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The Art of Disney

7 avril 2010

Alice au Pays des Merveilles s'expose chez Arludik

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P1030587_02Le 24 mars 2010 sortait au cinéma le film de Tim Burton, Alice aux Pays des Merveilles. Inspiré du célèbre conte de Charles Lutwidge Dodgson alias Lewis Carroll, le film connu un énorme succès. Ceci grâce à la présence d’acteurs doués comme Mia Wasikowska (Alice), Helena Bonham Carter (La Reine Rouge), Johnny Depp (Le Chapelier fou), Anne Hathaway (La Reine blanche) et Crispin Glover (Ilosovic Stayne, le Valet). Mais c’est aussi grâce aux fabuleux décors et personnages créés par des artistes talentueux. Une galerie parisienne vous propose de découvrir les dessins originaux des artistes sélectionnés par Tim Burton pour donner vie à son Pays des Merveilles.

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La Galerie Arludik située rue Saint Louis en l’Île, à Paris, se consacre aux artistes qui créent les chefs-d’œuvre de la bande dessinée, du cinéma d’animation, du jeu vidéo, des mangas, etc. Elle se déclare d’un nouveau courant artistique contemporain : l’art ludique ! Jusqu’au 17 avril, ce lieu vous propose de découvrir une soixantaine de dessins, de peintures numériques, d’aquarelles réalisées en grande partie par Kei Acedera, Bobby Chiu mais aussi par Michael Kutsche, Claire Wendling,  Barbara Canepa et Alessandro Barbucci. Ces œuvres ont été utilisées pour créer les personnages et les univers d’Alice aux Pays des Merveilles mais aussi simplement pour rendre hommage au conte de Lewis Carroll. La plus grande partie des œuvres proposées sont celles de Kei Acedera et Bobby Chiu, characters designers sur le film de Tim Burton. Ces deux artistes appartiennent à un collectif d’artistes indépendants Imaginism Studios spécialisé dans la publicité, la télévision et la pré-production cinématographique. Kei Acedera est illustratrice et directrice artistique au sein du studio. Spécialisée dans les livres pour enfants, elle propose un univers doux, charmant, magique et tendre avec des personnages mignons et attachants. Kei est née aux Philippines et est arrivée à Toronto, (Canada) à l’âge de 12 ans. Elle commence sa carrière d’artiste dès 16 ans où elle peint des fresques murales pour des particuliers et des casinos. C’est grâce à Chuck Gammage, célèbre animateur canadien, qu’elle découvre le cinéma d’animation. Elle étudie au Sheridan College for Animation (Oakville, Ontario) où elle rencontre Bobby Chiu. C’est lui qui lui proposera de rejoindre l’Imaginism Studios. Kei et Bobby se complètent parfaitement, travaillent ensemble sur plusieurs projets et gagnent de nombreuses récompenses. Bobby, illustrateur pour la télévision et le cinéma,  offre un monde où se mêlent humour, féérie et étrangeté. Ses personnages et univers sont moins « doux » que ceux de Kei et se rapprochent plus de l’originalité de Tim Burton. Tous deux possèdent une technique irréprochable et un talent immense.

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Michael Kutsche, est un illustrateur et character designer américain qui vit à Los Angeles. Michael créait des univers plus sombres, plus adultes, ce qui a sûrement plu à Tim Burton dans le choix de l’artiste. C’est Michael qui a réalisé les versions finales des personnages à partir des nombreux concept arts faits par les characters designers travaillant sur le film comme Kei et Bobby.
Claire Wendling, est une artiste française née en 1967. Elle réalise une série de bandes dessinées Les Lumières de l’Amalou, illustre des livres et des jeux vidéo. Les dessins de Claire sont très fournis, détaillés et fantastiques, un travail minutieux et talentueux !
Barbara Canepa, est une dessinatrice française. Elle offre une version très originale d’Alice, nébuleuse, entourée d’éléments marins et très manga. Ses dessins sont habituellement plus noirs, sombres et oniriques comme les aime Tim Burton. Barabara Canepa est surtout connue pour ses séries Sky Doll et Witch créées avec l’artiste Alessandro Barbucci, son mari.
La galerie Arludik propose donc les dessins merveilleux et magiques de tous ces artistes. Les deux petites salles claires et accueillantes mettent en valeur les œuvres qui rendent hommage au monde étrange et fantastique de Lewis Caroll, tout ceci dans une atmosphère calme et enveloppante de boudoir. Pour ceux qui ont la chance de vivre sur Paris ou ceux qui prévoiraient une escapade dans la capitale, ne ratez surtout pas cette petite exposition qui se tient jusqu’au 17 avril !

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Quelques liens intéressants pour en apprendre encore plus :

Interview de Kei Acedera et Bobby Chiu sur Alice aux Pays des Merveilles :
http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-425298/interviews/?cmedia=18996030

http://www.excessif.com/cinema/actu-cinema/news-dossier/alice-au-pays-des-merveilles-interview-bobby-chiu-et-kei-acedera-5767141-760.html

Interview  et portfolio de Kei Acedera :
http://kei-acedera-interview.blogspot.com

Galerie de Bobby Chiu:
http://digital-bobert.cgsociety.org/gallery


Blog et portfolio de Michael Kutsche :
http://michaelkutsche.blogspot.com

http://michaelkutsche.cgsociety.org/gallery

Blog dédié à Claire Wendling :
http://www.claire-wendling.net

Blog de Barbara Canepa :
http://canepabarbara.blogspot.com

Blog d’Alessandro Barbucci :
http://alessandrobarbucci.blogspot.com

Blog de Benjamin Lacombe :
http://benjaminlacombe.hautetfort.com


Galerie Arludik, Paris
http://www.arludik.com

Imaginism Studios :
http://www.imaginismstudios.com

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Dessins de Bobby Chiu :

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Dessins de kei Acedera :

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Article rédigé par Camille

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1 avril 2010

Saute-Mouton

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SAUTE-MOUTON (2003)

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Neuvième court métrage des studios Pixar, Boundin' (Saute-Mouton) fut réalisé par Bud Luckey un des plus vieux employés du studio, mais également un des plus talentueux. Né en 1934 à Billings dans le Montana, Luckey passa plusieurs années de sa vie dans l'armée. Tout d'abord en Corée dans l'US Air Force, puis en tant que spécialiste des graphiques pour les forces d'occupation alliées en Europe et en Afrique du Nord, et ce jusqu'en 1957. La même année il entra à la Chouinard Art Institute où il étudia trois ans. Grand fan de Disney, Luckey eu la chance de se faire former par Art Babitt, ancien grand animateur du studio. Il fut d'ailleurs durant un temps son assistant chez Quartet Films à Los Angeles. Par la suite, Luckey fut animateur sur les premiers épisodes de la série TV The Chipmunks de 1960 à 1961, avant de rejoindr Guild-Bascom-Bonfigli une agence de publicité où il sera directeur artistique jusqu'en 1969. Dans les années 70, Luckey anima de nombreux courts métrage pour Sesame Street et le Children's Television Workshop, sur lesquels il prêtait également sa voix à divers personnages. Après avoir crée son propre studio d'animation (qui fusionna avec Colossal Pictures dans les années 80), il finit par rejoindre Pixar en 1992 en tant que character designer et artiste de storyboard. Il s'occupa notamment du design de Woody dans Toy Story. On le retrouve ensuite au générique de nombreux films du studio (1001 Pattes (a bugs life), Toy Story 2, Monstres & Cie, Le Monde de Nemo, Cars - Quatre Roues, Ratatouille, WALL•E et Toy Story 3)

C'est à la fin des années 90 que John Lasseter autorise Bud Luckey a réaliser son propre court métrage. Ce fut une des décisions les plus faciles qu'il ait prise. Luckey avait une place importante au sein du studio, c'était le cinquième animateur à avoir été recruté par Pixar. Son expérience et son talent dans le monde de l'animation n'était plus à prouver. Il n'avait pas beaucoup d'expérience en animation par ordinateur, mais Luckey était fasciné par les possibilités de ce média. Il choisi de traiter d'un thème qu'il forgea lui-même au fil du temps : la vie peut vous abattre, mais vous pouvez toujours rebondir. Il a toujours dit que la chose la plus triste qu'il ai jamais vu lorsque qu'il était enfant dans le Montana était la tonte des moutons sous la pluie. Ce fut l'image clé qui servit de fil conducteur au film. Il dit également qu'en tant qu'animateur il avait toujours adoré faire sauter ses personnages, il décida donc que ce serait la première particularité du personnage principal.

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Bien que travaillant désormais pour un studio à la pointe de la technologie, l'approche artistique de Bud Luckey avait toujours ce côté charmant de la "vieille école". En plus de ce contraste technologique il y avait également un fossé générationnel entre Luckey et la grande majorité de son équipe. Beaucoup avaient grandi en regardant ses épisodes animés de l'émission Sesame Street. Ils s'estimaient chanceux de pouvoir travailler avec un tel artiste. Qui plus est, Luckey était un le genre de réalisateur dont tout le monde rêve, très enthousiaste et ne demandant pas aux animateurs de recommencer dix fois la même scène, tous le monde a été ravi de travailler sous sa direction.

La chanson du court métrage a été composé par Bud Luckey à l'aide d'un banjo. Ce n'est pas lui que l'on entend jouer dans le film mais par contre sa voix fut utilisé pour la narration. Ce n'était en fait pas prévu, plusieurs chanteurs accomplis étaient presque engagés pour le rôle. Le premier de la liste était Hoyt Axton, chanteur de country très populaire. Malheureusement celui-ci décéda en 1999... Le choix de Luckey se porta alors sur John Hartford. Mais il décéda également en 2001. John Lasseter a alors déclaré que Luckey pouvait très bien faire cette voix. Heureusement ce dernier mis fin à la malédiction, et eu de plus la chance d'enregistrer la chanson à Memphis dans le Tennessee.

Boundin' fut projeté en avant-programme de Les Indestructibles lors de sa sortie en salle en 2004. Court métrage après court métrage, les artistes des studios Pixar se montrent de plus en plus éclectique. Des stratagèmes métaphysiques de Le Joueur d'Echecs à la sagesse délurée de Saute-Mouton, il semblerait que Pixar sache désormais maîtriser tous les styles, avec cette classe qui leur est propre.

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24 mars 2010

Tim Burton

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Tim Burton est né le 25 août 1958 à Burbank en Californie. Premier fils de Bill et Jean Burton, le jeune Tim aura par la suite un petit frère, Daniel, qui naîtra trois ans plus tard. A l'âge de douze ans il part s'installer chez sa grand-mère qui vit également à Burbank. L'adolescence du jeune homme est banale et sans histoire, Tim est un garçon calme et introverti, il ne se fera que peu d'amis durant cette période. Malgré le grand nombre de studios installés à Burbank (Warner Bros, Columbia, NBC et bien sur Disney), la ville reste en grande partie résidentielle et populaire. Désintéressé par le monde qui l'entoure, le jeune Tim se réfugie dans les salles de cinéma de la ville où il passera une grande partie de ses jeunes années. Passionné de film d'horreur, Tim Burton était particulièrement fan de l'acteur Vincent Price (dont il rendra hommage avec son court métrage Vincent dans lequel l'acteur prête sa voix). En plus du cinéma, Tim Burton est un passionné de dessin. Ce don lui vaudra de gagner en troisième le premier prix d'un concours local sur le thème de la propreté de la voie publique. Ses esquisses ornèrent ainsi les camions poubelles de Burbank pendant deux mois! Pour gagner un peu d'argent Tim s'occupait également de peindre les vitrines du voisinage pour les fêtes de fin d'année.
A 18 ans (nous sommes en 1976), poussé par un professeur, Burton décroche une b
ourse d'études pour l'Institut des Arts de Californie (Cal Arts). A cette époque le jeune homme ne pensait pas encore faire carrière dans le cinéma, mais cette école était un bon moyen pour lui de développer son sens artistique. Il y réalisa deux films (un film de monstres mexicains et un film de surf). C'est alors qu'il se dit que l'animation serait certainement un bon moyen pour gagner sa vie.

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Joe Ranft et Tim Burton aux Walt Disney Animation Studios

Tim Burton passa trois ans à Cal Arts avant d'être engagé comme animateur par Disney en 1979. Sa première année au sein du studio fut très difficile car sa vision artistique était très éloigné de celle du studio, il se sentait déprimé. On le fit travailler pour Glen Keane qui animait alors les renards de Rox et Rouky. Burton s'entendait très bien avec lui, il était sympathique et l'a beaucoup aidé. Mais il l'a également fait souffrir en le faisant travailler sur les scènes des renards alors que Tim avait énormément de mal à dessiner dans le style Disney. Voici ce que dit l'artiste sur cette période au studio : "Ce qu'il y a de surprenant chez Disney, c'est qu'ils veulent que tu sois à la fois un artiste et un ouvrier zombie sans personnalité. Il faut être quelqu'un d'unique pour pouvoir faire coexister ces deux états dans un même cerveau."
Tim Burton passait pour quelqu'un d'étrange au studio et pour cause, il se comportait comme tel. Par exemple il s'installait fréquemment au fond d'une armoire dont il ne sortait pas, il s'asseyait sur son bureau, ou bien en dessous, un jour il s'arracha même une dent de sagesse et inonda de sang les couloirs (photo ci-dessus). Malgré toutes ces bizarreries Tim Burton abattait suffisamment de travail pour ne pas être viré.
Son style finit tout de même pas intéresser ses supérieurs qui lui confièrent, en même temps que son travail sur
Rox et Rouky, la réalisation de concept arts pour le futur Grand Classique Taram et le Chaudron Magique. Ce poste lui convenait à merveille, tout ce qu'il avait à faire était de s'assoir dans une pièce pendant plusieurs mois et dessiner tous les monstres qui lui passaient par la tête. Mais au bout de quelques mois, lorsque le projet commençait vraiment à décoller, on lui adjoint "ce type", Andreas Deja, animateur de talent au style traditionnel axé sur les personnages. On dit alors à Burton qu'on aimait bien ce qu'il faisait mais que le le style d'Andreas convenait mieux à ce qu'ils recherchaient. Le but de cette rencontre entre les deux artistes étaient certainement d'allier leurs talents (Tim Burton pour les idées et Andreas Deja pour le style). Mais ce fut un grand fiasco, les deux artistes passèrent les mois suivant chacun de leur côté de la pièce sans se parler, chacun faisant ses dessins dans son coin! Au final, aucun des dessins de Tim Burton ne furent utilisés pour le film...

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Vincent (1982)

Néanmoins le style si particulier de Tim Burton intéressait fortement les dirigeants du studio, en particulier Julie Hickson, exécutif, et Tom Wilhite, responsable du développement créatif. Tous deux se rendirent compte que les dessins de Burton recèlaient un talent unique qui méritait d'être soutenu. C'est ainsi que Wilhite offra à Burton, en 1982, 60 000 dollars pour produire Vincent, un court métrage d'animation en stop motion, d'après un poème écrit par Burton dans le style du Dr Seuss, un de ses auteurs de contes pour enfants favoris. Deux mois plus tard, Burton livra avec l'aide de Rick Heinrichs, spécialiste de l'animation en stop motion, un film de cinq minutes en noir et blanc. Vincent, le personnage principal est sans nul doute une caricature de son auteur, dont le talent est déjà bien présent, mais aussi un hommage à Vincent Price, l'acteur favoris de l'artiste. Bien que content du résultat, Disney ne savait pas quoi faire du film dont le style était bien trop éloigné des standards de la maison pour être exploité à grande échelle. Il sera finalement diffusé en salles durant deux petites semaines à Los Angeles, en première partie de Tex, un film pour ados avec Mat Dillon. Il fera ensuite le tour des festivals internationaux de Londres, Chicago, Seattle et Annecy. Le film remporta deux prix au festival de Chicago et le prix de la Critique au festival international du film d'animation d'Annecy.
Après la production de Vincent, Tim Burton réalisa une version asiatique d'Hansel et Gretel , le célèbre conte des frères Grimm, pour  la jeune chaîne Disney Channel. Ecrit par sa productrice exécutive Julie Hickson, ce télfilm au budget de 166 000 dollars n'avait pas la profondeur émotionnelle de Vincent, loin de là. Cependant il reste une parfaite illustration de l'imagination extravagante de l'artiste : un duel de kung fu oppose, lors du final, Hansel et Gretel à la vilaine sorcière, interprétée ici par un homme. Ce film marque également une étape pour Burton. C'est la première fois qu'il travaille avec des comédiens, même si le casting est composé uniquement d'acteurs non professionnels. Malgré la qualité douteuse du téléfilm (il n'a jamais été rediffusé), ce fut une expérience enrichissante pour son auteur.

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Tim Burton a désormais définitivement quitté son statut d'animateur pour celui de réalisateur. Après Hansel et Gretel, l'artiste a de nouveau l'occasion de s'essayer à la réalisation avec le court métrage Frankenweenie, directement inspiré d'un de ses récits. Le film est une stupéfiante relecture du mythique Frankenstein de James Whale (1931) et de sa suite, La Fiancée de Frankenstein (1935). Ecrit par Lenny Lipp, Frankenweenie est produit par Julie Hickson et financé par Disney à hauteur d'un million de dollars. Tim Burton a alors 25 ans. C'est la première fois que le réalisateur travaille avec des comédiens professionnels. Cette pression potentielle ne l'empêche pas d'obtenir d'excellents résultats de la part des acteurs. Prévu pour accompagner la ressortie en salle de Pinocchio, Frankenweenie sera finalement mis au placard par Disney lorsqu'il écope de la classification PG (pour Parental Guidance, soit interdit au moins de 12 ans non accompagnés) en raison de son ambiance trop sombre. Néanmoins, le film connaîtra une brève carrière en Angleterre, en avant-programme de Baby : le secret de la légende oubliée (1984) et sera disponible en VHS en 1992. Frankenweenie signera la dernière collaboration entre Disney et Burton, en effet le réalisateur décide de quitter les studios quelques mois après la fin de la production du film.

En 1985 la chance sourit au réalisateur qui est choisi par Warner Bros (studio qui le suivra durant une grande partie de sa carrière) pour réaliser Pee-Wee Big Adventure film centré sur le personnage de Pee-Wee Herman incarné par l'acteur Paul Reubens. Ce film signe la première collaboration entre Burton et Danny Elfman, compositeur de talent qui signera par la suite presque toutes ses bande originales. Le tournage du film est bouclé en un temps record (un mois seulement) et Burton est dores et déjà dans les petits papiers de la Warner pour réaliser une suite. Mais celui-ci refuse, ne voulant pas être catalogué. Il faudra attendre 1988 et Beetlejuice pour voir revenir le réalisateur dans les salles obscures. Premier film centré sur un personnage crée par ses soins, Beetlejuice sera un beau tremplin pour Burton pour réaliser Batman, en préparation à la Warner depuis déjà dix ans. Le film est un énorme succès mais fut aussi très fatiguant pour Burton qui souhaite revenir à des productions plus intimistes. Ce sera le cas avec son chef-d'oeuvre, Edward aux Mains d'Argent, dont le rôle titre a été confié à un jeune acteur prometteur, Johnny Depp. L'alchimie se fait tout de suite entre les deux hommes qui n'auront de cesse de travailler ensemble par la suite. Après le second opus de Batman, Batman le Défi, Burton signe à nouveau chez Disney pour réaliser son premier long métrage d'animation, L'Étrange Noël de Monsieur Jack. Le film est inspiré d'un poème du réalisateur écrit chez Disney au début des années 80. Ce poème appartenant à Disney, Burton n'a pas d'autre choix que de réaliser le film avec eux. Cependant la réalisation sera confié à Henry Selick, ancien de Cal Arts tout comme Burton et spécialisé dans l'animation en stop motion. Le film sera un succès en demi teinte mais gagnera en estime au fils des ressorties ciné et vidéo. Trois ans plus tard, Burton produit James et la Pêche Géante, second long métrage en stop motion d'Henry Selick pour le compte de Disney. Entre temps le réalisateur signe Ed Wood, seconde collaboration avec Johnny Depp. Au fil des années 90 et 2000, Tim Burton continuera sur sa lancée et signera succès sur succès (Mars Attacks!, Sleepy Hollow, La Planète des Singes, Big Fish, Charlie et la Chocolaterie, Les Noces Funèbres, Sweeney Todd). En 2008, Burton revient une nouvelle fois chez Disney pour réaliser Alice au Pays des Merveilles qui sortira deux ans plus tard. En 2012, Tim Burton réalise Dark Shadows et Frankenweenie, long métrage inspiré du court métrage éponyme de 1984.

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Tim Burton est aujourd'hui un des réalisateurs les plus "côté du marché", son style gothique et torturé ont fait de lui un artiste internationalement connu et reconnu que ce soit par la profession ou le public. Preuve en est sa nomination comme président du jury du 63ème festival de Cannes! Avec encore beaucoup de projets dans ses tiroirs, le petit garçon de Burbank n'a pas fini de nous émerveiller!

 


Taram et le Chaudron Magique :

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Vincent :

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Hansel et Gretel :

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Frankenweenie :

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L'Étrange Noël de Monsieur Jack :

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Alice au Pays des Merveilles :

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14 mars 2010

Francis Glebas

 

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FrancisGlebas_02Son nom ne veut dit peut-être rien, et pourtant, Francis Glebas est à l'origine de certaines des plus belles scènes de films d'animation Disney de ces quinze dernières années. On lui doit notamment la séquence mémorable de la chanson Ce Rêve Bleu dans Aladdin, et la fin magistrale de Pocahontas, une Légende Indienne. C'est avec une grande gentillesse que l'artiste spécialiste du storyboard m'a généreusement envoyé des scans d'une grande partie de ses travaux, dont des dessins de deux séquences inédites de Fantasia 2000. Vous pouvez les consulter à la fin de cet article.

Francis Glebas a été bercé par l'animation dès son plus jeune âge. Tout d'abord avec les nombreux cartoons des Looney Toons qu'il regardait avec émerveillement sur la télé noir et blanc de ses parents, puis en découvrant Blanche Neige et les Sept Nains, film qui le marquera à jamais. A l'âge de 13 ans on lui offre sa première caméra super 8. L'absence de son permit au jeune garçon de développer ses histoires de manière très visuelle. Ses premières réalisations mettaient en scène les enfants du voisinage dans des adaptations de Frankenstein, Star Trek ou bien encore la Momie.  C'est à la même époque que l'artiste réalisa ses premières animations, il reçu d'ailleurs le prix du Kodak Teenage Movie Awards pour l'un de ses films.
Après l'obtention d'une licence en réalisation agrémentée d'une spécialisation en architecture, Francis Glebas décroche une maîtrise de sciences de la communication. Il développe alors une filière de recherche et de formation à l'animation chez Computer Graphics Lab. Son travail consistait à trouver différentes manière d'améliorer les techniques d'animation grâce à des programmes crées par des scientifiques, dont le Dr Ed Catmull (qui créera plus tard Pixar).
Dès lors entièrement dévoué au monde de l'animation, Francis Glebas rentre chez les studios Disney en 1990, où il débute en tant que dessinateur de storyboard sur
Aladdin. L'artiste travaille ensuite sur des séquences du (Le) Roi lion, Pocahontas, une Légende Indienne, Le Bossu de Notre-Dame et Hercule. Par la suite Francis Glebas eut la chance de passer réalisateur sur Fantasia 2000 ou il dirigea la séquence mettant en scène Donald, Pomp and Circumstance. On le retrouve ensuite comme artiste de storyboard sur Dinosaure et La Planète au Trésor. Après la fermeture du département 2-D des studios, Francis Glebas se tourne vers les Disneytoon studios où il réalisera le film Les Aventures de Porcinet puis coréalisera Rox et Rouky 2. On le retrouve par la suite chez Vanguard Animation où il travaillera sur le storyboard de Les Chimpanzés de l'Espace avant de rejoindre le département scénario des studios Blue Sky où il travail encore aujourd'hui.
En plus de son travail d'artiste de storyboard, Francis Glebas a également enseigné et s'est investi dans de nombreuses associations cinématographiques (Academy of Motion Picture Art, Sciences Visual Effect Society, Motion Pictures Srceen Catoonists). En 2008 il publie son premier livre, Directing the Story, où il revient sur son expérience en tant que réalisateur et artiste de storyboard.


Aladdin :

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Pocahontas :

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Hercule :

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Icarus Duck (séquence abandonnée de Fantasia 2000) :

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Ugly Goofling (séquence abandonnée de Fantasia 2000) :

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Les Pins de Rome (Fantasia 2000) :

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Pomp and Circumstance (Fantasia 2000) :

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L'Oiseau de Feu (Fantasia 2000) :

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Dinosaure :

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La Planète au Trésor :

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6 mars 2010

Walt Disney Feature Animation France

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Lorsque l’on parle du cinéma d’animation, on pense immédiatement aux artistes et aux grands studios de production américains. Pourtant l’art des studios Disney se nourrit de la créativité d’artistes issus de tous les pays du globe et de la culture de chacun. De 1989 à 2003, la France a eu le privilège d’accueillir l’un des studios de production de la célèbre maison et a offert la chance à des artistes français de vivre un véritable rêve éveillé. Retour sur cette période remarquable…

Avant de rejoindre Disney, le studio de Montreuil était une petite structure de production cinématographique créée par les célèbres frères Brizzi. Passionnés depuis leur plus jeune âge par la peinture et le dessin, et suite à la rencontre décisive avec Paul Grimault (un des pères fondateurs du cinéma d’animation français et réalisateur du (Le) Roi et l’Oiseau), les frères Brizzi tombent amoureux du cinéma d’animation. C’est pour eux la possibilité de donner vie à la peinture. Créatifs et indépendants, Paul et Gaëtan Brizzi veulent vivre de leur passion et se donner les moyens de leur ambition. Pour se faire, ils créent Brizzi Films en 1986. D’abord situé à Gentilly, le studio déménage très vite à Montreuil-sous-Bois pour intégrer des locaux plus grands et ainsi accueillir plus d’artistes. Brizzi Films vit pendants plusieurs années de la production de publicités, de séries animées pour la télévision (Le Piaf), de la création de personnages, etc. Ceci tout en essayant de développer en parallèle des projets plus originaux de courts et longs métrages animés.

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Paul et Gaëtan Brizzi (directeurs créatif des studios de Montreuil) accompagné de Roy E. Disney

C’est en 1989 que la Walt Disney Company leur offre l’opportunité de travailler sur des projets plus enrichissants en les intégrant au sein de la filiale télévision. Disney arrivait à point nommé au moment où le studio connaissait quelques difficultés financières et où l’envie de travailler sur de nouvelles productions se faisait sentir. L’objectif pour Disney était d’élargir ses possibilités de production et c’est après un tour d’Europe de tous les studios d’animation que Disney a jeté son dévolu sur le petit studio, comme le racontent les frères Brizzi : « Ils ont trouvé au sein de Brizzi Films, la main d’œuvre qualifiée pour subvenir à leur besoin. On a été très honorés parce que pour nous, Gaëtan et moi mais aussi tous les membres de l’équipe, le nom de Disney est venu éclairer le studio. C’était une référence de qualité, de prestige. C’était flatteur pour nous. Disney ne prenait pas d’engagement à la légère. Ils étaient venus, ils avaient envoyé leurs experts pour voir si notre société était sérieusement gérée, si elle était capable de répondre techniquement, artistiquement et créativement aux besoins qu’ils avaient. Et ils nous ont déclaré que dans leur tour d’Europe, on venait largement en tête et que c’était avec nous qu’ils avaient envie de travailler. Ils sentaient que leurs productions seraient entre de bonnes mains. On nous assuré que nous prendrions en charge la production de longs métrages, donc cela nous a fait prendre la décision de vendre Brizzi Films à Disney. Et de diriger la société Disney Animation France en tant que directeurs généraux.» Tous le monde au studio sauta de joie en apprenant cette grande nouvelle, le rêve éveillé commence pour les petits français…   

Chacun s’attèle alors à sa tâche et intègre les méthodes de travail à la Disney : on exacerbe la spécialité et le talent particulier de chaque artiste pour en faire son cœur de métier. On parle d’hyper spécialisation. Une technique de travail à la fois enrichissante car elle permet à chacun d’arriver à un niveau élevé de son art mais aussi contraignante car elle réduit la polyvalence et rend les artistes dépendant les uns des autres.
D’abord intégré dans la filiale télévision, les studios de Montreuil œuvrent sur des séries animées. Ils auront notamment la chance de travailler sur un épisode spécial Noël des Aventures de Winnie l'Ourson, Winnie l'Ourson : Noël à l'Unisson, Super Baloo, La Bande à Dingo, ou encore Bonkers. Le studio produit également deux longs métrage tirés de séries TV : La Bande à Picsou : le Trésor de la Lampe Perdue et Dingo et Max. En 1994, Disney souhaite renforcer ses équipes de production pour les longs métrages, il est alors temps de réaliser la promesse faite aux Brizzi. Le studio passe alors dans la filiale film et est renommé Walt Disney Feature animation France. C'est la consécration pour le studio qui rejoint le cercle très fermé des studios étrangers travaillant sur les Grands Classiques Disney adulés par des millions d’enfants et d’adultes.

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Layout de La Bande à Picsou : Le Film et propositions d'affiches pour Dingo et Max par Jean Duval

A partir de 1994, les studios de Montreuil travaillent sur des projets de plus grande envergure, les Brizzi racontent : « Le travail est devenu beaucoup plus intéressant, plus gratifiant. Chacun pouvait travailler à un rythme plus modéré. Il y avait plus d’argent. Pour les employés c’était beaucoup mieux. Gaëtan et moi restions frustrés car au niveau de la créativité, ce n’était toujours pas mieux. Disney nous a alors proposé de faire un essai sur Le Bossu de Notre Dame en venant à Los Angeles et en étant nommés directeurs de séquence. […] Los Angeles devenait une possibilité de réaliser les paris qu’on s’était fixés ». Les Brizzi restent neuf mois aux Etats-Unis et réussissent à convaincre Disney de leur laisser la production de larges séquences du (Le) Bossu de Notre Dame : « Après avoir fait les storyboards du Bossu, on nous a renvoyé à Paris pour les diriger au sein  de nos équipes. On a fait notre travail de réalisateur et ça a été un an formidable pour réaliser ces passages. […} Ils nous ont confié les séquences les plus importantes, on a repensé complètement le prologue, on leur a proposé de commencer le film de manière très dramatique et spectaculaire avec la poursuite de la mère de Quasimodo par Frollo. […] On nous a vraiment donné carte blanche. Paul et moi avons pu nous exprimer entièrement, pleinement.» Après la production du bossu, les frères Brizzi quittent Montreuil pour s’installer définitivement à Los Angeles et travailler notamment sur la séquence de L'Oiseau de Feu de Fantasia 2000. Les studios continuent ensuite leur travail et participent à de nombreuses productions tels que Hercule, Tarzan, Kuzco, l'Empereur mégalo et Frère des Ours. Cette période sous l’égide de Walt Disney Feature Animation fut particulièrement riche et passionnante. L’émulation est à son comble et tout est mis en œuvre pour stimuler la créativité des artistes. Jean-Luc Ballester, qui a travaillé à l’animation durant 14 ans au sein du studio se rappelle des ateliers dispensés par des animateurs réputés comme Glen Keane lors de la réalisation de Tarzan et des cours sur des sujets précis comme les personnages, le décor, le mouvement, mais aussi des leçons d’acting. Il s’agit de théâtre corporel où l’objectif est d’étudier la gestuelle et les expressions. Ceci est essentiel pour créer un personnage qui plaira et parlera aux spectateurs. A travers les mouvements du corps du personnage, on doit pouvoir ressentir sa personnalité, sa psychologie, ses sentiments et ses émotions. Comme un acteur, l’animateur mime le personnage pour le comprendre et entrer dans sa peau.

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Storyboards pour la série TV Super Baloo et Winnie l'Ourson : Noël à l'Unisson par Jean Duval

La phase de préparation est un moment important dans la réalisation d’un long métrage : les artistes doivent s’imprégner des ambiances, des atmosphères, d’un lieu, d’une odeur, etc. pour réussir à les retranscrire dans leurs dessins. Des visites sont donc organisées comme au musée de Cluny et à Notre Dame de Paris pour Le Bossu de Notre Dame, au zoo de Vincennes et de la Palmyre pour Tarzan. On fait venir des artistes des Etats-Unis tandis que des français partent là bas, pour partager les connaissances, les techniques,  la créativité, les idées... Tout ceci dans la bonne humeur et la joie de travailler pour une maison réputée comme Disney. Certains artistes ont également la chance de travailler sur des séquences de Lilo & Stitch, Le Livre de la Jungle 2, Atlantide, l'Empire Perdu ou encore Fantasia 2000.
Choisis pour leur haut niveau d’exigence, leur créativité et la maîtrise de leur art, les artistes du studio continuent d’améliorer leurs compétences aux côtés des artistes américains et d’intégrer des techniques de production rigoureuses. Le travail avec la maison mère est plutôt contingenté. Les storyboards sont envoyés avec les instructions de production. Les artistes français réalisent les séquences demandées et les envoient ensuite aux Etats-Unis. Pendant que la France dort, les américains travaillent et envoient leurs remarques aux français en retour. Le décalage horaire joue en la faveur des studios.

Malheureusement certains événements vont venir sortir le studio de son rêve éveillé. Le déficit de plusieurs parcs à thèmes, le succès mitigé des derniers longs métrages comme Dinosaure ou Atlantide, l'Empire Perdu ainsi que l’arrivée de Jay Rasulo à la tête de la compagnie, accompagnée d’un changement de stratégie plus tourné vers le business que la créativité vont amener Disney a fermer plusieurs de ses studios dont celui de Montreuil. C’est la douche froide pour tous  les employés! En 2002, on annonce la vente du studio à un repreneur : la société Iétis, créée par Jean-Pierre Quenet, l’ancien directeur du studio de Montreuil, associé à Philippe Grimond (réalisateur d’Astérix et le Coup du Menhir), qui souhaitent créer un studio de 3D. Disney engagerait 50% des frais de production et 50% doivent venir de l’extérieur. Malheureusement Jean-Pierre Quenet et Philippe Grimond ne réussiront pas à trouver les fonds nécessaires et la fermeture du studio est engagée en mai 2003 pour définitivement fermer ses portes en septembre. Les artistes orphelins se répartissent alors au sein de deux nouvelles structures : Néomis créé par Bruno Gaumetou et Welldone créé par Dominique Montferry (aujourd’hui fermé). Tandis que d’autres partent vers de nouveaux horizons en France et à l’étranger.
Passionnés par leur travail, forts du succès de leurs productions, chacun se sentait invincible et s’était senti pousser des ailes. Mais les enjeux économiques ont stoppé net le studio et laissent derrière eux un goût d’inachevé, de gâchis et de déception.

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L'équipe du studio de Montreuil au grand complet (1996)

Malgré cette fin prématurée, les studios de Montreuil auront eu la chance de faire partie de la grande famille de l’animation made in Disney. Cette quinzaine d’années aura permis à des centaines d’artistes de réaliser leur rêve d’enfant d’un jour dessiner des personnages Disney. Mais au-delà de l’accomplissement d’un rêve, c’est aussi un accomplissement professionnel avec la rencontre d’artistes renommés comme Glen Keane, Andreas Deja, Bolhem Bouchiba, Patrick Delage ou même quelques-uns des derniers « nine old men » vivants comme Marc Davis, Frank Thomas ou Eric Larson. Les français ont pu se frotter à des artistes américains plein de talent, acquérir des techniques de travail nouvelles, participer à des projets d’envergure avec des moyens matériels et financiers énormes pour le monde de l’animation. En résumé, Disney a permis de monter le niveau d’un cran et a fait grandir une nouvelle génération d’artistes talentueux.
Aucun ne regrette d’avoir participé à cette aventure captivante et unique en France. Chacun continue aujourd’hui à vivre sa passion, certains aux Etats-Unis chez Pixar, Dreamworks ou bien sur Disney et d’autres en France chez Néomis par exemple.
Pour conclure, ce qui rassemble Paul et Gaëtan Brizzi, Jean Duval et Jean Paul Ballester et sûrement de très nombreux artistes, c’est l’idée que pour faire un  film d’animation réussi, il faut une histoire, un scénario bien écrit, émouvant et qui transporte les téléspectateurs. Walt Disney lui-même défendait cette idée essentielle et aujourd’hui John Lasseter fait de ce principe le cœur du travail des studios Disney et Pixar. La technique ne se suffit pas à elle-même, qu’elle soit 2D ou 3D. Comme l’exprime bien les frères Brizzi, le film ne doit pas être un film « clin d’œil » où l’on passe un bon moment, mais véritablement une expérience inoubliable qui transporte le spectateur. Il doit avoir l’impression que ce qu’il a vu est réel et d’être entré dans un autre univers.

Pour en apprendre encore plus sur les studios de Montreuil, nous vous proposons d’écouter les interviews de Paul et Gaëtan Brizzi, Jean Duval et Jean-Luc Ballester. Bonne écoute!

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17 février 2010

Dumbo

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Sans_titre_1C'est la sortie évènement de ce début d'année, Dumbo est de retour en vidéo aujourd'hui et pour la première fois en haute définition! Annoncée il y a seulement quelques mois, cette nouvelle édition est en tout point exceptionnelle. John Lasseter est un grand fan du film et a voulu rendre ses lettres de noblesse à ce chef-d'œuvre qui n'avait pas encore eu droit à une édition digne de ce nom. C'est chose faite avec cette édition 70ème anniversaire où l'on retrouve le film entièrement restauré accompagné d'un long making-of, d'une grande galerie de dessins et de bien d'autres petites réjouissances. Pour en savoir un peu plus sur le contenu de cette nouvelle édition je vous invite à lire son test sur le site Planète HD. A l'occasion de cette sortie, retrouvez ci-dessous une nouvelle galerie de dessins se concentrant sur les storyboards et les model sheets des personnages.

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3 février 2010

Édito du mois de février 2010

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Bonjour à tous! Et oui, déjà un nouvel édito, le mois de février pointant déjà le bout de son nez tout froid! Commençons avec les premiers chiffres de La Princesse et la Grenouille en France. Alors qu'il vient de dépasser les 100 millions de dollars de recettes aux États-Unis, le film a déjà attiré plus de 800 000 spectateurs dans notre verte contrée, et ce en seulement cinq jours! On peut espérer atteindre le million de spectateurs aujourd'hui! Avec l'arrivée de vacances scolaires, il est certain que l'on a pas encore fini d'entendre parler de ce film!
En ce qui concerne Raiponce, certaines rumeurs attestent que le film va changer de titre, le prochain Grand Classique Disney devrait ainsi s'appeler Hidden Tower. Certes moins magique, ce titre permettrait selon Disney d'attirer un public féminin comme masculin.
Du côté des bonnes nouvelles du mois, Alice au Pays des Merveilles, le prochain film de Tim Burton vient de voir sa date de sortie française avancée de deux semaines! Le film devrait ainsi sortir le 24 mars au lieu du 7 avril, date initialement prévue! Notons également que Tim Burton vient d'être annoncé comme le futur président du prochain festival de Cannes, une belle récompense pour ce réalisateur au talent inégalé!
Le tournage du premier volet de la trilogie John Carter of Mars vient de débuter à Londres! Pour rappel il s'agit du premier film live d'Andrew Stanton, le réalisateur de
Le Monde de Nemo et WALL•E. L'histoire se déroulera sur la planète Mars où un héros de la guerre civile américaine se retrouve au milieu d'une autre guerre civile mettant au prise des aliens. Sortie prévue pour 2012!

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Plus que quelques semaines avant la prochaine cérémonie des Oscars qui aura lieu à Los Angeles le 7 mars prochain. Les films Disney ont particulièrement été gâté cette année avec pas moins de huit nominations, dont cinq pour le dernier bébé des studios Pixar! Sont donc nominé : Là-Haut (Meilleur Film, Meilleur Scénario Original, Meilleur Film d'Animation, Meilleure Musique Originale et Meilleur Son) et La Princesse et la Grenouille (Meilleur Film d'Animation et Meilleure Chanson pour Almost There et Down in New Orleans). Les deux films seront en compétition dans la catégorie Meilleur Film d'Animation avec trois autres films de grande qualité : Coraline, Fantastic Mr. Fox et Le Secret de Kells. Seul grand absent de ces nominés, Ponyo sur la Falaise, le dernier film d'Hayao Miyazaki... Notons également l'absence du carton de l'année 2009, L'Âge de Glace 3 (qui a dit tant mieux?).
Du côté de la vidéo, plus que deux semaines à attendre avant la ressortie en DVD et Blu-ray de Dumbo! Une excellente occasion de revoir de chef-d'œuvre de l'animation dans une version entièrement restaurée!
Pour terminer, un autre sortie Blu-ray est prévue mais cette fois uniquementè
en zone A, Le Monde de Nemo vient d'être annoncé pour le 4 mai prochain par le site Planète HD! Sachant que ce n'est pas la première fois que cette édition est prévue (elle est retardée depuis 2008) il est bon de rester prudent sur cette annonce, surtout que rien n'a été officialisé par Disney. 

2 février 2010

King of the Elves

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King of the Elves (Le Roi des Elfes) faisait parti des projets de films d'animation mis en chantier après l'arrivée de John Lasseter comme directeur créatif des Walt Disney Animation Studios en 2006. Officiellement annoncé lors d'une conférence de presse en avril 2008, en même temps que plusieurs autres projets des studios, la production du film fut finalement arrêtée en décembre 2009.
Le Roi des Elfes était une adaptation d'une nouvelle de Phillip K. Dick publiée en 1953 et devait être réalisé par le duo de réalisateurs Aaron Blaise et Robert Walker déjà auteurs du film Frère des Ours. Il racontait  l'histoire d'un homme habitant le delta du Mississippi qui devait malgré lui aider un groupe d'elfes qui ont fait de lui leur roi.

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En novembre 2009, Robert Walker quitta la réalisation du film pour laisser Aaron Blaise seul aux commandes, officiellement pour raisons de santé. Ce départ aurait-il contraint Disney à abandonner le projet? Aaron Blaise n'avait-il pas la capacité de réaliser le film tout seul? On ne le saura jamais... Prévu pour sortir en 2012, le projet ne verra finalement jamais le jour.
D'autres rumeurs faisaient état d'une trop grande similitude avec l'univers de la saga Arthur et les Minimoys de Luc Beson. Le film aurait également eu quelques soucis scénaristiques et laissa les artistes dans une impasse. Il faut dire que les œuvres de Phillip K. Dick sont peu enclin à être adapté en film d'animation Disney.

Retrouvez ci-dessous quelques croquis de Rune Brandt Bennicke, un artiste danois ayant travaillé sur le film. On y voit les premiers tests graphiques des elfes et du vieillard. Le résultat final aurait bien entendu été différent mais ces dessins nous donnent tout de même une idée de ce que l'on aurait put voir dans le film terminé.

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27 janvier 2010

La Princesse et la Grenouille

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patf_one_sheet_rgb_0249ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, The Princess and the Frog (La Princesse et la Grenouille) signe le grand retour de Disney à l'animation traditionnelle, technique qui fit les beaux jours des studios durant près de soixante ans. C'est en 2002 que fut prise la décision de fermer le département 2-D, décision qui indigna une grande partie des artistes du studio, mais aussi des milliers de fans à travers le monde. Jugée plus assez rentable par les dirigeants, la 2-D tira définitivement sa révérence en 2004, après la sortie de deux films aux recettes décevantes, Frère des Ours et La Ferme se Rebelle. Ces résultats médiocres ne firent que confirmer les attentes des dirigeants qui étaient déjà en train de penser au futur avec la mise en chantier du premier long métrage 3-D, Chicken Little...

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En 2005, Bob Iger devient le nouveau PDG de la Walt Disney Company, prenant ainsi la place du très controversé Michael Eisner, évincé sous la pression des actionnaires et de Roy E. Disney qui avait démissionné du conseil deux ans plus tôt, déçu par le devenir de l'entreprise familiale. Après avoir aidé le studio à se remettre en selle dans les années 80, Michael Eisner avait complètement dénaturé l'esprit de la compagnie. Avec sa mise en chantier de suites de Grands Classiques au rabais, la construction de parcs à thème bâclés et  sa décision de fermer le département 2-D des studios d'animation, Michael Eisner avait perdu en crédibilité. De plus, les relations entre Pixar et Disney étaient devenu très tendu durant les dernières années de son règne. En effet les deux studios n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur un nouveau contrat les liant après la sortie de Cars - Quatre Roues. Pixar en vint même à débuter des recherches afin de trouver un nouveau distributeur! Mais en 2006, coup de théâtre! Disney rachète les studios Pixar pour la coquette somme de 7,4 milliards de dollars! Le studio à la lampe de bureau fait ainsi désormais partie intégrante de la Walt Disney Company. Ce rachat eu de grosses conséquences pour les Walt Disney Animation Studios. Outre l'arrivée d'Ed Catmull à la tête du studio, John Lasseter devint le dirigeant créatif et le producteur exécutif de toutes les productions animées! En gros ce cher John a son mot à dire sur tout ce qui sort des studios. Une aubaine pour les artistes Disney qui voient en lui une sorte de Walt Disney des temps modernes ! Dès le premier soir de son arrivée il réunit autour d'une table un certain nombre d'artistes et de responsables pour leur annoncer son désir de rouvrir le département 2-D. C'est ainsi qu'il met en chantier plusieurs productions 2-D, des courts métrages (Comment Brancher son Home Cinema mettant en scène Dingo et La Ballade de Nessie) et un long métrage inspiré du conte de fée, Le Prince Grenouille.

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L'adaptation de ce conte était déjà en projet avant la fermeture du département 2-D, avec l'arrivée de John Lasseter, il fut remit sur la table. John Musker et Ron Clements furent choisis (et sortis de leur retraite anticipée) pour réaliser ce nouveau long métrage en animation traditionnelle. Ce choix n'était pas anodin, les deux réalisateurs avaient déjà de nombreux films à leur actif (Basil, Détective Privé, La Petite Sirène, Aladdin, Hercule et La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers), leur expérience  et leur talent étaient donc de véritables atouts pour la production. Les deux compères présentèrent plusieurs versions du film, certaines classiques et proches du conte, d'autres plus originales. L'une de ces versions transposait l'action à la Nouvelle Orléans et avait comme héroïne non pas un prince, mais une jeune femme noire rêvant d'ouvrir son restaurant. Autant dire que l'on s'éloignait beaucoup du conte original! Mais c'est cette version que John Lasseter décida de développer avec les deux réalisateurs. A la fois classique dans sa narration mais originale dans sa présentation, l'histoire avait tout pour séduire un large public. Avec sa patte qui fit déjà des merveilles chez Pixar, John révolutionna complètement la manière de créer un film d'animation Disney. Sa première décision importante fut de revoir complètement la disposition du bâtiment d'animation. Fini les espaces fermés et froids peu enclin à la créativité, il fit détruire de nombreux murs pour créer des open space permettant une meilleure communication entre les artistes. Son bureau est d'ailleurs un bel exemple d'"ouverture", placé entre deux parois transparentes et rempli de reproductions de dessins et de maquettes d'attractions, il montre bien son amour pour l'animation et son désir de disponibilité pour les artistes du studio. Sa philosophie amena également les réalisateurs à construire un scénario solide et à mettre en scènes des personnages à la fois charismatiques et modernes. Selon lui, la force première d'un film d'animation est son histoire, il faut absolument que celle-ci soit solide et cohérente avant de débuter la production.

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Qui dit retour de l'animation traditionnelle dit retour des animateurs 2-D! Tous les grands animateurs qui travaillèrent sur la majorité des productions animées des studios depuis le début des années 80 reprirent du service pour La Princesse et la Grenouille. Andreas Deja, connu pour avoir animé Gaston, Jafar, Scar, Hercule ou bien encore Lilo s'occupa ici du personnage de Mama Odie, la sorcière du bayou. Cet animateur de talent prit la nouvelle du retour de la 2-D comme un don du ciel. Depuis la fin de la production de Lilo et Stitch en 2002, l'artiste n'avait en effet plus vraiment eu l'opportunité de travailler sur des projets ambitieux. Il continua bien évidemment à dessiner et fut par ailleurs animateur consultant sur Il Était Deux Fois Noël, puis sur Bambi 2 aux Disney Toon Studios de Sydney, mais c'était bien loin de ses ambitions. Il revint aux Walt Disney Animation Studio en 2006 pour travailler sur le dernier cartoon de Dingo. Après la fin de la production de La Princesse et la Grenouille l'animateur devint le chef animateur du personnage de Tigrou sur le prochain film de la franchise Winnie l'Ourson prévu pour 2011.
D'autres animateurs firent également leur grand retour comme le talentueux Eric Goldberg qui s'étaient occupé de l'animation du Génie dans Aladdin, de Phil dans Hercule et de plusieurs séquences de Fantasia 2000. Artiste layout et animateur pour divers projets depuis le début des années 2000 (Le fils du Mask, La Panthère Rose), c'est avec une grand joie que l'artiste revint aux studios Disney en 2006 pour travailler sur l'animation de How to Hook Up your Home Theater, puis sur une séquence d'animation pour l'attraction Gran Fiesta Tour Starring The Three Caballeros situé dans le parc d'attraction Epcot. Sur La Princesse et la Grenouille on le retrouve à l'animation de Louis l'alligator.
Mark Henn fit également son retour grâce à cette production. Animateur de renom spécialisé dans l'animation des héroïnes, il a notamment travaillé sur les personnages d'Ariel, Belle, Jasmine et Mulan. Pour La Princesse et la Grenouille il s'occupa en toute logique de l'animation de Tiana.
Le Dr. Facilier, le nouveau "Disney Vilain" fut quant à lui animé par Bruce Smith, autre animateur talentueux ayant fait ses preuves au fil des années. On le retrouve entre autre au générique de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit, Dingo et Max, Tarzan, Kuzco, l'Empereur Mégalo et La Ferme se Rebelle. C'est la premier fois que cet animateur s'occupe d'un méchant, et pour un coup d'essai c'est un coup de maître!

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La Princesse et la Grenouille signe également le retour à la comédie musicale pour Disney. Alan Menken fut tout d'abord pressenti pour composer et écrire la bande originale du film. Découvert avec la création de la musique et des chansons de La Petite Sirène, l'artiste s'est ensuite penché sur la bande originale de nombreux autres films d'animation Disney tels que La Belle et la Bête, Aladdin, Pocahontas, Le Bossu de Notre Dame, ou bien encore Hercule, ayant sans aucun doute grandement participé à leurs renommées. Pour autant, John Lasseter lui préféra un compositeur made in Pixar, Randy Newman. Ce choix peut sembler surprenant, surtout que ce compositeur n'est pas un habitué des comédies musicales. Néanmoins il est également logique, le film se passe à la Nouvelle Orléans, ville aux sonorités jazzy et style prépondérant du compositeur. Né à Los Angeles en 1943, Randy Newman s'est tout d'abord fait remarqué en tant que songwriter de talent au sein du groupe Harpers Bizarre dans les années 60. Après une carrière solo au succès modéré, Randy Newman se lance en parallèle dans la composition de musiques de films au début des années 80. En 1995 il signe la bande originale de Toy Story,  sa première composition pour un film d'animation mais certainement pas la dernière. L'artiste devient un habitué des productions Pixar, il signera ainsi quatre autres bandes originales pour la firme à la lampe de bureau : 1001 Pattes (a bug's life), Toy Story 2, Monstres & Cie et Cars - Quatre Roues. John Lasseter arrive donc d'Emeryville avec un compositeur maison dans les valises! Certain pourraient regretter de ne pas voir Alan Menken à ce poste, lui qui a composé les plus belles musiques Disney dans les années 90. Mais que les fans du compositeur se rassurent, ce dernier est quant à lui en charge de la bande originale du prochain long métrage des studios, Raiponce.

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Avant-première mondiale aux Walt Disney Studios (15.11.09)

La Princesse et la Grenouille est sorti le 13 décembre 2009 sur le sol américain et atteigna difficilement les 100 millions de dollars de recettes après six semaines d'exploitation. Une déception ? Pas tant que ça pour un film d'animation 2-D à une époque où les studios (et le public) ne jurent plus que par la 3-D. Le film devient ainsi le cinquième film d'animation Disney le plus rentable de la décennie. Pari presque gagné donc pour John Lasseter et ses artistes qui ont pris un énorme risque en misant sur cette technique que beaucoup pensaient dépassée. Malheureusement cela ne suffira pas pour sauvegarder cette technique au sein des studios... Après un nouveau film Winnie l'Ourson sorti en 2011, au succès public restreint (26M$ de recettes aux US), le département 2-D a de nouveau fermé ses portes. Alors est-ce belle et bien la fin de la 2D aux Walt Disney Animation Studios? Seul l'avenir nous le dira...

 

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9 janvier 2010

Aladdin

Aladdin

 

poster_Aladdin_usa_03_0231ème long métrage des Walt Disney Animation Studios, Aladdin est la troisième réalisation du duo John Musker/Ron Clements après Basil, Détective Privé et La Petite Sirène. Le film est inspiré d'un des célèbres contes des Mille et Une Nuits, un ensemble d'histoires orales rassemblées vers l'an 1000 ap. J.C. En 1704, Antoine Galland écrit une adaptation des Mille et Une Nuits en langue française, c'est le texte que l'on connaît aujourd'hui. Comme souvent, la version Disney d'Aladdin s'éloigne grandement de l'histoire originale. Dans le livre le tapis n'existe pas, il fut inventé par la production pour aider Aladdin lors de sa sortie de la grotte. Jafar est également bien moins machiavélique dans le conte original, ce n'est d'ailleurs pas lui qu'il veut voir épousé avec la princesse mais son fils. Aladdin a des parents, son père meurt et il reste avec sa mère. Au début de la production la mère d'Aladdin devait être présente mais elle fut supprimé par la suite. Elle y jouait le rôle de médiatrice entre Aladdin et le Palais. Enfin dans l'histoire originale le génie donne à Aladdin un nombre infini de souhait, Disney a préféré limiter ce nombre à trois.

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La création de la version Disney d'Aladdin débuta en 1990. Un an plus tôt, La Petite Sirène fut un énorme succès populaire et remit au goût du jour le cinéma d'animation, alors tombé dans l'oubli depuis plusieurs années. Après ce coup de génie, John Musker et Ron Clements réfléchirent à un nouveau projet, mais comment faire encore mieux que leur dernier film... Au départ la direction des studios leur proposa de réaliser La Belle et la Bête, mais aussi étrange que cela puisse paraître, ils refusèrent! En effet les deux compères sortaient tout juste de plusieurs années de travail acharné et ne se sentirent pas de taille à repasser tout de suite à la réalisation sans quelques semaines de repos. C'est le regretté Howard Ashman et Alan Menken qui leur proposèrent le projet Aladdin quelques mois plus tard. Les deux compositeurs avaient travaillé sur quelques chansons orientales inspirées du conte original deux ans plus tôt. A l'époque la direction refusa de développer leur projet, préférant se concentrer sur La Belle et la Bête. Howard écrivit tout de même une première version du script qui enchanta John Musker et Ron Clements. Les deux réalisateurs s'intéressèrent au projet, puis finalement acceptèrent de le réaliser alors qu'ils étaient pressenti pour s'occuper d'un petit film sans prétention qui racontait l'histoire d'un jeune lion dans la savane...
Au mois de mars 1991, une première version du storyboards monté est projeté pour les dirigeants des studios, dont Jeffrey Katzenberg, le directeurs des studios (qui partira créer Dreamworks Animation avec Steven Spielberg quelques années plus tard). Ce dernier détesta cette première version du film et demanda aux deux réalisateurs de tout recommencer! John et Ron furent tout d'abord surpris puis effrayé par cette décision. En effet, la production de
La Belle et la Bête était presque terminée et ils auraient bientôt toute l'équipe créative des studios à leur disposition pour Aladdin. Il fallait donc faire vite pour remettre sur pied un scénario plus solide.

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Le gros changement entre les deux versions était la disparition de la mère d'Aladdin. Leur relation était un élément clé du film mais ralentissait trop le récit. Une chanson dut par ailleurs être supprimée en raison de ce remaniement, Proud of your Boy (que vous pouvez retrouver sur le DVD du film). Aladdin fut également vieilli de quelques années pour le rendre plus mature et charismatique. Le gros défi sur ce personnage était de le garder sympathique sans idéaliser son comportement de voleur, ce qui demanda énormément de réflexion. Son animation fut confié au virtuose Glen Keane, déjà responsable de l'animation d'Ariel sur La Petite Sirène, Marahute dans Bernard et Bianca au Pays des Kangourous. et la Bête sur La Belle et la Bête. Il fit de ce personnage un véritable voleur au cœur d'or. Souvent ennuyeux, les héros masculins de film d'animation Disney n'avaient jamais été mémorables. Pour la première fois avec Aladdin, le personnage masculin allait être exceptionnel. Glen Keane imagina tout d'abord le personnage comme petit et frêle. En effet il ne voulait pas tomber dans les stéréotypes du héros grand et fort. Jeffrey Katzenberg aima l'idée mais demanda tout de même à Glen de retravailler son personnage. L'une des raisons était que le design de Jasmine était déjà finalisé et n'allait pas avec celui d'Aladdin, beaucoup trop jeune. Celui-ci s'inspira alors de Tom Cruise, un des acteurs d'Hollywood les plus en vogue de l'époque. Le résultat fut surprenant et apprécié de tous.
Jasmine fut confiée à Mark Henn, le spécialiste des personnages féminins du studio. Il travailla par exemple aux côtés de
Glen Keane sur le personnage d'Ariel puis sur le personnage de Belle pour La Belle et la Bête. Mark fit de Jasmine un personnage sexy et moderne, loin des stéréotypes des femmes orientales. Par la suite on le retrouvera sur l'animation de Mulan et plus récemment de Tiana pour La Princesse et la Grenouille.

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Le génie fut confié à Eric Goldberg, qui fit par la même occasion ses premiers pas aux studios. Tout droit débarqué d'Angleterre où il avait crée son propre studio d'animation pour le marché publicitaire, Pizzaz Studios, Eric Goldberg fut un élément important dans la réalisation d'Aladdin. Son caractère décalé et son humour l'influencèrent fortement pour le personnage du génie, ce qui permit à la production de prendre un nouveau tournant, plus comique et débridée. D'un point de vue graphique, Eric s'inspira pour son personnage du célèbre caricaturiste Al Hirschfeld, amateur de lignes courbes épurées. En tant que grand fan d'Hirschfeld, Eric Goldberg s'inspira à nouveau du travail de l'artiste quelques années plus tard pour Rhapsody in Blue, une séquence de Fantasia 2000 qu'il réalisa.
Le machiavélique Jafar fut confié au talentueux Andreas Deja, déjà responsable de l'animation de Gaston sur La Belle et la Bête.
Graphiquement parlant, deux artistes inspirèrent fortement le style d'Aladdin : Hans Bacher et Francis Glebas. Le premier pour ses croquis colorés et fouillés donnant l'impression d'une oasis dans le désert, le second principalement pour la séquence de la chanson A Whole New World qu'il storyboarda et développa. Visuellement le film se veut également très cartoon, avec des bâtiments très déformés et tout en rondeurs, dans le but de rendre plus imaginaire le royaume d'Agrabah.

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Aladdin est sorti dans les salles américaines le 11 novembre 1992. Après l'énorme succès de La Belle et la Bête un an plus tôt (qui fut le seul film d'animation de l'histoire des studios a être nommé pour l'Oscar du meilleur film), les dirigeants n'en attendaient pas autant d'Aladdin, en effet comment faire mieux que les 145 millions de dollars de la Bête ? Et pourtant, à la surprise générale le film dépassa les recettes de ce dernier ! Avec un budget estimé à 28 millions de dollars, Aladdin en rapporta 217 millions sur le seul sol américain (504 millions en tout), soit près de dix fois plus ! Fort de ce succès, Michael Eisner décida de mettre immédiatement en chantier une suite destinée au marché de la vidéo. Le Retour de Jafar, sorti en 1994, fut ainsi la toute première suite d'un long métrage des Walt Disney Animation Studios à sortir directement en vidéo, la première d'une longue liste de suites de piètres qualité, mais ceci est une autre histoire...

 

Recherches graphiques d'Hans Bacher : 

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Autres recherches graphiques :

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Storyboards de Francis Glebas :

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