belle et la Bête... Cette disparition fut une énorme perte pour le studio et cela se ressenti sur les futures productions des années 90.
Le caractère de l'héroïne principale étant à peu près défini, il fallait maintenant lui trouver un aspect visuel en adéquation avec sa personnalité. L'animateur Glen Keane s'occupa du style graphique d'Ariel, lui donnant cette fougue et cette volupté dans son animation assez osé pour l'époque. Le défi majeur était aussi de rendre son animation crédible, ce qui ne fut pas de tout repos étant donné son anatomie mi adolescente, mi poisson. Pour le visage de son héroine, Glen Keane s'inspira notamment de l'actrice Alissa Mylano, alors connue pour son rôle dans le sticom Madame est servie. Il se servit également des vidéos de l'enregistrement de la voix du personnage par Jodi Benson pour l'animation de ses expressions et ses mouvements. Pour l'animation finale, Glen Keane fut secondé par Mark Henn, qui sera par la suite un des animateurs attitrés de bon nombre de personnages féminin (Belle, Jasmine, Mulan et plus récemment Tiana).
L'animation d'Urusla fut confiée à Ruben Aquino. Au début de la producton le personnage était une sirène, avant que l'équipe de production ne découvrit un documentaire sur les pieuvres et décida de transformer le personnage. En effet, les multiples tentacules et les mouvements de l'animal rendaient le personnage bien plus imposant et menaçant. Au départ Glen Keane devait s'occuper du personnage avant d'être redirigé vers Ariel. Howard Ashman, qui a participé à la création d'Ursula avoua s'être inspiré du chanteur travesti Divine et de l'actrice anglaise Joan Collins dans son rôle d'Alexis Carrington dans la série TV Dynastie. Medusa, la méchante de Les Aventures de Bernard et Bianca servit également de base à l'éllaboration du personnage. Parmi les autres superviseurs de l'animation on peut également citer Andreas Deja (Triton) et Duncan Marjoribanks (Sébastien).
Techniquement, La Petite Sirène est aussi ambitieux que le reste de la production. Jamais depuis Fantasia un film d'animation des studios n'avait utilisé autant d'effets spéciaux. En effet, près de 80% des plans du film en contiennent ! La raison principale étant le lieu de l'action qui se déroule majoritairement sous l'eau. Mark Dindal (futur réalisateur de Kuzco, l'Empereur Mégalo et Chicken Little), alors responsable du département effets spéciaux estime que plus d'un million de bulles ont été animé pour le film. Leur nombre était tellement conséquent que les studios Disney sous traitèrent une partie de leur animation chez Pacific Rim Production, un studio d'animation chinois. L'animation 3D a aussi été utilisée pour certains plans du film, comme la scène où Ariel dévale les escaliers du château, ou bien dans l'animation des bateaux lors de l'affrontement final. Tout comme dans Basil, Détective Privé et Oliver et Compagnie, une base filaire animée en 3D a été utilisé avant d'être colorié à la main. Enfin, le logiciel CAPS permettant de colorier les celluloïds directement sur ordinateur a été utilisé pour la première fois sur quelques plans test. CAPS fut définitivement adopté par le studio à partir de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous.
Sorti le 15 novembre 1989 sur les écrans américains, La Petite Sirène fut LE succès que Disney attendait depuis des décennies. Avec 84 millions de dollars de recettes rien que sur le sol américain, il fut à l'époque le film d'animation le plus rentable de toute l'histoire du cinéma. Savant mélange de romance, d'humour, d'aventure et soutenu par un panel de personnages plus attachants les uns que les autres et des chansons inoubliables, La Petite Sirène marqua le retour des studios Disney à leur plus haut niveau depuis la mort de Walt Disney. Il permit également à la nouvelle équipe dirigeante arrivée quelques années plus tôt de s'imposer et d'enfin prouver que l'animation avait encore de beaux jours devant elle. Le film reçut d'ailleurs deux Oscars (une première depuis 1971 et L'Apprentie Sorcière), celui de la Meilleure Chanson pour Sous l'Océan, et celui de la Meilleure Musique, ainsi qu'un Golden Globe dans la même catégorie. La machine à succès Disney est en marche et nous réserve alors encore bon nombre de surprises, mais ça c'est une autre histoire...
Illustrations de Key Nielsen (version 1941) :
Recherches graphiques de Rowland B. Wilson :
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