04 septembre 2010
Newt
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Newt aurait du être le treizième long métrage d'animation des studios Pixar. "Aurait" car le projet a malheureusement été annulé début 2010... Pourtant le premier synopsis dévoilé était fort prometteur : que se passerait-il si les deux derniers tritons à pattes bleues de la planète étaient forcé par la science de sauver leur espèce alors qu'ils ne se supportent pas ? C'est le problème auquel devront (enfin auraient du) faire face Newt (littéralement triton) et Brooke, les deux héros de ce nouveau film. Ils devront se lancer dans une aventure périlleuse et imprévisible et découvrir que trouver un partenaire (sexuel, mâle/femelle) ne se passe jamais comme prévu, même quand vous n'avez qu'un seul choix. L'amour se révèle être tout sauf une science.
Gary Rydstrom présentant son film en 2008 - Panneau au sein du campus Pixar à Emeryville
Annoncé en 2008, Newt était le premier projet de long métrage d'animation de Gary Rydstrom, sound designer de talent oscarisé sept fois dans la catégorie meilleur son et réalisateur de Extra-Terrien, court métrage Pixar sorti en 2007. Nul doute que Pixar a tout tenté pour sauver le projet (certainement de gros soucis de scénario comme toujours), mais malheureusement pour nous on ne verra jamais à l'écran ces deux sympathiques petites bestioles que sont Newt et Brooke... Gary Rydstrom n'était pas à la hauteur pour un aussi gros projet? A t'il été en conflit avec la direction du studio? Nous ne le sauront certainement jamais. Néanmoins, Pixar étant toujours aux petits soins avec ses fans, ces derniers ont eu la gentillesse de poster sur leur page facebook une galerie conséquente de recherches graphiques tirées de la production de Newt! Je vous laisse admirer à quoi aurait put ressembler ce projet avorté :
07 mai 2010
Don Quichotte
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Après Blanche Neige et les Sept Nains et Pinocchio, et alors que Fantasia était quasiment terminé, Walt Disney mis en chantier de nombreux projets de films d'animation. Parmi ces projets on retrouvait les premières ébauches de Peter Pan, Alice au Pays des Merveilles, La Belle et le Clochard, ou bien encore Mickey et le Haricot Magique, qui deviendra finalement un moyen métrage incorporé au film Coquin de Printemps. C'est durant cette période que le projet de long métrage sur les aventures de Don Quichotte commença à titiller les artistes du studio.
Une première équipe d'artistes dirigée par Bob Carr se mit à travailler sur l'aspect visuel du projet. Artiste prolifique, Carr exécuta des aquarelles par douzaines pour établir les situations et les personnages, en tirant souvent son inspiration de Velazquez et d'autres peintres espagnols. Ses premières études de personnages sont très soignées et détaillées, comme si ces dessins devaient servir pour un film historique en prise de vue réelle. En parallèle Carr s'occupa également de dessiner un premier storyboard, dans un élégant style calligraphique.
A peu près à la même époque, un autre artiste (ou plusieurs) méconnu préparait deux séries d'études additives, plus simples mais plus vives. Carr fit ensuite des peintures complètes d'un rendu minutieux ; l'artiste anonyme déployait un style moins guindé, moins détaillé, utilisant de petites surfaces colorées pour suggérer l'essentiel d'une armure ou le flamboiement d'une ligne au pastel évoquant les plis d'une cape.
Malheureusement, après quelques semaines de développement, Don Quichotte fut mis de côté, probablement à cause de de la guerre et des économies effectués par le studio après les pertes subies par Pinocchio et Fantasia.
Mais en 1946, le projet refit surface! Une nouvelle équipe, dirigée par Jesse Marsh, se remit au travail sur le film. Cette version aurait été une adaptation du poème symphonique Don Quichotte de Richard Strauss : des variations fantastiques sur le thème du personnage chevaleresque pour grand orchestre, opus 35. Marsh prépara des centaines de caricatures d'une grande netteté, à la plume, à l'encre de chine et à l'aquarelle, en notant les thèmes de musique destinées à accompagner l'intrigue. Il fit assez de dessins de storyboards pour un film complet, en commençant par un plan du livre posé sur une table et flanqué d'armures et en concluant sur une sorte d'apothéose : après la mort de Don Quichotte, ce dernier, Dulcinée et Sancho Panza chevauchaient à travers les nuages jusqu'à un étincelant château sous un arc en ciel. Comme la version précédente, cette incarnation de Don Quichotte fut mise de côté, apparemment avant qu'une réunion des scénaristes n'eut lieu ou que des dialogues aient été préparés.
En avril 1951, la préproduction du film recommença pour la troisième fois. Cette nouvelle équipe simplifia encore davantage son style, qui fut sous l'influence des caricaturistes du New Yorker comme Sol Steinberg et Otto Soglow : les personnages arrondies consistent en quelques traits à l'encre avec quelques applications monochromes de vert foncé ou d'ocre en guise de rehaut. Le travail sur le film a dû cesser peu après avoir commencé, car quelques douzaines de dessins seulement furent réalisés.
Ces trois tentatives sont celles qui ont laissé le plus de traces dans les archives du studio mais nul doute que Walt Disney s'y reprit encore à plusieurs reprises pour tenter d'adapter les aventures de Don Quichotte. Et même après la disparition du maître, le studio tenta à nouveau sa chance, comme l'attestent les esquisses de John Watkiss et Sandro Cleuzo que l'on peut trouver sur le net, vestiges d'une énième version sous la houlette de Paul et Gaëtan Brizzi.
Adapter les aventures de Don Quichotte en long métrage d'animation était donc apparemment mission impossible.On peut trouver plusieurs raisons à cela. Tout d'abord les artistes ayant travaillé sur les différentes versions du film tentèrent à chaque fois de préserver les évènements majeures de l'histoire : l'adoubement de Quichotte comme chevalier, ses combats contre les moulins à vent et les moutons, les livres sur la chevalerie brûlés par sa nièce, les aventures avec Carderino et Dorothée, etc. La liste est encore longue! Il se passait beaucoup trop de chose et le film n'aurait jamais put tenir en 1h30. Un autre facteur dont les artistes oublièrent de tenir compte fut comment changer un fou en personnage sympathique. Le Don Quichotte, que les artistes avaient dépeint, était la caricature outrancière de celui du roman et non pas l'idéaliste transi de l'Homme de la Mancha.
Don Quichotte restera un des projets les plus frustrant pour Walt Disney et ses équipes d'artistes, se voyant dans l'incapacité de l'adapter sur grand écran. En dépit de la qualité du matériel préliminaire, le film restera une doux rêve que l'on voudrait voire réalité, tant le potentiel de l'histoire est fort. Mais qui sais, peut-être que le projet ressortira à nouveau un jour de cartons...
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Dessin de Bob Carr :
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Dessin de Ferdinand Horvath :
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Dessins de Jess March (version 1946) :
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Version 1951 :
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Version années 90 :
Dessins de Sandro Cleuzo :
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Storyboards de John Watkiss :
02 février 2010
King of the Elves
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King of the Elves (Le Roi des Elfes) faisait parti des projets de films d'animation mis en chantier après l'arrivée de John Lasseter comme directeur créatif des Walt Disney Animation Studios en 2006. Officiellement annoncé lors d'une conférence de presse en avril 2008, en même temps que plusieurs autres projets des studios, la production du film fut finalement arrêtée en décembre 2009.
Le Roi des Elfes était une adaptation d'une nouvelle de Phillip K. Dick publiée en 1953 et devait être réalisé par le duo de réalisateurs Aaron Blaise et Robert Walker déjà auteurs du film Frère des Ours. Il racontait l'histoire d'un homme habitant le delta du Mississippi qui devait malgré lui aider un groupe d'elfes qui ont fait de lui leur roi.
En novembre 2009, Robert Walker quitta la réalisation du film pour laisser Aaron Blaise seul aux commandes, officiellement pour raisons de santé. Ce départ aurait-il contraint Disney à abandonner le projet? Aaron Blaise n'avait-il pas la capacité de réaliser le film tout seul? On ne le saura jamais... Prévu pour sortir en 2012, le projet ne verra finalement jamais le jour.
D'autres rumeurs faisaient état d'une trop grande similitude avec l'univers de la saga Arthur et les Minimoys de Luc Beson. Le film aurait également eu quelques soucis scénaristiques et laissa les artistes dans une impasse. Il faut dire que les œuvres de Phillip K. Dick sont peu enclin à être adapté en film d'animation Disney.
Retrouvez ci-dessous quelques croquis de Rune Brandt Bennicke, un artiste danois ayant travaillé sur le film. On y voit les premiers tests graphiques des elfes et du vieillard. Le résultat final aurait bien entendu été différent mais ces dessins nous donnent tout de même une idée de ce que l'on aurait put voir dans le film terminé.
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05 juillet 2009
My Peoples
My Peoples fait parti des derniers projets 2-D des Walt Disney Animation Studios avant la fermeture du département en 2004. Le film est à l'origine parti d'une idée de Barry Cook, coréalisateur de Mulan. Ce dernier voulait réaliser un film se passant sur le territoire américain, il imaginea ainsi une histoire d'amour se déroulant dans les Appalaches à la fin des annés 40. Old Man McGee, un vieux fermier, fait tout pour garder sa fille Rose loin d'Elgin Harper, à cause d'une ancienne querelle de famille. Les "Peoples", des figurines qu'Elgin crée à partir de matériaux de récupération, prennent alors vie pour tenter d'unir les deux jeunes amoureux.
"My Peoples était l'occasion de raconter une histoire qui se passe dans nôtre pays : il s'agissait d'une simple histoire d'amour avec le folklore américain comme toile de fond", explique Kendra Haaland, la productrice. "Barry Cook est du Tennessee, il a placé son histoire dans le Kentucky (région de la Virginie-Occidentale), ce qui donna de la crédibilité à son histoire car il connaît bien ce genre d'endroit".
My Peoples devait-être un savant mélange d'animation 2-D et 3-D, l'une ou l'autre technique aurait été utilisé selon le réalisme et l'anatomie de chaque personnage. Les humains auraient ainsi été animé en 2-D alors que les Peoples en images de synthèse. Andreas Deja nous en dit plus sur l'utilisation de la 3-D : "Nous voulions donner un aspect lisse aux personnages, l'utilisation de la 3-D permet de ne pas avoir de contour autour des personnages et les rend ainsi plus doux."
Les Peoples d'Elgin sont au nombre de sept : Abe Lincoln, Mme Spinster, Cherokee, Blues Man, Good O ', Crazy Ray et, présents dans certaines versions, Preacher Man. La clé de l'histoire est Angel, qu'Elgin crée pour avouer son amour à Rose. Angel n'est pas disposé à accepter son rôle de Cupidon, et tente de s'enfuir. Les autres Peoples partiront à sa recherche et la ramenèront pour assurer une fin heureuse.
Comme dans Bambi, la nature est ici un personnage à part entière presque aussi important que les autres. Une équipe d'artiste des studios Disney parti en voyage au Kentucky, en Virginie-Occidentale, et en Californie du Nord, afin de prendre des photos, des notes et des croquis pour le film.
Kendra Haaland pense que My Peoples a été victime des changements au sein de Walt Disney Feature Animation. Un nouvel exécutif a proposé de remodeler l'histoire du film qui fut renommé A Few Good Ghosts. Les éléments surnaturels ne faisaient que compliquer l'histoire, et le film fut finalement abandonné. Quelques artistes espèrent encore aujourd'hui que My Peoples sera relancé un jour. En attendant, je vous invite à découvrir ci-dessous une galerie de recherches du film qui montrent bien que My Peoples était un projet très différent de ce que faisait les studios d'animation Disney habituellement.
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Concept arts :
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Recherches personnages :