22 décembre 2013
Les Aventures de Winnie l'Ouson
22ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, The Many Adventures of Winnie the Pooh (Les Aventures de Winnie l'Ourson) regroupe trois moyens métrages des aventures de Winnie et sa bande sortis précédemment au cinéma en avant-programme de films live. Nous retrouvons ainsi Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel proposé avant Quatre Bassets pour un Danois sorti le 4 février 1966, Winnie l'Ourson dans le Vent proposé avant la ressortie de Le Cheval aux Sabots d'Or le 20 décembre 1968 et enfin Winnie l'Ourson et le Tigre Fou diffusé devant la ressortie de L'Île sur le Toit du Monde le 20 décembre 1974.
Winnie l'Ourson a été créé par l'écrivain Alan Alexander Milne. Né le 18 janvier 1882 à Londres, A. A. Milne était le troisième et dernier fils de John Milne, directeur d'une petite école privée qu'il dirigeait avec sa femme Sarah. Après ses études, A. A. Milne participe au magazine satirique Punch en écrivant quelques essais humoristiques. Il sera finalement embauché en 1906 comme assistant d'édition. En 1913 il se marie avec Dorothy de Selincourt qui n'est autre que la marraine d'Owen Seaman, l'éditeur de Punch. Durant la Première Guerre mondiale, A. A. Milne servira à partir de 1915 comme officier dans la Royal Warwickshire Regiment. Il sera démobilisé en 1919 pour raison de santé. Milne décide alors de ne pas retourner chez Punch mais de se mettre à écrire des pièces de théâtre. Il aura son premier succès dès 1920 avec la pièce Mr. Pim Passes By. Le 21 août de la même année naîtra Christopher Robin Milne, l'unique enfant qu'il aura avec Dorothy. Milne continue alors d'écrire des pièces, mais également des poèmes et des nouvelles. C'est en 1924 que l'auteur parle pour la première fois du petit ourson dans le poème Teddy Bear, publié dans le recueil de poèmes When we Were Very Young. Il faudra attendre 1926 pour qu'A. A. Milne lui consacre finalement tout un ouvrage sobrement intitulé Winnie-the-Pooh. L'auteur y raconte les aventures d'un jeune garçon et des ses peluches au milieu d'une forêt imaginaire. Ses récits sont dès lors accompagnés de superbes illustrations signées Ernest H. Shepard (qui a comme lui fait ses armes chez Punch) qui feront en partie le succès des aventures du petit ourson. Ce dernier réapparaît dès 1927 dans le recueil de poèmes Now We Are Six, puis dans The House at Pooh Corner en 1928, second et dernier livre qui lui sera entièrement consacré. Par la suite, A. A. Milne abandonne les livres pour enfants et consacre le plus clair de son temps à s'occuper de sa famille, le succès de Winnie l'ayant mis lui et ses proches à l'abri financièrement. Il écrira encore tout de même quelques récits plus adultes avant de disparaître le 31 janvier 1956 à l'âge de 74 ans.
Pour la création de Winnie et sa bande, A. A. Milne tira son inspiration directement de son fils Christopher Robin Milne et de ses peluches favorites qui deviendront les héros de ses récits imaginaires. La peluche préférée du jeune garçon était un ourson du nom de Winnie, acheté chez Harrods pour son premier anniversaire. L'ourson fut prénommé Winnie en référence à l'ourse Winnipeg du zoo de Londres, où avaient l'habitude de se rendre le jeune garçon et son père.
Walt Disney s'intéresse très tôt à l'oeuvre maîtresse de A. A. Milne. Après le triomphe de Blanche Neige et les Sept Nains en 1937, Walt et ses équipes sont à la recherche de nouvelles histoires à adapter en longs métrages d'animation. Ainsi dès 1938, Walt Disney débute une correspondance écrite avec Curtis Brown, l'agent d'A. A. Milne, dans l'optique d'obtenir les droits de Winnie l'Ourson. Ce choix n'est bien évidemment pas anodin, Winnie a déjà à cette époque une énorme popularité. Il sera d'ailleurs une des premières licences à succès du marché naissant des produits dérivés dont les droits firent la fortune de Stephen Slesinger (le petit ourson rapporta 50 millions de dollars lors de sa première année d'exploitation sur le sol américain en 1930). Bien qu'intéressé, Walt Disney mit plus de trente ans avant d'acquérir les droits de Winnie l'Ourson, constamment occupé par d'autres projets. Les droits du petit ourson pour le cinéma et la télévision sont tout d'abord acquis en 1958 par la National Broadcasting Corporation (NBC) qui souhaitait réaliser une série TV dérivée des livres de Milne. Après un pilote peu convaincant, les droits revinrent finalement aux héritiers de A. A. Milne en 1960. Walt Disney, qui avait bien évidemment gardé un oeil sur la situation, entra alors en négociation afin de récupérer les droits. Ce sera chose faite dès juin 1961. Bien conscient du potentiel commercial du petit ourson, il récupère par la même occasion les droits acquis par Slesinger sur les produits dérivés.
Il faudra attendre 1964 pour que Walt Disney commence à parler à ses équipes de son projet d'adapter les livres de Winnie l'Ourson en long métrage d'animation. Il décidera finalement d'étaler sa production dans le temps et de réaliser trois moyens métrages au lieu d'un seul long métrage. En effet, le public américain des années 60 n'étant pas très familier avec l'univers du petit ourson (en tout cas pas forcément le public visé par le cinéma), Walt Disney pensa qu'il vallait mieux l'habituer en douceur au personnage et commencer par un moyen métrage de 25 minutes qui accompagnera la sortie d'un de ses films live. Le but final restait tout de même de réunir les trois moyens métrages pour en faire un long métrage. Il s'agissait aussi pour Walt Disney de tester les personnages et voir si le public allait les adopter ou non. De plus, en réalisant un moyen métrage, la prise de risque financière était forcément moins importante.
Le premier moyen métrage a être mis en production sera Winnie the Pooh and the Honey Tree (Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel) basé sur les deux premiers chapitres du livre Winnie-the-Pooh : We Are Introduced et Pooh Goes Visiting, ainsi que sur quelques séquences piochées dans le reste du livre. Walt Disney confia la réalisation de ce premier opus à Wolfgang Reitherman qui signe ici sa seconde réalisation après Merlin l'Enchanteur. Animateur de talent, Woolie fut quelque peu surpris de se voir confier la réalisation de Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel. En tant que grand spécialiste des scènes d'action, il vit l'arrivée de ce nouveau projet comme une punition ! En effet, pourquoi Walt Disney lui confiait l'adaptation d'une étrange histoire anglaise où il ne se passait absolument rien ? Probablement car Woolie était le mieux placé pour "américaniser" le récit, et qu'en tant que néophite de l'oeuvre de Milne il se moquerait bien des fans de l'écrivain qui pourraient crier au sacrilège.
L'équipe en charge du scénario était composée de vétérans tels que Ken Anderson, Larry Clemmons et Xavier Antencio, mais aussi de Walt Disney en personne qui suivi de près l'évolution du récit. L'équipe en charge des layouts et des décors étaient également composée d'artistes expérimentés comme Basil Davidovich et Al Dempster. La partie musicale fut quant à elle confiée à Richard et Robert Sherman qui signent ici leur première composition pour un film d'animation Disney (ils ont auparavant fait leurs preuves sur plusieurs films live des studios). Du côté des animateurs, la plupart des Nine Old Men étaient alors occupés sur d'autres projets : Marc Davis travaillait pour les parcs à thèmes, alors que Frank Thomas, Ollie Johnston et Milt Kahl travaillaient sur Le Livre de la Jungle qui venait d'entrer en production. Ainsi, seul Eric Larson et John Lounsbery ont été assigné au projet. Pour autant, d'autres animateurs vétéran moins connus mais tout aussi talentueux ont également participé au film, comme Hal King, John Sibley ou bien encore Eric Cleworth.
Wolfgang Reitherman et ses équipes furent confronté durant la réalisation de ce premier opus à trois problèmes majeurs : jusqu'où devait-il modifier le design des personnages créés par Ernest H. Shepard pour les adapter aux contraintes de l'animation tout en restant fidèle au style de l'artiste ? Comment traduire l'humour verbale de A. A. Milne en humour visuel ? Et enfin comment un producteur américain se débrouille pour adapter un récit on ne peut plus britannique ?
Concernant la sauvegarde du style de Shepard, celui-ci passa principalement par les décors, très fidèles aux illsutrations du livre original (la couleur en plus). Du côté de l'animation, les animateurs ont comme prévu du modifier l'apparence des personnages pour les adapter au format, le style de Shepard étant incompatible en l'état. Pour autant, ils restent assez proches de leurs modèles originaux, toute personne ayant lu les livres n'aura ainsi aucun mal à reconnaître ses personnages favoris. Winnie fut sans aucun doute le personnage le plus difficile à animer. Étant un ours en peluche, les animateurs n'avaient aucune références réelles sur lesquelles se baser (contrairement à Coco Lapin ou Maître Hibou qui sont inspirés d'animaux existants). De plus le personnage est totalement dénué d'articluations ou mêmes de doigts, rendant son animation encore plus délicate à réaliser. Pour donner plus de personnalité au personnage (et pour le rendre psychologiquement plus facile à animer), il fut décidé de lui ajouter un petit T-shirt rouge. Comme pour le short rouge de Mickey Mouse dans ses premiers cartoons, le T-shirt de Winnie permettait également au personnage de ressortir plus lorsqu'il se trouvait sur des décors unis.
Winnie l'Ourson et l'arbre à Miel est sorti le 4 février 1966 en avant-programme du film Quatre Bassets pour un Danois. Le public américain tomba très vite amoureux du petit ourson, mais cela fut bien différent en Angleterre où l'accueil fut plus mitigé. Certain aimaient beaucoup la version Disney de Winnie tandis que d'autres la rejetaient en bloc. Ce fut le cas par exemple de Felix Barker, critique de cinéma, qui accusa Walt Disney d'avoir tout simplement tué Winnie l'Ourson. Pire encore, Ernest H. Shepard, l'illustrateur des éditions originales compara le film à une parodie. Ces mauvaises critiques un peu attendues n'empêchèrent pas les Walt Disney Animation Studios de mettre très vite en chantier un second moyen métrage. Malheureusement celui-ci se fera sans Walt Disney qui disparu au mois de décembre 1966... À ce moment, le studio était en train de terminer Le Livre de la Jungle et se préparait à débuter la production de Les Aristochats. Avant de débuter l'animation de ce dernier, il fut décidé d'intercaler la réalisation de la suite de Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel.
Winnie the Pooh and the Blustery Day (Winnie l'Ourson dans le Vent) s'inspire principalement du chapitre IX du livre Winnie-the-Pooh (In Wich Piglet Is Entirely Surrounded by Water) et des chapitres II et VIII de The House at Pooh Corner (Tigger Has Breakfast et Piglet Does a Very Grand Thing). Contrairement au premier opus, celui-ci eut droit à une production triple A, tous les animateurs du studio étant disponibles pour travailler sur le projet. Nous retrouvons ainsi Frank Thomas, Ollie Johnston, Milt Kahl et John Lounsbery à l'animation. En dehors de Milt Kahl qui anima la quasi totalité des plans de Tigrou (qui fait ici sa première apparition), chaque animateur travailla sur plusieurs personnages. Wolfgang reprit sa casquette de réalisateur après avoir finalisé Le Livre de la Jungle, son deuxième long métrage. Soulagé par le chaleureux accueil du public (américain), Woolie continua sur sa lancé en tentant de retranscrire au mieux l'univers de A. A. Milne sans se sentir obliger d'américaniser le récit de façon excessive. Sorti le 20 décembre 1968, Winnie l'Ourson dans le Vent eut encore plus de succès que son prédécesseur et fut même très bien accueilli en Angleterre ! Considéré comme encore meilleur que le premier opus, Winnie l'Ourson dans le Vent eut les honneurs de l'academie des Oscars en recevant l'Oscar 1969 du meilleur court métrage d'animation. C'est donc en toute logique qu'un troisième moyen métrage fut mis en production.
La production de Winnie the Pooh and Tigger Too (Winnie l'Ourson et le Tigre Fou) fut intercalée entre Robin des Bois et Les Aventures de Bernard et Bianca. À cette époque les animateurs vétérans étaient tous proches de la retraite et étaient rejoint par une nouvelle génération d'animateurs fraîchement sortis de CalArts (l'école d'Art créé par Walt Disney). Nous retrouvons ainsi de nouvelles têtes tels que Don Bluth ou Andy Gaskill (futur directeur artistique sur Le Roi Lion). La combinaison des vétérans et des nouveaux talents ont permis à Winnie l'Ourson et le Tigre Fou d'avoir droit à une production de grande qualité. John Lounsbery remplace ici Wolfgang Reitherman à la réalisation. Le moyen métrage est inspiré des chapitres IV et VII du livre The House at Pooh Corner (Tiggers Don't Climb Trees et Tigger is Unbounced) et d'une séquence clé du chapitre III de Winnie-the-Pooh (Pooh and Piglet Go Hunting). Winnie l'Ourson et le Tigre Fou est sorti le 20 décembre 1974 et fut comme ses prédécesseurs couronné de succès. Et c'est en 1977 que le long métrage que Walt Disney avait imaginé treize ans plus tôt sorti enfin sur les écrans sous le titre Les Avenutres de Winnie l'Ourson, avec en bonus une conclusion inédite.
Mais l'aventure ne faisait que commencer ! En 1983 sort un quatrième moyen métrage, Winnie the Pooh and a Day for Eeyore (Winnie l'Ourson et une Sacrée Journée pour Bourriquet), toujours réalisé par les Walt Disney Animation Studios. La bande à Winnie est alors plus populaire que jamais, devenant une des licences les plus rentables des studios (on ne compte plus les produits dérivés à l'effigie des personnages de la Forêt des Rêves Bleus). La même année Winnie l'Ourson débute sa carrière à la télévision avec la série Welcome to Pooh Corner (le programme sera renommé Les Aventures de Winnie l'Ourson en France et diffusé sur France 3 avec Jean Rochefort à la présentation). Composé de séquences live mettant en scène les characters présents dans les parcs, la série enchanta toute une génération d'enfants. En 1988 c'est cette fois-ci sous le format animé que Winnie l'Ourson continu d'émerveiller nos chères têtes blonde avec la série Les Nouvelles Aventures de Winnie l'Ourson, réalisée par Disney Television Animation. En 1997 sort directement en vidéo la suite du film original, Winnie l'Ourson 2 : Le Grand Voyage réalisée par les DisneyToon Studios. S'en suivront plusieurs films dont certain eurent les honneurs d'une sortie au cinéma : Winnie l'Ourson : Joyeux Noël (1999), Les Aventures de Tigrou (2000), Winnie l'Ourson : Bonne Année ! (2002), Les Aventures de Porcinet (2003), Les Aventures de Petit Gourou (2004), Winnie l'Ourson et L'Efélant (2005) et Lumpy Fête Halloween (2005). En 2009, Winnie et sa bande font leur grand retour aux Walt Disney Animation Studios avec la mise en chantier d'un nouveau long métrage d'animation 2D sobrement intitulé Winnie l'Ourson, qui sotira au cinéma en 2011. En parallèle, Winnie continu sa carrière télévisuelle avec une nouvelle série qui débarque en 2001, Le Livre de Winnie l'Ourson, mélangeant marionnettes et décors en images de synthèse. Enfin en 2007, Winnie et sa bande apparaissent pour la première fois en animation 3D dans la série Mes Amis Tigrou et Winnie dans laquelle Jean-Christophe laisse sa place à une petite fille prénommée Darby.
Les parcs d'attraction ne sont pas en reste et font évidemment honneur aux célèbres personnages. Outre leur présence dans de nombreuses parades, la bande à Winnie a également droit à sa propre attraction ! The Many Adventures of Winnie the Pooh, un dark ride à destination des touts petits ouvre ainsi ses portes en 1999 au coeur du Fantasyland du parc Magic Kingdom à Walt Disney World. L'attraction arrive ensuite en 2000 à Tokyo Disneyland dans une version révisée, puis au Disneyland Park de Californie en 2003 et enfin à Hong Kong Disneyland en 2005.
Dès sa première apparition à l'écran en 1966, Winnie l'Ourson a sut conquérir le coeur des enfants (et des parents) du monde entier, jusqu'à devenir le deuxième personnage le plus populaire de la galaxie Disney derrière Mickey Mouse. Près de cinquante ans plus tard, le petit ourson n'a pas pris une ride et continuera sans aucun doute à faire rêver encore de nombreuses générations d'enfants !
Recherches graphiques :
Décors :
Storyboards :
01 mars 2013
Frankenweenie
Recherches graphiques de Tim Burton :
Recherches graphiques de Tori Davis :
Recherches graphiques d'Helen Chen :
Recherches graphiques de Victor Georgiev :
storyboards de Christian de Vita :
07 juillet 2010
Mickey Mouse
A l'occasion de la sortie aujourd'hui en DVD zone 2 des coffrets Walt Disney - Les Trésors : Mickey Mouse - Les Années Noir et Blanc : Volume 1 et 2, je vous invite à découvrir une nouvelles galerie de dessins d'animation et de storyboards centrée sur les cartoons de Mickey Mouse, de 1928 à 1935.
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Plane Crazy (1928) :
Steamboat Willie (1928) :
Fishin' Around (1931) :
The Beach Party (1931) :
Mickey's Good Deed (1932) :
Building a Building (1933)
Playful Pluto (1934)
Orphan's Benefit (1934) :
11 juin 2010
Toy Story 2
Toy Story 2 est le troisième long métrage des studios Pixar. Après l'énorme succès du premier film, Disney décida immédiatement que Toy Story devrait avoir une suite. Tout d'abord prévu pour le marché de la vidéo, le film sorti finalement au cinéma en 1999, après que John Lasseter ai joué des pieds et des mains pour prouver que son film méritait de passer dans les salles obscures. En effet, à cette époque, les studios Disney était en pleine production de nombreuses suites de Grands Classiques qu'ils destinaient au marché de la vidéo. Mais tout était différent pour un film en images de synthèse. Cinq ans séparent le premier film de Toy Story 2, la technologie a énormément évolué durant ce court laps de temps. Cela permit aux scénaristes d'imaginer une histoire se passant dans bien plus d'endroits que dans Toy Story où l'on se cantonnait à la chambre d'Andy, la maison de Syd et un bref passage à Pizza Planet. Ils étaient ainsi plus libres de créer une suite exactement comme il l'auraient souhaité. Autre avantage pour cette suite, de nombreuses idées écartées lors de la réalisation du premier film refirent surface pour le second! La scène du cauchemar de Woody par exemple était à l'origine rattaché à Toy Story. Tout ces éléments mis bout à bout firent de Toy Story 2 une des rares suites à surpasser le film original.
L'histoire de Toy Story 2 s'inspire directement de l'expérience de John Lasseter. Ce dernier est un grand collectionneur de jouets, dont beaucoup d'anciens et de pièces uniques hors de prix. Lorsque ses jeunes garçons viennent à son bureau ils adorent jouer avec tout ces objets de collection, ce qui a pour conséquence de mettre Lasseter dans un état de panique permanent! C'est de cette attitude plutôt étrange (les jouets sont fait pour les enfants, pas pour prendre la poussière sur une étagère), qu'est parti le scénario de Toy Story 2.
Nous retrouvons à nouveau John Lasseter à la réalisation de ce second volet, mais cette fois-ci deux co-réalisateurs l'accompagnent : Lee Unkrich et Ash Brannon. Diplômé de l'école de cinéma de l'USC (University of Southern California) en 1991, Lee Unkrich entame sa carrière dans le cinéma et la télévision en prises de vue réelles, travaillant notamment sur la série Les Dessous de Palm Beach. Arrivé en 1994 chez Pixar, il travaille comme monteur sur Toy Story en 1995, puis sur 1001 Pattes (a bug's life) en 1998, pour lequel il assure également certaines voix additionnelles. Co-réalisateur, monteur et à nouveau voix additionnelles sur Toy Story 2 en 1999, Lee Unkrich co-signe par la suite Monstres & Cie en 2001. Deux ans plus tard, il coréalise avec Andrew Stanton, Le Monde de Nemo avant de devenir pour la première fois réalisateur sur Toy Story 3.
Ash Brannon débute sa carrière aux Walt Disney Animation Studios en tant que stagiaire au département animation sur La Petite Sirène. Il rejoint ensuite Warner Bros Feature Animation en tant qu'animateur. On le retrouve par la suite aux studios Pixar où il est engagé en 1994 pour travailler sur l'adaptation vidéoludique de Toy Story puis de 1001 Pattes (a bug's life). Après avoir co-réalisé Toy Story 2, Ash Brannon part rejoindre Dreamworks Animation pour travailler sur Space Monkeys, film qui sera finalement annulé. Brannon quitte alors Dreamworks pour rejoindre les studios d'animation de Sony pour réaliser Les Rois de la Glisse sorti en 2007. Il serait en ce moment en train de travailler sur un nouveau film nommé Turkeys.
La production de Toy Story 2 fut certainement une des plus difficiles pour les artistes du studio. Tout d'abord destiné au marché de la vidéo, Toy Story 2 aurait dut demander moins de temps et de travail. Le second projet de long métrage des studios, 1001 Pattes (a bug's life) était déjà en route lorsque Pixar accepta de réaliser une suite à Toy Story. Disney souhaitait sortir le film uniquement en vidéo, au grand dame de Pixar qui ne voulait pas faire une suite au rabais de son premier bébé.. Ils acceptèrent néanmoins, l'équipe se sentant capable de travailler sur deux projets simultanément, l'un pour le cinéma et l'autre pour la vidéo. Mais la donne changea lorsque Disney décida, sous l'impulsion de John Lasseter, de sortir Toy Story 2 au cinéma. C'était alors deux productions de long métrages destinées aux salles obscures qui étaient mise en chantier pratiquement en même temps! Un gros défi pour Pixar qui ne comptait pas à cette époque une aussi grosse équipe créative qu'aujourd'hui. Alors que Toy Story 2 aurait dut-être produit par une équipe moins expérimentée (pour ne pas dire moins talentueuse) pendant que les "vétérans" travaillaient sur 1001 Pattes (a bug's life), ces derniers durent mettre les bouchées double et travailler sur les deux projets en même temps pour pouvoir sortir Toy Story 2 dans les délais, c'est à dire seulement un an après 1001 Pattes (a bug's life). La production fut ainsi extrêmement rapide... Et éreintante! Le scénario initialement prévu pour la sortie en vidéo fut raboté de tout côté pour ne garder que le meilleur, certaines scènes abandonnées du premier film furent également reprise afin d'allonger l'intrigue. Cette lourde tâche fut confiée à plusieurs hommes ayant déjà fait leur preuves, Pete Docter (futur réalisateur de Monstres & Cie, Là-Haut et Inside Out), Andrew Stanton (futur réalisateur de Le Monde de Nemo et WALL•E) et le regretté Joe Ranft. La pression sur les studios Pixar était grande, Disney leur faisaient entièrement confiance et il n'était pas question de se rater!
Finalement, au grand soulagement de Disney, Toy Story 2 fut terminé dans les temps et sortit à la date prévue, le 13 novembre 1999. Le film fut sans surprise un énorme succès, il rapporta la coquette somme de 245 millions de dollars sur le sol américain et 239 millions de dollars dans le monde. L'engouement pour la bande à Woody est ainsi resté intact durant ces cinq années d'absence! Le film eut droit à une ressortie au cinéma en 2009 en Disney Digital 3-D, tout comme le premier opus, pour patienter avant la sortie du troisième volet de la saga prévu pour 2010. Terminons avec une petite anecdote pour vous la péter devant vos amis : Toy Story 2 fut le premier film à être projeté en numérique en Europe, le 2 février 2000 au Gaumont Aquaboulevard de Paris.
Recherches graphiques :
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Storyboards :
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Colorscripts :
17 février 2010
Dumbo
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C'est la sortie évènement de ce début d'année, Dumbo est de retour en vidéo aujourd'hui et pour la première fois en haute définition! Annoncée il y a seulement quelques mois, cette nouvelle édition est en tout point exceptionnelle. John Lasseter est un grand fan du film et a voulu rendre ses lettres de noblesse à ce chef-d'œuvre qui n'avait pas encore eu droit à une édition digne de ce nom. C'est chose faite avec cette édition 70ème anniversaire où l'on retrouve le film entièrement restauré accompagné d'un long making-of, d'une grande galerie de dessins et de bien d'autres petites réjouissances. Pour en savoir un peu plus sur le contenu de cette nouvelle édition je vous invite à lire son test sur le site Planète HD. A l'occasion de cette sortie, retrouvez ci-dessous une nouvelle galerie de dessins se concentrant sur les storyboards et les model sheets des personnages.
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09 décembre 2009
Dingo
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Dingo est apparu pour la première fois à l'écran le 25 mai 1932 dans le court métrage de Mickey Mouse, Mickey's Revue. Il est encore loin de son apparence définitive, (il porte des lunettes et ressemble à un vieillard) ne s'appelle pas Goofy mais Dippy Dawg (surnom donné par les artistes du studio) et joue un rôle mineur. En effet, Dingo est ici au centre d'un gag récurrent : tout au long du cartoon, il fait bruyamment craquer des coquilles de cacahuètes avant de les avaler et rie de manière grossière, dérangeant au passage ses voisins de l'auditoire. Pinto Colvig, qui deviendra la voix officielle du personnage pendant plus de trente ans répond déjà présent dès cette première apparition. Né le 11 septembre 1892 à Jacksonville dans l'Orégon, Pinto Colvig débute sa carrière d'artiste en 1928 comme intervalliste pour les studios de Charles Mintz. Il animera ainsi quelques cartoons d'Oswald the Lucky Rabbit, quelques mois seulement après que Mintz ait volé le personnage à Walt Disney! Doté d'une aisance scénique et d'une voix hors paire, Pinto Colvig est engagé par Disney au début des années 30 en tant qu'acteur vocal pour ses cartoons. Outre son célèbre doublage de Dingo, il fut également la voix de Pluto, Grincheux et Dormeur dans Blanche Neige et les Sept Nains, ainsi que de nombreux animaux ou insectes. Il quitta les studios en 1937 pour continuer sa carrière en tant qu'indépendant, puis reviendra en 1944 jusqu'en 1965 pour continuer à doubler son plus célèbre personnage. Pendant son absence, Dingo sera doublé par Stuart Buchanan et George Johnson entre 1939 et 1943. Pinto Colvig décéda en 1967, il reçut le titre de Disney Legend en 1993.
Après Mickey's Revue, Dingo (toujours surnommé Dippy Dawg) fera quelques autres apparitions remarqué dans différents cartoons de Mickey Mouse. Il apparait ainsi pour la seconde fois dans The Whoopee Party, sorti le 17 septembre 1932, perdant par la même occasion ses lunettes et quelques années, le rapprochant de son apparence classique. Il n'a par contre toujours pas de pantalon... Son rôle est ici un peu plus important, il aide ainsi à la préparation des hors-d'oeuvres pour les invités, aux côtés de Mickey et Horace. Dippy Dawg fera encore cinq apparitions entre 1932 et 1933 avant de prendre le nom définitif de Goofy dans le cartoon Orphan's Benefit sorti le 11 août 1934. Il devient par la même occasion un membre récurrent de la bande à Mickey, au même titre que Clara et Donald Duck.
Entre 1934 et 1938, Dingo formera avec Donald et Mickey un trio de choc à l'écran. Mickey's Service Station, sorti le 16 mars 1935 sera le premier cartoon d'une longue série mettant en scènes les trois personnages. Parmi ces derniers on retiendra notamment deux cartoons devenus cultes, Clock Cleaners sorti le 15 octobre 1937 et Lonesome Gohsts sorti le 24 décembre de la même année. En 1939, le succès grandissant de Dingo amène les studios Disney à lui confier sa propre série de cartoons. Goofy and Wilbur, sorti le 17 mars 1939, met ainsi en scène le chien maladroit aux côtés de Wilbur, un Grillon qui l'aidera à pêcher.
Mais qui se cache derrière la création de Dingo? Il semblerait que l'on doit sa première forme visuelle à Frank Webb. Mais c'est surtout Art Babbit qui s'occupa de l'évolution du personnage dans les années 30, lui donnant sa forme classique connue de tous. Né le 8 octobre 1907 à Omaha dans le Nebraska, Arthur Harold Babitsky, plus connu sous le nom d'Art Babbit, débuta sa carrière d'animateur aux studios Terrytoons à New York en 1929. Il y fit la rencontre de Bill Tytla qui deviendra vite un des ses plus fidèles amis. En 1931, Babitt s'envole pour la Californie pour aller travailler aux Walt Disney Animation Studios où il sera rejoint par Tytla trois ans plus tard. Son embauche aux studios sera des plus originales. En effet, l'artiste propose à Walt Disney de travailler pour lui pendant trois mois gratuitement avant de, soit de le licencier, soit de l'engager et lui payer ce qu'il mérite! Les trois mois passés, il fut engagé et débuta sa carrière chez Disney sur le cartoon Babes in the Woods, puis sur Les Trois Petits Cochons avant de s'attaquer au personnage de Dingo auquel il donna son caractère et son apparence finale. Il travailla par la suite sur plusieurs longs métrages tels que Blanche Neige et les Sept Nains (animation de la Reine/Sorcière), Pinocchio (Gepetto), Fantasia (les champignons) et enfin Dumbo (la cigogne). Art Babbit fut licencié le 26 mai 1941 pour ses activités syndicales, seulement quelques jours avant la grande grève des studios qui n'avait alors aucun syndicat. Après avoir servi dans les Marines durant la Seconde Guerre mondiale, Babbit revient au studio Disney vers 1947 et participe à quelques productions (Bootle Beetle, Coquin de Printemps, Foul Hunting et Alice au Pays des Merveilles) avant de définitivement quitter les studios en 1948. En 1949, il est approché par ses anciens collègues de Disney, licenciés après la grève de 1941 et qui ont fondé le studio United Productions of America (UPA). En 1952, alors animateur au studio Tempo Productions, Babbit est mis à l'écart en raison de ses engagements syndicaux et politiques dans cette période soumise au Maccarthisme de même que le studio UPA. Il reprend sa carrière d'animateur en 1958 mais de façon assez disparate. Il participe ainsi à un film de John Hubley (ancien de UPA) et à un film des studios Warner Bros, The Incredible Mr. Limpet en 1964, aux côtés de Bill Tytla, son ami de toujours. A la fin de sa vie il participe à nouveau à un long métrage, The Princess and the Cobbler mais meurt quelques mois avant sa sortie, le 4 mars 1992 d'une insuffisance rénale.
Revenons en à notre ami Dingo. Malgré le départ de sa voix et de son créateur principal, le personnage continue son petit bonhomme de chemin à l'écran. Selon Léonard Maltin, il semblerait tout de même que le départ de Pinto Colvig ait poussé les artistes du studio à créer la série des "How to...". C'est d'ailleurs sous cette forme que les cartoons de Dingo auront le plus de succès. Comme le personnage n'a plus de voix, l'idée était de le faire évoluer à l'écran de façon muette dans des situations d'apprentissage, secondé par une voix off indiquant la marche à suivre. La série débuta avec How to Ride a Horse, implanté au sein du long métrage Le Dragon Récalcitrant sorti le 20 juin 1941. Par la suite Dingo aura l'occasion de participer à d'autres longs métrages comme Saludos Amigos en 1943 et Coquin de Printemps en 1947.
Le début des années 50 voit débarquer un Dingo nouvelle génération. Fini la série des "How to..." (Pinto Colvig est de retour au studio), place à l'homme moderne! Dingo devient ainsi la caricature de l'homme des années 50, travaillant pour nourrir sa femme et ses enfants et habitant dans un pavillon de banlieue. Cette nouvelle apparence d'américain moyen arrive à point nommé pour relancer la carrière du personnage. Au début des années 60, Dingo se fait de plus en plus rare à l'écran avant de complétement disparaître après le non moins excellent Goofy's Freway Trouble.
Il faudra attendre 1983 pour le voir revenir sur le devant de la scène dans le moyen métrage Le Noël de Mickey, dans lequel il joue le fantôme de Jacob Marley, l'ex-associé de Scrooge, incarné à l'écran par Balthazar Picsou. Après une apparition dans Qui Veut la Peau de Roger Rabbit en 1988, Dingo revient au moyen métrage avec Le Prince et le Pauvre aux côtés des Mickey, Donald, Pluto et tous les autres personnages emblématiques des cartoons Disney en 1990. En 1995, c'est la consécration avec la sortie d'un long métrage qui lui est entièrement consacré, Dingo et Max. Ce film arrive à la suite d'une série animée dont il était le héros, La Bande à Dingo, diffusée entre 1992 et 1993. Enfin plus récemment, Dingo participera au film sorti directement en vidéo Mickey, Donald, Dingo - Les Trois Mousquetaires, sorti en 2003. Il reviendra ensuite au format court métrage et à la série des "How to..." dans How to Hook up Your Home Theater sorti en 2007 et diffusé en France au cinéma avant le film live Disney Baby-Sittor.
Après plus de soixante ans de carrière au cinéma, à la télévision et en vidéo, Dingo restera à jamais gravé dans le coeur du public. Ses gaffes mémorables et sa voix délirante en on fait un des personnages Disney les plus populaires. Mais son histoire n'est pas fini pour autant! Alors qu'il est encore en ce moment présent à la télévision dans la série animée La Maison de Mickey, gageons que nous le retrouveront un de ces jours à nouveau au cinéma dans de nouvelles aventures... L'avenir nous le dira!
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Model sheets :
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Mickey's Amateur (1937)
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Clock Cleaners (1937)
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Goofy's Glider (1940)
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Baggage Buster (1941)
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How to Ride a Horse (1941)
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The Art of Skiing (1941)
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The Art of Self Defense (1941)
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How to Play Baseball (1942)
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The Olympic Champ (1942)
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How to Swim (1942)
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Hockey Homicide (1945)
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How to Hook up Your Home Theater (2007)
27 octobre 2009
Bill Peet
Bill Peet est né à Grandview dans l'Indiana, le 29 jenvier 1915. D'une famille pauvre, il grandit à Indianapolis. Il commence très tôt à écrire des histoires en les illustrant, sans imaginer un jour vivre de cette passion. Pendant sa scolarité, il remporte un concours offrant une bourse d'étude au John Heron Art Institute d'Indianapolis. Sa vie bascule le premier jour de classe lorsqu'il fait la connaissance de Margaret Brunst, qu'il épouse quatre ans plus tard. A sa sortie de l'école en 1936, Peet débute sa carrière professionnelle en dessinant des cartes de vœux pour une entreprise située dans l'Ohio.
Dumbo (1941) Mélodie du Sud (1946) Cendrillon (1950)
Un jour, il découvre une brochure publicitaire incitant les jeunes artistes à rejoindre les studios Disney. Il propose sa candidature et reçoit une réponse favorable. Il se rend immédiatement à Los Angeles et se présente au studio d'Hyperion Avenue le 9 septembre 1937. Après un mois d'essai sous la direction de George Drake, il est engagé comme intervalliste sur les courts métrages de Mickey Mouse et Donald Duck, puis participe à quelques scènes de Blanche Neige et les Sept Nains.
En parallèle à son travail d'intervalliste, qui, comme d'autres artistes des studios, ne le passionne pas, il propose quelques idées de personnages pour le projet de Pinocchio (des monstres pour la séquence abandonnée de Bogyland). Un matin, il trouve sur son bureau une enveloppe contenant 25 dollars et l'informant de sa nouvelle affectation au département scénario.
Peter Pan (1953) La Belle au Bois Dormant (1959) Bill Peet vers 1964
Il fait son apprentissage pendant deux ans sur Pinocchio (il n'est pas crédité au générique), puis élabore le storyboard de La Symphonie Pastorale de Fantasia. C'est lors de la préparation de Dumbo que Walt Disney réalise que Bill Peet est un conteur hors norme. Il fait équipe avec Dick Huemer et Joe Grant, et se concentre plus particulièrement sur les séquences mettant en scène Dumbo bébé.
En 1941, Bill Peet participe à la grande grève des studios. Furieux, Walt Disney le rétrograde alors en tant que simple dessinateur de storyboard sous la direction de T. Hee pour le projet de Peter Pan. Mais Peet est l'un des premiers artistes à revenir aux studios avant la fin de la grève et Disney lui pardonne rapidement. Il devient alors le pilier du département storyboard et le scénariste préféré de Walt Disney, avec qui il partage le même don pour scénariser une histoire. Il dessine le storyboard de séquences entières pour Victory Through Air Power, Les Trois Caballeros, Mélodie du Sud, Cendrillon, Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan, La Belle et le Clochard, La Belle au Bois Dormant et Le Livre de la Jungle.
Au début des années 1960, il dessine seul le storyboard complet de Les 101 Dalmatiens et Merlin l'Enchanteur, il en écrit l'adaptation, crée les principaux personnages et supervise l'enregistrement des voix des comédiens.
Bill Peet œuvra également aussi sur de nombreux courts métrages, comme Tigger Trouble de Jack Kinney (1945), Susie, the Little Blue Coupe de Clyde Geronimi (1952) ou bien encore Ben and Me d'Hamilton Luske (1953).
En 1959, il illustre son premier livre pour enfants Hubert's Hare-Raising Adventure. Il quitte les studios Disney en 1964, et se consacre pleinement à sa carrière d'auteur et illustrateur de livres pour enfants.
En 1989, il raconte sa vie et son expérience de dessinateur dans son autobiographie illustrée : Bill Peet, An Autobiography, publiée aux éditions Houghton Mifflin Company. En 1996, Bill Peet obtient le titre de Disney Legend pour ses trente années au services des Walt Disney Animation Studios. Il nous quittera quelques années plus tard, le 11 mai 2002.
Filmographie :
- Blanche Neige et les Sept Nains (1937) (intervalliste)
- Pinocchio (1940) (scénariste)
- Fantasia (1940) (storyboard)
- Dumbo (1941) (scénariste et storyboard)
- Les Trois Caballeros (1945) (scénariste)
- Tiger Trouble (1945) (scénariste)
- African Diary (1945) (scénariste)
- A Knight for a Day (1946) (scénariste)
- Mélodie du Sud (1946) (scénariste et storyboard)
- Mickey et le Haricot Magique (1947) (scénariste)
- Danny et le Petit Mouton Noir (1949) (scénariste)
- Cendrillon (1950) (scénariste et storyboard)
- Wonder Dog (1950) (scénariste)
- Alice au Pays des Merveilles (1951) (scénariste et storyboard)
- Lambert et le Lion Bêlant (1952) (scénariste)
- Susie, le Petit Coupé Bleu (1952) (histoire originale, adaptation et storyboard)
- La Petite Maison (1952) (adptation de l'histoire)
- Peter Pan (1953) (scénario et storyboard)
- Franklin et Moi (1953) (scénariste)
- La Belle et le Clochard (1955) (scénariste)
- The Truth About Mother Goose (1957) (scénariste)
- La Belle au Bois Dormant (1959) (scénariste)
- Goliath II (1960) (scénariste)
- Les 101 Dalmatiens (1961) (scénariste et storyboard)
- Merlin l'Enchanteur (1963) (scénariste et storyboard)
- Le Livre de la Jungle (1967) (scénariste et storyboard)
13 septembre 2009
Knick Knack
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Après Tin Toy, qui fut le premier court métrage réalisé par ordinateur à remporter l'Oscar® du meilleur court métrage d'animation, l'équipe d'animateur de Pixar décida de réaliser un court dans le style des cartoons de Chuck Jones, rythmé et rempli de gags en tout genre. A cette époque le département animation de l'entreprise ne comptait pas plus de dix personnes, et chacun mis la main à la patte pour cette nouvelle réalisation. Pour la première fois, John Lasseter ne s'occupa pas entièrement de l'animation du court, chacun anima le personnage qu'il avait crée.
Techniquement Knick Knack se voulait plus modeste que ses prédécesseurs, aucune grosse nouveauté ne fut utilisé pour le réaliser. Lasseter décida même de mettre de côté l'outil de capture point par point qui avait été utilisé pour modéliser le clown dans Red's Dream et le bébé dans Tin Toy, technique jugée trop onéreuse et au final pas vraiment au point. Au lieu de cela, il conçu tous les personnages du film dans un style plus sobre et facile à réaliser sur ordinateur grâce à des formes simples et géométriques.
Inspiré par la vaste collection de snow globes de sa femme Nancy, Lasseter imagina l'histoire d'un bonhomme de neige pris au piège dans une boule à neige qui aspire à rejoindre les bibelots des pays chauds se trouvant de l'autre côté de l'étagère. Le cactus, la pyramide, et le flamant rose semblent vraiment plus heureux que lui là-bas. Le bonhomme de neige solitaire jette en particulier son dévolu sur une charmante jeune femme en maillot de bain, un bibelot souvenir de Miami.
Le but de Knick Knack était de consolider les acquis de l'équipe tout en apportant plus de fantaisie à l'animation. Il leur permit de se servir plus longuement des outils qu'ils avaient mis tant de temps à concevoir, tout en créant quelque chose de très divertissant et de drôle.
Le véritable challenge sur ce film fut l'utilisation de la 3-D stéréoscopique. L'équipe voulait en effet que le film soit présenté en 3-D relief au SIGGRAPH de 1989. Cette version ne fut présenté au public qu'en 2006 en version amélioré, en avant-programme de la ressortie en 3-D de L'Etrange Noël de Monsieur Jack. Knick Knack fut également diffusé en 2003 avant Le Monde Nemo au cinéma, mais dans une version censurée. Ainsi, la poitrine généreuse de la figurine en maillot de bain et de la sirène furent tout bonnement retiré du film et remplacé par un torse plat. Cette censure fut vivement critiqué par les fans qui pensaient que Disney était responsable de cette censure ridicule. John Lasseter répliqua qu'il avait pris cette décision tout seul. En tant que père il pensait à tous les enfants qui allaient voir ce court métrage avant Le Monde Nemo , et ne trouva pas raisonnable de montrer une telle image de la gente féminine.
Knick Knack fut une étape importante pour le département animation de Pixar. Durant la création du film, l'équipe s'agrandit et pour la première fois, John s'occupait principalement de superviser une équipe au lieu d'animer les différents personnages, une étape cruciale pour le projet encore lointain de réalisation d'un long métrage d'animation.
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Storyboards de John Lasseter :
01 septembre 2009
Peter et Elliott le Dragon
Pete's Dragon (Peter et Elliott le Dragon) est un des projets de comédie musicale abordé après le succès phénoménale de Mary Poppins en 1964. Tout comme L'Apprentie Sorcière sorti en 1971, l'idée de réaliser Peter et Elliott le Dragon ne date pas d'hier. Les studios Disney avaient en effet acquis les droits du livre écrit par Seton I. Miller et S.S. Field dans les années 50. À l'origine cette acquisition devait déboucher sur la réalisation d'un téléfilm pour l'émission Disneyland, projet qui ne vit finalement pas le jour. Après la mort de Walt Disney en 1966, le studio s'est retrouvé orphelin. Il avait perdu son âme et la créativité ne fut plus de mise pendant un temps. N'osant pas (ou ne voulant pas) trop s'éloigner des productions antérieures à la disparition de Walt, les studios Disney ont, pendant un temps, repris les projets abordés ou abandonnés durant les années précédentes. C'est ainsi que L'Apprentie Sorcière, Les Aventures de Bernard et Bianca et Peter et Elliott le Dragon furent mis en chantier.
La production de Peter et Elliott le Dragon débuta en 1975, quand le producteur Jerome Courtland engagea Malcom Marmonstein pour adapter l'histoire à l'écran. Cette dernière subit de nombreux changements par rapport à l'œuvre originale. Tout d'abord dramatique, nous devions suivre Peter tout à tour dans le monde réel puis dans un monde imaginaire étrange qu'il s'était inventé où il aurait fait la rencontre d'Elliott le dragon. Pour finir, exit le monde imaginaire jugé trop bizarre pour être intégré à une production Disney, quant à Elliott il ne devait apparaître qu'une seule fois dans le film. Poussé par les animateurs en charge du personnage, le dragon apparaîtra finalement à l'écran durant plus de vingt minutes.
Elliott fut crée par le talentueux Ken Anderson, un des vétérans des studios. Né à Seattle en 1909, Ken intégra les studios Disney en 1934 après une formation d'architecte débutée en France et terminée à Washington. "Forcé" de se reconvertir dans l'animation à cause de la dépression, il y pris finalement goût et continua sa carrière au studio pendant plus de quarante ans. Tout d'abord animateur sur plusieurs Silly Symphonies, il devient ensuite artiste layout sur Blanche Neige et les Sept Nains, puis directeur artistique sur Pinocchio et enfin scénariste sur de nombreux projets durant les années 40. Grâce à sa formation d'architecte, il rejoint WED Entreprise au début des années 50 et participe à la conception de Disneyland. Il revient à l'animation au début des années 60 en tant que directeur artistique sur Les 101 Dalmatiens. C'est à lui que l'on doit la décision d'utiliser le fameux procédé de xérographie mis au point par Ub Iwerks. Il redevient par la suite animateur sur Le Livre de la Jungle en supervisant l'animation de Shere Khan et enfin créateur d'Elliott sur Peter et Elliott le Dragon. Ken partit à la retraite en 1978, il reçut le titre de Disney Legend en 1991 avant de disparaître deux ans plus tard.
L'animation d'Elliott fut supervisé par le déjà très prometteur Don Bluth. Né à El Paso en 1937, Don se passionne pour le dessin après avoir découvert Blanche Neige et les Sept Nains à l'âge de six ans au cinéma. Il déménage avec sa famille en Californie en 1954, l'opportunité pour lui de débuter une carrière d'animateur et de vivre de sa passion. Il est engagé aux studios Disney en 1955 en tant qu'intervalliste sur La Belle au Bois Dormant, alors qu'il est encore étudiant en littérature anglaise. Mais il quitte très vite les studios pour se lancer dans le théâtre avec son frère Frederick. Il ouvre ainsi sa propre salle de spectacle, le Bluth Brothers Theater à Santa Monica. Il y produira des comédies musicales durant près de trois ans. Mais il revient très vite à ses premiers amours, l'animation. En 1968 il devient artiste layout pour la télévision à Los Angeles avant d'être réengagé par Disney en 1971. Il y exercera pendant huit ans, travaillant sur Robins des Bois, Les Aventures de Winnie l'Ourson, Les Aventures de Bernard et Bianca, Peter et Elliott le Dragon et Rox et Rouky, avant de quitter définitivement les studios afin de créer son propre studio d'animation. Cela faisait déjà plusieurs années que ce projet lui trottait dans la tête, voulant renouveler la magie Disney, qui selon lui avait quitté les studios depuis la mort de Walt. Accompagné par deux autres animateurs Disney, Gary Goldman et John Pomeroy, il créa Don Bluth Productions. Après un premier moyen métrage, Banjo, the Woodpile Cat, Don Bluth réalisa son premier long métrage sorti en 1982, Brisby et Le Secret de NIMH. Mais c'est avec Fievel et le Nouveau Monde sorti en 1986 et réalisé en collaboration avec Steven Spielberg que le succès frappa à sa porte. Suivirent d'autres réalisations plus ou moin réussites, jusqu'au décevant Titan A.E. sorti en 2000 qui mis un terme à l'aventure...
Malgré un casting de grande qualité (Sean Marshall, Mickey Rooney, Helen Reddy), des effets spéciaux impressionnants pour l'époque et des chansons dignes des plus grandes comédies musicales, Peter et Elliott le Dragon fut un échec lors de sa sortie le 3 novembre 1977. D'un budget estimé à près de 10 millions de dollars, le film en remporta 18 millions, honorable mais insuffisant pour Disney. A vouloir trop surfer sur la vague du succès de Mary Poppins, les studios Disney n'ont pas réussi à se renouveler avec ce nouveau projet, ce qui était le problème principal des productions du studio à cette époque. Le public comme les critiques boudèrent cette nouvelle production, trop réchauffé pour être réellement intéressante. A noter que Peter et Elliott le Dragon fut le tout premier film Disney à sortir en VHS de location aux États-Unis en 1980. Le film ressortit par la suite au cinéma en version raccourci en 1984. Malgré son échec, Peter et Elliott le Dragon fut tout de même nominé aux Oscars dans la catégorie de la Meilleure Musique Originale et de la Meilleure Chanson pour Candle on the Water.
Recherches graphiques :
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Storyboards :
11 août 2009
Tin Toy
Durant la production de Red's Dream, au printemps de 1987, le groupe d'animateur de chez Pixar commençait à se rendre compte des points faibles de leur logiciel d'animation, Motion Doctor. L'outil était désormais dépassé. L'animation du clown organique a porté le système à un quasi statu quo. "L'interaction entre le logiciel et l'animation était extrêmement lente, j'ai cru me tuer», se rappela John Lasseter. Il compara ce logiciel à l'écriture sur un traitement de texte dans lequel chaque lettre tapée sur le clavier mettait cinq minutes à apparaître à l'écran. Il fallait faire quelque chose.
Dès 1986, l'équipe d'animation de Pixar a reconnu la nécessité de développer un logiciel d'animation plus puissant. Un week-end à l'automne 1986, une grande partie de l'équipe partit en caravane sur la côte californienne, à Stillwater Cove. Ils avaient organisé une retraite de quelques jours durant laquelle ils pourraient réfléchir ensemble dans un endroit serein. Parmi les personnes présentss on retrouvait Bill Reeves, Eben Ostby, Rob Cook, Loren Carpenter, Sam Leffler, David Salesin, et John Lasseter. Le livre blanc, où ils écrivirent collectivement leurs idées devint le fondement du nouveau logiciel de modélisation et d'animation qu'ils inaugurèrent avec Tin Toy: MENV (modeling evironment).
Le logiciel d'animation Motion Doctor a été conçu avant l'arrivée de John Lasseter à Lucasfilm et n'était donc pas adapté à sa formation artistique. MENV a quand à lui été conçu à la base pour accueillir le fruit du travail d'un animateur formé traditionnellement comme Lasseter. L'idée fondamentale derrière MENV était de créer un programme d'animation qui sépare les différentes étapes de l'animation par ordinateur (modélisation, animation, éclairage) dans des modules de chargement rapides. Le programme devait également être personnalisable et extensible, de sorte qu'il puisse se développer au fil du temps pour répondre aux demandes de plus en plus sophistiquées du studio en animation de personnage.
Selon Bill Reeves, la production de Tin Toy fut la plus difficile sur laquelle il a travaillé. Plusieurs nouveaux outils technologiques ont été intégrés durant la production. En plus du logiciel MENV, ce fut également les débuts de Renderman, le logiciel phare des studios Pixar responsable des rendus 3-D. C'est dans cet environnement de production difficile que John Lasseter décida de placer la barre encore plus haute qu'auparavant. L'équipe de Pixar allait tenter un des plus grands défis en matière d'animation: créer un personnage humain. Même les animateurs de Disney à leurs débuts, eurent du mal à animer de façon convaincante un homme ou une femme. Qu'en est-il aujourd'hui avec l'ordinateur comme outil?
L'animation par ordinateur, qui n'en était encore qu'à ses balbutiements, voulait s'attaquer à l'animation d'un bébé. L'idée a été suggérée par Bill Reeves, qui a eu son premier enfant, Julia, en 1986. Lasseter aima l'idée d'un bébé, mais n'avait pas d'histoire pour aller avec. Par la suite il regarda une vidéo de son neveu, Timmy. Dans cette vidéo, Timmy est assis sur une couverture et joue avec ses jouets, comme le font tous les enfants. Ce simple document fut déterminant pour Lasseter, qui l'étudia avec l'oeil d'un animateur aguerri. Il remarqua que tous les jouets que le bébé touchait allaient directement dans sa bouche. Lasseter pensa alors, "Wow, ce jouet doit imaginer que ce bébé est un monstre!" Ce fut l'étincelle nécessaire à Lasseter pour l'élaboration d'un nouveau court métrage. Il serait question d'un bébé et d'un jouet mais vu du point de vu du jouet.
L'histoire fut assez facile à trouver, mais l'animation du bébé par ordinateur le sera beaucoup moins. Malgré l'expérience aquise avec l'animation du visage du clown dans Red's Dream, animer un bébé présenta une nouvelle série de défis. La plupart des animations sont réussis car on ne sait pas vraiment comment, par exemple, Woody Woodpecker pourrait marcher ou comment un coyote pourrait chuter d'un falaise. Mais un bébé humain est quelque chose de très familier pour le public. Un seul faux mouvement et l'illusion est brisée.
Le premier défi pour Lasseter et Reeves, qui s'occupait de la partie technique sur le bébé, était de comprendre comment les muscles du visage fonctionnaient. Ils s'aidèrent pour cela des recherches de Paul Ekman et Wallace V. Friesen, qui, à la fin des années 1970, avaient développé le Facial Action Coding System (FACS). Ce système permettait d'identifier chaque muscle du visage et d'analyser la manière dont ils se contractaient selon les expressions et les émotions.
Pour appliquer ces résultats à leur bébé, Lasseter et Reeves achetèrent une poupée à Toy "R" Us, et firent une grille sur son visage, afin de le numériser. Après avoir modélisé le visage du bébé dans une position neutre, Reeves créa un logiciel qui permit à la structure musculaire de se placer sur la grille. Pour réaliser les expressions du visage complexe comme un sourire ou un froncement de sourcils, Reeves créa des macro-muscles. Lasseter compara ce processus à la "sculpture des expressions du visage." La gamme de mouvements mis en œuvre par Reeves dans le système permis des expressions asymétriques du visage, l'une des clés de la création d'un personnage humain convaincant. Le résultat peut paraître assez effrayant aujourd'hui mais pour l'époque c'était une véritable prouesse. De plus le bébé devait-être considéré comme un montre par le jouet, donc son visage servait finalement plutôt bien l'histoire.
La création de Tinny, le jouet miniature en fer blanc, fut une évidence pour Lasseter. Ce dernier était un passionné de jouets et avait commencé à en collectionner lorsqu'il travaillait encore pour les Walt Disney Animation Studios. Il avait ainsi amassé une collection assez importante, dont des jouets miniatures en fer blanc. Il fut aussi inspiré par un voyage au Japon en 1987, durant lequel il visita le Kitahara Tin Toy Museum de Yokohama. Lasseter conçu ce personnage comme un homme orchestre. Cette caractéristique lui donna une richesse sonore que Gary Rydstrom, sound designer, dut sublimer."Le gros travail sonore sur Tin Toy a été de synchroniser le son avec l'animation", se rappela Rydstrom. "John n'avait pas animé les cymbales et les tambours de son personnage avec l'idée d'une musique particulière en tête. C'était juste une sorte de modèle."
Alors que Luxo Jr. et Red's Dream, peuvent passer pour des films expérimentaux, Tin Toy se veut quant à lui plus cinématographique. Certains plans sont plus recherchés, comme le point de vue à travers le plastique translucide de la boîte à jouets: nous voyons une image déformée de l'enfant avec une tête étrange. Le film permit également à Pixar de faire un nouveau bond technologique qui les rapprocha un peu plus de leur rêve : la réalisation d'un long métrage d'animation par ordinateur.
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